Effets de bords de la loi Macron

17.03.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

La loi Macron a été adopté il y a quelques jours grâce à l'utilisation judicieuse de l'article 49.3. Pour simplifier les choses, lorsqu'un texte est si mal ficelé que la majorité renâcle à voter pour lui comme un seul homme malgré les consignes de vote du parti, le gouvernement utilise le 49.3 s'exposant à une motion de censure de l'opposition, motion de censure toujours rejetée par la majorité qui ne voudrait pas faire tomber son propre gouvernement. C'est donc un jeu de dupes pour amuser la galerie et occuper nos chers députés pour qu'ils justifient leurs listes civiles.

Mais que donc contient cette loi qui aurait pu faire que même la gauche, prompte à voter les textes les plus idiots, n'aurait pas approuvé ? Quelques mesures étranges dont le travail le dimanche.

En effet, en dépit de la grogne des syndicats et d'une partie du PS, le texte prévoit toujours de passer de cinq à douze le nombre d'ouvertures dominicales sur autorisation du maire. Mais attention, les maires peuvent être rétifs à cette avancée du progrès social et comme les idées socialistes sont tellement bonnes qu'il convient toujours de les imposer par la contrainte, des « zones touristiques internationales » pourront être créées autoritairement par le gouvernement, zones où le travail dominical et tous les soirs jusqu'à minuit sera autorisé dans la joie et la bonne humeur. Notons tout de même que ce dispositif spécial vise à passer outre les réticences de la mairie de Paris pourtant socialiste pour autoriser l'ouverture dominicale des Champs-Élysées et des grands magasins du boulevard Haussmann (Galeries Lafayette et Printemps). Comme c'est une idée intéressante et novatrice, le gouvernement envisage aussi de l'appliquer à d'autres zones en France, comme Le Mont-Saint-Michel. Il me semblait pourtant qu'il était déjà ouvert le dimanche. Autre nouveauté du texte : les ouvertures dominicales des magasins des grandes gares.

Ne voyons tout de même pas tout en noir, la principale surprise du texte concerne la compensation pour les salariés. Les principes clefs du volontariat et des contreparties obligatoires (salaire, repos, etc.) sont bien posés. Mais après avoir prévu d'en exonérer, au nom de la défense des petits commerces, les PME de moins de vingt salariés, l'exécutif a finalement décidé de renvoyer la question à des négociations de branches, d'entreprises ou de territoires. Charge aux partenaires sociaux, qui auront trois ans pour conclure un accord, d'y définir eux-mêmes les contreparties obligatoires et les éventuels commerces qui en seraient exonérés. Je ne sais pas pourquoi, mais lorsque je vois dans un texte de loi un appel du pied aux partenaires sociaux pour décider d'un tel sujet, je me dis que nous ne sommes pas sortis de l'auberge.

Mais le travail du dimanche n'est qu'un petit bout du texte qui veut aussi s'attaquer aux professions règlementées. Face à la fronde des professions juridiques, le gouvernement est décidé à garder le cap. Pas question pour Bercy de laisser ce pan du projet de loi à la Chancellerie comme le réclament les professions concernées. Ce serait pourtant assez logique. D'un autre côté, lorsque je vois que ce la locataire de la Chancellerie est capable de pondre comme texte, finalement, je suis assez content que ce soit Bercy qui s'en charge. L'objectif final est triple :

  • faire baisser les tarifs en les rapprochant des coûts réels, ce à quoi je réponds que la majorité du coût des actes juridiques sont des taxes collectées par l'état et que si l'état veut faire baisser ces coûts, la méthode est assez simple, il lui suffit de faire baisser ces taxes mais sans doute est-ce trop simple pour Bercy ;
  • ouvrir le capital des sociétés d'exercice libéral, je me demande bien pourquoi et quel en est le besoin ;
  • instaurer une liberté d'installation encadrée pour augmenter notamment le nombre d'offices notariaux. J'aime assez la notion très étrange de liberté encadrée.

