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Choc pétrolier

20.01.22 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Nous entrons dans une période de turbulences et bien malin celui qui peut nous dire comment nous en sortirons. Le prix de l'énergie flambe et cela risque fort de durer. Lorsque je parle du prix de l'énergie, je ne parle pas simplement du pétrole, mais de toutes les énergies.

En effet, le pétrole augmente. L'électricité — qui n'est pas une énergie mais un vecteur — augmente elle aussi considérablement parce que nous avons arrêté voire fermé des centrales nucléaires au moment où nous savions que nous aurions un besoin accru d'électricité. Résultat des courses, nous importons de l'électricité produite à base de gaz, de charbon et d'autres sources certainement non polluantes et écolo-compatibles. Même le bois de chauffage augmente parce qu'il faut le couper et le transporter. C'est cette augmentation de l'énergie qui est le principal facteur de l'inflation que nous constatons car toute l'économie, de l'agriculture aux télécommunications, en a un besoin vital et grandissant.

Dans ce brouhaha, on nous parle encore de véhicule électrique ou de véhicule à hydrogène et Carlos Tavares vient une fois de plus de mettre les deux pieds dans le plat en y sautant à pieds joints. Les journaux spécialisés en font leurs choux gras. Toutefois, le sémillant patron de Stellantis ne semble pas aller dans une autre direction que celle de l'électrification à marche forcée.

C'est pourtant une ineptie absolue.

D'une part, le problème est un problème énergétique lié au coût du pétrole que l'on ne résoudra pas en passant au tout électrique sans la construction de plusieurs dizaines de centrales nucléaires nouvelles (électrifier tous les moyens de transport routiers en France demande 1500 TWh/an, on en produit 500, j'ai déjà présenté le calcul dans ces colonnes). On ne veut pas de ces centrales, mais on mise tout sur les énergies renouvelables et non pilotables. Il y a déjà une contradiction.

D'autre part, d'un strict point de vue écologique, le véhicule électrique n'est ni propre ni durable. Les dernières statistiques du parc automobile français indique une durée de vie médiane de plus de 11 ans et 240 000 km pour les véhicules thermiques contre moins de 8 pour les véhicules électriques (durée de vie théorique annoncée par les différents constructeurs, cette durée de vie étant limitée par celle de la batterie).

Pire, en ne s'attaquant qu'au problème des transports, on élude une grande partie des soucis liés à la raréfaction du pétrole (liée soit à la disponibilité moindre du pétrole, soit à l'augmentation de son coût). Or toute une partie de la chimie fonctionne directement ou indirectement grâce à des dérivés du pétrole. Cela va des matières plastiques bien pratiques aux engrais en passant par une foultitude de produits de grande consommation. Le pétrole sous toutes ses formes est aussi un produit pratique, stable et ayant une grande densité énergétique, raison pour laquelle ce produit a été utilisé comme carburant dans les automobiles.

Continuer dans la voie du véhicule électrique en pensant résoudre tous les problèmes est donc une gageure. Aujourd'hui, nous avons quelques années devant nous et il est urgent d'investir dans la filière du carburant de synthèse. Il existe aujourd'hui deux procédés quasiment industriels, le eFuel et un nouveau procédé générant du pétrole à partir de biogaz (méthane). Si le prix annoncé est aujourd'hui pour le eFuel de 2,25€/l, gageons qu'en investissant massivement dans la filière, le prix pourra devenir acceptable.

Au lieu de cela, on continue dans une voie qui ne pourra être qu'une voie de garage. Si le véhicule électrique peut faire illusion en ville, il faudra expliquer à un agriculteur que son tracteur de 300 ch n'aura une autonomie que de quelques minutes. Même chose pour un poids lourd.

Le principal problème est qu'en refusant pour des raisons idéologiques d'investir dans cette production de pétrole synthétique, on n'aura plus le temps de rendre la filière assez productrice et rentable lorsque nous aurons besoin de ces carburants alternatifs. Et là, nous aurons des révoltes partout dans le monde, des révolutions de la faim. C'est aujourd'hui qu'il faut faire les bons choix, pas lorsqu'on sera au pied du mur dans l'impasse énergétique et que nous n'aurons plus ni le choix ni le temps.

Gouverner, c'est prévoir, ce n'est pas se plier à une idéologie à court terme.

 

4 commentaires

Commentaire de: mips
mips

Bonsoir, Il me semble que c’est dans cette vidéo : https://jancovici.com/videos/2h-audition-a-lassemblee-nationale/ que JM Jancovici explique que la voiture de demain ne devrait pas peser plus de 500kg, ne pas consommer plus de 2L/100km et ne pas rouler plus vite que 110 km/h Et que dorénavant, nous allons devoir faire beaucoup mieux, avec beaucoup moins. Déjà les ventes de l’industrie automobile ont du mal à se tenir en raison de la pénurie de puce électronique. Pour ma part, je milite pour la voiture opensource. C’est à dire la voiture où vous avez aussi la possibilité d’acheter le livret technique. Avec les plans et les références des pièces. La voiture de demain avec son informatique embarquée me fait vraiment peur. Et en tous cas elle ne me fait absolument pas “saliver” ! Nous en sommes au point où vous devez mettre la nuit des lunettes jaunes pour ne pas être aveuglé par la froideur des éclairages des phares. Et que lorsque une ampoule claque, vous devez “réinitialiser” la bagnole. Mais WTF !!!! Oui : l’industrie automobile doit complètement se remettre en question. Et sincèrement, je pense que c’est vraiment mal barré. La voiture doit être pensée “autrement".

20.01.22 @ 19:26
Commentaire de: Le Grincheux

La voiture de demain aurait dû être une GSA modernisée, économe en carburant de synthèse. Tout le reste est une vaste fumisterie à commencer par la bagnole électrique et son pendant à hydrogène.

20.01.22 @ 19:41
Commentaire de: mips
mips

Et surtout une voiture respectueuse de la vie privée …

Nos compagnies d’assurances n’ont pas besoin de savoir comment où nous allons, comment nous y allons et de mesurer nos infractions.

20.01.22 @ 20:11
Commentaire de: Le Grincheux

Je suis tranquille, mon véhicule le plus jeune va fêter ses vingt-quatre ans et mon véhicule professionnel ses cinquante-huit avec un passage aux mines tous les ans… Même exempté de chronotachygraphe !

20.01.22 @ 21:16


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