Doctorat

18.09.14 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti Socialiste, est accusé par un journaliste de Médiapart de n'avoir pas eu les diplômes requis pour soutenir sa thèse de doctorat.

Chose étrange, l'université de Paris-VII s'est fendue d'un communiqué toutes affaires cessantes pour prétendre que cette thèses de doctorat en sociologie avait été soutenue de manière tout à fait régulière.

Ce faisant, elle ne répond pas à la question mais envoie un rideau de fumée. Comme Jean-Christophe Cembadélis ne répond pas non plus à la question parce qu'il parle d'inscription en maîtrise alors qu'il était en licence avec dérogation de l'université. Autre nuage de fumée bien opaque pour l'électeur moyen qui ne connaît rien au système universitaire.

En effet, le journaliste en question n'a jamais écrit que la soutenance de cette thèse était irrégulière. Il prétend simplement que le candidat ne possédait pas les diplômes requis à son inscription comme doctorant à l'université et que la conséquence de l'absence de ces diplômes antérieurs lui interdit de prétendre au grade universitaire de docteur. La nuance est de taille. De deux choses l'une, soit il se trompe et il doit se fendre immédiatement d'un communiqué de presse en décidant de changer de métier, soit il a les preuves de ce qu'il avance, preuves qu'il tient bien au chaud, partant du principe éculé de « tirez les premiers, messieurs les anglais ! ».

Personnellement, je dois dire que je penche pour la seconde possibilité vu le copinage qu'il peut y avoir entre certaines universités, les milieux politiques et les syndicats étudiants. Rappelez-vous du scandale de la MNEF. Je penche d'autant plus volontiers vers cette possibilité que depuis l'éclatement de cette affaire, Jean-Christophe Cambadélis n'a pas porté plainte pour diffamation et que l'université a répondu promptement à côté de la plaque. Lorsqu'on sait le temps qu'il faut pour obtenir un simple papier d'une université, on ne peut être que surpris de la rapidité de l'archiviste de Paris VII.

 

Le courage des frondeurs

17.09.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde, Je hais les politiciens

L'assemblée nationale a voté la confiance au gouvernement de Manuel Valls malgré la fronde sévissant dans les rangs du Parti Socialiste. Nous avons à ce propos entendu plus d'un frondeur les derniers jours expliquant publiquement qu'ils étaient contre la politique gouvernementale et que cette dernière était inadmissible. Pourquoi pas, après tout, ils sont dans leur rôle. Mais ils ne sont pas très cohérents. D'un autre côté, peut-on raisonnablement attendre plus de nos élus que des petits-fils de Charlemagne ?

En effet, de deux choses l'unes. Soit ils sont contre la politique gouvernementale et ils doivent voter contre la confiance. Soit ils la soutiennent et peuvent s'exprimer pour. Ils peuvent aussi émettre des réserves, après tout, nous sommes encore dans un pays où nous jouissons d'une certaine liberté de parole. Mais en aucun cas ils ne peuvent rester au milieu du gué. S'ils y restent, ce n'est que parce qu'un vote refusant la confiance aboutirait le plus certainement à une dissolution de l'assemblée et, qu'au vu de l'état du pays, il y a fort à parier qu'une vague bleue voire brune — j'ai un peu de mal avec le bleu marine — déferlerait sur la chambre des députés.

Un homme politique responsable doit faire passer ses intérêts après ceux du pays. Sinon, ce n'est plus qu'un arriviste opportuniste et indigne du mandat qui lui a été confié. Que nous lui avons confié, ne l'oublions jamais. Chevènement avait de l'éclat lorsqu'il déclarait qu' « un ministre, ça ferme ça gueule ou ça démissionne » joignant l'acte à la parole. De Gaulle est parti lorsqu'il a été désavoué. Jospin a tiré les conséquences de son échec.

Aujourd'hui, rien de tout cela. Nos députés sont vissés à leurs sièges, à leurs rentes et leurs listes civiles. Ils modifient pour eux les lois et se permettent ce qu'ils interdisent au bon peuple. En effet, outre leur régime spécial de retraite, ils viennent de modifier en catimini leur système d'assurances sociales en lançant un appel d'offre. Le système que le monde entier nous envie sans que personne, notez-le bien, ne veuille l'utiliser chez lui — que le monde entier est idiot ! —, est bon pour le peuple mais pas pour ses représentants. Si la droite l'avait fait, la gauche aurait hurlé au scandale tout en étant bien contente d'en bénéficier. La gauche l'a fait, personne ne trouver rien à redire.

Et les mêmes hommes politiques se demandent encore pourquoi le Front National d'un côté et le Parti de Gauche de l'autre ont le vent en poupe. Si rien ne change rapidement, ces deux partis vont remplacer à l'hémicycle le Parti Socialiste et l'Union pour un Mouvement Populaire. Pour l'éviter, il faudrait, il suffirait juste que les hommes politiques mettent en accord leurs actes et leurs paroles, qu'ils retrouvent un peu de dignité.