Sur ce dernier point, le Conseil d'État a émis avec justesse quelques réserves. En effet, dans le texte initial, chaque notaire peut demander à ouvrir une nouvelle étude à l'endroit de son choix, ce que la Chancellerie peut refuser grâce à deux critères particulièrement difficile à quantifier :

  • la continuité de l'exploitation des offices existants ;
  • le fait de ne pas compromettre le service rendu.

Ces critères sont évalués par l'Autorité de la Concurrence qui établit une cartographie des études notariales pour délimiter les zones où le nombre d'études est suffisant et les autres. Son rôle consiste aussi à entendre les professionnels qui s'estimeraient lésés. Il n'y a pas à dire, les juristes de Bercy sont réellement usinagazophiles.

Mais ce n'est pas tout. Dans le même texte, notre cher ministre parle aussi des tribunaux de commerce et des avocats en entreprise. Les tribunaux de commerce et les prud'hommes — et en général tout ce qui touche à la justice consulaire — sont la honte de la justice française. Si Saint Louis rendait la justice sous un chêne, j'ai constaté plus souvent qu'à mon tour que les prud'hommes ou les tribunaux de commerce la rendaient comme des glands et que c'était bien plus une loterie qu'un jugement raisonné. Il ne s'agit donc pas de les réformer, il faut tout simplement les supprimer et laisser une justice équitable de juges qui connaissent le droit et un peu moins les notables de la juridiction trancher les litiges. Problème : il y a beaucoup trop d'intérêts en jeu. Entre les greffiers de tribunaux de commerce et les syndicats noyautant les conseils des prud'hommes, la grogne aurait été bien trop grande. On ne supprime donc pas, on réforme à la marge.

Le statut d'avocat en entreprise est conservé. Je ne vois pas en quoi il dérangeait Bercy. Quant aux tribunaux de commerce, ils vont devoir se spécialiser. Les plus grosses affaires seront rapatriées dans les tribunaux les plus importants et les procédures collectives seront réformées, notamment les cessions forcées. En revanche, l'échevinage , c’est-à-dire la présence de juges consulaires en appel aux côtés des juges professionnels, sera traité dans le cadre du projet de loi « Justice du XXIe siècle », porté par Christiane Taubira. Nous avions déjà du grand n'importe quoi avec Emmanuel Macron, nous aurons du bizarre voire si nous avons de la chance du grotesque avec Christiane Taubira.

Avouez, vous croyiez que c'était tout. C'est mal connaître l'ardeur du locataire de Bercy puisque dans le même texte fourre-tout, il nous parle aussi de la modernisation du dialogue social. Personnellement, j'aurais tendance à dire que pour réformer le dialogue social en France il faudrait commencer par interdire des syndicats à la bêtise crasse comme la CGT, mais je vais encore recevoir des volées de bois vert. Pourtant, j'assume, nombre de fermeture d'entreprises sont dues à la position de ces syndicats qui considèrent toujours la lutte des classes comme une valeur d'avenir alors qu'il est impossible de régler les problèmes du XXIe siècle avec les recettes du XIXe. Il faudrait vraiment que j'écrive un jour un article sur ce qu'il s'est passé à l'usine Goodyear d'Amiens-Nord… Bref, en un mot comme en cent, je considère que l'état actuel du pays est en grande partie imputable aux différents gouvernements qui se sont toujours couchés devant des syndicats réactionnaires comme la CGT. Mais ce n'est pas le seul, ne me faites pas dire ce que je ne voudrais pas qu'on entende.

Revenons au dialogue social. Le texte qui devait être novateur en parle pour décider de n'en rien faire. En effet, si ces avancées devaient être portées dans le texte sous la forme d'amendements, un projet de loi idoine sera porté par François Rebsamen au premier semestre 2015. Nous allons encore être surpris des avancées du dialogue social pour notre bien.

