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Quarante ans déjà

09.11.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Je voulais aujourd'hui aller à Colombey voir s'il y a deux églises mais l'actualité est trop riche pour fêter dignement le quarantième anniversaire du décès du général. Je n'en ai eu ni le temps ni l'occasion. En effet, dimanche dernier, Villepin, ancien premier ministre de Jacques Chirac a jeté un pavé dans la mare. Deux jours avant le 9 novembre, cela ne pouvait pas être un hasard.

"Je dis que Nicolas Sarkozy est aujourd'hui un des problèmes de la France et parmi les principaux problèmes qu'il faut régler et qu'il est temps que la parenthèse politique que nous vivons depuis 2007 soit refermée", a lancé Dominique de Villepin au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien. "Une parenthèse parce que les résultats ne sont pas là, parce que notre pays est amoindri, parce que nous sommes divisés, parce que nos principes sont affectés", a-t-il expliqué.

"Moi, je veux me battre pour apporter des solutions. Nous avons besoin de remettre ce pays à l'endroit. Or nous sommes à l'envers. Nous n'avons pas de vision de là où nous devons aller et nous prenons l'eau", a estimé le président du parti République solidaire. "Est-ce qu'on peut se contenter d'analyses simplistes dans ce contexte-là ? Il y a des responsabilités. Il faut les définir pour être capable de tourner une page, il faut que chacun porte ses responsabilités", a-t-il conclu.

Un grain de sable de format 19 tonnes grippe les rouages de la majorité et le tollé général qui s'ensuivit a permis à l'intéressé d'en remettre une couche ce matin :

"Nicolas Sarkozy n'est pas mon problème, il est un des problèmes de la France ce qui veut dire que nous ne sommes plus dans le temps de l'anti-sarkozysme, nous sommes au-delà du sarkozysme".

Il faut reconnaître qu'objectivement le constat n'est pas faux. Villepin a juste le courage de dire tout haut ce qu'une bonne partie de la droite française pense tout bas. Je n'arrive pas à imaginer un seul instant que tous les membres de l'UMP, dirigeants compris, arrivent à suivre Nicolas Sarkozy comme un seul homme. Je n'arrive pas à comprendre que ce même Nicolas Sarkozy soit qualifié de gaulliste vu qu'il incarne l'exact contraire de la pensée gaullienne.

L'héritage du général est revendiqué aujourd'hui par tout un tas de formations politiques diverses, les plus légitimes étant sans conteste celles de Dominique de Villepin et Nicolas Dupont-Aignan. Mais tous les autres se réclament de sa pensée comme s'il s'agissait d'un grand ancien, partant certainement du principe que l'humanité se divise en deux groupes, les gaullistes de droite et les gaullistes de gauche, et n'oublient pas une seule année d'aller en pélerinage à Colombey pour y fleurir la tombe du général. Passons sur ce moment de franche hypocrisie électoraliste.

De toute façon, cette année, la grande nouvelle du jour était le prix Goncourt décerné à Michel Houellebecq. Depuis le temps qu'il l'attendait ou plutôt que ses lecteurs l'attendaient pour lui, il fallait bien que ce prix lui échût un jour ou l'autre. Je n'ai jamais su s'il était sérieux, complexé, misanthrope ou s'il se moquait ouvertement de ses lecteurs ou auditeurs, mais il faut bien constater qu'écouter Houellebecq parler de l'actualité ou de son œuvre est toujours un grand moment journalistique. Entre les blancs, les contradictions et son discours tortueux ou décousu, on ne peut pas vraiment dire qu'il enjoigne ses futurs lecteurs à le lire. Mais il a eu le prix Goncourt, ce qui prouve qu'indépendamment de l'homme, son œuvre doit avoir un certain intérêt.

Tout est donc pour le mieux dans le meilleur des mondes, Houellebecq est enfin reconnu, le général est toujours mort et la bataille politique redémarre sur les cendres du gaullisme qui n'en demandait pas tant.

 

3 commentaires

tth

Charles, reviens ! Ils sont tous devenus fous !

09.11.10 @ 10:39
Commentaire de: Le Grincheux

Pas si fort, c’est Pasqua qui risque d’arriver…

09.11.10 @ 10:51
Commentaire de: oloc
oloc

Si je puis me permettre, on n’a pas attendu les vieux c… du Goncourt pour voir en Houellebecq un grand écrivain :-) En, 98 pour les particules élémentaires, ça aurait eu du sens surtout quand on voit la daube infâme qui a gagné cette année là, mais maintenant…

09.11.10 @ 11:46


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