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Les joies du RER

02.04.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers, Je hais les politiciens

Travaillant en région parisienne, j'ai la joie insigne de prendre tous les jours le RER pour me rendre de mon domicile à mon bureau. Rassurez-vous, j'ai presque de la chance, à vol d'oiseau, cela fait moins de dix kilomètres puisque je vais du centre de Paris vers le Stade de France. Souvent, j'irais plus vite en y allant à pied et, si l'an passé il me fallait entre 30 et 40 minutes pour faire le trajet, j'ai de plus en plus de mal à le boucler en moins d'une heure.

La partie de mon trajet qui s'effectue en métro se déroule généralement bien, la RATP étant, hors période de grève, assez efficace. En revanche, je ne puis en dire autant de la SNCF puisque la fin de mon parcours utilise au choix les lignes B ou D du RER. Une station à chaque fois et, depuis quelques mois, ce trajet devient jour après jour de plus en plus dur.

La SNCF rejette le problème sur la RATP qui renvoie les défauts de fonctionnement à la figure de la SNCF. Pourquoi ? Parce que le tunnel entre Châtelet et Gare-du-Nord est un tunnel RATP, alimenté en 1500 V continus alors que le nord des lignes est SNCF, alimenté en 25 kV monophasés. Et pour que les conducteurs n'aient pas à penser à l'ouverture des disjoncteurs, à l'abaissement et au relèvement des pantographes, puis au réenclenchement des disjoncteurs, à l'entrée de la gare souterraine de la Gare du Nord, côté tunnel RATP, se trouve une section de séparation entre les deux tensions munie d'une commutation automatique des tensions grâce à des balises au sol.

Ce mécanisme fonctionne presque bien. Un jour par semaine, le matin, aux heures de pointes, le système disjoncte, laissant une rame de RER en drapeau et bloquant les rames suivantes. Ce matin, cela a duré plus de dix minutes, bloquant simultanément le trafic des lignes B et D. Mais les retards ne sont pas dus qu'aux problèmes d'alimentation électriques. Ils sont dus aussi à des pannes diverses et variées. Chaque jour nous donne une idée un peu plus précise des diverses pannes qui peuvent arrêter un RER. Chose surprenante, un RER en panne à Villeneuve-Saint-Georges où se trouve une immense gare de triage peut arrêter la circulation des RER D dans les deux sens alors qu'il est relativement simple d'aiguiller les trames sur d'autres voies, voire d'interrompre la circulation des RER D sur la seule portion du parcours où le trajet serait entravé. Que nenni, toute la ligne subit des difficultés. Belle litote.

Et le STIF prétend froidement que les problèmes de ponctualité sont dus :

  • aux signaux d'alarmes tirés pour des raisons intempestives ;
  • aux personnes sur les voies ;
  • au fait que le tunnel entre Châtelet et la Gare-du-Nord est utilisé par deux lignes ;
  • au fait que les trains prennent toujours du retard lors de la traversée de Paris.

Alors fixons les idées. Depuis que le prends le RER, rares sont les trames en retard pour cause de signal d'alarme. Je ne prétends pas que cela n'arrive pas, je signale que ce fait est très rare. Les personnes sur les voies sont déjà plus nombreuses, mais la majorité des retards sont dus à des problèmes mécaniques (arrachages de caténaires, problèmes électriques, problèmes mécaniques et j'en passe). J'en arrive même à soupçonner la SNCF et la RATP de ne plus entretenir leurs rames attendant qu'elles tombent en panne en partant du principe, comme au temps bénis des derniers Turbotrains, qu'elles coûtent moins cher à réparer sur panne constatée qu'à entretenir régulièrement.

Par ailleurs, si le tunnel pourrait être un point d'engorgement, ce n'est pas le cas actuellement. Il est parfaitement possible de faire passer un train toutes les 90 s dans les deux sens. La RATP le fait bien dans ses tunnels de métropolitain. Aujourd'hui, aux heures de pointe, il est rare d'y voir passer plus d'un train toutes les trois ou quatre minutes dans chaque sens. Il y a donc une certaine marge de manœuvre. Peut-être faudrait-il regarder du côté des wagons du RER D qui prend régulièrement du retard lors de la traversée des gares parisiennes. N'avoir que deux portes ridicules par wagon ne permet pas aux usagés de monter ou de descendre dans le temps imparti, même avec la meilleure volonté du monde.

Avant de lancer des grands travaux comme le doublement du tunnel entre Châtelet et Gare du Nord, il serait bon de regarder attentivement ce qui coince dans le fonctionnement de ces deux lignes. Typiquement, il faudrait repenser les trames de RER ainsi que l'alimentation de la ligne. L'aménagement des rames est à revoir d'urgence. Il faudrait aussi se décider une fois pour toute à entretenir les rames avant qu'elles en tombent en panne.

 

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