URSSAF, mon amour... Quel étrange cri !

18.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires, Je hais les financiers, Monde de merde

Si j'avais écrit ce billet vendredi matin, je crois que je l'aurais intitulé « l'URSSAF m'a tuer » (sic). En effet, jeudi soir, j'ai reçu par la Poste une missive à peine polie d'un huissier de justice pour retard de paiement de charge URSSAF en tant qu'employeur.

Je vous relate les faits parce qu'il y a des choses à dire. Et l'affaire n'est qu'à son commencement.

Fin 2010, un client m'a laissé une grosse ardoise et m'a contraint à licencier tous mes salariés. J'ai donc payé, en tant qu'employeur, toutes les charges afférentes aux licenciements. Tant que j'avais de la trésorerie, mon entreprise a payé et lorsque je suis arrivé au bout de cette trésorerie, j'ai payé de ma poche le reliquat. Entre le mois d'avril et le mois de mai 2011, j'ai ainsi payé de ma poche un peu plus de 4000 euros à l'URSSAF. À la même date, j'ai reçu un papier de ce même organisme m'indiquant que j'avais payé tout ce qu'il fallait pour l'année 2010. Parfait.

Début juillet 2011, je reçois un exploit d'huissier correspondant à un commandement de saisie-vente pour un montant d'un peu plus de 6000 euros. Je savais qu'il me restait des broutilles à payer, mais certainement pas 6000 euros. J'avais par ailleurs demandé à ce bel organisme un étalement des charges patronales. En effet, ne pas payer les charges salariales est un délit mais il est possible de demander un étalement des charges patronales. Cela m'a été refusé parce que la charmante personne qui a récupéré l'un de mes chèques a préféré mettre la somme reçue sur le compte charges patronales plutôt que de solder le compte charges salariales. C'est très pratique, cela permet à l'URSSAF de mettre directement le débiteur en recouvrement par un huissier, de toute façon sans passer par la case tribunal puisqu'ils sont juges et parties quelles que soient leurs erreurs. Je suis donc, début juillet 2011, censé verser plus de 6000 euros à l'URSSAF pour solde du compte employeur.

Mais la somme me semblant tout de même bizarre au vu de mes calculs et surtout de ceux de ma comptable, j'épluche le décompte pour m'apercevoir qu'il y manquait tout simplement un versement de 4350 euros. Coup de téléphone surtaxé pour m'entendre dire de l'URSSAF que ces chèques n'ont pas été reçus par ce bel organisme. Coup de téléphone aux deux banques qui ont débité mes deux comptes pour m'entendre dire que ces deux chèques ont été endossés par l'URSSAF. Là, il faudrait tout de même éviter de me prendre pour le dernier des imbéciles.

Je passe donc chez l'huissier pour lui verser la somme qu'il me demandait moins les chèques qui s'étaient perdus quelque part à l'URSSAF et j'envoie un courrier recommandé à l'URSSAF pour avoir un état de mon compte dans ses livres. J'ai reçu un torche-cul (il n'y a pas d'autre qualificatif, c'était un fichier fait à la main sous excel à partir de je ne sais quel document) qui était tout sauf une pièce comptable et qui est passé directement à la corbeille parce qu'aucune somme ne correspondait à mes versements, aucune date non plus, quant aux moyens de paiement utilisés, je ne vous raconte même pas. Je me serais déplacé en personne pour effectuer des versements en espèces !

Et jusqu'à jeudi dernier, je n'ai plus eu de nouvelle de l'URSSAF ni de cet huissier. Je pensais l'affaire close. Grave erreur. J'ai eu un rappel d'huissier qui me demande sans rire plus de 8500 euros, 4200 euros au titre d'un reliquat de l'année 2010 et 4350 euros au titre de l'année 2011.

Là, nous entrons dans un roman de Kafka. Je ne conteste pas les sommes pour l'année 2011. D'ailleurs elles correspondent à mes calculs et, bizarrement, le solde correspond aux deux chèques encaissés et égarés par l'URSSAF. Ces chèques ont été tirés par l'URSSAF mais inscrits nulle part chez eux et personne depuis neuf mois n'a fait le nécessaire pour les retrouver. Vu le sérieux de leur comptabilité, je ne sais même pas comment quelqu'un de bonne volonté pourrait le faire s'il en avait vraiment envie. Mais le plus beau est le reliquat pour l'année 2010. Mi-2011, mon compte pour 2010 était soldé. Début 2012, il y manque 4200 euros.