Là encore, ce n'est pas tout puisque le texte s'occupe aussi de l'épargne salariale dans les entreprises de moins de cinquante salariés. En effet, l'exécutif veut instaurer un forfait social plus faible — il est de 20% des sommes versées — dans les entreprises passant un accord d'intéressement et de participation pour la première fois. Donc si je comprends bien le capitalisme, c'est le mal parce que c'est l'exploitation de l'homme par l'homme, le socialisme étant le contraire, arrangeons-nous pour que les salariés s'exploitent eux-mêmes. Je vois décidément le mal partout.

Il reste d'autres mesures comme les retraites chapeaux. On se demande bien ce que le gouvernement vient faire là-dedans. D'une part, cela ne le regarde pas, et d'autre part, il oublie juste de dire qu'il touche d'énormes cotisations, impôts et taxes sur ces retraites. Mais comme les idées ne sont pas claires et que Bercy ne sait pas si la régulation de ces retraites est un acte positif ou non, le texte ne prévoit rien et il faudra attendre des amendements ou de décrets hypothétiques. Beaucoup de bruit pour rien sinon pour de la communication.

Et nous arrivons à la plus belle des mesures, celle qui va sauver la France en nous promettant des jours meilleurs et des lendemains qui chantent, je veux parler de la réforme touchant les autocars et les autoroutes. Cela faisait tant de temps que nous l'attendions que j'en verse une larme émue. En effet, jusqu'à aujourd'hui, le transport par autocar était règlementé à l'extrême. Pour permettre de relier plus facilement les grandes villes françaises, il sera libéralisé et ces nouvelles dessertes auront d'après le gouvernement un prix inférieur à celui du train pour permettre au plus démunis de se déplacer plus facilement. Sauf que ce n'est pas très écologique, que dans la plupart des cas des voies de chemin de fer existent et qu'il suffit de contraindre la SNCF, entreprise publique mais noyautée par la toute puissante CGT, de mettre des trains sur ces voies. Je ne vois pas comment un transport par autocar peut être moins cher qu'un transport par rail sauf à reporter sur la collectivité l'entretien des routes.

Ce texte, nous le voyons, doit nous apporter la croissance qui nous manque cruellement pour boucler notre budget annuel et combler notre déficit endémique et structurel. Tout cela en imaginant des autocars remplis de notaires et conduits par des huissiers de justice pour aller faire le tour des pharmacies le dimanche dans des zones touristique d'intérêt national. Vous n'êtes pas convaincus ? Hommes de peu de foi.

Vous avez pourtant parfaitement raison. Jamais ce texte n'aborde les vrais problèmes de l'économie française et des petites et moyennes entreprises, celles qui fournissent la majorité de l'emploi en France, emploi non délocalisable. Jamais le gouvernement n'a envisagé que si chaque artisan français embauchait un salarié, nous aurions en France le plein emploi. Au contraire, on continue à leur pourrir la vie avec des mesures absconses pour ne pas dire idiotes et totalement inapplicables qui les dissuadent d'embaucher même si leur charge d'activité leur permettait.

Je vais donc vous narrer une petite histoire qui m'est arrivée pas plus tard que vendredi dernier. Nous étions le 13, j'aurais dû me méfier. Certains de mes lecteurs assidus savent que je restaure, ou plutôt que j'essaie de restaurer depuis plus de dix ans, une ancienne ferme dans le Limousin. Les bâtiments sont en pierre et, après avoir subi un maçon qui n'a eu que ce qu'il méritait en faisant faillite, j'en avais trouvé un autre, consciencieux. Le patron de cette entreprise de six personnes était un ingénieur béton. Il savait donc de quoi il parlait et ses employés marchaient à la baguette. Jamais un accroc, des prix corrects. Jusqu'en 2012, il avait devant lui deux ans de chantiers dans son carnet de commande. Proche de la retraite, il préparait sa succession en laissant progressivement la direction de son entreprise à sa fille. L'affaire roulait. C'était même un point de stabilité rassurant dans l'économie du canton qui suit malheureusement le cours du veau et de la pomme.

