Mon métier, ce n'est pas nounou !

12.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Vieux con, Monde de merde

Je fais actuellement des prestations techniques dans un laboratoire de recherche. À mes trop peu moments perdus, il faut aussi que je m'occupe de stagiaires. Certaines fois, j'ai de la chance, il s'agit presque d'êtres humains normalement constitués, c'est-à-dire avec deux bras, deux jambes et un cerveau pour signifier qu'ils existent. D'autres fois, je n'ai pas de chance. C'est le cas actuellement.

Si en septembre dernier, un stagiaire est parti de mon bureau pour voguer vers de nouvelles aventures en me disant merci pour ce qu'il avait appris — c'est bien la première fois que cela m'arrive —, j'ai hérité depuis de stagiaires disons médiocres pour rester poli. Je ne prétends pas qu'un stagiaire doive être opérationnel. S'il l'était, il ne serait plus stagiaire. En revanche, j'attends d'un stagiaire qu'il sache lire et écrire, s'il comprend ce qu'il lit c'est encore mieux, et qu'il soit présentable. À l'automne dernier, c'était une descente aux enfers et Dante n'était pas loin. J'en ai eu un qui avait tout compris de SQL et qui m'a fait dès que j'avais le dos tourné des requêtes SQL de cinq pages. Quand je vous aurai dit qu'une page est constituée de cinq mille signes, vous aurez compris pourquoi il me mettait à genoux un serveur pourtant parfaitement dimensionné.

Début février, j'en ai vu arriver un autre. La moindre des choses que l'on puisse objectivement dire est qu'il n'est pas en avance pour son âge. Admettons, tout le monde peut faire des erreurs d'orientation. Mais après avoir essayé de lui faire faire quelques menues choses durant un mois, je l'ai lâchement orienté vers un collègue qui, je pense, ne me remerciera jamais assez. Le stagiaire, au moins, devrait me remercier car si je n'avais pas réussi à m'en défaire, je pense que je l'aurais mis sur orbite à mains nues assez rapidement, voire que je lui aurais fait intégrer les règles d'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir et les verbes pronominaux à grands coups de Bled. Au sens propre, les coups. D'une hygiène douteuse, reniflant en permanence à tel point que je lui ai offert un paquet de mouchoirs en papier, il a beaucoup de mal avec le téléphone. Quant à sa compréhension de la chose écrite dans une langue que je ne puis qualifier autrement que d'être sa langue maternelle, je n'en parle même pas.

J'ai pour ma part arrêté d'enseigner il y a quelques années en écoles d'ingénieurs car les sciences dures n'ont plus les faveurs de ce jeune public. Des ingénieurs dits chargés d'affaires, on en forme par wagons entiers, mais l'esprit fantassin se perdant, il faut vraiment se lever de bonne heure pour trouver des jeunes ingénieurs faisant encore de la technique. J'ai comme l'impression que d'ici quelques années, nous allons avoir un problème. Que ferons ces fumeux (sic) chargés d'affaires s'il n'y a plus personne pour assurer in fine le travail ? Je ne sais donc pas, même si j'ai une petite idée, d'où vient ce défaut de formation. En tout état de cause, le niveau théorique des stagiaires qui arrivent devant moi est de plus en plus ténu. Mon vieux prof de math de spé aurait pu dire qu'il tend asymptotiquement vers zéro, c'est-à-dire qu'aussi loin qu'on regarde, il en restera toujours quelque chose. C'est le point de vu optimise d'une personne qui n'a pas à essayer d'en tirer quelque chose.

Cette baisse significative de niveau est pourtant assez récente. Il y a dix ans, j'arrivais à encadrer correctement trois stagiaires de licence professionnelle (BAC+3), un stagiaire ingénieur et deux thésards tout en faisant mon travail. Il suffisait de prendre un peu de temps tous les jours avec eux pour voir ce qui allait et ce qui n'allait pas et, le cas échéant, de remettre les choses sur les bons rails. Aujourd'hui, si je veux encadrer correctement un seul stagiaire, il faut que je sois sans cesse derrière lui à surveiller ce qu'il fait. Deux relève d'une mission impossible. Quant à leur utilisation d'internet, outre Tronche-livre® et Cuicui®, leur utilisation se résume à rechercher des réponses souvent fausses à des questions pourtant simples. Taper quelque chose dans un moteur de recherche est tellement plus reposant que de réfléchir un peu… Et on ne risque pas de se fouler un neurone !

