Satire à boulets rouges

20.09.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les tradis

Loin de moi l'idée de défendre un journal comme Charlie Hebdo qui n'a d'ailleurs pas besoin de moi pour cela. Mais depuis deux jours, j'entends tellement de bêtises que je ne puis m'empêcher de rajouter une pierre dans la gueule du débat.

Ce journal est un journal satirique. Il faudrait voir à ne pas l'oublier. En tant que journal satirique, il suit et utilise l'actualité. En effet, la satire est un plat qui se mange chaud et ne permet pas le contretemps sous peine de tomber à plat. Et l'actualité brûlante était un brûlot filmographique bête et méchant critiquant les faits et gestes de Muhammad, chamelier arabe du VIIe siècle.

Si aucun musulman n'avait relevé ce film, rien ne se serait passé. Mais la diffusion restreinte de cette « œuvre » a permis à une frange fanatisée de l'islam d'avoir un peu de grains à moudre et de fustiger plusieurs grands satans. Et il y eut des morts lors d'une attaque d'une l'ambassade américaine en Afrique du Nord. Et il y eut des soulèvements dont on peut à juste titre se demander s'ils étaient tout à fait populaires et complètement spontanés. Et il va encore y avoir des morts puisqu'une organisation de fous de dieu au Sahel vient plus ou moins de se rappeler à nous en menaçant plus ou moins ouvertement de condamner à mort les otages français en sa possession. Pour quels motifs exacts ? Nous n'en savons trop rien, peut-être parce que la France a dit qu'il serait de bon ton d'organiser une reconquête du nord du Mali, ou peut-être parce qu'un journal satirique a osé publier des caricatures mettant en scène Muhammad — je ne parlerai pas ici de prophète parce que ça n'est pas le mien.

Revenons donc au problème de ce journal satirique qui ne peut être qu'opportuniste. C'est sa raison d'être. Il ne fait que pointer du doigt les dérives de certaines personnes ou de certains groupes. Ce faisant, il tire autant à droite qu'à gauche, autant sur les musulmans fanatiques que sur les catholiques intégristes. J'arrive à comprendre que l'on puisse aimer ou non sa ligne éditoriale, que l'on puisse aimer ou non les dessins qui y sont publiés, mais force est de constater que la ligne éditoriale de ce journal est saine.

Charlie, donc, a publié des dessins, des caricatures de Muhammad. Et il a tiré à 75000 exemplaires, son tirage habituel. S'il avait réellement prévu d'en vendre plus, la direction du journal aurait dès le premier tirage demandé à tirer plus. L'argument purement commercial ne tient donc pas lorsque l'on sait ce que coûte un tirage en frais fixes. Pourtant, cet argument revient sans cesse dans la bouche des opposants.

Un peu de cohérence ne nuit pas. Lorsque ce même journal critique ouvertement le pape, son tirage est normal et personne ne s'en offusque. Mais il devrait se censurer pour ne pas égratiner une partie des musulmans qui ne mérite que cela ? Pourquoi y aurait-il deux poids et deux mesures ? Que faisait cette partie bien pensante des musulmans lorsque ce même journal s'attaquait plus ou moins finement au pape, aux catholiques, à la politique israëlienne ou à d'autres cibles toutes aussi faciles ? Je n'ai pour ma part aucun souvenir d'une levée de boucliers de la part de ces mêmes musulmans au contraire bien contents que Charlie s'attaque à leurs ennemis prétendûment héréditaires.

La question n'est donc pas de savoir où se situe la liberté d'expression ou la liberté de la presse. La question beaucoup plus fondamentale est de savoir si ces libertés sont à géométrie variable ou non en fonction des groupes plus ou moins indentifiés qui pourraient s'en offusquer. Dans une démocratie fonctionnant normalement, la réponse est non. La liberté doit être la même pour tous, sans distinction aucune, que cela plaise ou non à tous ces groupuscules. Et râler ou condamner Charlie pour cela est un déni de démocratie. C'est même la porte ouverte à tous les fascismes puisque, je vous le rappelle, le fascisme est avant tout la prise de pouvoir par la rue, au travers de manifestations diverses et variées, d'attentats, et de plein de choses toutes aussi amusantes et divertissantes. S'il s'agit du genre de société que l'on veut, alors il faut absolument condamner ce journal. C'est grâce à toutes ces petites démissions qu'une société creuse sa tombe.