Vendredi donc, je l'appelle pour avoir un devis pour refaire un puits et j'apprends qu'il a cessé son activité. Il a cessé son activité pour plusieurs raisons. La première raison est un carnet de commandes totalement vide, une absence totale de visibilité et une trésorerie précaire. Pourtant, l'argent public coule à flots pour soutenir le bâtiment à grands coups de défiscalisation totalement inintéressante. Mais ce n'est pas ce qui l'a amené à prendre la décision de se séparer de tous ses salariés. Non, sa décision a été prise après étude des nouveautés que sont les comptes pénibilité et les comptes formation.

Père et fille, ingénieurs de formation, se sont mis autour d'une table et ont mesuré le pour et le contre, ont quantifié le coût induit par ces nouvelles mesures de progrès social et en ont conclu que leur entreprise ne pourrait plus être rentable parce qu'il aurait fallu quasiment une personne à plein temps pour effectuer les formalités au jour le jour pour leurs salariés, ce qui n'était pas possible. Ils ont aussi pris en compte les pénalités et les possibles condamnations si daventure les formalités n'étaient pas faites en temps ou en heure ou si un salarié avait l'idée saugrenue — parce que cela ne s'est jamais vu — de contester une décision devant les prud'hommes. À cet instant du récit, il faudrait que je vous raconte aussi dans un autre billet comment un beau jour de 2004, j'ai été condamné par un conseil des prud'hommes dont le président ronflait bruyamment en début d'après-midi pour non paiement de salaire à une personne qui n'avait jamais travaillé pour moi. Pour peu que ce petit patron ait eu le même genre d'expérience, il pourrait avoir gardé un souvenir saumâtre de cette justice qui l'inciterait à ne pas insister.

Ce progrès social imposé sous la forme des comptes pénibilité et formation a donc contraint une entreprise de six personne à fermer ses portes. Et cette entreprise était la dernière entreprise de maçonnerie du canton. Six personnes au chômage, le fondateur à la retraite misérable du RSI et le gérant actuel contraint à trouver un emploi à la grande ville, à plus de trente-cinq kilomètres. Vous allez me dire que c'est anecdotique. Peut-être pas, parce que je suis convaincu qu'il y a beaucoup de petites entreprises qui sont en train de faire le même raisonnement. Le rythme des fermetures d'entreprise n'arrête pas de s'accroître, sans doute ces nouvelles avancées du progrès social ne sont-elles pas pour rien dans ce phénomène.

Mais le plus beau reste pour la fin. Cette entreprise possédait du matériel et des matériaux pour ses chantiers. Elle n'a rien réussi à vendre même à prix défiant toute concurrence. Je vous laisse conclure.

 

La fusion des contraires

16.03.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Le Front National n'est pas vraiment ma tasse de thé et je ne sais pas, pour reprendre les propos de Manuel Valls encore et malheureusement premier ministre, si mon pays ira un jour se fracasser dessus. Si tel était le cas, la question qu'il faudra absolument se poser est de savoir qui en aura été le responsable. Personnellement, j'ai ma petite idée.

En attendant ce jour, c'est sur un socialisme pourrissant que mon pays se fracasse. Et c'est peut-être pour cela que le Front National grimpe dans les expressions des votes. Notez bien que je parle de votes exprimés et non de pourcentage de la population. Si vous n'êtes pas convaincu de ce que je viens d'écrire, vous n'avez pas bien dû regarder les brillants résultats économiques et les non moins brillantes perspectives qui s'offrent à la France à la suite des choix judicieux fait par ces socialistes, que ceux-ci soient d'ailleurs des socialistes de droite ou de gauche.

Il y a quelques mois, j'écrivais ici que les programmes de l'extrême gauche et de l'extrême droite était très semblables, seuls les ennemis à éradiquer différaient. Cela m'a valu en ce temps une volée de bois verts de la part de certains électeurs bien pensants du Parti ou du Front de Gauche, j'avoue ne plus me souvenir très exactement. Je constate pourtant que le binôme du Front National qui se présente dans le canton limitrophe au mien est constitué par deux anciens communistes qui déclarent haut et fort qu'ils retrouvent dans le programme du Front National les valeurs du communisme.

