« Le socialisme à la françaiseQuelle honte ! »

Le temps des marrons

17.10.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Selon les derniers écrits de l'INSEE, 14% de la population française, chiffre en constante augmentation, vivrait actuellement sous le seuil de pauvreté. Je mets à dessein le conditionnel car la définition du seuil de pauvreté est pour le moins sujette à caution. Je n'ai pas vérifié non plus le chiffre de 14%, c'est juste ce qui a été dit et répété ce matin sur France Inter.

En effet, ce seuil de pauvreté est calculé comme une fraction du revenu médian avant prestations sociales (50 ou 60% selon les pays, en France, c'est 50% pour ne pas faire trop peur). Ce calcul est donc faux car il n'intègre que les revenus nets des personnes, pas ce qu'elles ont réellement après avoir touché les aides auxquelles ils ont droit. Il n'intègre pas non plus les charges de ces personnes ni leur localisation. Il s'agit aussi d'un seuil relatif et non absolu.

Ce chiffre serait beaucoup plus réaliste, et sans doute moins flatteur, s'il prenait en compte, outre ces revenus nets, toutes les prestations sociales afférentes. De la même manière, il faudrait tenir compte de tous ceux qui passent sous le seuil de pauvreté après avoir payé leur écot à l'état. Et ce nombre ne cesse d'augmenter si j'en crois ma banquière qui ne s'occupe que de professions libérales et qui est donc bien placée pour savoir ce qui se trame actuellement sur les comptes de ses clients.

Pourquoi ?

Il y a quelques semaines, j'étais surpris du montant de mes rattrapages d'impôts et charges à la suite du changement du mode de calcul des revenus pour les professions libérales. Ce changement était tellement subtil que même les comptables ne l'ont pas vu venir. Plus exactement, ils l'ont vu venir, mais pas avec une telle ampleur. Je croyais naïvement ne pas être représentatif de cette population. Grave erreur. Après avoir eu vent d'une orthophoniste qui n'arrive plus à joindre les deux bouts, de petits artisans qui ferment boutique parce qu'ils ne peuvent plus vivre de leur activité, de cabinets dentaires en difficulté, j'ai croisé hier un huissier de justice qui, une fois le salaire de son clerc et les charges payées, n'a pas gagné un sou depuis juin dernier. En même temps, les pages saumon du Figaro mentionnaient un nombre alarmant de coiffeurs faisant actuellement faillite. Lorsque même les coiffeurs sont touchés, cela signifie que la population commence à rogner sérieusement dans les dépenses accessoires.

Il y a donc une partie des professions libérales et des artisans qui boivent actuellement le bouillon. Sans bruit. Mille travailleurs non salariés qui mettent la clef sous la porte, cela fait moins de bruit que mille salariés licenciés économiques. Tout le monde, sauf les familles de ces travailleurs non salariés, s'en contrefiche. Eux, peut-être, entreront dans les statistiques de la pauvreté. Mais les autres, ceux qui ont encore la force de se battre, n'entrent pas dans les calculs du seuil de pauvreté parce que leurs revenus sont objectivement au-dessus du revenu médian. Pourtant une fois que tous les prélèvements de toutes sortes ont ponctionné leurs revenus, il ne leur reste souvent plus rien.

Aujourd'hui, il y a un peu moins de trois millions d'artisans et de professions libérales en France. La question est de savoir combien d'entre eux sont encore objectivement au-dessus de ce seuil de pauvreté.

 

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