Un autre point me dérange aux entournures puisque l'on parle dans ce dossier d'islamophobie. On ne m'enlèvera pas de l'idée que l'islamisme est l'un des principaux terreaux de l'islamophobie. Le problème est que les musulmans modérés qui représentent une partie non négligeable des musulmans en France ne sont pas organisés. À chaque fois qu'il y a un dérapage de la part de leurs coreligionnaires, ils devraient ouvertement et bruyamment faire entendre leur désapprobation. En règle générale d'ailleurs, parce que ce n'est pas typique à l'islam, il est assez amusant de constater que la phobie de telle ou telle autre religion ne croît que des excès de ces mêmes religions.

De toute façon, on se contrefiche de savoir si ces dessins sont drôles ou non. Un dessin humoristique peut ou non être drôle, opportuniste, maladroit voire méchant. Il peut même être mauvais, puisque le but d'un journal satirique est justement d'être satirique. Cela ne fait pas d'un blasphème aux yeux de certains fous un crime.

Par ailleurs, Charlie sait se moquer de l'islam sans racisme. Comme il le fait du judaïsme sans antisémitisme ou du christianisme sans christianophobie quoi qu'on puisse en penser. Mais il est parfaitement déplorable de reconnaître qu'il existe aujourd'hui des brutes qui s'indignent qu'une chose soit permise et l'autre non et qui ont tout intérêt à semer la confusion entre l'une et l'autre.

 

Chômage

15.09.12 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers, Monde de merde

Je suis en rogne. J'ai rencontré jeudi dernier une personne que je connais de longue date et qui est à la tête d'une PME d'une quarantaine de personnes. Cette entreprise avait réussi à passer entre les gouttes de la crise actuelle.

Avait réussi.

Au moins d'août, ce chef d'entreprise a été convoqué par sa banque historique au logo rouge et noir barré d'un trait blanc qu'on pourrait prendre de loin pour un sens interdit un peu sale. Certainement un signe à ne pas négliger, la première impression étant toujours la bonne surtout si c'est une mauvaise. Le motif de cette convocation était l'annulation pure et simple de ses lignes de crédit. Non pour des raisons d'impayés, de chèques sans provision, de visibilité nulle, non, simplement parce que cette banque annule actuellement toutes les lignes de crédits de ses clients professionnels.

Le problème est que le chef d'entreprise n'a pas une planche à billets prête à fonctionner dans sa cave et que le risque est trop grand pour lui. Si jamais l'un de ses clients fait défaut, il risque fort non seulement d'être conduit à la faillite, personne ne lui avançant la trésorerie pour rebondir, mais aussi de devoir rembourser les organismes sociaux sur ses fonds propres, ceux-ci ne faisant généralement pas la différence entre les comptes professionnels et personnels.

Résultat : la moitié des salariés d'une entreprise saine viennent de recevoir un courrier recommandé avec accusé de réception pour une convocation à un entretien préalable de licenciement.

Et qu'on ne me dise pas que le gouvernement, qui comporte, rappelons-le, un ministre du redressement productif, ne soit pas au courant et ne puisse rien faire. Le dossier PSA permet à ce ministre de faire accroire que le gouvernement prend des mesures alors même que la situation actuelle de PSA est en partie due à l'embargo sur la vente de produits en Iran par ce même gouvernement. Mais que fait-il pour les PME qui fournissent l'immense majorité des emplois en France ? Rien. Il pleure simplement sur les chiffres du chômage.

 

Éthylotests

14.09.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Cela n'a pu vous échapper. L'éthylotest est obligatoire dans tout véhicule à moteur en France depuis le début du mois de juillet. Comme il y avait rupture de stock, les autorités ont accepté un report non de l'obligation d'équipement mais de l'application des sanctions prévues en cas de non présentation par un automobiliste sobre de ce nouvel équipement. La loi ne prévoit rien quant à la non présentation d'un éthylotest par un conducteur de véhicule à moteur sans permis de conduire mais complètement saoul.