Sauf que bien souvent, l'intérêt général s'efface très vite devant la somme des intérêts particuliers. Même ches les socialistes.

Surtout chez les socialistes.

 

Gattaz à tous les étages

16.09.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Le fils de l'ancien patron du CNPF est décidément partout. Et il parle. Il parle beaucoup, sinon beaucoup trop.

Pourtant, souvent, il y a une certaine vérité dans ses prises de position. Lorsqu'il dit que notre système social a vécu, il a parfaitement raison. Comme il est encore dans le vrai en signalant que le dogme des 35 heures de travail est nocif. S'il s'en tenait à ces quelques points et faisait montre de pédagogie, ce serait bien. Sauf que ce n'est pas le cas il qu'il mélange un peu tout. Parler de 35 heures à des cadres payés au forfait est juste ridicule. Demander deux jours de congés en moins sur l'année et le glissement des jours restants sur des lundis ou des vendredis pour éviter les ponts alors même qu'ils sont pris sur des jours de congés des salariés est idiot puisque d'une part, cela ne coûte rien de plus et que d'autre part, le problème de fond de la France n'est pas la durée du travail, annuelle ou hebdomadaire, mais le fait que ce travail coûte bien trop cher.

Quant à revenir sur les sacro-saints acquis sociaux et le droit du travail arraché de dure lutte au patronat (dixit la CGT, grande fossoyeuse de la France), là encore, non seulement il est dans son rôle, mais il a parfaitement raison. Le droit du travail est, après le coût du travail, l'une des raisons principales du délabrement de notre économie. Il y a des tas de choses dans ce droit qu'il faudrait réformer voire abroger. Mais pourquoi donc attaquer le contrat de travail à durée indéterminée ? Ce qu'il propose existe déjà dans certaines conventions collectives, il s'agit du contrat à durée indéterminée de chantier. Un employeur engage quelqu'un pour une durée indéterminée à une tâche bien précise, souvent, dans des métiers du bâtiment. Lorsque la tâche est terminée, le contrat cesse. Je ne vois pas personnellement ce que cela pourrait apporter au marché de l'emploi. Peut-être parce que je suis hypermétrope et que je vois les choses de loin, mais peut-être aussi parce qu'en tant qu'ancien employeur, je crois dur comme fer que soit une personne fait son office et on la garde, soit elle ne convient pas et on s'en aperçoit tout de même assez vite au cours de la période d'essai. Et si l'on a besoin ponctuellement d'une personne pour une tâche bien définie, le contrat à durée déterminée fonctionne bien. Il suffirait de rayer d'un trait de plume l'histoire de son renouvellement possible qu'une seule fois d'au plus la moitié du contrat initial en la remplaçant par le fait que tout CDD au même endroit cumulant plus de deux ou trois ans consécutifs de travail effectif se transforme automatiquement en CDI. Cela ne coûterait rien et tout le monde serait content. Même la CGT.

Non, Pierre Gattaz est un révolutionnaire. Il faut tout changer. Il y a des choses qu'il faut réformer, il y en a d'autres qu'il faut abroger de toute urgence, mais je ne comprends pas pourquoi il veut absolument jeter le bébé avec l'eau du bain. Le principal problème étant le coût du travail, le plus cher d'Europe, qu'il s'attaque à la gabegie des comptes publics pour faire baisser les charges. Les charges des entreprises pourront alors baisser mécaniquement. Là, j'ai juste l'impression qu'il cherche à mettre la charrue avant les bœufs, voulant que les charges baissent alors même que la CPAM ouvre de plus en plus de droits à des gens qui ne cotisent pas, que les régimes spéciaux de retraites piquent ouvertement dans les caisses qui ne sont pas encore déficitaires, que les régimes d'assurance chômage sont aberrants, que les conditions de licenciement économiques sont absurdes. Demander à faire baisser les charges alors même que les dépenses de l'état augmentent est d'une logique particulière.

Mais Pierre Gattaz est aussi contraint d'adopter cette posture outrancière. En effet, le gouvernement ne fait rien pour maîtriser ses dépenses. On continue à emprunter en se disant que demain, on pourra rembourser. Mais demain, on n'arrivera pas à rembourser sauf à spolier tous les comptes bancaires. Si vous pensez que cela n'arrivera pas, rassurez-vous, l'état vient de s'en octroyer le droit et les moutons, prêts à tondre, n'ont rien dit.

La question est maintenant de savoir si l'on veut une répartition égalitaire de la misère, à l'instar de la grande période de l'URSS qui produisait au début des années 1980 une bombe thermonucléaire et une chaussure de taille 42 par habitant et par an, et dans ce cas, on ne change rien, ou une répartition inégalitaire de la richesse. Personnellement, mon choix est fait.