Si cela n'est pas un aveu, je ne sais pas ce que c'est. Et ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les propres candidats du Front National. Vous n'êtes toujours pas convaincus. Alors fixons un peu les idées en regardant ce qu'est le programme économique du Front National et pas encore socialiste. Enfin, pas socialiste, ce sont eux qui le prétendent. Pour ma part, je trouve qu'on pourrait l'appeler le Front National Socialiste. Pour preuve, ce que Marine Le Pen a trouvé le moyen ce matin de déclarer dans une matinale radiodiffusée. Elle y parlait de son programme économique et je ne retranscris ici que les points les plus notables :

  • retour de la retraite à soixante ans ;
  • retrait du tiers payant généralisé, mais en étant prête à étudier des mesures coercitives pour forcer les médecins à s'implanter dans les campagnes en refusant d'étatiser la médecine, grand écart remarquable ;
  • aides aux français pauvres en continuant à ponctionner les riches et les grandes entreprises ;
  • retour à un nouveau « nouveau franc », grand moment d'économie, ce nouveau nouveau franc étant à parité avec
    l'euro. « Comme il (l'euro, ndlr.) a deja perdu 20% face au dollar, la dévaluation est deja faite, donc rien à craindre de ce côté ». Mais elle veut tout de même garder l'euro comme monnaie transnationale. Là, ce n'est pas clair. Quel est l'intérêt ? Et surtout, elle ne dit rien sur les écarts entre France, Allemagne, Grèce, Italie et tous les autres pays. Dans sa bouche, le traitement de la monnaie est à mi-chemin entre l'interventionnisme étatique et la magie noire.

Interrogée sur le proces des policiers qui s'ouvre aujourd'hui pour non assistance à personne en danger, elle ne voit pas la mal fait par ces policiers. Je vous avoue que moi non plus, à bien regarder les faits, ils poursuivaient des malfaiteurs, même si ces malfaiteurs étaient en culottes courtes. Et que je sache, personne n'a obligé les victimes à se cacher dans un transformateur EDF dont la porte avait été fracturée tant et tant de fois que les techniciens de l'EDF avaient renoncé à la verrouiller. Cela ne montre qu'une certaine bêtise de la part des victimes. Mais elle ne s'arrête pas là, elle propose une présomption de légitime défense pour tout policier faisant usage de la force.

Cela vous rappellera sans doute quelques heures sombres de l'histoire. Tant économiquement que politiquement, nous sommes donc très près du Front National Socialiste.

Et tout cela ne surgit que parce que depuis plus de trente ans nous avons un état qui marche sur la tête. La chose publique est confisquée par une caste de personnages politiques dont le seul but est de rester au pouvoir. Et leur maintien au pouvoir, droite comme gauche, passe par le détournement de l'état à leur seul profit et subséquemment par la spoliation des personnes qui travaillent.

Il y a la spoliation extra-légale et la spoliation légale […]. Or, la spoliation légale peut s'exercer d’une multitude infinie de manières ; de là une multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, droit au travail, droit au profit, droit au salaire, droit à l'assistance, droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc. Et c'est l'ensemble de tous ces plans, en ce qu'ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme.

Bastiat, reviens, ils sont devenus fous ! Et on s'étonne encore d'être perçus comme le dernier pays communiste d'Europe de l'ouest.

Préparez-vous, il est déjà trop tard. Ce pays n'est pas foutu. Il n'est pas mort. Il est déjà faisandé.

 

Quelle délicieuse impression que celle de se sentir pris pour un imbécile…

14.03.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Déclaration de guerre

Il y a quelques jours, j'ai pris la peine de prendre ma plume pour écrire au président de la CIPAV. Figurez-vous que j'ai obtenu une réponse, toujours à mon ancienne adresse.

