Sacro-sainte croissance mondiale

31.10.13 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers, Je hais les politiciens

En mars 1972, répondant à une commande d’un think tank basé à Zurich (Suisse) — le Club de Rome —, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) publiaient The Limits to Growth, un rapport modélisant les conséquences possibles du maintien de la croissance économique sur le long terme. De passage à Paris , mercredi 23 mai 2013, à l’occasion de la publication en français de la dernière édition de ce texte qui fait date (Les Limites à la croissance, Rue de l’Échiquier, coll. « Inital(e)s DD », 408 p., 25 euros), son premier auteur, le physicien américain Dennis Meadows, 69 ans, a répondu aux questions du Monde. Je retranscris l'intégralité de l'entrevue.

Quel bilan tirez-vous, quarante ans après la publication du rapport de 1972 ?

D’abord, le titre n’était pas bon. La vraie question n’est pas en réalité les limites à la croissance, mais la dynamique de la croissance. Car tout scientifique comprend qu’il y a des limites physiques à la croissance de la population, de la consommation énergétique, du PIB, etc. Les questions intéressantes sont plutôt de savoir ce qui cause cette croissance et quelles seront les conséquences de sa rencontre avec les limites physiques du système.

Pourtant, l’idée commune est, aujourd’hui encore, qu’il n’y a pas de limites. Et lorsque vous démontrez qu’il y en a, on vous répond généralement que ce n’est pas grave parce que l’on s’approchera de cette limite de manière ordonnée et tranquille pour s’arrêter en douceur grâce aux lois du marché. Ce que nous démontrions en 1972, et qui reste valable quarante ans plus tard, est que cela n’est pas possible : le franchissement des limites physiques du système conduit à un effondrement.

Avec la crise financière, on voit le même mécanisme de franchissement d’une limite, celle de l’endettement : on voit que les choses ne se passent pas tranquillement.

Qu’entendez-vous par effondrement ?

La réponse technique est qu’un effondrement est un processus qui implique ce que l’on appelle une « boucle de rétroaction positive », c’est-à-dire un phénomène qui renforce ce qui le provoque. Par exemple, regardez ce qui se passe en Grèce : la population perd sa confiance dans la monnaie. Donc elle retire ses fonds de ses banques. Donc les banques sont fragilisées. Donc les gens retirent encore plus leur argent des banques, etc. Ce genre de processus mène à l’effondrement.

On peut aussi faire une réponse non technique : l’effondrement caractérise une société qui devient de moins en moins capable de satisfaire les besoins élémentaires : nourriture, santé, éducation, sécurité.

Voit-on des signes tangibles de cet effondrement ?

Certains pays sont déjà dans cette situation, comme la Somalie par exemple. De même, le « printemps arabe », qui a été présenté un peu partout comme une solution à des problèmes, n’est en réalité que le symptôme de problèmes qui n’ont jamais été résolus. Ces pays manquent d’eau, ils doivent importer leur nourriture, leur énergie, tout cela avec une population qui augmente. D’autres pays, comme les Etats-Unis, sont moins proches de l’effondrement, mais sont sur cette voie.

La croissance mondiale va donc inéluctablement s’arrêter ?

La croissance va s’arrêter en partie en raison de la dynamique interne du système et en partie en raison de facteurs externes, comme l’énergie. L’énergie a une très grande influence. La production pétrolière a passé son pic et va commencer à décroître. Or il n’y a pas de substitut rapide au pétrole pour les transports, pour l’aviation… Les problèmes économiques des pays occidentaux sont en partie dus au prix élevé de l’énergie.

Dans les vingt prochaines années, entre aujourd’hui et 2030, vous verrez plus de changements qu’il n’y en a eu depuis un siècle, dans les domaines de la politique, de l’environnement, de l’économie, la technique. Les troubles de la zone euro ne représentent qu’une petite part de ce que nous allons voir. Et ces changements ne se feront pas de manière pacifique.

Pourtant, la Chine maintient une croissance élevée…

J’ignore ce que sera le futur de la Chine. Mais je sais que les gens se trompent, qui disent qu’avec une croissance de 8 % à 10 % par an, la Chine sera le pays dominant dans vingt ans. Il est impossible de faire durer ce genre de croissance. Dans les années 1980, le Japon tenait ce type de rythme et tout le monde disait que, dans vingt ans, il dominerait le monde. Bien sûr, cela n’est pas arrivé. Cela s’est arrêté. Et cela s’arrêtera pour la Chine.