 

Le sens des aiguilles d'une montre

15.09.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Que ne ferait-on pas au nom de la décolonisation. La Bolivie, état indépendant depuis 1825, vient d'inaugurer en grande pompe ce qu'elle appelle l'horloge du sud, un objet né dans le cerveau néogothique d'un horloger dément, à moins qu'il ne s'agisse du cerveau malade d'un politicien fou.

 
Fig. 1 :horloge du congrès à La Paz

Conséquence de cette décision, le sens des aiguilles d'une montre n'est plus universel. Ce serait juste idiot si le ministre des Affaires étrangères bolivien n'avait pas inauguré la nouvelle horloge du Congrès à La Paz, avec des aiguilles qui cheminent de gauche à droite le vendredi 27 juin dernier. De simplement idiot, cela devient risible lorsqu'il justifie cette horloge comme étant une façon de promouvoir « la technologie du Sud », hémisphère dans lequel « le Soleil tourne vers la gauche » tout en dénonçant l'hégémonie des pays du nord qui ont imposé le sens de rotation des aiguilles. C'est un peu confus. Pour clarifier un peu sa pensée, je vais donc citer ce monsieur. Vous ne serez pas déçus :

« Dans le Nord, le 21 décembre, on célèbre le solstice d'hiver, chez nous c'est celui d'été [...] Nous, dans le Sud, nous devons récupérer le chemin et l'identité des peuples de l'hémisphère Sud », a martelé David Choquehuanca, cité par La Razon (lien en espagnol). Et d'insister : « Nous devons être capables de mettre en valeur ce qui nous est propre. Cette réforme est l'expression claire de la décolonisation », ajoute le président du Congrès, Marcelo Elio.

L'expression de la décolonisation. Rien que cela. C'est un peu surprenant pour un pays décolonisé depuis quasiment deux siècles. Sans doute une notion du temps du sud différente de celle du nord ? Ou peut-être de l'histoire ?

C'est idiot et, n'ayons pas peur des mots, complètement inepte. Dans le même genre d'idée, je propose que l'on change aussi le sens trigonométrique. Ce serait un symbole magnifique. De quoi, je ne sais pas trop, mais ce n'est qu'un détail.

 

La simplification du problème de Christian Fouchet

14.09.14 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Après la rentrée scolaire qui s'est déroulée dans un climat étrange de passation de pouvoir rue de Grenelle, après une fronde de certaines municipalités contre la réforme des rythmes scolaires (et il y a franchement de quoi râler), j'ai la curieuse impression que toutes véléités de révolte ont été remises au pire aux calendes grecques, au mieux à la prochaine révolution qui ne saurait trop tarder.

Je n'arrive personnellement pas à comprendre comment cette fumeuse réforme pourrait aider les élèves à mieux apprendre. J'aimerais assez qu'un responsable du ministère de l'éducation nationale me l'explique sans rire. En effet, voici ce qui est actuellement sur le site du ministère :

Fig. 1 : exemples d'emploi du temps

J'ai beau calculer, réfléchir, tourner le problème dans tous les sens, je ne vois pas en quoi cette réforme donne une semaine plus aérée ou offre des heures de repos. La durée de l'enseignement est réduite à 24 heures par semaine répartis sur cinq jours consécutifs. Je n'ai vu de différence sur la durée des vacances. Dans mon jeune âge, lorsque j'usais mes fonds de culotte sur les bancs de l'école des sœurs, nous avions 27 heures de cours par semaine et nous étions des veinards puisque quelques années auparavant, mes aînés bénéficiaient de 30 heures et savaient encore écrire le français sans l'écorcher.

Nous avions un jour de coupure dans la semaine, le jeudi puis le mercredi. Durant cette coupure, nous pouvions faire toutes les activités que nous désirions. Cette réforme interdit cette coupure et impose des activités qui plus est grandement payées par les budget de l'état ou des collectivités locales qui n'avaient vraiment pas besoin de cela.

La question est de savoir pourquoi cette journée de coupure n'existe plus. Je n'ose penser que ce n'est que pour arranger les parents, que ceux-ci puissent avoir un week-end complet. Après tout, les parents sont des électeurs et il vaut mieux les caresser dans le sens du poil, vision politique à court terme, que d'inculquer les rudiments de l'instruction à leurs enfants, vision politique à long terme.

Pour rien au monde je ne voudrais être à la place d'un ministre de l'éducation nationale tant son but semble proche de celui de fossoyeur de l'instruction. Remarquez, ce n'est pas très récent. Il suffit de se souvenir de ce que disait Jacques Bodoin en 1984.

Philibert, prochain ministre de l'éducation ? Rassurez-vous, c'est déjà fait !

 

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