J'ai donc téléphoné à ma comptable qui a une certaine habitude et une certaine pratique de l'URSSAF. Depuis quelques mois, m'a-t-elle dit, elle ne fait même plus que cela. Avec les mêmes chiffres que ceux présentés par l'URSSAF à l'huissier (et en omettant les deux chèques qui ont été encaissés par l'URSSAF sans être portés à mon crédit), elle arrive à 6000 euros, soit un peu moins de 2000 euros si on réintègre dans le calcul les deux chèques en souffrance. Mais elle n'a pas pu avoir plus d'informations, au bout de dix minutes, la brave personne au centre d'appel de l'URSSAF lui a signifié qu'elle avait perdu assez de temps avec ma comptable et lui a raccroché au nez !

Maintenant, si je regarde le détail de l'injonction de payer et que j'additionne les différents frais de retard, pénalités forfaitaires, frais d'huissier divers et variés, j'arrive à ces 2000 euros. La conclusion est donc simple — au moins pour un esprit simple comme le mien. Je ne dois donc plus rien à ce charmant organisme, mais je lui doit tout de même au mieux 2000 euros, au pire 8500 euros parce que personne chez eux n'est capable de tenir une comptabilité.

Vous allez me dire que je n'ai pas de chance. Mais je ne suis pas le seul à subir l'absence de sérieux de l'URSSAF. Nous sommes des milliers, que dis-je des dizaines, des centaines de milliers, à subir le bon vouloir de cet organisme sans aucun sérieux. Nous sommes des milliers à porter plainte pour harcèlement, à nous retrouver au TAS pour forcer l'URSSAF à apporter des réponses à des dossiers et à justifier les sommes demandées, nous sommes des milliers à en avoir assez de la gestion à la va comme je te pousse de ses cotisants par l'URSSAF. Ce que nous demandons n'est pas de payer moins ou plus, mais d'obtenir une gestion correcte des comptes, d'avoir quelqu'un capable de nous renseigner parce qu'un employeur n'essaie pas par défaut de frauder l'URSSAF. Ce que nous demandons, c'est tout simplement que l'on prenne le temps de répondre à nos questions plutôt que de tomber devant un mur. Ce que nous demandons, c'est que l'URSSAF tienne une comptabilité analytique, ce qui ne semble pas le cas actuellement, ou alors, c'est encore plus grave parce qu'il n'y a aucune détection des erreurs ! Ce que nous demandons, c'est tout simplement de ne pas essuyer les plâtres de leur absence de comptabilité.

À tel point que je m'étonne qu'il n'y ait pas plus d'agressions voire d'attentats contre ce bel organisme. Les employeurs sont des personnes décidément pacifiques !

 

Endoctrinement

15.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Vieux con

J'ai été surpris que Microsoft convoque dans ses locaux les inspecteurs d'académie de l'Éducation Nationale pour les sensibiliser aux nouvelles technologies. Non que je suis un arriéré rétif à toute évolution, mais je trouve particulièrement inadmissible qu'une entreprise avec les pratiques doûteuses que l'on connaît déjà depuis plus de trente ans — vente liée, asphyxie de tous les concurrents innovants et j'en passe — se permette une telle démarche, démarche qui plus est appuyée par le ministère de tutelle qui aurait très bien pu y mettre son véto.

Pour être tout à fait honnête, j'ai beaucoup de mal avec les nouvelles technologies. Non que je ne sache pas les utiliser, mais je suis très dubitatif envers des outils comme Twitter ou Facebook qui génère largement plus de bruits que de signaux. Je déplore aussi l'usage du traitement de texte pour rendre des devoirs et je râle copieusement contre les calculatrices de poche et autres outils dont je n'ai jamais compris l'utilisation. La plupart du temps, j'ai même l'impression que certains outils créent artificiellement des besoins, c'est dire. Néanmoins, grâce à toutes ces nouvelles technologies, nous avons actuellement une génération d'étudiants qui ne savent plus écrire — je ne parle même pas d'écrire avec une plume Henry, simplement avec un stylographe et une feuille de papier —, qui ne savent plus calculer, qui n'ont plus aucune idée des grandeurs physiques et qui sont incapables d'utiliser l'outil informatique dès lors qu'on a dépassé les pauvres notions nécessaires aux sites prétendûment de socialisation.

