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Le dossier Sarkozy

17.04.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Je hais les politiciens

Ce matin, c'était au tour du président sortant. Il lui fallait passer dans la matinale de France Inter. Nous attendions du spectacle et nous l'avons eu.

Dans un premier temps, il a été confronté à Pascale Clark. Comme à son habitude, elle grattait là où cela pouvait faire mal et rares ont été les réponses à ses questions, le candidat préférant utiliser tout ce qu'elle disait pour rebondir à côté du sujet. Cela s'est tellement vu que c'en était pathétique.

Mais ce qui était assez amusant, c'est l'aplomb avec lequel il a dit que la France n'avait connu qu'une très courte période de récession en 2009. Pourtant, le Figaro éco dont on ne peut pas imaginer un instant qu'il soit contre la candidature de Nicolas Sarkozy titrait le 15 décembre 2011 que la France entrait en récession.

Et le reste de la matinale était du même acabit. Un tissu de contre-vérités et de manipulations comme celle qui consistait à mettre sur le dos de la loi de 1948 la pénurie des logements de l'après-guerre. Revenons donc à cette loi de 1948. Elle établissait des baux très intéressants du point de vue du locataire et largement moins pour le propriétaire. Ces baux arrivaient à terme par extinction et les loyers étaient sérieusement encadrés. Mais il n'y avait aucune raison directe à ce qu'un propriétaire refuse de louer un appartement en 1948. S'il y a eu une pénurie dans les années suivantes, c'est simplement parce qu'il y a eu énormément d'inflation (55% d'inflation annuelle entre 1945 et 1948 suivis de 10,5% entre 1949 et 1952) et que les loyers imposés par la loi de 1948 n'ont pas augmentés à la même vitesse. L'investissement locatif ne devenait plus intéressant. À titre d'information, le salaire hebdomadaire médian en euros constants était en 1960 de 156 € nets alors que le loyer d'un appartement dans mon immeuble loué dans les années 1950 sous le régime de 1948 était de 180 € par trimestre en 2005.

Cette absence de logements qui lui a permis d'appeler au secours l'Abbé Pierre n'est donc pas dû à une loi d'encadrement des prix au premier chef, mais à une conjoncture économique résultant d'une inflation exceptionnelle et de dévaluations successives.

Quant à sa sortie sur le fait qu'en France nous serions les seuls à pouvoir appeler dans un discours politique les grands hommes de lettres, c'est oublier un peu vite sa fulgurence sur la princesse de Clèves.

 

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