Une raison pour laquelle la croissance est très forte en Chine est la politique de l’enfant unique. Elle a changé la structure de la population de manière à changer le ratio entre la main-d’œuvre et ceux qui en dépendent, c’est-à-dire les jeunes et les vieux. Pour une période qui va durer jusque vers 2030, il y aura un surcroît de main-d’œuvre. Et puis cela s’arrêtera.

De plus, la Chine a considérablement détérioré son environnement, en particulier ses ressources en eau, et les impacts négatifs du changement climatique sur ce pays seront énormes. Certains modèles climatiques suggèrent ainsi qu’à l’horizon 2030 il pourrait être à peu près impossible de cultiver quoi que ce soit dans les régions qui fournissent actuellement 65 % des récoltes chinoises…

Que croyez-vous que les Chinois feraient alors ? Qu’ils resteraient chez eux à souffrir de la famine ? Ou qu’ils iraient vers le nord, vers la Russie ? Nous ne savons pas comment réagira la Chine à ce genre de situation…

Quel conseil donneriez-vous à François Hollande, Angela Merkel ou Mario Monti ?

Aucun, car ils se fichent de mon opinion. Mais supposons que je sois un magicien : la première chose que je ferais serait d’allonger l’horizon de temps des hommes politiques. Pour qu’ils ne se demandent pas quoi faire d’ici à la prochaine élection, mais qu’ils se demandent : « Si je fais cela, quelle en sera la conséquence dans trente ou quarante ans ? » Si vous allongez l’horizon temporel, il est plus probable que les gens commencent à se comporter de la bonne manière.

Que pensez-vous d’une « politique de croissance » dans la zone euro ?

Si votre seule politique est fondée sur la croissance, vous ne voulez pas entendre parler de la fin de la croissance. Parce que cela signifie que vous devez inventer quelque chose de nouveau. Les Japonais ont un proverbe intéressant : « Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou. » Pour les économistes, le seul outil est la croissance, tout ressemble donc à un besoin de croissance.

De même, les politiciens sont élus pour peu de temps. Leur but est de paraître bons et efficaces pendant leur mandat; ils ne se préoccupent pas de ce qui arrivera ensuite. C’est très exactement pourquoi on a tant de dettes : on emprunte sur l’avenir, pour avoir des bénéfices immédiats, et quand il s’agit de rembourser la dette, celui qui l’a contractée n’est plus aux affaires.

Stéphane Foucart et Hervé Kempf pour Le Monde

Il est salutaire d'avoir encore des avis comme celui-ci. Pourtant, malgré eux, les politiques actuelles continuent à vouer un culte à la croissance. Ne pourrait-on pas imaginer un système dans lequel il n'y aurait plus de croissance plutôt que de toujours courir plus vite dans le mur en considérant que le seul moyen d'équilibrer les budgets des pays développés est de compter sur une croissance toujours plus difficile à obtenir ? Les Trente Glorieuses étaient une aberration de l'histoire économique, aberration rendue possible par la seconde guerre mondiale. La vocation du monde est d'avoir une croissance nulle sauf à financièrement imploser. Il serait bon de ne pas l'oublier.

Notez bien que je ne parle pas de décroissance mais de croissance de moyenne nulle. Je n'ai pas encore piqué la pipe de José Bové.

 

Théodule

30.10.13 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Les deux nouvelles auraient pu passer inaperçues si un journaliste n'avait pas daigné faire son travail. À une époque où les informations sont reprises d'un media à un autre en boucle sans aucune vérification et sans que quiconque ne sache réellement d'où elles viennent, il faut s'en réjouir. Je me demande à la réflexion s'il ne faudrait pas empailler le journaliste en question pour le montrer dans toutes les écoles préparant à ce beau métier.

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères — ou des affaires qui lui sont étrangères à tel point son action est discutable — a nommé le 25 octobre 2013 Jean Lévy ambassadeur pour le sport. En effet, désireux de développer le rayonnement international de la France vers le sport et pour le sport (sic), il a nommé à ce poste ce diplomate expérimenté, ancien ambassadeur de France à la Havane — et non du Havane mais je n'ai pas encore réussi à contacter André Santini pour savoir s'il faisait partie de son club. Il faut noter que c'est la première fois que le Quai d'Orsay choisit d'affecter un haut responsable à ce secteur sans nul doute très important.