D'un encadrement gratifiant, je suis aujourd'hui passé à quelque chose qui ressemble assez à l'idée que je me fais d'un garde-chiourme mâtiné d'une nounou. Je ne pense pas être payé pour cela.

 

Deux poids et deux mesures

11.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Le dernier rapport de la Cour des comptes pose la question de savoir s'il faut oui ou non abolir le CNED. Le CNED, pour ceux qui ne le sauraient pas, est le Centre National d'Étude à Distance. Le motif invoqué est pourtant spécieux. La Cour des comptes semble en vouloir au CNED non pas parce que cet organisme serait un gouffre financier injustifié de plus, mais parce que cette organisme qui gère des centaines de milliers de « clients » ne possède pas de comptabilité analytique de sorte qu'il lui est impossible de justifier l'utilisation des 72 millions d'euros que l'état français, dans sa grande bonté, lui a versé en 2011. Il est vrai qu'entre 2002 et 2001, si la dotation de l'état au CNED a été multipliée par trois, le nombre d'inscrits a, lui, été divisé par deux. La question est maintenant de savoir si le service est resté le même pour déterminer si oui ou non, la hausse de la dotation était justifiée. Le rapport est étrangement muet sur ce point. La réponse de la Cour des comptes est dès lors purement comptable. On ne pouvait s'attendre à moins.

Vous allez me dire que la Cour des comptes réclame depuis 2007 l'instauration d'une comptabilité analytique par le CNED et que celui-ci s'était engagé à y remédier. Promesse restée sans effet. Le CNED est donc responsable de sa mise à l'index.

Certes, mais quelque chose me gêne aux entournures. La Cour des comptes s'émeut que le CNED n'a pas de comptabilité analytique parce qu'il faut justifier des dépenses de l'état. En d'autres termes, il faut justifier du moindre sou sorti des caisses de l'état. C'est très bien et il était temps qu'on en arrive là tant il y a eu de gabegies par le passé. Mais j'aimerais assez que cette même Cour des comptes s'émeuve à ses moments perdus de l'absence de comptabilité analytique des organismes de collectes de charges diverses et variées. Je pense entre autres au RSI, aux différents centres de l'URSSAF et à tous les autres (liste non exhaustive) qui, s'ils ont une comptabilité analytique — ce qui reste à prouver, ma charmante gestionnaire de compte URSSAF m'ayant pas vraiment aimablement signalé que l'URSSAF n'est pas tenue à une comptabilité analytique —, la cachent tellement bien que leurs généreux cotisants ne peuvent obtenir un simple état de leurs comptes. Personnellement, j'attends cette information depuis maintenant trois ans et je pense devoir attendre encore quelque temps. Plus amusant, le RSI peut très bien collecter des cotisations sur un numéro de cotisant inexistant ou radié sans qu'à un moment où un autre une vérification comptable ou une consolidation puisse lever le problème. Je sais de quoi je parle, mon compte a été radié par erreur car j'étais soi-disant décédé. Mais j'étais un mort très scrupuleux car j'ai tout de même réglé mes cotisations rubis sur ce qu'il me restait d'ongle durant deux avant avant de me rendre compte du problème parce qu'une feuille de soin était revenu de ma mutuelle avec la mention « patient décédé ».

Il y a donc deux poids et deux mesures. Lorsque des sous sortent des caisses de l'état, il faut pouvoir les justifier un à un. En revanche, lorsqu'il s'agit de sous qui entrent, il ne faut surtout pas prendre les mêmes précautions… Sans doute parce que tous ces organismes envoient des appels de cotisation qui valent titres exécutoires, ce qui fait que le cotisant est d'abord contraint de payer les erreurs avant de les contester.

La Cour des comptes serait bien avisée de défendre le cotisant comme elle défend les finances de l'état. Elle serait parfaitement dans son rôle. Visiblement, aujourd'hui, ce n'est pas réellement le cas, la seule défense du cotisant restant l'article 432-10 du code pénal et son délit de concussion.