Mais j'ai obtenu une réponse et ne devrais pas me plaindre même si, comme à son habitude, la CIPAV me l'a envoyé dans sa grande bonté en courrier simple au tarif lent. Mon courrier a visiblement été intercepté par un obscur gratte-papier dénommé pompeusement référent technique cotisations et qui s'est permis de me répondre les bêtises habituelles. Ne pouvant laisser un tel courrier sans réponse ne serait-ce qu'en raison du problème d'adresse, je me suis fendu du petit courrier suivant.

Quelle délicieuse impression que celle de se sentir pris pour un imbécile…

Fig. 1 : déclaration de guerre

À suivre.

 

Obligation

13.03.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Une question circule actuellement dans les couloirs venteux de la chambre des députés. Faut-il oui ou non rendre le vote obligatoire ? Il est vrai que l'abstention risque de faire monter mécaniquement les extrêmes puisque le vote blanc ou nul n'est pas comptabilisé dans notre belle démocratie. Pourtant, il conviendrait de le faire car un électeur peut s'abstenir parce qu'il préfère aller à la pêche (ou chez belle-maman si le cœur vous en dit) alors qu'il peut s'abstenir parce qu'il constate simplement que personne ne le représente.

L'ennui est qu'il se murmure que les rétifs à leur de devoir de citoyen pourraient être touchés au porte-monnaie. Je sais bien que nos ancêtres, paraît-il, se sont battus pour que nous ayons le droit de voter, mais il ne faudrait tout de même pas exagérer. Nos ancêtres n'avaient sans doute pas lu Platon qui trouvait déjà il y a quelques années que la démocratie allait souvent de paire avec se sœur damnée qu'est la démagogie. Peut-être est-ce simplement cette démagogie qui est sanctionnée ici.

Préparer des sanctions pour ceux qui n'iraient pas faire leur devoir, à la limite, pourquoi pas. Mais dans ce cas, il faut aller au bout du raisonnement, comptabiliser les différents votes blancs et les distinguer des votes nuls. Je ne vois en effet pas comment on pourrait refuser à quelqu'un de ne pas cautionner un système politique qui ne lui convient pas ou plus en votant pour des personnages hauts en couleurs qui refusent de payer leurs impôts — en créant des maladies aux noms amusants comme la phobie administrative ou allant plus simplement planquer leurs sous à l'étranger — alors qu'eux-mêmes croulent sous le poids grandissant des prélèvements. En d'autres termes, comment des députés, incapables de faire le ménage sérieusement dans leurs rangs, peuvent-ils avoir l'outrecuidance de proposer une loi pénalisant leurs compatriotes refusant de légitimer ce système ?

La raison est simple et s'exprime en peu de mots. Il leur faut légitimer et sauvegarder leur système et le bien public n'entre plus en ligne de compte. L'intérêt général s'efface devant la somme des intérêts particuliers des élus. Et c'est pour cela que François de Rugy, bouillonnant coprésident du groupe écologiste à l'assemblée, va déposer une telle proposition de loi.

Je rappelle ici que les projets de loi émanent du gouvernement alors que les propositions proviennent des cerveaux des parlementaires et qu'il s'agirait de ne pas confondre les deux.

Mais revenons à cette proposition de loi. Pour les gens de la gauche, le refrain est toujours le même. La montée du Front National n'est due qu'à l'abstention. Certes, l'abstention aide, mais elle ne suffit pas à expliquer sa percée. Arrêtant promptement son raisonnement simpliste, la conclusion est toute trouvée : pour que le Front National ne monte plus dans les intentions de vote, il faut lutter contre l'abstention pour que les gens de gauche continuent à voter à gauche. Quod erat demonstrandum.

Je le trouve laxiste, personnellement, j'aurais interdit purement et simplement les élections ou le Front National. Comme cela, aucune chance de voir de Front National obtenir quelques victoires… Passons.

