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Démocratie directe

17.01.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Vieux con, Haines ordinaires, Monde de merde

Je dois être très vieille France. Je savais déjà qu'il y a des élèves qui mettent le feu à leur école pour ne pas y aller, mais pas encore que d'autres menacent d'incendier la préfecture de la Moselle pour obtenir la même chose. La preuve en image.

Fig 1: comment un djeunz apostrophe son préfet sur Cuicui.

L'ennui est que ce préfet répond et qu'il part un peu en boucle en utilisant un vocabulaire complètement décalé et inaccessible à son interlocuteur.

Fig 2: décalage de ton

D'un autre côté, le fait que des adolescents puissent insulter le préfet en toute impunité est gravissime. Il ne reste plus à l’état comme moyen de se faire respecter que le stoïcisme du chargé de compte. Ce n'est pas demain la veille qu'un état aussi impuissant sera en mesure de faire respecter les professeurs qu'il emploie et ses fonctionnaires ou assimilés de tous poils (police, gendarmerie, pompiers, professions hospitalières…).

Mais regardons tout de même le bon côté des choses. Twitter, c'est chouette, ça démocratise la communication. L'ancienne égérie du Parti Socialiste nous parlerait de démocratie participative directe, elle qui n'a peur ni des néologismes ni des pléonasmes et encore moins du ridicule. Le préfet de Moselle peut donc maintenant discuter directement avec Faciale, Éjaculation de son prénom, et ça, c'est vraiment enthousiasmant. Souvenez-vous. Il y a encore quelques années, on était obligé de saisir les services du préfet par courrier recommandé avec accusé de réception. Nous vivons aujourd'hui une époque moderne. Comme Twitter et Facebook ont joué un rôle important dans les révolutions arabes — tu parles ! —, les réseaux sociaux permettent maintenant de réduire le fossé existant entre les administrés et la préfectorale.

Fig 3: inutiles menaces

J'avoue pourtant avoir un peu de mal avec sa rengaine sur le ton employé. Personnellement, on m'adresse la parole comme cela, en tant que représentant de l'état, j'aurais plutôt une nette tendance à dégainer la plainte. Il y a matière. Si certains gamins ne se rendent pas compte de la portée de leurs propos, il n'est pas forcément trop tard pour le leur apprendre. Ne rien faire accentue encore leur sentiment d'impunité.

Fig 4: sans commentaire

À la réflexion, avec de tels énergumènes, je ne comprends pas que ce ne soient pas les enseignants qui réclament l'arrêt des bus pendant quelques jours, parce que en avoir certains en cours, ça doit être coton. Reste à savoir ce que vient faire un préfet sur Twitter dont on sait que n'importe qui peut y dire n'importe quoi, sans aucun contrôle.

 

3 commentaires

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Commentaire de:
blanche_neige

Moi, ça m’a presque amusé, cette nouvelle. Parce qu’un préfet (ou sa chargée de com) se prenne dans la figure ce que nous, professeurs, nous nous prenons régulièrement de la part des charmants bambins que nous tentons d’éduquer entre deux cours, ça leur fera peut-être comprendre qu’il serait temps de réagir un peu plus fermement au sein des écoles…

01.02.13 @ 19:20
Commentaire de:
domino29
*****

Pourquoi ne pas réorienté le compte Twitter de la préfecture vers l’organisme de soi-disant parents d’élèves intitulé FCPE, cette association est responsable de la situation actuelle d’une certaine jeunesse.

12.02.13 @ 13:49
Commentaire de: Le Grincheux

Mon pauvre ami… Mais qu’êtes-vous en train de suggérer ? Les parents ne peuvent pas être responsables de la situation actuelle de la jeunesse. C’est impossible, puisqu’ils délèguent à l’Éducation Nationale (qu’on devrait à nouveau appeler l’Instruction Nationale, ça éviterait bien des malentendus) l’éducation de leurs charmants bambins.

Ça me rappelle pourquoi mon grand’père a toujours refusé que les parents d’élèves mettent ne serait-ce qu’un pied dans son école.

12.02.13 @ 13:54


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