La mission de cet ambassadeur sera, aux dires du ministre, triple. Il s'agit pour cet ambassadeur de mobiliser l'ensemble du réseau diplomatique de la France pour organiser de grands événements sportifs majeurs, de promouvoir les entreprises françaises sur tous les marchés liés aux sports et de renforcer la présence françaises dans les postes de décisions au sein des instances sportives. Dit comme cela, je me demande à la réflexion si ce n'était pas plutôt un poste pour Jack Lang.

Soyons rassurés, le gouvernement travaille. La France va pouvoir se relever parce qu'elle possède maintenant la seule chose qui lui faisait cruellement défaut et que le monde entier va nous envier, un ambassadeur pour le sport. Personne ne sait combien cela va coûter.

Ce n'est pourtant pas la seule nouvelle qui n'a pas été relayée très fort ces temps-ci. Une autre anecdote, d'autant plus croustillante qu'elle vient d'un ministre estampillé EÉLV, est passée inaperçue et le serait restée si le Canard Enchaîné ne l'avait pas rattrapée au vol dix jours plus tard. Vous l'aviez sans doute oublié, mais le 26 septembre dernier se tenaient à Angers les journées parlementaires d'Europe-Écologie-les-Verts. Cécile Duflot y avait perdu son téléphone portable sans lequel il est décemment impossible pour un ministre de la république de travailler, que l'on s'appelle d'ailleurs Duflot ou Morano. Le Courrier de l'Ouest a vendu la mèche :

Les services de l'État l'ont finalement retrouvé sur la banquette arrière d'une des voitures officielles du cortège. La préfecture de Maine-et-Loire a proposé qu'un fonctionnaire qui devait se rendre à Paris lundi 30 septembre rapporte le précieux objet au ministère, rue de Varenne. Mais Cécile Duflot a préféré envoyer dès samedi 28 septembre, un officier du Service de protection des hautes personnalités pour venir chercher son cher téléphone portable.

Cette information a été publiée le vendredi 12 octobre et a été reprise par le Journal du Dimanche et Europe 1 le dimanche suivant. Deux jours plus tard, Europe 1 a bizarrement mis à jour son article et nous pouvons maintenant lire sur le site de la radio :

L'entourage de Cécile Duflot a contacté Europe1.fr, mardi matin, pour assurer que ce fonctionnaire a pris le train, et ce n'était pas un membre de son service de protection, mais son chauffeur.

Là, si ce n'est pas un assassinat en règle sur le ton de « racontez-nous des n'importe quoi, on n'y croit pas », je ne sais pas ce que c'est. Un journaliste sérieux aurait écrit un démenti. Celui-ci resssemble plutôt à une divulgation d'une tentative de rattrapage aux branches.

Reste alors à savoir qui a payé la promenade en train de 600km aller et retour du chauffeur de Duflot. J'avoue ne pas avoir trouvé l'information. Ou plutôt, j'ai trouvé un tas d'informations contradictoires, un beau rideau de fumée. En effet, dans l'article du Courrier de l'Ouest, un certain Michaël Luzé qui prétend appartenir au service de presse de Cécile Duflot déclare que :

le billet a été pris dans le quota des billets gratuits attribués au ministère.

J'apprends donc que si je paie mes billets SNCF aussi chers, c'est en partie parce que le ministère du logement reçoit de la part de la SNCF des billets gratuits. Mais comme cela fait un peu désordre, deux jours plus tard, la terminologie du ministère change puisque l'entourage de Cécile Duflot déclare à Europe 1 :

cela n'a pas coûté un centime au ministère, qui a des billets prépayés.

Il ne s'agit donc plus billets gratuits mais de billets prépayés. L'honneur est sauf ! Pourtant, je m'interroge. Si ces billets ne sont pas gratuits et qu'ils sont effectivement prépayés, par qui sont-ils prépayés ? Le Canard ironise en parlant d'une opération du Saint Contribuable sans parvenir toutefois à trouver la réponse. Tout cela, je le rappelle, pour ne pas passer deux jours sans son téléphone portable. Cela fait cher le tweet de bas étage ou la minute de communication !

Et pendant ce temps, Marine Le Pen monte dans les sondages, elle qui prétendait hier sur France Inter, tout en ayant des idées très arrêtées sur l'économie (sortie de l'euro, dévaluation, protectionnisme, tout ce qui nous fera payer le litre de supercarburant à 5 euros en provoquant une inflation monstrueuse…), ne jamais ouvrir un quotidien économique. Elle n'a qu'à s'asseoir et attendre. Lorsque le fruit sera mûr, il lui tombera dans les mains et il se trouvera encore des hommes et femmes politiques se demander pourquoi nous en serons là !