Si encore ces jeunes savaient utiliser un traitement de texte. Même pas, c'est bien trop difficile et le concept de ouizihouigue — acronyme signifiant en anglais quelque chose comme « vous l'avez voulu, eh bien, tant pis pour vous ! » — n'est pas pas là pour arranger les choses. Plutôt que d'utiliser une mise en page avec des styles, ces jeunes nous abreuvent de fichiers mis en page à grands coups de tabulations à moins qu'il ne s'agisse d'espaces, de retours à la ligne et de mises en forme manuelles. C'est très efficace, la mise en page saute au moindre changement et le document est au final inutilisable. Et je ne parle pas des présentations sur videoprojecteur avec plus de deux cent cinquante-six couleurs et une foultitude d'animations empêchant l'auditeur de digérer sereinement son déjeuner car il se demande sans cesse si le point vert qui bouge sur la page va venir au prochain coup de droite ou de gauche, ou s'il y aura force animations sonores dans la salle pour bien appuyer un point délicat de la démonstration foireuse faite sur grand écran… Mais l'outil informatique est utilisé et permet d'en mettre plein la vue aux vieux cons avec palmes et fourragères dont je fais modestement partie et qui utilisent l'informatique comme un outil et non un gadget pour combler une certaine vacuité de propos. Lorsqu'un jeune découvre que chez moi, la (mé)connaissance de Microsoft Office ne sert à rien, qu'il vaut mieux connaître Unix ou OpenVMS, que l'édition d'un document quelconque se fait avec vim, que le traitement de texte de base est TeX, et que la programmation se fait avec gcc, gfortran, g++ les jours de déprime, voire avec des outils plus scabreux comme RPL/2 ou RPL/C, le choc est rude.

Et ce choc est rude pour au moins plusieurs raisons. D'une part les formateurs de l'Éducation Nationale n'ont souvent pas les compétences nécessaires. Comment voulez-vous apprendre quelque chose à un gamin qui est convaincu de maîtriser l'outil informatique parce qu'il va sur Facebook avec son smartphone depuis la cour de récréation ? Comment voulez-vous expliquer quelque chose à quelqu'un qui est convaincu qu'on sait utiliser un outil parce qu'on a ouvert son premier carton d'ordinateur et qu'on sait d'autant mieux l'utiliser parce qu'on a réussi à l'allumer, qu'il a fait un vague bruit, et qu'on a cliqué sur une petite vignette lançant un programme permettant de naviguer sur le réseau internet. Par ailleurs, il est impensable de former tous les élèves à l'outil informatique sans niveler les connaissances par le bas. Ceux qui prétendent le contraire peuvent me donner leurs arguments que j'attends de pied ferme. Mais il est plus dangereux encore de former les élèves à une technologie, en l'occurrence une technologie de Microsoft, lorsque ce n'est pas Facebook ou Twitter. Vous seriez affolés de constater combien d'enseignants utilisent ces sites de socialisation dans leurs cours.

La génération actuelle qui arrive sur le marché de l'emploi n'a pas été formée à l'utilisation de l'outil informatique. Elle a été conditionnée à l'usage des outils de Microsoft et de certains sites internet. Tout cela avec l'argent du contribuable et au mépris de la neutralité que devrait avoir le ministère de l'Éducation Nationale. Cette génération est perdue car, contrairement à leurs aînés qui ont dû apprendre sur le tas, elle croit savoir. Elle croit posséder des connaissances qu'elle n'a jamais eu.

Et c'est l'employeur qui trinque, donc au final la société, puisqu'on a payé sur des deniers publics une formation inutile, voire contre-productive et nocive, à une génération d'élèves et qu'il faudra de toute façon reprendre cette formation à la base. Encore est-ce le meilleur des cas. Dans le pire, l'employeur baisse les bras. Dans ce dernier cas, l'Éducation Nationale aura fait une publicité exceptionnelle à Microsoft et à quelques autres outils dont rien ne nous assure de la pérennité.

J'aimerais beaucoup qu'un jour les responsables de l'Éducation Nationale soient comptables de leurs choix.

 

Indépendance de la presse

14.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Vous souvenez-vous d'un ancien premier ministre reconverti en chasseur de bulots à l'Île de Ré ? Oui, je veux parler de Lionel Jospin, ancien premier ministre, et qui a permis à Jacques Chirac d'obtenir un résultat aux élections présidentielles de 2002 digne d'une république bananière.

