-24 V

16.03.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je viens de griller un boîtier de commande d'une caméra infrarouge. Le boîtier à plus de cinquante mille euros hors taxe. Pourtant, j'ai scrupuleusement suivi ce qui était indiqué dans la feuille de chou faisant office de documentation et dans laquelle on pouvait lire qu'il fallait l'alimenter entre -24V et 24V, la masse étant en court-circuit avec la terre.

Ce qui était amusant, ou presque, c'est que ce boîtier comportait un convertisseur à découpage 24V/24V censée isoler galvaniquement l'entrée de la sortie et que celui-ci a sauté pour protéger son fusible interne. Heureusement, le boîtier lui-même comportait un second fusible en série qui, lui, a fondu pour protéger son congénère.

Étant curieux de nature et n'ayant pas le temps de m'arranger avec le fournisseur pour obtenir un échange standard du boîtier, je démonte et j'analyse. J'ai été assez surpris. Le convertisseur interne ne supporte en entrée qu'une tension maximale de 33V. Ce n'est pas grave tant qu'il est alimenté en 24V. Le problème est que le câblage indiqué dans la documentation rapportait 48V en entrée. Les dégats dans le convertisseurs étaient visibles, un condensateur de l'entrée avait fumé. Et ce condensateur était un bête condensateur électrochimique de 35V, pas un condensateur spécialisé claquant en circuit ouvert, non, le condensateur bête, celui qui vieillit d'autant plus mal que les normes antipollution se sont occupées de lui. Muni de ces informations, je téléphone au support technique de la maison mère aux États-Unis. Personne semble au courant du problème. Pire, le type du service technique me soutient que l'alimentation se fait bien entre -24V et 24V et que je devais — et c'est un ordre — tester le second boîtier. Les mêmes causes risquant de produire les mêmes effets, je commence à démonter le second boîtier pour analyser le câblage. Les deux boîtiers étaient parfaitement identiques et je rappelle mon interlocuteur qui me signale tout de go que comme j'avais ouvert les boîtiers, la garantie ne s'appliquait plus. Là, je m'énerve parce que si je l'avais écouté, j'aurais grillé mon second boîtier et qu'il valait mieux pour lui qu'il ne me prenne pas pour un imbécile jusqu'au bout. Ne pouvant résoudre mon problème, il me donne le numéro d'un support technique aux Pays-Bas. C'est déjà mieux, nous sommes dans le même fuseau horaire.

Au cour de la discussion avec le support hollandais, je m'entends dire que l'alimentation se fait entre 0 et 24V et que le -24V (indiqué tel quel dans la documentation) est en fait une notation américaine pour indiquer le 0V du 24V. C'est pour eux un problème connu et ils n'arrêtent pas de changer ces fameux boîtiers pour toujours les mêmes raisons : toute nouvelle personne qui monte un tel boîtier est sûre de le faire sauter en l'alimentant sous une tension double de la tension nominale. J'avoue pourtant avoir quelques années d'électronique derrière moi, je n'ai encore jamais rencontré cette notation. Et personne autour de moi non plus d'ailleurs. Bon, problème réglé, correction de la documentation en rouge et renvoi du boîtier défectueux à l'envoyeur pour un échange standard et gratuit.

Dire que j'ai conçu une alimentation linéaire de plus de 1 kVA pour alimenter plusieurs caméras, régulée, avec une impédance de sortie inférieure à 5 milliohms, deux sorties réglables de -24V à 24V et un limiteur de courant pour la seule raison que des américains ne savent pas écrire une documentation ! Non seulement leur papier nous a fait griller un boîtier, mais aussi perdre un bon mois de travail pour concevoir une alimentation qui ne servira pas !

Autant le boîtier se change, autant le mois de travail perdu ne se retrouve pas. Et lorsqu'on est court en temps, ce mois perdu est plus que préjudiciable !

 

Sortir du nucléaire

15.03.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Je hais les écolos

Je ne sais pas si vous avez remarqué comme moi, mais vous allez voter dans quelques jours pour vos conseillers généraux. Je dis vous, parce qu'en ce qui me concerne, ce problème ne me touche pas ayant la joie d'habiter à Paris, département de la Seine, où la ville et le département sont confondus.

Vous avez dû remarquer aussi qu'il s'est produit au Japon un séisme de grande ampleur puisqu'il a frôlé la note de 9 sur l'échelle ouverte du regretté Richter.

