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L'antisémitisme, ça commence par ça

11.04.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Haines ordinaires

J'habite dans un quartier qui compte une certaine proportion d'israëlites. Et parmi ces israëlites se trouve une certaine proportion de pratiquants voire d'orthodoxe. Un orthodoxe se reconnaît. Dans son biotope naturel, il marche cinq mètres devant sa femme qui porte toujours quelque chose sur la tête — perruque ou couvre-chef improbable — et joue aux boules lorsque les non israëlites vont au choix à la messe, au temple ou à la mosquée. Lorsque la religion reste dans le domaine privé, cela ne me pose aucun problème. En revanche, lorsqu'on en arrive à des batailles de rue entre sépharades et ashkénazes pour des mètres carrés de stands de magasins de téléphones portables d'occasion comme vu récemment, cela comment à me défriser légèrement.

Tant que la bataille reste rangée au sein de la communauté, c'est un moindre mal.

Cependant, il y a quelques jours se tenait au Cirque d'Hiver une fête juive. Jusque-là, rien d'anormal. Ce qui l'est un peu moins, c'est ce qui s'est passé autour de ce Cirque d'Hiver. Les voitures des participants, arrivés après le shabbat vers 22h00, étaient stationnées de manière tellement anarchique que les bus de la RATP ne pouvaient plus passer. Le samedi soir, à plus de 23h00, nous avons donc vu arriver la fourrière pour dégager les voitures gênantes. Or dans ma rue, le stationnement n'est autorisé que d'un seul côté, et l'un de mes voisins, un entrepreneur en bâtiment, gare régulièrement son pick-up sur la place de livraison au bas de l'immeuble.

À plus de 23h00, nous entendons l'épicier arabe appeler de toutes ses forces au travers de la place le propriétaire de ce véhicule pour qu'il descende avant que la fourrière ne l'enlève. Ce véhicule était sur une place de stationnement réservée à son usage et ne gênait en rien la circulation. En revanche, on ne pouvait pas en dire autant des véhicules stationnées de l'autre côté de la rue où figure pourtant un magnifique panneau d'interdiction de stationner.

Le propriétaire du véhicule en question s'est donc permis de demander à la maréchaussée pourquoi elle désirait tant enlever son véhicule qui ne gênait pas et qui était sur une place de stationnement, peut-être de livraison, mais dûment matérialisée avec un seul trait jaune. S'il y avait eu deux traits jaunes, on aurait pu commencer à discuter, mais il n'y en avait qu'un seul. Et les forces de police ont eu une réponse qui devrait laisser sans voix. Il ne faut pas enlever les véhicules des participants à la fête juive se tenant au Cirque d'Hiver parce que c'est un jour de shabbat.

Que dire après ça ? Que la nuit du samedi au dimanche n'est plus dans le repos du shabbat ? Que s'il est interdit d'utiliser l'électricité le jour du shabbat,  je ne suis pas vraiment sûr qu'utiliser une automobile soit mieux vu. Oui, il est interdit d'utiliser de l'électricité et tout le mondes sait, ou devrait savoir parce qu'après tout c'est de la culture générale, que Moïse, dans le lévitique, a écrit : « tu n'utiliseras pas l'électricité le jour du shabbat » prouvant aux incrédules que s'ils n'étaient pas bien sûr qu'il fût un prophète, il était sans nul doute visionnaire, car mentionner l'électricité à une époque où on s'éclairait à la lampe à huile était un coup de génie.

Donc, d'après la préfecture de police qui n'en rate décidément pas une, il vaut mieux faire enlever des véhicules parfaitement garés pour ne pas s'aliéner les membres de la communauté juive dont les véhicules étaient pour le moins mal garés, en double file, et entravaient vraiment la circulation.

Dites, les penseurs de la préfecture de police, vous ne croyez pas que l'antisémitisme résulte aussi de ce genre de décision ? Les lois sont les mêmes pour tout le monde et le fait qu'une voiture soit bien ou mal garée ne devrait pas être pondéré par la religion de son propriétaire !

 

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