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QRM sur Radio Paris

26.06.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Vieux con

Il n'y a qu'un vieux con comme moi pour se rappeler du code Q des transmissions (CCIR devenue UIT-R M.1172). Pourtant, depuis que Messieurs Jean-Luc Hees et Philippe Val s'occupent respectivement de Radio France et de France Inter, le bruit semble de plus en plus prendre le pas sur le signal.

Je n'ai pas été élevé avec cette station. Je me suis simplement mis à l'écouter dans ma chambre de bonne, un peu par hasard, lorsque j'étais en classes préparatoires. J'ai passé des nuits de solitude absolue à côté d'un équation, pardon, sur des sujets de mathématiques en écoutant le Pop Club de José Artur — déjà exilé au Fouquet's — suivi d'Allô Macha de Macha Béranger. De fil en aiguille, je me suis mis à apprécier cette grille. J'appréciais particulièrement le ton et le contenu des émissions de cette station qui avaient au moins l'avantage de ne pas être coupées par des tunnels de publicité à tout bout de phrase comme cela se pratique encore sur les radios périphériques. Pour les plus jeunes d'entre-vous, une radio périphérique est une station qui émet depuis l'étranger pour cause de monopole d'état jusqu'en 1981 et à destination des auditeurs français comme RTL, Europe 1, RMC, Radio Andorre et j'en passe.

Je me souviens aussi d'une émission qui passait de 18h15 à 19h00 tous les jours de la semaine et qui s'appelait Synergie. Cette émission, culturelle autant que je m'en souvienne, était aminée par un certain Jean-Luc Hees de retour de son poste d'envoyé permanent à Washington. Tous les lundis soirs, un chroniqueur haîneux, à côté duquel Stéphane Guillon ou Didier Porte paraîtraient de gentils enfants de chœurs, prenait la parole à 18h55. Ce chroniqueur d'une mauvaise foi patentée et n'ayant strictement aucune espèce de culture au regard des contre-vérités qu'il était capable de proférer avec un aplomb assumé était un certain Philippe Val. Certainement un homonyme. C'est d'ailleurs à ma connaissance le seul chroniqueur de France Inter qui se soit fait passer à tabac, ce qui lui a valu deux dents. Bizarrement, je n'arrive pas à trouver sur Internet de lien relatant exactement l'événement.

Il ne faut pas perdre de vue non plus les performances de Philippe Val et de son comparse Patrick Font dans les années 1980. Je vous laisse le soin de chercher qui est Patrick Font et de vous faire une idée par vous-même. Je trouve assez élégante l'affiche suivante où l'on voit Philippe Léotard passer un sale quart-d'heure. Cette affiche me porte à croire que Philippe Val n'est vraiment pas la meilleure personne pour faire une leçon de morale à Didier Porte ou Stéphane Guillon.

Mais il n'y a pas que le problème des chroniques humoristisques. Cette année, la Rue des Entrepreneurs a été supprimée en cours d'année. Les motifs en étaient parfaitement oiseux. Profitant de la pause estivale, la grille de rentrée sera totalement chamboulée. Plus de culture sur la tranche matinale, plus de chronique humoristique, plus de regard sur la planète, d'émission littéraire comme le Parking. Bref, plus aucune ouverture d'esprit. Lorsqu'on rajoute à ce tableau peu flatteur que Stéphane Bern, animateur du Fou du roi, a mis en jeu sa place sur la grille de rentrée pour soutenir Didier Porte, on peut commencer à prendre la mesure du malaise actuel.

Voir un soi-disant humoriste s'occuper d'une station de radio après avoir quitté la direction de Charlie-Hebdo est déjà un fait pour moi assez incompréhensible. Voir Jean-Luc Hees se comporter comme il le fait alors même qu'il avait subi le même genre d'oukaze il y a quelques années me dépasse.

Heureusement, il me reste France Culture et ses Papous dans la tête.

 

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