« Cet homme est un saintVous avez aimez les subprimes ? »

Auditeur sachant auditer

26.10.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Vieux con

Je ne remercierai jamais assez les grèves qui se tiennent actuellement. Non que je soutienne ces grévistes qui se trompent de combat tant le problème de la retraite est un faux problème, du moins mal posé. L'avenir sera qu'ils le veuillent ou non à la retraite par point, ce qui rendra caduque toute discussion oisive sur un âge légal de départ à la retraite.

Il faut aussi ajouter la subtile modification des décotes que pas un seul syndicaliste n'a relevée. On se demande vraiment à quoi ils servent !

Il serait de toute façon bon qu'ils suivent le mouvement, qu'ils accompagnent la création d'un système à point. Leur intransigeance ne permettra qu'à la prochaine réforme de faire table rase — puisque nous serons alors dans le mur — en faisant ce que personne n'a voulu faire par manque de courage politique. Le fait de passer en force comme ce qui vient de se faire n'est justement pas une preuve de courage politique. L'amendement des sénateurs sur la mise en place d'un système de retraite à point n'a eu que peu d'écho. Et les seuls que j'ai entendu parler de cet amendement ont confondu les fonds de pensions, la retraite par point et la retraite par capitalisation, preuve qu'ils connaissent bien ce dossier.

Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais les retraites AGIRC sont des retraites à point. La CIPAV aussi. Quant à l'ARCCO, si mes informations sont bonnes, elle fonctionne aussi par point. Pourtant, cela ne dérange personne et cela fonctionne plutôt bien. Ça manque un peu de cohérence, tout ça…

Donc disais-je avant de m'être grossièrement interrompu moi-même, je dois être reconnaissant à ces grévistes de m'avoir permis de retrouver par hasard les chroniques de Philippe Meyer. Philippe Meyer officiait sur Inter lors des matinales de Patricia Martin. Ça ne nous rajeunit pas ! Et il officiait à l'heure du laitier, c'est-à-dire à l'heure de la chronique humoristique honteusement supprimée cette année. Je dis honteusement, non parce que je j'appréciais tout ce que faisaient Guillon et Porte, mais parce qu'en dehors de la chronique du lundi matin, les autres me laissent très souvent de marbre.

J'ai retrouvé Philippe Meyer et j'ai l'impression de redevenir un auditeur sachant auditer. À l'entendre, je sens le paquet d'Amsterdamer, le bleu avec un vieux marin et un moulin, qui accompagne sa voix travaillée à la fumée de pipe. Ses sujets de chroniques sont toujours plus ou moins futiles, mais entre deux nouvelles sombres, c'est un rayon de soleil. Pour les sujets plus sérieux, il faut l'écouter le dimanche à l'heure de la messe.

Ces chroniques sont ciselées. Chaque mot tombe à sa place. On ne tombe jamais dans la vulgarité la plus crasse. Pourtant, la vulgarité est facile, mais pour se le permettre, il faut avoir le talent d'un Desproges, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

Merci donc à tous les grévistes.

 

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