« Prenez les transports en communL'antisémitisme, ça commence par ça »

Je hais les autobus

12.04.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Vieux con, Haines ordinaires

La bonne vieille télévision de Monsieur Henri de France est morte. Pour ceux qui ne seraient pas au courant, Henri de France est l'ingénieur qui a mis au point le procédé SECAM que le monde entier nous envie. En effet, il corrigeait les problèmes du NTSC américain que les mauvaises langues dont moi qualifiaient de Never Twice Same Colors. Le PAL est juste une introduction dans le NTSC des corrections apportées par le procédé SECAM.

Donc, la télévision couleur analogique a vécu. Vive le numérique. Oui, enfin, le numérique, ça pourrait être bien, et c'est un spécialiste de la chose qui vous le dit. En analogique, on arrive à faire des choses intéressantes, mais il faut terminer les circuits au point de colle, ça prend du temps et ce n'est pas donné à tout le monde. Je ne sais pas si vous avez déjà réaligné un récepteur radiophonique superhétérodyne, mais c'est un gros travail qui, même effectué en Inde ou en Chine, ajoute un surcoût certain au matériel. D'ailleurs, depuis l'invention du poste à transistor, on s'est débrouillé pour limiter ces alignements au détriment de la sensibilité. Imaginez qu'avec la seule antenne ferrite et dans un bâtiment aux murs épais, mon antique Grundig 4295 arrive à capter en ondes courtes la Voix de la Russie canal francophone émise à Vladivostok ! D'autres soirs, c'est Radio Canada (à dire avec l'accent), ou les postes africains. Essayez aujourd'hui de capter quelque chose en ondes moyennes avec un poste à transistors. Je puis pourtant vous assurer que ces bandes sont saturées.

Fig 1 : authentique récepteur Grundig 4295 stereo, bandes LW, MW, KW, UKW, quatre hauts-parleurs (deux en façade et un de chaque côté) et égaliseur graphique à cinq bandes

En numérique, la reproduction des circuits à l'identique est aisée, mais l'algorithmie est largement plus complexe. Nous nous retrouvons donc aujourd'hui avec du tout numérique conçu par des ingénieurs qui n'ont plus aucune idée de ce qu'est le traitement du signal analogique et encore moins de ce qu'est une adaptation.

La conséquence de ce tout numérique est assez catastrophique. Si en analogique, la qualité de la réception se détériore à mesure que l'on s'éloigne de l'éméteur, en numérique, cela fonctionne en tout ou rien. Soit le niveau de réception est supérieur à un certain seuil et on récupère ou reconstruit son signal, soit il est inférieur à ce seuil et on ne reçoit plus rien. À Paris, c'est encore plus amusant. Les niveaux de réception sont bons. J'ai une antenne d'intérieur excellente puisqu'elle embarque un amplificateur de 45 dB. Pour corriger les problèmes d'égalisation déficiente de mon adaptateur TNT et retirer le signal du bruit radioélectrique ambiant — il y a place de la République un radio-amateur amateur de morse qui pollue le quartier avec des équipements qui à mon avis ne sont pas filtrés correctement —, il me faut mettre cet amplificateur au maximum. Or les bus de la RATP ne sont pas déparasités et même fenêtres fermées, je sais à coup sûr quand passe le bus 96 au pied de l'immeuble. Et je le hais encore plus lorsque le feu est rouge parce que je ne reçois plus rien tant que ce bus stationne au pied de l'immeuble !

Au moins, avec l'ancien système, on recevait encore quelque chose de regardable et on ne subissait pas une coupure de deux minutes. Remarquez, au vu des programmes actuels, ce n'est pas bien grave. Il paraît que c'est le progrès.

 

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