Lors de son séjour à Matignon, non seulement ce dernier a soutenu qu'il fallait être transparent sur les fonds dits spéciaux, mais il l'a fait.

Pour mémoire, la technique des « fonds spéciaux » ou « fonds secrets » constitue une exception à la règle de la spécialité des crédits qui veut que les crédits ouverts par la loi de finances ne soient pas ouverts en bloc, mais soient affectés à une catégorie de dépenses déterminée. Cette règle de la spécialité des crédits est édictée à l'article 7 de lordonnance du 2 janvier 1959 :

Les crédits ouverts par les lois de finances sont mis à la disposition des ministres pour les dépenses ordinaires, les dépenses en capital et les prêts et avances. Ils sont affectés à un service ou à un ensemble de services. Ils sont spécialisés par chapitre groupant les dépenses selon leur nature ou selon leur destination. Toutefois, certains chapitres peuvent comporter des crédits globaux destinés à faire face à des dépenses éventuelles ou à des dépenses accidentelles. Des crédits globaux peuvent également être ouverts pour des dépenses dont la répartition par chapitre ne peut être déterminée au moment où ils sont votés. L’application de ces crédits au chapitre qu’ils concernent est ensuite réalisée par arrêté du ministre des finances.

Or la nouvelle loi organique relative aux lois de finances et datant du 1er août 2010 prévoit que l'autorisation budgétaire donnée par le parlement reposera désormais sur une nouvelle unité de spécialité appelée programme et regroupant les crédits par objectif. Ces programmes constituent la clef de voute de la réforme introduite par cette nouvelle loi organique et permettent de passer d'un budget de moyens, présentant les crédits par nature de dépenses, à un budget d'objectifs et de résultats. Je ne suis pas convaincu que ce soit réellement positif puisque dans un budget de moyens, les dépenses se tarissent d'elles mêmes lorsqu'il n'y a plus d'argent en caisse. Disons simplement que le principe d'objectif et de résultat est dans l'air du temps.

Là-dedans, les « fonds spéciaux » constituent une atteinte sévère à la règle de la spécialité des crédits qui relève plus de la tradition que du droit budgétaire. En effet, cette technique de globalisation fonctionnelle des crédits n’est pas évoquée par l’ordonnance de 1959.

Il se pose donc le problème de l'attribution de ces crédits au budget de la « présidence du gouvernement », c'est-à-dire au premier ministre. Cette attribution relève de la loi n° 46-854 du 27 avril 1946, donc antérieure à l'ordonnance de 1959. Cette loi indique que le premier ministre dispose librement de ces crédits et joue à la fois le rôle d'ordonnateur et de comptable au plus grand mépris des règles de la comptabilité publique. Les membres du gouvernement intéressés doivent alors justifier de l'utilisation des fonds devant le premier ministre qui leur donne quitus par décret. Nous passerons sur toutes les dérives d'un quitus donné par quelqu'un qui est à la fois juge et parti.

Le premier ministre doit cependant information au le président de la république de l'usage qui a été fait des « fonds spéciaux ». C'est la moindre des choses pour tenter de leur donner un semblant de respectabilité.

Ces « fonds spéciaux » se divisent en deux catégories :

  • les fonds spéciaux du gouvernement qui sont utilisés librement par le premier ministre et leur affectation ne fait pas l’objet de débats au parlement. Ils sont destinés aux besoins courants de l’action ministérielle : recrutement de personnel supplémentaire pour les cabinets ministériels, soutien à la presse favorable à la politique gouvernementale, financement de certaines associations ou encore frais vestimentaires des ministres…
  • les fonds spéciaux à destination particulière qui sont destinés à des actions qui par nature ne peuvent être précisées : financement de certaines dépenses des services secrets qu'il vaut mieux ne pas voir apparaître explicitement dans d'autres comptes.

Dans cette liste, plusieurs points me gênent aux entournures. Dans la liste des fonds spéciaux du gouvernement, je puis lire que ces fonds servent entre autres de soutien à la presse favorable à la politique gouvernementale. Nous sommes donc en train de sponsoriser au travers de nos impôts le Figaro, Europe 1, TF1 et certains autres media que j'oublie, la liste serait trop longue. Nous finançons aussi certaines associations. L'heureux contribuable que je suis pourrait-il avoir une liste ? Je veux bien financer certaines associations, mais je refuse à titre personnel de donner ne serait-ce qu'un bouton de culotte à certaines autres ! Quant aux frais vestimentaires des ministres, il me semble qu'ils étaient déjà habillés à peu près correctement avant d'être ministres. Je veux bien faire une exception pour David Douillet qui aurait eu l'air bête à son bureau en kimono. Enfin, d'un autre côté, est-il réellement à sa place à son bureau ? Si encore il parlait des sports…

Donc, les fonds spéciaux servent à financer un certain nombre de dépenses qui ne pourraient pas être financées officiellement et qui s'apparentent — hors les costumes de David Douillet parce que la ligue des tailleurs du Marais ne me semble pas assez puissante — soit à du lobbying gouvernemental., soit à ce qu'il faudra bien appeler par son nom, du bourrage d'urnes au travers d'actions associatives.