 

De mal en pis

29.10.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Une rumeur circule de plus en plus et se fait plus insistante à mesure que le temps passe. Marie-Ségolène Royal désirerait revenir au ministère de l'éducation nationale à la place de Vincent Peillon qui cherche à se dépêtrer de sa réforme lamentable des rythmes scolaires pour le bien des enfants (sic). Depuis que sa défaite aux législatives lui a oté le perchoir tant convoité, elle ne sait plus que faire, la pauvre.

Sans doute est-ce pour cela qu'elle bataille contre des bizutages en Belgique, qu'elle se fait photographier en chemise de nuit mais sans sein à l'air ; sans doute pour occuper l'espace. Dans son délire de communication, je m'attends à voir figurer la madone du Poitou en pages centrales de Playboy…

Alors, amis enseignants, attendez-vous au printemps prochain à une catastrophe encore pire que celle que vous pourriez imaginer dans vos rêves les plus fous. Pour vous ménager, je vous suggère de commencer l'apprentissage du vocabulaire idoine dès aujourd'hui. Je vous propose donc un petit exercice de mise en jambe. Ne dites plus :

Ça fait un bail que les instits et les profs ont remarqué que pas mal d'élèves savent même plus tenir un stylo.

C'est vulgaire et commun. Dites :

Depuis de nombreuses années, dès le cycle des approfondissements de l'école primaire et plus encore dans les classes de collège, on peut constater que de très nombreux enfants, droitiers ou gauchers, ont de réelles difficultés à tenir un instrument scripteur.

Elle l'a dit. Plus précisément, elle l'a écrit dans le bulletin officiel numéro 24 du 17 juin 1999 (NOR : SCOE9900890C, RLR : 554-9, CIRCULAIRE N° 99-082 DU 10-6-1999, MEN DESCO A1).

Ségolène arrive, l'école est sauvée ! Quant à François Hollande, charge à lui de gérer son ex-compagne.

 

Je ne dis pas que c'est juste, mais je dis que ça soulage !

28.10.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Certains jours, il me prend l'envie d'appeler mes copains corses des montagnes — les pires — pour leur suggérer d'apporter lors de leur prochain passage parisien un peu des explosifs qu'ils cachent amoureusement dans le maquis pour faire sauter l'assemblée nationale. Ce ne serait pas juste pour les habitants du quartier qui ne peuvent que subir ce magnifique bâtiment et ses occupants, mais cela me soulagerait beaucoup.

Que n'a-t-on déjà entendu sur les nouveaux régimes de retraites voulu par le gouvernement ? Les syndicats des salariés sont déjà debouts contre la réforme parce qu'il ne faut surtout pas demander à un salarié de travailler plus longtemps, son travail étant par définition pénible. Remarquez bien que leurs arguments sont toujours les mêmes, à savoir que le travail de nuit nuit à la santé (et non les trois-huits) et que les cadres vivent plus longtemps que les ouvriers (alors qu'il a été montré que cette différence d'espérance de vie était principalement le fait d'une différence de mode de vie qui n'est pas imputable au seul travail).

Actuellement, le gouvernement s'apprête à faire ce qu'il faudrait qualifier de hold up sur les retraites des indépendants. Les syndicats s'en contrefichent comme à l'accoutumée. De toute façon, qu'attendre d'un syndicat de salariés ? Qu'il manifeste parce qu'il est inadmissible qu'un cotisant de la CIPAV donne 40% de ses cotisations pour financer les régimes spéciaux par lui votés ? Ne rêvons pas !

La mesure est passée sans faire grand bruit. Taxer les placements des épargnants à 15,5% fait descendre les petits épargnants dans la rue, taxer une fois de plus les 2,7 millions d'indépendants qui n'arrivent plus à s'en sortir n'émeut plus personne. Après tout, ils n'avaient qu'à être salariés. Mais cela relativise tout de même les choses. Taxer un plus riche que soi — ou prétendûment plus riche — est une mesure de justice sociale et de redistribution de bon aloi. Se faire taxer est toujours une mesure inique. Je traduirais ce comportement par « des impôts, oui, mais pour les autres ». Passons.

Pour rétablir l’équilibre des régimes de retraite à l’horizon 2020, le gouvernement a en effet prévu une hausse des cotisations retraite dites déplafonnées. Celle-ci n’apparaît subtilement pas dans le texte du projet de loi de réforme des retraites qui vient d’être adopté par l’assemblée nationale. Pourtant, cette augmentation devrait concerner tous les actifs : les assurés relevant des régimes des salariés, probablement ceux de la fonction publique, ainsi que les professions libérales qui sont toujours à la fête.

