Il faut sauver le soldat Ryan

08.06.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Haines ordinaires

J'ai échappé jusqu'à cette semaine au film de Spielberg, « Il faut sauver le soldat Ryan ». J'avoue ne pas bien comprendre pourquoi on en a autant parlé lors de sa sortie. La moindre des choses qu'on puisse dire, c'est que son synopsis ne casse pas trois pattes à un canard pour un film aussi long. J'avoue tout de même que les décors sont impressionnants. Qu'est-ce que ça a dû coûter en constructions et explosifs divers !

Pourtant, quelle n'a pas été ma surprise lorsque j'ai vu, vers le milieu de ce film interminable, une voiture immatriculée « … BG 50 ». Pour un américain, 50, c'est le département de la Manche. C'est très bien puisque la scène est censée se dérouler dans le coin de Valognes. Pour ceux qui n'auraient pas appris à l'école élémentaire la liste des préfectures et des sous-préfectures françaises, Valognes est la dernière gare importante sur la ligne de Paris Saint-Lazare à Cherbourg, là-bas, presqu'au bout du monde.

Donc véhicule immatriculé dans le département de la Manche, plaque d'immatriculation terminée par 50. Logique. Il faudrait pourtant que ces américains qui croient tout savoir se renseignent un minimum puisque nous en sommes actuellement à notre quatrième système d'immatriculation des véhicules — je passe sur les immatriculations spéciales voire vraiment bizarres — dans notre beau pays de France, dont le dernier doit être le plus absurde car il comporte moins de numéros, environ cent fois moins faites le calcul, que le système précédent.

Le système avec numéro de département date en effet du 1er avril 1950 (système FNI remplacé par le SIV en 2009). Il aurait été de bon ton de voir un véhicule portant une immatriculation terminée par KF, KF2 ou KF3, immatriculation de la Manche à cette époque.

Mais ne nous arrêtons pas là, si ce n'était que le seul point douteux de ce film, il n'y aurait pas matière.

 

Techniques modernes

26.05.12 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais l'informatique

Vous le savez sans doute, j'utilise des systèmes d'exploitation bizarres. Parmi ces systèmes se trouve une chose qui porte le doux nom d'OpenVMS et qui ronronne sur un AlphaServer 800 gavé de mémoire et de disques. Je vois que vous ne me croyez pas alors en voici un début de preuve

$ show system/full
OpenVMS V8.4  on node DIRAC   26-MAY-2012 21:05:15.77   Uptime  0 00:44:44
        AlphaServer 800 5/500

Je vous fais grâce de la liste des processus qui suit. L'uptime n'est pas bien grand. C'est même la première fois que cette machine se fait battre par une Sun Microsystems Ultra2E fonctionnant sous Solaris 9 et qui affiche fièrement et grâce à une coupure EDF de l'an passé un uptime intolérable pour un système Unix

cauchy:[~] > ssh lebegue
Mot de passe :
Sun Microsystems Inc.   SunOS 5.9       Generic May 2002
lebegue:[~] > uptime
  9:06pm  actif 439 jour(s), 12:17,  1 user, charge moyenne : 0,32, 0,21, 0,25
lebegue:[~] >

J'ai une excuse. Elle vaut ce qu'elle vaut, mais je viens d'essayer de passer la journée à migrer le système d'OpenVMS 8.3 vers la version 8.4. Une journée pour m'apercevoir que les petits gars de chez HP, qui envoient maintenant le fichier de licence par messagerie électronique, utilisent un client de messagerie qui insère autoritairement des sauts de lignes lorsqu'une ligne de commande est un peu trop longue à son goût. Tout de suite, le script de licence fonctionne beaucoup moins bien. Et lorsque je vous aurai dit que ce fichier fait la bagatelle de 76 Ko, vous comprendrez que j'ai mis un peu de temps à m'en apercevoir.

Et ce n'est pas tout. Dès que le système quitte la console SRM (ndlr. ce qui correspond à l'OpenProm des Sun), je ne vois que le bandeau indiquant le copyright du système, l'heure de démarrage puis l'écran se met en veille parce qu'il détecte une fréquence de balayage qui n'est pas à son goût. Pourtant, bizarrement, lorsque je me connecte à distance au travers de ssh (ou sur la console série), je peux entrer les deux commandes suivantes

$ SET PROC/PRIV=ALL
$ @SYS$STARTUP: DECW$STARTUP RESTART

relançant un serveur X affichant crânement le dtlogin permettant de se connecter graphiquement sur la console. Le fichier de configuration du serveur X n'ayant pas changé entre temps, je ne vois pas pourquoi la fréquence de balayage est mauvaise lors de la mise sous tension.