 

Si ce n'était pas con, ce ne serait pas un règlement

08.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Cela fait bientôt vingt ans que je touche de près ou de loin pour raisons professionnelles l'électricité. Durant ces vingt ans, j'ai eu l'occasion de faire un peu d'électrotechnique — un souvenir lointain me dit qu'à partir de 5000 A sur la force qu'elle soit tri- ou dodécaphasée, on commence à sentir le vent des électrons —, de la conception de cartes électronique, pire, de l'enseignement toujours en électronique, traitement du signal et communications numériques sans jamais que l'on m'ait dit qu'il ne fallait pas mettre les doigts dans la prise de courant.

C'est chose maintenant réparée puisque me voilà habilité pour trois ans BR/H0.

J'ai en effet suivi un stage de trois jours durant lequel il m'a été dit et répété à l'envi :

  • qu'on ne met pas les deux doigts dans la prise. La question est donc de savoir ce qui se passe si je n'en mets qu'un, étourdi que je suis ;
  • qu'on ne bricole pas un tableau électrique sous tension. Pourtant, de temps en temps, on n'a pas le choix. Il suffit de faire attention à ce que l'on fait et surtout de savoir exactement ce qu'on fait ;
  • qu'on évite de bricoler avec des pieds dans une bassine d'eau. On n'est pas une lumière et on ne veut pas forcément terminer comme Claude François (qui a ce qu'on prétend n'en était pas une non plus puisqu'il en est mort) ;
  • qu'on n'a plus le droit d'utiliser le bon vieux tournevis testeur, qu'il faut utiliser un outil à induction donnant le même résultat, mais beaucoup plus intéressant d'un point de vue strictement mercantile puisque je n'ai pas à ce jour trouvé chez mes fournisseurs habituels l'outil en question avec autre chose que des piles moulées, ce qui revient à jeter le testeur dès que les piles sont vides. Il paraît que c'est pour des raisons de sécurité ;
  • que l'électricité est dangereuse car invisible,

et j'en passe.

Trois jours comme cela, c'est long. Cela pourrait peut-être passer pour des gars du bâtiment qui n'y connaissent rien, mais les participants à cette formation avaient tous un niveau de bac+5 à bac+8 dans des domaines connexes à l'électricité. Autant dire que l'on s'est emmerdé durant trois jours comme l'inventeur de la dératisation par usage immodéré de laxatif. Pour ceux qui n'auraient pas compris la métaphore, on s'est fait chier comme des rats morts. On s'est fait chier comme des rats morts dans un hangar glauque du port de Gennevilliers. Rendez-vous le matin à 7h45 pour une fin des travaux à 16h00. Pour ceux qui connaissent le port de Gennevilliers, l'accès est très facile en transport en commun et surtout, c'est une banlieue riante de l'ouest parisien. Surtout en hiver et en pleine nuit. À 7h45, seul le néon blafard ou l'ampoule à vapeur de sodium des réverbères apportait un peu de lueur dans ce monde minéral et brumeux où aucune trace de vie n'était visible. Pourquoi ne pas avoir débuté ces sessions à 9h00 et les avoir terminé une heure plus tard ? Tous autant que nous étions étions contraints de partir de chez nous vers 6h15 pour arriver à l'heure !

Et encore, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Le formateur, au demeurant fort sympathique mais à la voix douce et rocailleuse à la suite de quarante ans de tabac à raison de quatre paquets quotidiens de gauloises sans filtre papier maïs, a fait sont travail. À savoir nous insuffler la bonne parole de la fée électricité digérée par les diapositives de l'organisme de formation. Nous avons donc eu droit aux explications sur les équipements individuels de protection (lunettes et casque), sur les distances à respecter, sur le droit de retrait et sur plein d'autres choses intéressantes sans que jamais les deux ou trois règles de base qu'on nous indiquait en laboratoire d'électrotechnique ou d'électronique hyperfréquence n'aient ne serait-ce qu'été évoquées. Ces règles sont pourtant simple :

  • gaucher ou droitier, la main gauche est toujours dans la poche. En cas de contact direct ou indirect avec une source électrique, le cœur a beaucoup moins de chance d'être touché ;
  • pas de cravate, mais un nœud papillon, surtout en cas de machines tournantes ;
  • pas de bague ou d'alliance qui peuvent résonner par induction sur certaines fréquences ;
  • pas de collier ou de bijou métallique pouvant provoquer d'intéressants courts-circuits ;
  • pas d'habits amples ou flottants adns lesquels peuvent tomber des matérieux conducteurs ;
  • pas d'habits sales (graisses) ou humides ;
  • pas d'habits synthétiques, que de la fibre naturelle prenant difficillement feu.

