« Un scandale à venirLe cas Vladimir Hitlerovitch Poutine »

Le point Lavrov

04.03.22 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Je n'aime pas écrire à chaud mais la situation actuelle me navre.

Nous avons en face de nous un potentat mégalomane qui ne rêve que d'empire. Nous le savons depuis longtemps, depuis au moins 2004 et nous n'avons rien fait jusqu'à présent parce que, comme le disait déjà Pierre Desproges, nous achetons du gaz aux russes, poussés que sont certains pays européens par des ONG grassement financées en sous-main par des sociétés russes (Greenpeace, mais ce n'est pas la seule, la liste est longue).

La semaine passé, ce sinistre personnage a décidé d'envahir l'Ukraine sous des prétextes fallacieux. Ses discours — que j'ai écoutés sous-titrés — sont ceux d'un paranoïaque qui prétend que tout le monde est contre lui. Et il menace. Il ne fait que cela.

Problème : trois blocs d'états se sont constitués. Le premier réunit la Russie et ses quelques alliés (Syrie, Vénézuéla… Que des pays recommandables qui ont vu contre leur soutien l'effacement de tout ou partie de leurs dettes à l'encontre de la Russie, le contribuable russe appréciera.). Le second contient la majorité des pays dits occidentaux. Mais on en trouve un troisième qui se compose d'un bon nombre de pays que l'on dira, prudemment, non alignés parmi lesquels se trouve une grande partie de l'Afrique, la Chine gênée aux entournures et quelques autres, soit pour des raisons de politique interne, de dépendance ou pour tout autre motif moins avouable encore.

La Russie — disons plutôt Vladimir Hitlerovitch Poutine (j'ai trouvé Vladimir Napoléovitch Poutine dans la presse suisse mais je m'inscris en faux, la dialectique de Poutine étant bien plus proche de celle du IIIe Reich que de Napoléon) — a décidé de dénazéifier l'Ukraine alors même qu'elle ne devrait pas avoir la conscience tranquille après ce qu'elle a fait à Grozny, dans le Donbass et dans un certain nombre de conflits petits ou grands depuis vingt-cinq ans, après avoir envoyé ses commandos Wagner dans un certain nombre de pays. Pour cela, cet autocrate apprenti empereur a donc envahi l'Ukraine. Cela ne se passe pas aussi bien que ce qu'il avait prévu, peut-être parce qu'à l'instar de ce qu'il se passait du temps de la regrettée Union Soviétique, les chefs militaires l'ont abusé sur l'état réel de l'armée ou que certains oligarques se sont servis au passage sur les budgets de l'armée. Bref, ça avance, mais pas assez vite et Poutine est en train d'appeler à l'aide ses frères biélorusses.

Résultat des courses, que j'avais déjà indiqué dans un précédent article, il aura plus d'OTAN et d'UE à ses portes. Le Kosovo a demandé son intégration dans l'OTAN. Les Suède et Finlande sont en train d'en discuter. La Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine ont demandé leurs intégrations à l'UE, la Turquie est un peu gênée, elle ne veut pas déplaire à son allié russe, mais a fermé les détroits aux navires militaires tout en fournissant l'Ukraine en drones dévastateurs. Je m'attends à ce que la Grande-Bretagne en profite pour demander sa réintégration dans l'UE et à ce que la Chine fasse de même vis à vis de l'OTAN.

Et pendant ce temps, Lavrov, ce Pasqua russe à côté duquel Goebbels passerait pour un débutant, a menacé la Suède et la Finlande, par courrier officiel, de représailles si elles demandaient leur intégration à l'OTAN quelques jours après avoir menacé ouvertement l'Estonie. L'ambassade de Russie au Canada a rendu public un texte ahurissant que l'on dirait sortie directement de la guerre froide. Il suffit de remplacer Russie par URSS et armée russe par armée rouge, tout y est. La seule vérité, là-dedans, c'est l'adresse de l'ambassade. Et encore, je n'ai pas vérifié !

Rajoutons au tableau qu'un avion de chasse roumain est porté disparu et que l'hélicoptère de secours s'est écrasé au sol. Officiellement, les deux accidents ont eu lieu pour des raisons météorologiques. Ventusky montre pourtant lors de ces deux accidents des conditions calmes (rafales de vent inférieures à 50 km/h, 20 km/h en moyenne, quelques précipitations, mais faibles, pas de quoi mettre un avion de chasse au tapis). Il peut s'agir d'un problème mécanique, mais pourquoi mettre cela sur le dos des conditions météorologiques ?

Rajoutons un cargo estonien coulé par ce qui semble être une mine russe au large d'Odessa.

Rajoutons la violation de l'espace aérien suédois au dessus du Gotland. Notez bien suédois et non finlandais, ce qui ne peut être qu'un test pour voir la réaction de l'occident, la Suède étant généralement d'une neutralité plus absolue que celle de la Finlande.

Rajoutons le bombardement de la plus grande centrale nucléaire d'Europe cette nuit par une armée russe qui savait parfaitement ce qu'elle faisait. Au mieux, couper l'électricité dans une partie de l'Ukraine (hôpitaux compris), au pire, provoquer un nouvel accident par l'emballement d'un réacteur.

Il est urgent d'arrêter ce fou furieux qui pousse le bouchon toujours un peu plus loin pour voir jusqu'où il est capable d'aller. Comme il n'y a aujourd'hui aucune réaction immédiate, il y va. Cela signifie que la dissuasion nucléaire n'a plus aucune pertinence puisque il est maintenant acté que l'occident ne s'en servira pas. Comme il semble acté que personne n'enverra des troupes au sol ou fera respecter une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine parce que ce fou est tout à fait capable d'envoyer un ou deux ogives nucléaires.

Plusieurs problèmes vont en découler. Le conseil de sécurité de l'ONU ne sert à rien lorsqu'un l'un de ses membres part en guerre pour des raisons douteuses condamnées par l'assemblée générale. Il est bloqué, donc pas d'observateurs, pas de casques bleus, rien. A minima, un membre du conseil de sécurité ne devrait pouvoir opposer un veto sur une résolution pour laquelle il est partie. Mais surtout quand, comment va-t-on arrêter Poutine ? Jusqu'où va-t-on accepter ses opérations de dénazification ?

Hier, j'ai pu entendre que les démocraties n'envoyaient plus de forces pour exécuter des dirigeants cinglés parce qu'il fallait des condamner devant des cours internationales. Si j'entends l'argument, il faut tout de même se demander combien de morts il y aura en plus parce qu'on refuse ce genre d'action qui semble aujourd'hui la moins risquée ? Est-ce que le fait de voir un jour Poutine traduit devant une cour pénale internationale valait tous ces morts ? Et si les pays occidentaux ne bougent pas aujourd'hui, n'y a-t-il pas un risque de Poutine décède dans son lit, seul et haï même par ses proches, comme feu Staline ?

Ce qu'il se passe aujourd'hui, outre l'invasion de l'Ukraine et la révélation au grand public de qui est Poutine, c'est la consolidation du bloc occidental, pour l'instant uni. Mais il risque fort d'être uni dans l'inaction sous prétexte de respect des principes de l'état de droit. Il est impossible de combattre un autocrate sans jouer à la guerre avec les mêmes règles que lui. Sinon, cette guerre sera asymétrique et risque fort de s'enliser.

 

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