Dormez sur vos deux oreilles, heureux contribuables, vos impôts sont bien utilisés.

 

Néoplatonisme

13.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Le billet d'hier, et surtout la première réponse qui a été postée, m'ont laissé dans un état dubitatif proche de la dépression. Je crois que je n'attendrai plus jamais rien de mon prochain qui j'espère ne sera jamais mon autre moi-même. Je ne pourrai jamais me haïr autant que je pourrai haïr ces bipèdes arrogants et nimbés d'une inculture crasse qui est tout de même la seule chose qui différencie l'homme de l'animal.

Heureusement, il reste quelques philosophes modernes sur des réseaux dont je me demande encore pourquoi ils sont qualifiés de sociaux. Sur l'un d'eux, je suis tombé ce matin sur une petite perle que je ne résiste pas à vous faire partager.

Quand tu prends comme guide des principes néoplatoniciens, c'est évidemment impossible de penser le monde social.

Un aphorisme laconique, sec, puissant. Il pourrait presque s'agir d'une fulgurance de Sartre dans l'Intelligibilité de l'histoire, issue de la Critique de la Raison Dialectique, qui objectivement est tout sauf intelligible. Mais les âmes en peine qui traînent sur les réseaux à la recherche de socialisation ont parfois de l'humour puisque l'une d'elles a trouvé le moyen de répondre tout aussi sèchement :

Et quand tu prends comme moyen d'expression twitter, c'est évidemment impossible de comprendre Platon...

Étonnant, non ? Courage, tout n'est pas encore perdu.

 

Culturisme

12.03.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit

J'écoutais récemment d'une oreille très distraite une émission quelconque de France Culture. J'avoue que cela ne m'arrive que très rarement tant le ton docte de cette station parvient à m'horripiler très rapidement.

D'une oreille distraite, j'entends donc un invité parler d'un sondage effectué pour tester la culture générale du français moyen. J'ai eu beaucoup de mal à retrouver cette enquête que je n'ai exhumée que pour vous, heureux lecteurs que vous êtes. Je pensais à une étude récente, même pas. L'étude date du 12 octobre 1991, porte sur 800 personnes de 15 ans et plus et, pour être tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment sûr que le problème se soit arrangé depuis.

Dans le désordre, et sachant qu'il était possible de s'abstenir plutôt que de donner une réponse fausse et risible, voici les réponses les plus troublantes :

  • 30 % des personnes interrogées sont persuadées que « les Fleurs du Mal » sont un roman noir ;
  • 7 % sont convaincus que Julien Lepers est le héros du roman « le Rouge et le Noir » ;
  • 16 % indiquent crânement que « Bonjour Tristesse » est un roman de Pierre Desproges ;
  • 22 % savent que « À le recherche du temps perdu » est un ouvrage de Marcel Proust ;
  • 18 % sont intimement convaincus que Sulitzer à écrit un jour « Crime et Châtiment » (qu'ils sont bêtes, tout le monde sait qu'il s'agit en fait d'Amélie Nothomb) ;
  • 10 % (sans doute les derniers électeurs du PCF en 1991) affirment haut et fort que « la Condition Humaine » est de la plume de Karl Marx ;
  • 18 % hésitent pour savoir s'il faut attribuer « la Guerre de Troie n'aura pas lieu » à Jules César ou au Général Bigeard ;
  • quant à Jean-Paul Sartre, celui-ci aurait écrit à 31 % « J'irai cracher sur vos tombes », à 22 % « la Peste », et seulement à 38 % « la Nausée ».

Il aurait été intéressant de ventiler ces résultats par classe d'âge pour voir si, oui ou non, le niveau de culture générale de la population moyenne baisse. En tout cas, je ne sais pas pour vous, mais moi, ces résultats me font peur.

 

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