Nous ne sommes pas moins dangereux pour nous-mêmes parce que nous avons subi cette formation. Tout au plus notre donneur d'ordre est-il couvert et déchargé de sa responsabilité en cas d'accident. Quant à la durée de validité, elle permet une belle rente de situation à ces organismes de formation.

 

Recrutement

07.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit

Il y a deux ans, l'activité s'étant fortement calmée, je m'étais résigné à aller voir une agence de placement de freelances. Pas une petite, non, une grande, de celles qui font de la publicité le long de l'autoroute A1 à côté du stade de France. Je ne sais pas si vous voyez très bien de qui il s'agit. Et je n'étais pas difficile, muni d'un CV à jour, j'étais prêt à prendre n'importe quelle mission purement alimentaire pour peu qu'elle soit dans mes cordes.

Jusqu'à hier, je n'avais plus entendu parlé de cette agence de placement. Heureusement que je n'avais pas compté uniquement sur elle pour trouver quelques prestations à droite et à gauche…

Quelle ne fut donc pas ma surprise de recevoir ceci :

Bonjour,

Nous venons de diffuser sur le secteur de St Marcellin (38160) en Isère une annonce de Chef de projet suivi outillages d'injection plastique pour CDI.

Si l'annonce vous intéresse et correspond à votre profil merci de nous transmettre rapidement votre cv à l'adresse mail suivante : /censure/

Cordialement,

Adresse complète de l'agence de placement

J'ai eu un peu de mal à comprendre la première phrase, comme si les mots étaient mélangés, mais l'essentiel est que j'en ai compris à peu près le sens. Enfin, j'espère.

Mon CV était pourtant clair. Mes domaines de compétences vont du traitement du signal aux communications numériques en passant par l'administration système (Unix et OpenVMS). J'accepte de me déplacer en région parisienne, dans l'est de la France et dans le sud-ouest pour des missions de prestation, certainement pas pour un CDI. Non pas que je sois réticent à accepter un CDI, mais c'est financièrement inacceptable au vu des deux ans de charges diverses et variées qui me resteraient à régler en changeant de statut.

J'ai donc reçu une offre qui correspond tout à fait à ma demande puisque :

  • elle se situe dans une région dans laquelle je ne puis me rendre facilement ;
  • elle correspond tout à fait aux compétences indiquées sur mon CV ;
  • elle correspond tout à fait à mon exigence de maintien de statut.

Et encore cette offre n'émanait-elle pas de Pôle Emploi mais de gens qui sont a priori payés aux résultats. Il se trouve donc au moins quelqu'un qui a pris la peine de retrouver un vieux CV, de le lire en diagonale pour me proposer un poste que je n'ai aucune chance d'accepter.

Traités ainsi, ce n'est donc pas demain la veille que nos cinq millions de chômeurs vont retrouver des emplois stables…

 

Feu d'artifice

06.03.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Je hais les financiers

Hier, j'ai fait un feu d'artifice à plusieurs dizaines de milliers d'euros. La journée avait pourtant bien commencé, il faisait enfin un temps acceptable pour un début de mois de mars et les oiseaux gazouillaient le long de l'autoroute A1 entre deux râles dus aux effluves de diesel des véhicules embouteillés.

Arrivé au bureau, une collègue me demande de regarder ce qui se passe sur un serveur de base de données qui plante régulièrement. La machine est un serveur UltraSPARC, un gros, qui tourne sous Linux Debian. Je savais déjà que les noyaux Linux 3.2 sparc64 n'étaient pas stables sur l'architecture sun4u. Ils plantent aléatoirement. Comme il fallait que je change une alimentation et un disque du volume raid, j'ai pris mon courage à deux mains. Normalement, je devais en avoir pour quelques dizaines de minutes. Une alimentation et un disque dur U320-SCA d'un volume raid soft se changent à chaud sur ces machines.

