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Retour de bâton

12.03.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je viens d'envoyer paître un employeur potentiel. Mine de rien, ça fait du bien. Je dois même dire que cela me démangeait depuis quelque temps.

Depuis quelque temps aussi, les pouvoirs publics s'émeuvent de ce qui arrive aux PME lorsqu'elles sont face à des grands groupes. Il commence à se savoir que la plupart des grands groupes lancent des appels d'offre, souvent longs et difficiles, laissent croire à une PME qu'elle l'a gagné, puis donnent le cahier des charges à un concurrent beaucoup plus gros. Vous comprenez, on ne va pas s'engager avec une PME qui aura peut-être disparu l'année prochaine, c'est la crise pour tout le monde.

Il va sans dire que rien n'est jamais signé et que les réponses aux appels d'offre non seulement ne sont pas rémunérés par le client mais sont souvent pour une PME payants puisqu'il faut qu'elle consigne des cautions bancaires voire qu'elle paie directement l'émetteur de l'appel d'offre pour en avoir le texte écrit.

Cette mésaventure m'est arrivée pas plus tard qu'au mois de janvier. Cela faisait une bonne année que je répondais à un appel d'offre pour une société de vente d'électroménager. Le 15 novembre, ce contrat était acquis. Il s'agissait de fournir l'infrastructure informatique pour gérer sur l'ensemble du territoire français son service après-vente. Le 15 janvier, j'ai appris que le contrat passait à un gros concurrent car l'enseigne en question avait réouvert son appel d'offre en fournissant ma réponse à tous mes concurrents.

Sauf que…

Sauf qu'il y avait dans ma réponse un outil informatique qui m'a coûté dix ans de travaux de recherche et valu deux prix d'innovation, outil que le concurrent en question ne pouvait avoir, aussi gros qu'il fût. Sauf que le concurrent avait remporté cet appel d'offre et qu'il fallait maintenant qu'il fournisse un produit ayant un semblant de fonctionnement.

Je pense qu'il a cherché deux mois avec ses équipes de développement pour savoir s'il pouvait faire dans le temps imparti au développement. Comme la réponse a été négative, ce concurrent, utilisant le numéro de téléphone qui apparaissait sur l'appel d'offre, m'a tout bonnement appelé pour tenter de m'embaucher. Il y en a vraiment qui n'ont peur de rien.

Mon grand — tu permettras sans doute que je t'appelle mon grand, puisque partout, tu te targues d'avoir dix ans d'expertise de plus que mon entreprise —, tu as tout fait pour remporter cet appel d'offre avec la complicité du client. Tu ne pensais tout de même pas que j'étais vénal à ce point. Je ne vais pas te donner un outil qui m'a fait suer sang et eau depuis plus de dix ans pour quelques mois de salaires car lorsque cet outil sera à toi, tu t'empresseras de me congédier. Ce qui t'intéresse, c'est l'outil, ni le développeur ni le chercheur qui l'a mis au point. Je vais être très clair avec toi : tu as gagné cet appel d'offre, maintenant, tu te démerdes comme un grand, et surtout, tu ne comptes pas sur moi. Tu m'oublies.

 

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