« Fracture numériqueRPL/2 internal error »

Publicité Windows 7

21.06.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Vieux con

Faut-il que Microsoft ait peur pour payer de la publicité ventant un système d'exploitation fourni d'office avec tout PC d'autant plus que les arguments avancés sont vraiment extraordinaires.

À titre professionnel, j'ai eu — et ai malheureusement toujours — à maintenir ce système d'exploitation qui est plus un système d'exploitation de l'homme par Microsoft que de la machine par l'homme. Rien ne fonctionne comme prévu, les explosions en vol sont nombreuses parce que tout pilote fonctionne en mode noyau, que la gestion des processus n'est pas claire et que la séparation entre les modes noyau et utilisateur est particulièrement floue. Les licences en ma possession me donnent pourtant accès aux supports de niveau 2 et 3 de Microsoft qui ne me sont en général d'aucun secours. Il ne me reste que la documentation livrée par l'éditeur et les 'KB' de Microsoft pour résoudre tous les problèmes issus de ce système.

La dernière version de Windows que j'ai eu entre les mains à titre personnel et que j'utilisais quotidiennement était Windows 3.11 for Workgroups sortie officiellement le 31 décembre 1993. Déjà à cette époque, je soignais ma santé mentale. Cela ne nous rajeunit pas et se passait sur un IBM PS/2 modèle P70 à bus MCA muni d'un i80386DX16 secondé par un valeureux 80387DX20 pas Intel pour un sou, de 8 Mo de mémoire et d'un disque dur ESDI de 30 Mo.

Vu le peu d'intérêt de ce système d'exploitation, s'appuyant sur un IBM DOS 5.00 pourtant solide, et ses problèmes à répétition, j'ai essayé OS/2 Warp 3. Cela a été une révélation : enfin un vrai système d'exploitation 32 bits avec un vrai bureau, quelque chose qui ne plantait pas plus vite que son ombre, quelque chose qui mettait loin derrière les versions suivantes des productions microsoftiennes.

Entre temps, j'ai travaillé dans plusieurs laboratoires de recherche sur des systèmes Unix — essentiellement Sun OS et HP-UX — et VMS. Le matériel Digital ou Sun n'étant pas exactement donné, je me souviens du jour où l'on a insisté pour me présenter un truc bizarre qui permettait d'utiliser un système Unix standard ou presque sur un vulgaire PC. Pour l'immense majorité des tâches effectuées — excluant naturellement les tâches demandant des I/O performantes —, cela devait être amplement suffisant. Le système s'appelait Linux et le noyau était un 1.0.9.

En une quinzaine d'années, ce système a su s'imposer comme une référence même si je lui préfère un bon vieux NetBSD pour un certain nombre de raisons que je ne vais pas aborder maintenant. Il s'est imposé malgré le système de vente particulièrement sournois de Microsoft qui revient à interdire toute forme de choix à l'utilisateur final, voire à faire accroire à cet utilisateur que Windows est indissociable de son PC et que ce dernier ne pourra pas fonctionner sans lui.

Je crois qu'on atteint même le fond avec les dernières publicités pour Windows 7. On y voit une demoiselle bidouiller quelque chose avec Internet Explorer 8 ou réveiller son PC en moins de quelques secondes. Ces deux actions sont présentées comme des exploits. C'est un peu fort car, avec mon antique Toshiba Satellite 4060 XCDT utilisant une distribution Linux Debian, ses 64 Mo de mémoire et son pauvre Pentium II/333, j'arrivais à faire il y a dix ans exactement la même chose. On voit donc par là que c'est une révolution.

Finalement, Cocteau avait raison. Il n'y a pas de précurseurs, il n'existe que des retardataires.

 

Aucun commentaire pour le moment


Formulaire en cours de chargement...