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Sportifs, je vous hais !

05.06.11 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais à Paris, nous sommes des petits gâtés. Dès qu'une équipe de football avec les pieds ou de rubgy à XIII, à XV ou à ce que vous voulez, met le ballon dans le filet ou tout simplement entre les poteaux, il se trouve toujours des types pour brailler leur joie.

Hier soir, c'était donc l'extase puisque nous avions à la fois la finale de la coupe de France de rubgy à XV, opposant Toulouse à Montpellier, et les qualifications de la coupe d'Afrique des nations, principalement les matches Algérie-Maroc et Kamerun — pardon Cameroun — Sénégal. Nous passerons sous silence les autres rencontres qui n'ont que très peu intéressé les foules parisiennes, tout au moins les foules qui sont passées dans mon quartier.

Parce qu'elles y sont passées. Certaines sont même restées jusqu'à plus de quatre heures du matin. Tout ça parce que le Maroc a battu l'Algérie sur un score de quatre à zéro lors d'un match de qualification. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il en aurait été s'il s'était agi de la finale. Quant aux supporters de Toulouse, il faudrait leur rappeler que le fameux bouclier de Brennus n'est que le trophée de la coupe de France et que ces mêmes toulousains risqueraient de faire triste mine face aux équipes de l'hémisphère sud. Mais chacun se réjouit des victoires à son niveau.

Que ces décérébrés se saoulent parce que leur équipe a gagné telle ou telle rencontre est déjà quelque chose qui me sidère. Mais pourquoi s'en prennent-ils au mobilier urbain ou aux plantes en pot au bas de mon immeuble. Il faut vraiment être débile ou supporter pour aller déterrer une plante qui ne vous a rien fait à seule fin de fêter une insigne victoire. Il faut être demeuré ou supporter pour brailler dans les rues et empêcher les gens de dormir par son équipe a gagné un match. Si encore ces types y avaient participé, mais même pas, ils en seraient incapables.

À cause de ces sportifs du dimanche, le type même des gars qui regardent Rolland-Garros à la télévision dans le costume de Björn Borg, en culotte courte, bandeau dans les cheveux, une raquette dans la main gauche et un pack de bière dans la droite, j'ai dû jouer au jardinier ce midi. Je m'en serais passé tout comme la plante verte aurait bien aimé s'en passer. Dites, les débiles profonds, pouvez-vous seulement me dire pourquoi vous avez cru amusant de déterrer une plante verte qui ne vous avait rien fait en dispersant sa terre sur le trottoir ? Vous aviez déjà arraché une lavande lors de votre dernière soirée arrosée. Ce n'est donc pas un hasard mais un geste délibéré. J'attends vos explications.

 

1 commentaire

Commentaire de: Atg
Atg

C’est un sacrifice végétal, c’est tout. Un rituel. Les Aztèques pratiquaient les sacrifices humains avant et après le match, les Marseillais (j’ai hésité sur la majuscule…) les sacrifices des pneus, rétroviseurs ou à défaut, balais d’essui-glace, les professions libérales immolent leurs bénéfices, les ministres empalent les petits garçons et Gilles de Rais a abandonné Jeanne d’Arc.

Mais, une chance, c’est ponctuel. Sauf le sacrifice à la fluidité de la circulation. Ça, c’est pas un rituel, c’est une coutume.

L’histoire de la lavande me crée bien du souci. La lavande est la plante favorite des femmes encore vierges à 50 ans, ou le signal d’une descente d’organe si chère à la médecine des classes populaires. C’est par ailleurs le choix d’une personne en fin de vie. L’achat d’un sachet de lavande pour parfumer l’armoire où il n’y a plus ni amant, ni monstre entraîne en général des spams de la célèbre firme Roblot. Les supporters, par je ne sais quel tour de passe-passe jungien, auraient-ils associés “lavande” et “vieux” ?

Un malheureux caniche aurait, je le crains subi le même sort. Il faut dire que Toulousains, Algériens et Marocains mangent de tout et que les Montpelliérains font ce qu’on leur dit de faire.

Chateaubriand, dans ses Mémoires et sur wikileaks, raconte comment Bonaparte enterrait les ressortissants nord-africains comme des plantes vertes, la tête émergeant, façon taliban, et les ressortissants du sud-ouest, la tête à l’envers, tant, comme le signalait Aristote, ils aiment les supplices qui commencent bien.

Que n’as-tu procédé ainsi ! La bactérie Eceh s’essouffle, le nucléaire ne tient plus ses promesses, les téléphones portables et leurs ondes maléfiques sont mis à jour : tu es bon pour refaire ta plantation pour le match retour.

Comment, il n’y a pas de match retour ? C’était une finale ? La der des der ? Que nenni. Le sportif étant toujours du côté du manche, il reviendra encourager l’équipe donnée favorite, prétextant un lien de parenté quelconque, ce qui depuis la découverte de Lucy nous donne le champ large.

Que dire du féru de tennis ? Sport pourtant abandonné depuis les années 80, les vainqueurs mitterrandistes ayant eu depuis accès aux courts sans s’abonner à un club élitiste. Google est ton ami et dresse de l’australopithèque décrit comme casanier et kronenbourgiser un portrait saisissant. Mais à part le fait de battre leurs femme à coup de revers, ces derniers sont beaucoup trop lâches pour s’en prendre à des plantes. Quand à la terre, elle est déjà battue.

05.06.11 @ 16:10


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