« Les cons, ça ose toutImpolitesse »

Correspondances

28.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Haines ordinaires

Une fois n'est pas coutume, je vais grincher contre cette entreprise nationale que le monde entier nous envie, je veux parler de la SNCF. Je ne vais pas m'insurger sur le fait que son siège a été transféré avec tous ses salariés à la Plaine-Saint-Denis, que la station de RER a été restaurée uniquement pour ne pas faire tache à côté du siège et qu'il n'y a toujours pas plus de RER pour se rendre dans ce quartier. Je vais m'insurger pour le suivi des correspondances.

Commençons dons par quelques hypothèses de travail. Le train 3690 que j'ai l'honneur insigne de prendre régulièrement est en retard arrivé à Paris une fois sur deux. En réalité un peu plus que cela, mais je simplifie pour la suite du raisonnement. En retard signifie en patois essennecéheffique qu'il arrive à la gare d'Orléans, pardon Austerlitz, avec plus de quinze minutes de retard. À moins qu'il ne s'agisse de cinq minutes, cela change en fonction des humeurs et des gens qui calculent ses statistiques.

Dimanche dernier, il était impossible de présumer une heure d'arrivée à Paris. Vous allez voir que c'est assez important pour la suite.

Donc dimanche dernier, j'étais à la gare de Pompadour, Corrèze, attendant le train Pompadour-Limoges. Je trouvais bizarre que le chef de gare avait installé un sémaphore dans la direction de Brive, d'autant que j'avais bien entendu les michelines de la mi-journée passer dans les deux sens. Il était 18h18 et un arbre était tombé sur la voie vers 14h30. Visiblement, entre 14h30 et 18h18, heure de passage du train sur l'antique ligne Brive-Limoges par Pompadour, personne ne s'était réellement préoccupé du problème. Il est vrai que nous étions dimanche, que les astreintes n'existent plus ou sont minimalistes. Des taxis ont été mis à disposition pour les passagers au départ de Brive, rien de plus.

Il faut signaler que Pompadour est une gare de croisement. À 18h18, un train en provenance de Limoges et à destination de Brive croise un train qui passe en sens contraire. La solution pour la SNCF était donc simple, le train en provenance de Limoges repart vers Limoges après avoir desservi Pompadour et le problème est réglé.

Réglé ? Le problème est réglé pour le matériel, pas pour les équipes roulantes puisque le mécanicien et le contrôleur devaient aller à Brive et en aucun cas retourner à Limoges. Il fallait donc attendre l'équipe roulante en provenance de Brive qui n'était pas dans les taxis mis à disposition des voyageurs puisque le train était déjà à quai, que le mécanicien a dû le remettre au dépôt pour libérer la voie et que les taxis étaient déjà partis lorsqu'il est revenu du dépôt à la gare de Brive.

Au bout de quarante minutes d'attente, toujours pas de mécanicien. Il était alors matériellement impossible d'avoir la correspondance pour Paris-Austerlitz sauf si ce train pour Paris, le dernier, daignait nous attendre. Le problème a été signalé à la gare de Limoges sans que personne ne soit en mesure de décider de retenir ce train ne serait-ce que quelques minutes. J'ai donc pris la décision de me rendre par mes propres moyens à Limoges. J'ai bien fait, le train de Paris n'a pas été retenu pour que la correspondance soit assurée. Quelques minutes de retard, cela n'aurait pas nuit plus aux statistiques de la lignes que les retards ordinaires et cela aurait évité à tous les passagers de ce train qui arrive généralement bondé à Limoges de se retrouver sur le carreau sans correspondance.

Maintenant, un dernier coup de gueule, cette fois-ci contre la région Limousin qui se moque ouvertement de ses administrés qui prennent les TER. Il y a dix ans, il y avait entre quatre et cinq aller-retours quotidiens sur cette ligne. Aujourd'hui, il n'y en a plus que trois. Le motif est toujours le même : pas assez de passagers. Mais de qui se moque-t-on ? Il n'y a pas assez de passagers parce que les horaires sont idiots. Quelqu'un qui veut aller travailler à Limoges ou à Brive peut prendre le train le matin mais pas le soir ou le contraire. Bon nombre d'utilisateurs quotidiens prennent leur voiture pour prendre les TER sur la ligne Limoges-Brive par Uzerche bien mieux desservie ! Quant aux correspondances, il faudrait au moins avoir un train partant de Limoges après 21h00 pour assurer une correspondance depuis un train partant vers les 18h00 de Paris-Austerlitz. Les municipalités le long de la ligne se battent contre la désertification. Il y a une voie de chemin de fer. Mettez seulement des trains avec des horaires corrects et vous verrez qu'il y aura des passagers. En Alsace, sur le même genre de ligne, il y a au moins un train par heure dans les deux sens !

 

1 commentaire

Commentaire de: Henri

Jamais cette ligne Limoges-Brive par Saint-Yrieix a eu droit à autant de lignes !

C’est à cause de cette ligne que j’ai fait un DES (un antique diplôme) dont j’avais intitulé le mémoire “Déficit et options tarifaires dans le chemin de fer". J’ai même manqué entrer à la SNCF mais ça payait vraiment très mal à la fin des années 60.
Il faut aussi dire que ma grand-mère maternelle avait épousé en seconde noce un ancien cheminot. Elle avait droit au charbon gratos, à un accompagnant sur les lignes de la Sncf et je lisais chez elle la vie du rail.
A noter que la route Limoges-St-Yrieix ressemble aux heures d’embauche à une route d’accès à Nantes ! J’ai été fort étonné de voir cela.

10.12.13 @ 21:06


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