Et l'on a vu les écologistes descendre dans la rue pour hurler contre la fin du nucléaire en France, que tout ceci était un scandale et qu'il fallait faire un référendum, voire une votation, voire un grand débat national qui pourrait éclipser celui annoncé sur l'islam dont on se demande ce qu'il vient faire ici.

Que l'on dise que la technologie nucléaire est dangereuse ou qu'il ne faut pas construire des centrales nucléaires un peu partout est une chose. Que l'on profite d'un séisme à l'autre bout du monde pour faire une campagne électorale à peu de frais en est une autre. Il faut vraiment n'avoir aucune dignité pour en arriver là. Jamais, nous n'avons entendu parler les écologistes et prétendus tels des dangers des centrales nucléaires au Japon. Seuls certains scientifiques émettaient des doutes quant à ce qui pourrait se passer en cas de séisme majeur. Jamais nous ne les avons entendus s'éléver contre ces centrales à risques, peut-être parce qu'elles étaient au bout du monde et qu'elles n'étaient pas directement dangereuses pour nous. Mais, dès lors qu'il est possible de passer dans les media juste avant une élection pour rappeler que le nucléaire, c'est le mal, aucun n'a pu s'empêcher d'y aller de sa petite phrase.

Mesdames et messieurs les écologistes de tout poil et de toutes obédiences, je vous mets au défi de sortir du nucléaire. À l'heure où j'écris ces lignes, plus des 80% de l'électricité sont en France issus de la filière nucléaire. En sortant du nucléaire, nous diviserons par cinq notre production car il ne faut surtout pas croire que le solaire et l'éolien nous permettront une production alternative à la hauteur, surtout lorsque, dans le même temps, vous plébiscitez le véhicule électrique. Quant à l'hydraulique, l'immense majorité des ressources disponibles ont été utilisées. Restent donc les centrales au charbon et les centrales au fuel, que des choses qui ne polluent pas et qui ne provoquent pas de pluies acides. Ou la possibilité d'acheter de l'électricité aux pays voisins. Non, c'est vrai, ce n'est pas possible, nous leur en exporterions plutôt. Et ne croyez surtout pas qu'il sera possible de diviser par cinq dans les quelques années qui viennent la consommation électrique de la France.

Vous allez aussi me dire que le problème du nucléaire est sa production de déchets. C'est parfaitement inexact et vous le savez. Vous avez réussi à faire arrêter les projets de recherche dont les surgénérateurs qui avaient justement la capacité de ne produire que très peu de déchets. Prétendre après cela que le problème de la filière nucléaire est sa gestion des déchets est donc un argument des plus fallacieux puisqu'il est impossible de reprocher à une technologie ses lacunes lorsqu'on a tout fait pour qu'elle les aient.

L'un d'entre vous a eu le courage de dire par le passé que le nucléaire était le moins pire des moyens de productions actuels d'électricité. Vous feriez bien d'en prendre de la graine. En attendant, arrêtez de jouer de la peur des gens à des fins purement électorales. Vous ne valez guère mieux que les gens de l'UMP qui n'arrêtent pas de lancer des grands débats nationaux sur la nationalité, l'islam et tout ce qui peut cliver efficacement. Il est d'ailleurs assez amusant de vous entendre hurler contre ces débats alors même que vous vous comportez à l'identique.

 

Retour de bâton

12.03.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je viens d'envoyer paître un employeur potentiel. Mine de rien, ça fait du bien. Je dois même dire que cela me démangeait depuis quelque temps.

Depuis quelque temps aussi, les pouvoirs publics s'émeuvent de ce qui arrive aux PME lorsqu'elles sont face à des grands groupes. Il commence à se savoir que la plupart des grands groupes lancent des appels d'offre, souvent longs et difficiles, laissent croire à une PME qu'elle l'a gagné, puis donnent le cahier des charges à un concurrent beaucoup plus gros. Vous comprenez, on ne va pas s'engager avec une PME qui aura peut-être disparu l'année prochaine, c'est la crise pour tout le monde.

Il va sans dire que rien n'est jamais signé et que les réponses aux appels d'offre non seulement ne sont pas rémunérés par le client mais sont souvent pour une PME payants puisqu'il faut qu'elle consigne des cautions bancaires voire qu'elle paie directement l'émetteur de l'appel d'offre pour en avoir le texte écrit.