Je me suis donc mis en quête de ce fameux gadget dès le mois d'avril de cette année, en région parisienne et à la campagne sans avoir réussi à mettre la main sur ce qui commence à ressembler à l'Arlésienne ou au Saint Graal pour les moins mécréants d'entre nous.

Ce matin, j'ai été contraint de me rendre dans une pharmacie de ma connaissance pour acheter une boîte de stupéfiant me permettant de lutter contre un état qu'on pourrait assez facilement qualifier de fébrile voire de grippal. Cette pharmacie est une officine qui doit être l'une des plus grandes de l'arrondissement. Étant seul, vers les 8h00 du matin, je pose naïvement la question au pharmacien pour savoir si, par le plus grand des hasards, il ne vendrait pas des éthylotests et s'il consentirait à m'en vendre un ou deux. Réponse laconique : officiellement, oui, il est censé en vendre, mais malgré une commande passée au mois de mars, il n'a toujours pas été livré.

Reprenons donc. Je n'ai encore jamais vu ces accessoires en grandes surfaces. Ni sur les aires d'autoroute pourtant concernées par le problème puisqu'on peut y acheter des boissons alcoolisées. Encore moins dans les pharmacies ou à la boutique de l'Automobile Club où, pourtant en tant que membre, j'ai une certaine priorité. La question est donc : où donc se procurer ce truc inutile autant qu'obligatoire sachant que je n'ai pas envie d'investir dans un modèle électronique ? Je suppose qu'en cas de contrôle, ma bonne foi ne suffira pas aux forces de l'ordre.

Ce qui est le plus amusant, c'est que l'association ayant poussé cette loi absurde est tenue par un salarié de l'un des plus grands fabricants de ces accessoires. Ce fabricant ne pouvait donc pas ignorer ce qui allait s'ensuivre. De deux choses l'une. Soit la pénurie est organisée et c'est particulièrement grave, soit la production ne suit pas et cela l'est tout autant puisque cette entreprise avait le temps de se préparer.

À moins qu'il ne s'agisse que d'une méthode pour dresser des procès verbaux à des utilisateurs de véhicules à moteur qui n'ont pas réussi à trouver le précieux objet dans le temps imparti.

À moins, dernière solution, que les fabricants de ces objets sachent que cette loi est tellement bête qu'elle risque fort d'être abrogée dans un avenir pas si lointain que cela et qu'ils aient refusé d'investir dans de nouvelles lignes de production de leurs sucettes à changement de couleur.

Dans tous les cas, le seul moyen de lutter contre l'alcoolisme, qui est responsable d'un tiers des accidents de la route, est de rendre les contrôles par les forces de l'ordre beaucoup plus courants. Tout le reste n'est là que pour satisfaire un lobby de fabricants d'éthylotests désireux de s'ouvrir un nouveau marché captif.

 

Selon que vous serez puissant ou misérable

11.09.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Vous avez dû vous en rendre compte, je n'ai plus aucune confiance en la justice de notre beau pays. Je n'ai aucune confiance en elle parce que je la pratique depuis des années et que durant ces années, j'ai été condamné sur la foi d'un faux en écriture de la main d'un juge (grande instance et en dernier ressort !), condamné pour non paiement des salaires à une personne qui n'a jamais travaillé pour moi (prud'hommes), condamné sur la foi de faux en écriture qui ont été reconnus par l'auteur à la suite d'une faillite frauduleuse d'un client (appel) et j'en passe. La justice française m'a même perdu avec le sourire des dossiers en délibéré (grande instance), et ça, je dois dire qu'il faut vraiment le faire. Je pourrais écrire un bouquin sur mes aventures.

Malgré deux cabinets d'avocats grassement payés, j'ai toujours eu un mal fou à faire valoir mes droits. Non parce que j'étais en tort, mais parce que si Saint Louis rendait la justice sous un chêne, certains, actuellement, la rendent comme des glands en se moquant ouvertement du justiciable. Et je ne parle pas ici que de la justice en chambre mais de tous les rouages de cette belle machine, ce qui inclut les postes de police.