Et pour les artisans et commerçants, le projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit même de créer une cotisation elle aussi déplafonnée. Cette cotisation n'existe pas actuellement. Ainsi, à compter de 2014, les artisans et commerçants qui ont déjà la joie d'être affiliés au RSI et de connaître ses affres devraient en toute logique être redevables :

  • d’une cotisation d’assurance vieillesse plafonnée, calculée sur la part de leurs revenus inférieure ou égale au plafond annuel de la sécurité sociale (37032 euros par an en 2013), dont le taux actuellement fixé à 16,85% correspond déjà à la somme des cotisations plafonnées et déplafonnées appliquées dans le régime des salariés ;
  • d’une nouvelle cotisation d’assurance vieillesse déplafonnée, c’est-à-dire assise sur la totalité de leur revenu professionnel dont le taux serait égal, à l’horizon 2017, à l’augmentation de la cotisation déplafonnée prévue dans le régime général (soit 0,6%) et non au taux de 1,7% qui est le taux actuel de la cotisation déplafonnée du régime général.
 

Cotisation plafonnée *

Cotisation déplafonnée

2013

16,85 %

néant

2014

16,95 %

0,30 %

2015

17,05 %

0,40 %

2016

17,15 %

0,50 %

2017

17,15 %

0,60 %

Tab. 1 : régime social des indépendants : montée en charge des taux de cotisations

*La hausse du taux résulte d’un décret de 2 juillet 2012 pris pour financer l’ouverture du dispositif de retraite anticipée dit longue carrière aux assurés ayant commencé à travailler avant 20 ans.

Concernant le régime des professions libérales, aucune précision supplémentaire n’a été donnée, si ce n’est que cette augmentation sera mise en œuvre en lien avec les instances de ces régimes (sic). Cela devrait nous rassurer.

 

Occupons les gosses et montrons-leur la déchetterie pour leur enseigner la citoyenneté

25.10.13 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Vincent Peillon, actuel ministre de l'éducation nationale, s'est attaqué à faire fonctionner encore moins bien ce qui fonctionnait déjà mal. Sa réforme des rythmes scolaires pour le bien des enfants (sic) est une catastrophe à tel point que des municipalités qui avaient fait l'effort d'y entrer dès cette année sont en train d'essayer d'en sortir. Pour les autres se pose la question du financement des activités extrascolaires. Une cité dortoir de Seine-et-Marne, de 70000 habitants, pourtant de gauche, a calculé que l'application de cette réforme conduirait à une augmentation de 10% des impôts locaux l'an prochain. Une paille qui n'est pas dans l'œil du ministre.

Par ailleurs, il y a quelques jours est tombé le dernier classement PISA grâce auquel nous apprenons que le système éducatif français produit de plus en plus d'illettrés tout en étant de plus en plus cher au contribuable.

Au lieu de se poser la question qui est finalement de savoir si les pédagogues et les professionnels des sciences de l'éducation, un joli mot, ne seraient pas les fossoyeurs de l'école, on se contente d'annoncer de nouvelles réformes. Et là, après avoir crucifié l'école primaire sur l'autel du bien des enfants, Vincent Peillon s'attaque à la formation professionnelle. Dans quel but ? Rattacher les BTS aux universités ? Beau programme s'il en est. Et sans doute parfaitement utile.

Aujourd'hui, un collégien arrivant en classe de sixième ne sait plus ni lire ni écrire correctement. Sa compréhension d'un texte écrit est minimale. Vincent Peillon serait bien avisé de corriger ce qui ne va vraiment pas dans les apprentissages de l'école primaire plutôt que de réformer l'enseignement professionnel qui ne fonctionne peut-être pas très bien, mais dont les difficultés sont principalement issues des problèmes de l'enseignement primaire. Comment avoir un enseignement professionnel performant àpartir du moment où les élèves qui y entrent ne maîtrisement pas les matières fondamentales ?

Ne voulant pas s'attaquer au fond du problème, le ministre va une fois de plus s'attaquer aux seuls symptômes et sans doute y mettre les moyens nécessaires, moyens qui aurait certainement été bien plus utiles pour refaire de l'école primaire ce qu'elle a fait entre Jules Ferry et les réformes de l'ère pédagogienne que nous daterons à la louche au début de l'ère mitterrandienne.

Si ce n'était pas avec nos impôts, ce serait risible.

 

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