« Le cas Vladimir Hitlerovitch PoutineDe l'inutilité des tests »

Les sudètes, ça vous rappelle quelque chose ?

20.02.22 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Des bruits de bottes se font entendre en Ukraine et le monde semble découvrir qui est réellement Vladimir Vladimirovitch Poutine.

Vladimir Vladimirovitch Poutine est un autocrate mâtiné de despote même pas éclairé qui n'a qu'un seul but, rendre à la Russie son empire quitte à écraser ici ou là quelques velléités de résistance, que celles-ci soient internes ou externes à la Russie. Exactions, novitchok, guérillas, guerres larvées ou non sont assez dans ses sales manières.

Dans les années 1990, déjà, la Russie lorgnait sur les anciennes républiques baltes devenues indépendantes. Je vous l'accorde, c'était avant l'ère Poutine, mais cela a conduit l'OTAN à intégrer les pays baltes et quelques autres anciennes républiques dites populaires d'Europe de l'Est dans son organisation en 1999. Les visées expansionnistes par annexion des pays baltes se sont donc terminées par la présence de force de l'OTAN et d'armement lourd dans ces républiques au grand dam de l'ours russe qui, pour l'instant, doit faire profil bas dans la région.

Qu'à cela ne tienne, depuis que Poutine est au Kremlin, que ce soit en tant que président ou premier ministre flanqué d'un président fantoche, il n'a de cesse de déstabiliser la région. Entre le maintien au pouvoir du potentat biélorusse, la déstabilisation du Caucase (par annexion pure et simple d'une partie de la Géorgie ou financement de guerre dont l'Arménie a fait récemment les frais) et le soutien à des séparatistes ubuesques comme ceux de Transnistrie ou d'Ukraine, il serait osé de prétendre que le Kremlin est un facteur d'accalmie et de stabilité. Bien au contraire, le Kremlin souffle sur les braises dès qu'il le peut.

Je passe sous silence l'annexion pure et simple de la Crimée.

Pour revenir à l'Ukraine et au Donbass, il faut commencer par signaler que si le nombre de russophones dépasse largement celui de russes ethniques (d'un facteur deux en 2001), il y avait avant le début de la guerre au Donbass 30% d'habitants parlant l'Ukrainien et à peu près 70% d'ukrainiens ethnique dont la moitié était russophones de naissance. La langue russe s'est implanté comme lingua franca, surtout après l'Holodomor où des russes ethniques sont venus remplacer les ukrainiens exterminés par Staline.

Le rattachement de ces deux provinces à la mère patrie russe n'a donc aucun sens. Ou en tout cas le même sens que si la France voulait annexer le Val d'Aoste et la Suisse' Romande sous prétexte que les deux parlent français. Sauf que... sauf que depuis le début du conflit se déroule une épuration ethnique à bas bruit, les civils fuyant soit vers l'Ukraine soit vers la Russie et bien malin celui qui peut dire aujourd'hui de quoi est constituée la population du Donbass.

Sur ces entrefaites, les séparatistes aiguillonnent tous les jours l'armée régulière ukrainienne qui, pour l'instant, subit sans répondre. Le seigneur du Kremlin attise les flammes en prétendant venir défendre ses frères de sang (qui ne le sont pas, en tout cas ne l'étaient pas lors du dernier recensement). Depuis quelques semaines se tiennent d'immenses manœuvres militaires aux frontières de l'Ukraine, que ce soit en Russie ou en Biélorussie.

Et là, manque de chance, Trump n'est plus aux affaires aux USA et l'administration Biden ne voit pas ces manœuvres d'un œil aussi complaisant. Le ton monte. Et ce ton monte tellement que Poutine est maintenant acculé. Il a montré ses gros bras, il a vu un front uni se dresser devant lui (USA, mais aussi EU qui pour une fois a parlé d'une seule voix, la Pologne et même Viktor Orbán étant rentrés dans le rang). La logique voudrait qu'il laisse tomber puisqu'il a claqué lui-même toutes les portes de sortie honorables, mais en bon autocrate qu'il est, il ne peut voir son image écornée par un tel affront. Il en va de sa survie politique en Russie.

Il y a donc grandes chances qu'il parte en guerre, même si c'est pour lui une folie. Cela se précise de plus en plus. Mais contrairement à la Géorgie, à l'Arménie ou à d'autres conflits plus anciens, les USA et l'OTAN ne semblent pas vouloir passer l'éponge. Une nouvelle est passée inaperçue, mais il y a un mois, les pays baltes ont annoncés avoir envoyé en Ukraine des missiles antichars et antiaériens avec la bénédiction de l'Oncle Sam. Sans être grand clerc, nous voyons se dessiner les belligérants de demain. D'un côté la Russie (peut-être épaulée de loin par la Chine, mais qui n'a aucun intérêt direct dans le conflit), de l'autre l'UE, les USA et plus généralement les pays associés à l'OTAN. D'un côté la Russie qui est un pays avec le PIB de l'Espagne et une population bien plus importante, avec de l'autre des pays qui peuvent réellement y mettre les moyens. Que se passera-t-il ? L'Ukraine sera agressée et appellera le soutien d'alliés, ce qui va transformer l'Ukraine en l'Afghanistan de Poutine qui ne pourra que s'y enliser sauf à y envoyer quelques bombes thermonucléaires.

La seule question qui vaille est donc de savoir ce que cherche Vladimir Poutine. Il a tout à perdre dans une invasion de l'Ukraine sauf le soutien de son peuple pour des problèmes de politique interne à la Russie. Le jeu est dangereux parce qu'il glissera en cas de guerre du plan militaire à celui de la propagande et le peuple russe pourrait fort bien s'apercevoir des mensonges de Poutine sur la grandeur de la Russie. Dans ce cas, Poutine, de nouveau tsar, pourrait passer très vite à fossoyeur de la Russie.

Et s'il perd le conflit, il se retrouvera d'office avec plus d'OTAN en Mer Noire.

 

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