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J'accuse !

11.12.12 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Que Zola me pardonne, mais comme lui, je vais jeter une pierre dans la marre infecte de ce qu'il reste de notre belle république, par certains côtés indigne même d'être bananière. Il y a quelques jours, l’ONG Transparency International a rendu public son rapport sur la corruption dans le monde en 2012. Loin d’être exemplaire, la France est 22e au classement des pays les plus corrompus du monde. Pour être toute à fait exact, je m'étonne encore qu'on ne soit pas plus mal classée vus les efforts que nous faisons tous les jours que Dieu fait. Et il en fait, le bougre !

Vous me direz que cela irait plutôt en s'arrangeant puisque notre beau pays était 25e du même classement en 2011. Mais pour un pays qui se targue de donner des leçons au monde entier, vous avouerez que cela fait un peu désordre.

À titre personnel, j'ai encore subi les conséquences de la corruption d'une partie de notre belle fonction publique, aidée s'il en était encore besoin par un mandataire judiciaire. Je m'explique en essayant pour une fois de faire bref. J'ai naturellement toutes les preuves de ce que j'avance ici.

L'un de mes client, une entreprise assez importante a déposé une déclaration de cessation des paiements vers juin de cette année. J'écris vers juin car à l'heure où j'écris ces lignes, ni le site infogreffe.fr ni le site bodacc.fr, références légales en France, ne font mention d'une quelconque liquidation judiciaire. Bizarrement, même, cette entreprise ne figure plus ni sur la liste des entreprises existantes ni sur celle des entreprises radiées, comme si elle n'avait jamais existé. Ce n'était pas le cas il y a deux ans car, avant toute signature de contrat, je vérifie les informations légales de l'autre partie. Pourtant, jugement de liquidation judiciaire il y a eu puisqu'un mandataire judiciaire, nommé pour la liquidation, a pris la peine de me contacter par courrier simple daté du 29 juillet 2012 — un dimanche ! — et posté à une adresse qui était presque celle de mon entreprise. Mais il est dans ma ville, à l'instar de Paris où se trouvent la rue de Clichy, le boulevard de Clichy, l'avenue de Clichy, la cité de Clichy et j'en passe, plusieurs voies portant des noms pouvant prêter à confusion. Et confusion il y a eu puisque le pli de ce cher liquidateur judiciaire ne m'est parvenu que lors de la première semaine de septembre 2012 avec la mention FD de la part du facteur. J'ai immédiatement demandé à ma comptable une consolidation des comptes pour pouvoir lui répondre. Je dois dire que dans ce courrier, s'il me précisait bien qu'il me fallait répondre dans les deux mois après l'inscription au bodacc, jamais il n'a cru bon de préciser ni la date du jugement de liquidation judiciaire, ni cette fameuse date d'inscription au bodacc. Je lui ai répondu aussi rapidement que possible, moins de huit jours après avoir eu son courrier., c'est-à-dire à peine plus d'un moins après la date initiale de son courrier.

Et en novembre, j'ai eu la suprise de recevoir un courrier recommandé avec accusé de réception de sa part me signalant que j'avais répondu hors des délais légaux et que ma créance ne pouvait être inscrite. Donc, si je calcule bien, cette supposée inscription au bodacc daterait de la fin juin 2012 ou peut-être du début du mois de juillet. Et je dois accepter avec le sourire que ce type ne m'informe qu'avec un courrier daté du 29 juillet et posté le 30, soit quasiment un mois plus tard, au début des vacances de l'immense majorité des entreprises françaises — en tant que mandataire judiciaire, il pousse tout de même la mauvaise foi jusqu'à feindre de l'ignorer —, qui plus est portant une adresse volontairement erronée qui fait qu'il m'était matériellement impossible de répondre dans les délais qui n'étaient de toute façon pas précisé dans ce courrier.

J'ai donc écrit un recommandé avec accusé de réception à ce charmant mandataire judiciaire en lui demandant poliment de ne pas se moquer de moi et de réintroduire comme la loi le permettait ma créance dans la liste des créanciers. La réponse, arrivée vendredi dernier, est négative parce que ma première requête était arrivée prescrite. Il paraît que je dois maintenant me retourner vers le juge-commissaire.

Alors ouvre grand tes oreilles et écoute-moi bien. Je n'attends pas que quelqu'un me règle cette créance puisqu'une fois que l'URSSAF et toi se seront servis, il est fort probable qu'il ne restera que des miettes si toutefois il reste encore des miettes. Mais rien que pour le principe, parce que tu m'as pris pour le derniers des idiots pour rester poli, je vais faire cette requête et y adosser tes courriers. Après tout, ce sont les tiens et, même s'ils sont signés par l'un de tes sous-fifres ils le sont par ordre, tu risques fort de devoir justifier ton information tardive, tes dates volontairement évasives et l'adresse à laquelle tu as envoyé le premier courrier qui n'était pas recommandé. J'ai la preuve que tu es de mèche avec le greffe du tribunal de commerce du coin parce qu'il est impossible que ce greffe ne mentionne pas cette liquidation judiciaire, comme il est impossible que le bodacc n'en ait aucune trace six mois après ce jugement. Sachant que ce même greffe dépose une requête au procureur en cas de manquement d'une entreprise — dépôt des comptes même lorsque c'est ce même greffe qui a omis de les enregistrer —, j'ai beaucoup de mal à croire que sans un soupçon de corruption, on arrive à cacher une liquidation judiciaire.

L'ennui, vois-tu, c'est que je ne peux pas porter plainte ouvertement contre toi. Mais tu devrais te méfier. J'ai réussi à mettre il y a quelques années de cela à la retraite d'office un notaire véreux qui avait essayé de m'alléger de plus de sept cent mille de nos défunts francs. Juste à la retraite alors qu'il aurait dû écoper d'une lourde condamnation pénale, mais c'est déjà ça de pris. Je vais donc informer de ce pas le Conseil National des Administrateurs Judiciaires et des Mandataires Judiciaires, sis au 6, boulevard des Capucines à Paris, dans le 9e arrondissement ainsi que le ministère de la justice et la présidence de la république. Nous verrons bien ce que ces gens trouveront à redire.

 

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