Cette mésaventure m'est arrivée pas plus tard qu'au mois de janvier. Cela faisait une bonne année que je répondais à un appel d'offre pour une société de vente d'électroménager. Le 15 novembre, ce contrat était acquis. Il s'agissait de fournir l'infrastructure informatique pour gérer sur l'ensemble du territoire français son service après-vente. Le 15 janvier, j'ai appris que le contrat passait à un gros concurrent car l'enseigne en question avait réouvert son appel d'offre en fournissant ma réponse à tous mes concurrents.

Sauf que…

Sauf qu'il y avait dans ma réponse un outil informatique qui m'a coûté dix ans de travaux de recherche et valu deux prix d'innovation, outil que le concurrent en question ne pouvait avoir, aussi gros qu'il fût. Sauf que le concurrent avait remporté cet appel d'offre et qu'il fallait maintenant qu'il fournisse un produit ayant un semblant de fonctionnement.

Je pense qu'il a cherché deux mois avec ses équipes de développement pour savoir s'il pouvait faire dans le temps imparti au développement. Comme la réponse a été négative, ce concurrent, utilisant le numéro de téléphone qui apparaissait sur l'appel d'offre, m'a tout bonnement appelé pour tenter de m'embaucher. Il y en a vraiment qui n'ont peur de rien.

Mon grand — tu permettras sans doute que je t'appelle mon grand, puisque partout, tu te targues d'avoir dix ans d'expertise de plus que mon entreprise —, tu as tout fait pour remporter cet appel d'offre avec la complicité du client. Tu ne pensais tout de même pas que j'étais vénal à ce point. Je ne vais pas te donner un outil qui m'a fait suer sang et eau depuis plus de dix ans pour quelques mois de salaires car lorsque cet outil sera à toi, tu t'empresseras de me congédier. Ce qui t'intéresse, c'est l'outil, ni le développeur ni le chercheur qui l'a mis au point. Je vais être très clair avec toi : tu as gagné cet appel d'offre, maintenant, tu te démerdes comme un grand, et surtout, tu ne comptes pas sur moi. Tu m'oublies.

 

Windows 2008R2

08.03.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique

J'ai enfin compris ce que signifiait la date sur le paquet de Windows. Il s'agit ni plus ni moins de sa date de péremption.

Depuis un mois et demi, je travaille sur un calculateur de détection d'approche pour des radars de marine. Le calculateur en question est un PC durci muni d'un système exceptionnel, un soleil qui doit eclipser tous les autres puisqu'il s'agit d'un Windows 2008R2. Il paraîtrait même que, d'après certains, ce serait un système d'exploitation destiné à une utilisation en tant que serveur. D'après d'autres, il existerait aussi un petit groupe d'hommes qui l'aurait vu fonctionner. Personnellement, je suis comme Saint Thomas, tant que je ne l'aurai pas vu, je ne le croirai pas.

Il faut que je vous dise en préambule que la machine en question n'est pas sur le réseau internet. Elle ne peut donc pas faire de mises à jour plus ou moins sauvages dans le dos de son utilisateur. Il vaut d'ailleurs mieux, on a rarement une connexion internet à haut débit pour télécharger le dernier service pack du dernier patching tuesday de Microsoft. D'ailleurs, pour cette même raison, les mises à jour sont désactivées. La machine étant seule dans son coin, sans accès réseau ni autre possibilité d'accès, elle ne risque pas non plus la dernière vérole à la mode.

En fin d'après-midi, cette machine perd le fonctionnement normal du réseau. Comme d'habitude, on ne cherche même pas la cause du problème dans les fichiers journaux qui de toute façon sont soit parfaitement inexploitables soit inexistants. On investigue en aveugle, c'est tellement plus amusant et formateur. Au bout d'une heure, je décide de redémarrer le serveur, pensant que comme la majorité des dysfonctionnements inexplicables des systèmes de Redmond, un coup de réinitialisation froide aura toute les chances de rendre le système utilisable pour quelques heures. Rarement plus.

Le serveur s'arrête. L'étape du POST se passe bien et je me retrouve avec un écran noir sur lequel tournoient une série de petits carrés jaune au-dessus d'une inscription Microsoft. Et ça tourne, tourne, tourne sans fin. Si encore j'avais eu un sablier, j'aurais au moins pu faire des œufs à la coque. Non, juste ces carrés sans signification. Après de nombreuses tentatives, la seule chose qui voulait bien fonctionner était la console de récupération, mais toutes les actions au travers de celle-ci ont été vaines. Aucune autre option de démarrage n'a pu résoudre le problème, même le redémarrage dans la dernière bonne configuration connue.