De là à dire que je suis encore en train d'essuyer les plâtres avec une brique, il y a un pas que je franchis allègrement !

 

Une fessée pour Facebook

23.05.12 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers

Depuis son introduction en bourse, vendredi dernier, l'action de Facebook a perdu plus de 18% de sa valeur. Là encore, personne ne l'avait vu venir parce que ce n'était pas prévisible. Les marchés financiers sont tellement volatiles… Je suppose que vous entrevoyez entre mes lignes toute l'ironie de mes sous-entendus.

Soyons un peu sérieux. Cette société brasse du vent et son chiffre d'affaire est très faible au regard du nombre d'utilisateurs de son portail. Il est impensable que la valeur de cette entreprise soit comparable à la valorisation boursière qu'elle avait lors de son introduction au Nasdaq, sauf peut-être si son dessein caché est de faire payer à court terme les utilisateurs de ses services. La question est donc : combien d'utilisateurs seront-ils prêts à payer un service inutile ?

Une autre façon de regarder le problème est de tenter d'établir un cours raisonnable pour l'action Facebook. Les spécialistes du marché trouvent qu'un cours de 9,50 $US serait honorable si l'on considère les résultats affichés par Facebook, soit un cours plus de quatre fois inférieur à celui de la mise en bourse.

La dégringolade ne semble donc pas prête de s'arrêter.

 

Par monts et par Mesan

21.05.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Haines ordinaires, Je hais les financiers

La terre a tremblé une fois de plus dans une Italie qui n'en avait vraiment pas besoin. Ce matin, il fallait déplorer plus de trois cents victimes et des milliers de bâtiments détruits ou sérieusement endommagés.

Et dans cet instant où l'état italien compte ses morts et évalue l'ampleur des destructions, tu n'as pas pu t'empêcher d'ajouter ta voix au désordre. Oui, je te tutoie parce que, Stephano Berni, tu commences à me plaire. C'est généralement assez mauvais signe.

Tu es directeur général du consortium pour la protection du Grana Padao. Et qu'as-tu trouvé à dire alors que des familles pleurent les leurs ? Que plus de trois cent mille meules de parmesan et de grana padano ainsi que leurs entrepôts ont été détruits par le séisme et surtout, je te cite, « qu'il s'agit d'un préjudice très lourd ». Tu dis pourtant plus loin qu'il n'y a eu aucune victime dans ton organisation.

Alors un peu de dignité. Après tout, tu es assuré — ou si tu ne l'es pas correctement, tu n'as à t'en prendre qu'à toi seul — et il est vraiment osé de comparer une meule de parmesan à un bâtiment du Moyen-Âge irrémédiablement détruit. Il est tout aussi impensable de comparer une meule de grana padano à une vie humaine.

 

L'incurie des tribunaux de commerce

08.05.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Heureusement qu'il y a la Coface. Depuis quelques mois, je ne compte plus le nombre de clients qui mettent la clef sous la porte et cette opération passe toujours inaperçue pour le créancier.

Il existe pourtant un site infogreffe.fr qui est censé indiquer en temps réel l'état légal d'une entreprise. Lorsque je dis en temps réel, je ne prétends pas que cette mise à jour doit être immédiate, mais qu'elle doit être faite dans un délai de quarante-huit heures ouvrées. Ce n'est pas moi qui l'indique, ce sont les greffiers des différents tribunaux de commerce de France et de Navarre.

Sauf que…

Sauf qu'un autre de mes clients vient d'ouvrir une procédure collective pour liquidation judiciaire le 2 mai dernier et que le site infogreffe.fr ne l'indique toujours pas le 8 mai. Je n'ai été mis au courant de ce fait que parce que la Coface suivait l'affaire et a fait le nécessaire pour m'avertir et m'indiquer de faire inscrire ma créance directement dans les livres du liquidateur. La Coface est allé jusqu'à m'indiquer le nom et l'adresse du liquidateur, parce que l'entreprise n'étant toujours pas marquée comme en cours de liqudation, je n'avais aucun moyen d'avoir directement ces informations, le greffe du tribunal de commerce en question ayant refusé de me les donner sans acheter un dossier complet de l'état de l'entreprise qui pouvait parfaitement ne pas être à jour. Nous voyons donc que ces services fonctionnent parfaitement bien et ne se moquent pas de leurs usagés.