Le raisonnement est bancal et parfaitement idiot. D'une part, je ne suis pas sûr que les gens de droite s'abstiennent moins que les gens de gauche, et d'autre part, je pense que la pontée du Front National n'est pas la seule conséquence de l'abstention. Plus exactement, je considère que l'abstention n'est pas la cause du phénomène observé mais la conséquence de tous les problèmes que personne n'a voulu régler depuis une bonne trentaine d'années. Je trouve donc le raisonnement de notre écologiste consternant d'imbécillité et de bêtise crasse, raisonnement sans doute dicté par une poussée de panique à l'approche des élections que l'on n'appelle plus cantonales depuis la réformette récente qui ne changera rien.

Rendre le vote obligatoire sous peine de sanctions, je n'imagine pas un seul instant que cela changera les scores issus des urnes. Mais cela permet de gesticuler un peu en se désolant de la montée des extrêmes. La vraie solution est pourtant connue de longue date, il suffit de s'attaquer aux véritables problèmes des français.

Je ne vois pas non plus par quel miracle une telle proposition de loi enjoindrait les électeurs à aimer leurs élus et à voter pour eux puisqu'elle les transforme tout de même en délinquants, peut-être en criminels en puissance. Le résultat risque même d'être contre-productif. Mais dans les moments de panique, il est bien connu que le cerveau ne fonctionne plus de façon rationnelle. Si tant est que le cerveau d'un député ait jamais fonctionné de telle manière tant j'ai l'impression que les ors de la république leur font tourner les sens. Refuser de voter, que les députés le veuillent ou non, est aussi une forme de vote à l'égard d'une classe politique qui s'intéresse depuis trop longtemps plus à ses petits problèmes qu'à ceux de leurs électeurs. C'est pour cela qu'il faut séparer les votes exprimés des non exprimés et les votes blancs des votes nuls. Mais cela, visiblement, n'a pas effleuré l'esprit de notre brillant coprésident du groupe écologiste.

Décidément, je suis vraiment émerveillé par autant de crétinerie collective. J'en arriverais presque à penser que pour en arriver là après quatre milliards d'années d'évolution, Darwin n'a peut-être pas tant raison que cela.

 

Valls tragique à Matignon, un mort vivant !

12.03.15 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais les politiciens

Il faudrait vraiment vivre sur une île déserte depuis des mois pour ne pas se rendre compte que nous sommes dans uné période électorale. La droite conspue la gauche actuellement aux responsabilités en oubliant ses propres turpitudes passées, la gauche hurle au danger du Front National pas socialiste — c'est déjà ça de gagné — en oubliant qu'elle est un peu responsable du marasme actuel et le Front-National se moque des deux autres larrons avec un programme d'extrême gauche parce que c'est facile, lorsque l'on n'a jamais été aux responsabilités, on peut rire de tout et tout promettre. On peut rire de tout, certes, mais pas avec tout de monde. Et rien n'oblige vraiment à être populiste.

Et dans cette cacophonie en mode mineur, notre premier ministre a trouvé le moyen de déclarer, je cite en ouvrant les guillemets avec des pincettes :

« J’ai peur pour mon pays, j’ai peur qu’il se fracasse contre le Front national. »

Que la formule est belle. Mais c'est un peu vite oublier que le Front National n'est qu'une création des deux partis politiques qui se partagent la France et la mettent en coupe réglée depuis plus de trente ans. Pas un gouvernement n'a tenu ses promesses une fois aux responsabilités. Dans ses conditions, comment en vouloir à des électeurs qui se sentent abandonnés et qui prennent encore la peine de voter ? Comprenez-moi bien, je ne cautionne pas le programme de ce parti. Je n'excuse personne de voter pour lui, mais je comprends tout à fait qu'on puisse y succomber par désespoir. Ce n'est que la suite logique du délitement de la politique française. Et de ce délitement, les partis dits républicains en portent l'entière responsabilité.