N'ayant pas la prétention de croire que je suis le seul à souffrir de ce système d'exploitation, j'ai effectué une recherche sur ce problème sur internet. Il y a des milliers — que dis-je ? — des millions d'entrées qui font référence à ce problème de CLASSPNP sur Windows 7 et Windows 2008R2. Certaines d'entre elles renvoient même directement à la KB de Microsoft mais sans jamais donner de réponse utile.

Ayant une licence qui me donne l'accès au support technique, je prends mon téléphone et mon courage à deux mains. Parce qu'il en faut pour téléphoner à ce support… Il faut vraiment être désespéré. Pour ma part, je crois même qu'on a plus de chance de gagner le tirage du gros lot du loto ou de revenir de Lourdes avec ses deux jambes (c'est selon ses croyances) que d'obtenir une réponse utile de ce service. Et je m'entends dire que c'est un problème matériel, réponse qu'il est facile de donner pour envoyer le client paître de manière plus ou moins polie lorsqu'on est à cours d'explications rationnelles.

N'ayant pas le temps matériel de tenter une réinstallation de cette chose qui pourra encore exploser en vol pour une raison inexpliquée, j'ai installé une distribution Linux Debian. Cela fait plus de choses avec moins d'embêtements, et surtout cela le fait de façon fiable. Au passage, et n'en déplaise au support de Microsoft, cela prouve que le matériel n'était pas en cause.

Il paraît que les systèmes microsoftiens sont intelligents. Enfin, ce sont eux qui le disent. Je commence à les croire. J'ai enfin vu un système se suicider en ayant pris conscience de sa médiocrité !

 

Procès Chirac

06.03.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Haines ordinaires

Demain sera un grand jour. Ou peut-être pas, c'est selon.

Il ne vous aura pas échappé que demain matin, à l'heure du café, s'ouvre ce que la presse a appelé le procès Chirac. Replaçons les faits. Un ancien président de la république française, Jacques Chirac, donc, a été assigné au tribunal, entre autres par la ville de Paris, pour des emplois de complaisance voire des emplois fictifs lorsqu'il était assis dans le fauteuil du maire de Paris, entre 1977 et 1995. Depuis, protégé par son imunité, il n'a pas été inquiété et ne l'est plus vraiment puisque le parquet, qui rappelons-le, est aux ordres de la chancellerie donc de l'état, a d'ores et déjà annoncé qu'il ne poursuivrait pas car un accord a été conclu entre la mairie de Paris, l'UMP et Jacques Chirac. Madame, cachez ce sein que je ne saurais voir.

Donc Jacques Chirac, dont d'après certains la santé est chancelante, d'après d'autres est parfaitement combatif et au fait de sa stratégie de défense, ne risque plus rien. À tel point qu'on se demande encore pourquoi cette affaire n'a pas été éteinte à grands coups de non-lieux.

Nous avons donc à gauche un ancien président de la république qui ne risque rien puisque d'une part il a déjà remboursé et que d'autre part, à l'époque des faits, rien n'était vraiment très clair. Et il risque d'autant moins qu'à droite, les principaux contradicteurs étaient la mairie de Paris qui ne sera pas à l'audience et le procureur qui ne poursuivra pas. Pour paraphraser Jacques Chirac, ce procès a de fortes chances de faire « pshit ».

Et qu'avons-nous entendu ces derniers jours ? Que les avocats de la défense vont invoquer la question préalable de constitutionnalité. La question n'est donc plus de savoir si Jacques Chirac est responsable ou non de ce qui lui est reproché, si sa culpabilité est aussi visible que le marteau au milieu de la faucille, mais de savoir — je simplifie — si le tribunal est compétent pour juger cette affaire. L'audience risque donc de s'ouvrir puis d'être renvoyée tout aussi vite. Rendez-vous donc dans quelques mois où je vous parie que la défense trouvera un autre argument dilatoire pour renvoyer une autre fois ce procès.

Et pendant ce temps, on va encore me dire que les tribunaux sont engorgés. À votre avis, combien de personnes travaillent-elles sur ce dossier pour un procès dont on pourrait se passer ? Combien y a-t-il de pages de procédures en pure perte ? N'y aurait-il pas des choses plus importantes à traiter plutôt que de perdre du temps sur un procès qui ne servira à rien sauf peut-être à faire un précédent et à entrer dans les livres d'histoire ? Vous me direz que la justice doit passer. Certes, mais dans ce cas, tout le monde semble d'accord sur l'issue, même l'accusation, alors autant arrêter les frais.

 

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