Erreur fatale.

Les alimentations de ces machines tiennent en place grâce à un petit verrou qui ressemble à un taquet de boîte aux lettres que l'on fait fonctionner à l'aide d'un tourvenis cruciforme. Je prends donc dans mon stock de pièces une nouvelle alimentation que j'installe dans le berceau de celle qui était en panne. En la verrouillant, elle se met automatiquement sous tension et, au bout de quelques secondes, un arc électrique conséquent se produit. Instantanément, la salle machine est devenue plus calme puisqu'après l'éclair, le bruit et l'odeur de l'arc électrique, l'électricité de la pièce a disjoncté. J'ai eu de la chance, je n'ai pas eu droit aux gaz.

Or j'ai changé cette alimentation, confiant, sans avoir testé que le nouveau noyau était bien bootable. Il ne l'était pas. Il ne l'était pas parce que les modules du noyau sont chargés au démarrage en mode multithreadé, c'est tellement plus rapide. C'est même tellement plus rapide que noyau charge le pilote SCSI, lance la découverte des périphériques SCSI en même temps qu'il charge les modules raid qui ne voient pas de disques puisque l'initialisation des bus SCSI n'est pas encore complète. Résultat, kernel panic sur absence de partition root.

J'ai donc passé la journée à essayer de redémarrer cette machine avec une alimentation en moins, un disque défecteux et un système d'exploitation instable. Hier soir, j'étais enfin parvenu à retourner à l'état initial, à savoir une machine avec un système instable, une alimentation défectueuse et un disque en panne. Enfin presque puisque dans l'opération, le serveur en question a gagné 4 Go de mémoire et deux processeurs UltraSPARC IIIi à un peu plus de 1,2 GHz.

Ayant un peu de temps, j'ai pris la peine d'autopsier l'alimentation. En effet, si j'ai vu beaucoup d'alimentations en panne, je n'avais encore jamais vu une alimentation mourir comme cela. Ma surprise fut grande. Le verrou qui tient l'alimentation en place est formé d'un axe avec l'empreinte cruciforme, d'une languette (non solidaire de cet axe) et d'une couronne qui tient en pression la languette sur l'axe. Cette couronne tient en force. Elle n'est ni collée, ni soudée à l'axe. Par ailleurs, elle ne semble pas être dans le même métal que l'axe et il n'y a que peu de chance que son coefficient de dilatation soit le même que celui de l'axe. Ce paramètre est important puisque que l'alimentation en question fourni 1 kVA avec un rendement de 30%, donc a une nette tendance à chauffer. Je ne sais pas si vous voyez ce qui s'est passé. En mettant l'alimentation sous tension, la brutale montée en température a conduit à la désolidarisation de la couronne et de l'axe, cette fichue couronne étant allé se promener sur l'étage haute tension juste en dessous occasionnant un court-circuit des plus intéressants.

Ce n'est pas la première fois que je vois de telles choses sur du matériel Sun. J'ai installé il y a quelque temps une X4200M2 chez un client. Cette machine possède une turbine totalement inutile à l'endroit où elle est placée. Totalement inutile pour le client mais pas pour Sun. L'axe de cette turbine tient lui aussi avec une telle couronne qui a tendance à se débiner. Lorsqu'elle commence à se défaire, la turbine frotte et la machine se met en mode de sauvegarde car elle détecte un ventilateur en panne. Lorsque cette machine avait trois ans, Sun ne fournissait déjà plus la turbine en pièce neuve. Il fallait prendre du reconditionné affecté du même problème. Quant à la trouver en neuf chez un fabricant tiers, c'était impossible, la dimension était une dimension spécifique Sun Microsystems.

Je connaissais déjà l'obsolescence programmée des circuits électroniques rendue possible grâce à l'utilisation de condensateurs d'une qualité tout juste acceptable, je ne savais pas encore qu'elle pouvait se nicher dans des coefficients de dilatation bien calculés.

 

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