Jusque-là, cette petite phrase n'est que de la gesticulation électoraliste de la part de quelqu'un dont la politique a échoué et qui pourrait perdre son juteux siège après une gifle annoncée malgré les petites magouilles traditionnelles de redécoupage des cantons. Je n'irai pas jusqu'à affirmer qu'il est entièrement responsable de la situation sachant qu'il doit tout de même faire avec les frondeurs de sa majorité qui ne reculeront malheureusement devant rien, surtout devant les mesures les plus aberrantes pour peu qu'elle flattent les plus bas instincts de leurs électeurs.

Valls tragique à Matignon, un mort vivant !

Fig. 1 : métaphore du courage politique.

À ce point du raisonnement se pose la question de la démocratie ou tout au moins de la république telle que nous l'entendons. Je suis pour ma part de plus en plus critique envers le suffrage universel direct et le scrutin uninominal à deux tours. Le suffrage universel donne le même poids à tous les électeurs. C'est louable mais inquiétant en cas de crise. En effet, dans un pays comme le nôtre qui se targue d'avoir un excellent système de protection sociale, tous les bénéficiaires du système seront enclins à voter pour ceux qui promettent un statu quo, même si celui-ci est intenable ou délétère à long terme pour l'ensemble de la société. Le scrutin uninominal à deux tours permet quant à lui l'apparition d'une majorité claire. S'il était nécessaire dans les années 1960, période troublée par les problèmes de décolonisation, la guerre pardon les événements d'Algérie et le souvenir de l'instabilité des cabinets de la quatrième république, je ne suis pas convaincu qu'il soit encore d'actualité car les deux bloc s'opposant n'ayant aucune solution à proposer ou ayant des solutions qu'ils n'appliquent pas de peur de perdre les élections suivantes, les électeurs se désintéressent des urnes. La démocratie à la française ressemble de plus en plus non à la dicature de la majorité sur la minorité, mais à la dictature d'une minorité vindicative et s'exprimant dans les urnes sur des gens qui n'ont d'autre choix que de la subir parce qu'ils savent par avance que personne ne les représentera. C'est donc un système pervers. Et ce système pervers peut aller jusqu'à ouvrir les portes du pouvoir à un parti comme le Front National qui représente dans les faits une petite minorité d'électeurs fortement mobilisés.

L'organisation de la démocratie est donc telle qu'elle impose aux deux blocs en compétition des positions tranchées et empêche de gouverner au centre de manière pragmatique, ce que font pourtant nos voisins avec beaucoup de succès. En France, tout ce que fait un bord est systématiquement défait par l'autre bord sans que jamais il ne se pose la question de savoir si l'action est pertinente ou non. C'est cassé, rejeté par principe. En ajoutant sur ce constat le fait que les animaux politiques sont à leur service bien plus qu'à celui du pays, nous aboutissons à la catastrophe que nous vivons.

Pour ma part, cela ne vous étonnera pas que je suis convaincu qu'il faut discuter d'un système de vote censitaire. Au minimum, il faut interdire de vote tous les gens qui vivent des minima sociaux et qui bénéficient directement du système. J'aimerais aussi que l'on revienne au principe des indemnités telles qu'elles étaient définies sous la troisième république, avant la première guerre mondiale. Un homme politique avait alors un engagement fort puisqu'il lui fallait un métier pour vivre, ses indemnités ne lui suffisant pas. Cela permettrait aussi d'avoir des représentants insérés dans le tissu économique et qui auraient une connaissance pratique plus que de grandes vues théoriques teintées d'idéologie crasse.

Mais oubliez tout ce que je viens d'écrire. Le président Hollande, l'autre pays du chômage, vient de déclarer :

« 2015, c’est le retour de la confiance, sur le plan économique, et donc de la croissance. Ça va mieux dans notre pays. »

Nous sommes donc sauvé et mon discours n'est que celui d'un vieil imbécile qui rêve d'une société réellement libérale. D'aucuns parleront d'un anarchiste de droite, je n'en ai cure.

 

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