Il y a quelques jours, le journal Libération s'est payé la tête de Bernard Arnault. Loin de moi l'idée de soutenir Libé ni d'applaudir des deux mains à sa une. Donc Libé s'est payé la tête de Bernard Arnault qui entre nous le méritait bien même si la méthode était discutable. Et ce même Bernard Arnault vient de porter plainte contre le journal Libération pour injures publiques.

Et sa plainte a été prise. Je suis même prêt à parier que cette plainte ne sera pas classée sans suite et j'en suis ulcéré. En effet, j'ai eu maille à partir avec ce qu'il est convenu d'appeler un escroc qui m'a aimablement signalé qu'il pourrait porter plainte contre moi pour pédophilie sur la personne de sa fille et qui, quelques mois plus tard, a gentiment tenté de m'occir sans aucune forme de procès en sectionnant les quatre flexibles de frein de ma voiture. Pour le premier fait, je n'ai pu déposer qu'une simple main courante, personne ne voulant enregistrer une plainte en dénonciation calomnieuse pour des raisons oiseuses ; pour la tentative d'assassinat, je n'ai même pas pu déposer une main courante, la police judiciaire ayant tout simplement refusé de m'entendre. C'était pourtant un peu plus grave que Libé qui se fiche ouvertement de Bernard Arnault, mais nettement moins médiatique. Ainsi, une affaire qui ne devrait jamais passer devant une chambre correctionnelle va certainement s'y retrouver et l'on ose encore parler d'engorgement de la justice.

Il n'y a pas à dire, La Fontaine avait raison, selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

 

Croissez et multipliez-vous

04.09.12 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les tradis, Monde de merde
Hier soir, nous avons appris qu'une enseignante de trente-neuf ans, mère de cinq enfants, avait été condamnée par le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon pour « atteinte sexuelle sur mineur » de moins de quinze ans. Condamnation somme toute assez légère, puisqu'il ne s'agit ici que de six mois de prison ferme pour avoir eu des relations sexuelles durant trois ans (entre 2007 et 2010) avec un élève âgé de seulement douze ans. Il faut tout de même reconnaître que le procureur n'avait requis que deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.

Apparaissant à l'audience en costume traditionaliste, c'est-à-dire en jupe plissée aux dires de l'AFP, elle a évoqué un « péché mortel » tout en assurant avoir vécu une « histoire d'amour » avec l'enfant. Une histoire d'amour avec un enfant de douze ans…

En regardant toutes les dépêches et articles de journaux, je m'aperçois qu'il est souvent fait mention d'une école traditionaliste. Jamais, en revanche, ce mot n'apparaît sur le site officiel de l'école. De deux choses l'une, soit toutes ces dépêchent mentent et leurs auteurs doivent s'attendre à des procès en diffamation, soit le mot qui fâche, sciemment, a été retiré du site internet en question.

Ce qui me navre dans cette histoire, c'est que l'avocat de la victime, donc défendant les intérêts de l'enfant, affirme que l'enseignante s'est confiée sans succès à un abbé au début de la liaison parce qu'elle était la proie d'une « passion déraisonnée » (sic dépêche AFP). Tiens, un abbé. C'est fou comme le vocabulaire employé résout la question laissée en suspens du paragraphe précédent.

Il y a donc ici plusieurs problèmes. Un abbé gravitant autour de cette école était donc au courant des faits (ou alors, je n'ai pas bien compris la dépêche de l'AFP) et n'a strictement rien fait pour entraver cette passion déraisonnée. L'église continue donc sur le même chemin sur le mode du « circulez, il n'y a rien à voir ». Mais si encore ils lavaient leur linge sale en famille ! Toujours, la loi du silence est la plus forte et cela permet de justifier toutes les dérives (pédophilie, atteintes sexuelles diverses et variées…).

Mais il ne faut pas oublier que les mêmes abbés mettent à l'index tous moyens de contraception selon le vieux principe du Alles Gute kommt vom Oben. Et là, je dois dire qu'à la place du mari, je demanderais immédiatement des tests de recherche en paternité, surtout si le petit dernier est né après 2008.

 

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