Ces tribunaux de commerce sont des aberrations qu'il faut absolument réformer ne serait-ce que pour avoir une justice rendue un peu moins mal. Je n'ai pas beaucoup d'illusions sur la justice non consulaire, mais je n'en ai plus aucune sur les prud'hommes ni sur les tribunaux de commerce. J'ai assez donné, ayant poussé l'expérience jusqu'à être condamné à verser des salaires à une personne qui n'a jamais travaillé pour moi.

En revanche, j'ai beaucoup d'admiration pour les villes qui ont refusé d'avoir des tribunaux de commerce et qui ont délégué aux tribunaux d'instance leurs chambres commerciales car si les chambres commerciales des tribunaux d'instance rendent la justice comme Saint-Louis sous un chêne, force est de constater que les tribunaux de commerce la rendent trop souvent comme des glands. Je ne compte plus les déboires que j'ai pu avoir lorsqu'il s'agit de récupérer des créances en passant devant une chambre d'un tribunal de commerce. Je crois que ces tribunaux de commerce m'ont fait tout ce qu'il était possible de faire. Perdre des pièces importantes remises lors d'une audience à l'huissier de la salle — entre autre un extrait Kbis pour corriger une adresse de siège social —, ne pas convoquer le demandeur par courrier recommandé en envoyant le courrier à une fausse adresse — adresse corrigée deux fois par courrier recommandé avec accusé de réception au greffe du tribunal de commerce en question et une fois par huissier de justice —, ne pas demander à un comparant de justifier de son identité alors même que sur le Kbis est indiqué que le gérant de la société est une femme et qu'un grand barbu se présente devant le juge, ne pas faire suivre les ordonnances de liquidation ou de redressement aux créanciers qui sont les principaux intéressés et j'en passe des vertes et des pas mûres. Ce n'est pas grave, c'est un manque de moyen chronique et il faut mettre plus d'argent dans le bastringue pour que les tribunaux fonctionnent mieux. C'est juste faire fi d'une évidence pour qui traîne dans les tribunaux depuis aussi longtemps que moi. Ces tribunaux passent 90% du temps a essayer de corriger ce qu'ils ont traité par dessus la jambe les premiers 10% de leur temps. Je ne compte pas encore toutes les affaires qui n'ont rien à faire dans un tribunal et qui devraient être réglées autrement, parce qu'aujourd'hui, le grand jeu pour un débiteur, c'est l'optimisation de sa trésorerie. Cela coûte moins cher de contester une facture devant un tribunal que d'emprunter à une banque pour la régler et on a toujours une petite chance que cette facture soit revue à la baisse par le tribunal surtout lorsque c'est de la prestation ou que le créancier se fatigue voire mette la clef sous la porte.

Je pourrais en parler longtemps. La cerise sur le gâteau est aujourd'hui prescrite et je ne résiste pas à vous la faire partager. J'ai eu l'occasion d'être condamné en dernier ressort pour avoir eu le culot de demander à un client — qui connaissait bien le juge — le règlement d'une facture assez importante. J'étais comparant à l'audience, plus exactement j'étais absent à deux premières audiences renvoyées puis comparant à la troisième — c'est du moins ce qui était indiqué sur les minutes du procès — alors que je n'avais pas pu me rendre à ces audiences pour l'insigne raison que je n'y avais pas été convoqué. Impossibilité de faire appel et la cour de cassation a refusé d'ouvrir le dossier sous le prétexte qu'un juge ne peut pas faire de faux en écriture. Après un dépôt de plainte en bonne et due forme puis une enquête de police qui a prouvé sans ambiguïté que je ne pouvais être présent à cette audience, cette plainte a été classée sans suite. Circulez, il n'y a rien à voir ! Et n'attendez pas à ce qu'on lave notre linge sale en famille !

Vivement que cette belle institution soit responsable de ses faits et gestes. Vous allez me dire qu'elle est responsable devant la Cour de Cassation. C'est vrai. Sauf que le montage d'un dossier devant la Cour de Cassation est onéreux, je l'ai fait deux fois, et rien n'indique que la Cour va se saisir de votre dossier et ne pas botter en touche. En pratique, donc, ces tribunaux ne sont responsables de rien et il faudrait que ça change de toute urgence.

 

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