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Violences conjugales

25.11.22 | par Le Grincheux | Catégories: Monde de merde

En ce 25 novembre, journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, je vais jeter un pavé dans le marigot boueux de la bonne conscience de ce siècle qui sombre. Je ne voulais pas le faire jusqu'au moment où j'ai entendu d'une oreille distraite dans le poste que les médecins généralistes vont être incités à poser une question aux femmes lors de chaque examen, histoire de savoir si elles ne seraient pas par le plus grand des hasards battues même si elles n'en présentent aucun signe. Je suppose que derrière tout ceci doit prendre place une lourde machine administrative permettant de remonter des statistiques voire des signalements. Si cela fonctionne aussi bien que les signalements pour enfants battus, elles seront sauvées.

À la réflexion, je ne suis pas bien sûr que ce soit du ressort d'un médecin de famille, ne serait-ce que parce qu'il n'est pas forcément impartial et qu'un signalement peut avoir des conséquences désastreuses s'il s'agit d'une vengeance pour une raison ou pour une autre.

Mais il y a bien plus grave. Parmi les victimes de violences conjugales qui meurent tous les ans en France, les cinq sixièmes sont des femmes. Je n'en disconviens pas, ce sont les statistiques officielles.

Mais parmi les victimes de violences conjugales n'ayant pas entraîné la mort, elles ne sont plus que deux tiers. Pourquoi ? Parce que statistiquement, il y a des différences de forces entre un homme et une femme.

Certes, je vous entends déjà, deux tiers, c'est toujours une majorité. Mais cela signifie qu'un tiers des victimes de violences conjugales sont des hommes. Est-ce qu'on va pour autant imposer aux médecins de poser la question à tous les hommes entrant dans leurs cabinets ? D'autant que si pour une femme, avouer être battue n'est pas simple, c'est encore bien plus difficile pour un homme de se l'avouer puis de le dire à un tiers, le regard de la société n'étant pas tendre.

Je ne sais pas pourquoi, mais je pense que ce n'est pas à l'ordre du jour. Il vaut mieux parler à longueur de colonnes de l'affreux néologisme de « féminicide » — que j'utiliserai lorsqu'on remplacera homicide par viricide, soyons cohérent — parce qu'on est incapable d'utiliser le mot uxoricide qui existe déjà dans la langue française et que je vous donne pour les amateurs de Scrabble et autres mots croisés.

L'utilisation de ce mot rend, le fait de demander systématiquement aux femmes si elles sont battues, va rendre encore bien plus invisibles tous ceux qui subissent des violences conjugales et qui n'ont pas la chance d'être des femmes.

 

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