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Écotaxe

05.11.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Ce matin, nous eûmes la chance immense d'entendre causer dans le poste Nathalie Kosciusko-Morizet, actuelle candidate à la mairie de Paris et ancienne ministre de l'écologie de Nicolas Sarkozy chargée entre autre de la fameuse ou fumeuse écotaxe poids lourds. J'ésite entre les deux adjectifs n'arrivant pas à qualifier cette belle invention qui n'est pas très loin du délire néogothique d'un fiscaliste dément.

Nous avons pu entendre que cette taxe était nécessaire car les poids lourds ne paient pas l'entretien des routes. Là, mon esprit chagrin s'insurge car il ne faudrait surtout pas que NKM continue trop longtemps à prendre les auditeurs pour des imbéciles. Si elle le croit vraiment, c'est encore pire puisqu'elle devrait de toute urgence changer son équipe de conseillers qui ne lui raconte que des bêtises. En effet, il existe depuis la plus haute antiquité ou presque un truc qui n'est certainement pas une taxe et qui s'appelle pourtant la taxe à l'essieu. Cette taxe est due par tout propriétaire d'un véhicule de plus de 7,5 tonnes et est officiellement destinée à l'entretien des routes. On peut déclarer que cette taxe à l'essieu est insuffisante, on peu même oser dire qu'il faudrait qu'elle soit perçue dès un PTAC ou PTRA dépassant 3,5 tonnes, mais dire qu'il n'y a pas de taxe payée par les poids lourds pour l'entretien des routes est un mensonge éhonté. De la plart de la classe politique, ce ne sera pas le premier et, malheureusement, cela ne sera pas le dernier non plus !

Le problème de cette écotaxe est qu'elle ressemble beaucoup à un octroi. Pourquoi est-elle prélevée sur certaines routes et pas sur d'autres ? Il aurait pourtant été assez simple de faire mieux et moins cher à collecter.

Le leit-motiv de NKM, ce matin, était qu'il était anormal que des poids lourds franchissent la France sans payer de taxes pour l'entretien des routes ou même sans faire un plein de carburant. Vue la consommation d'un semi-remorque, j'aimerais tout de même connaître le pourcentage de poids lourds qui ne s'arrêtent dans aucune station service pour faire un plein.

On aurait pu faire comme en Suisse : une vignette pour emprunter les voies rapides. Cela aurait coûté largement moins que les portiques. On aurait pu aussi récupérer une copie des disques des chronotachygraphes à l'entrée et à la sortie du pays pour établir ces montants de taxe. Et si un transporteur routier étranger refuse d'installer le bazar dans ses véhicules, que se passera-t-il ? Dans les textes, il risque un procès-verbal. Dans les faits, lorsqu'on voit comment est appliquée la limitation des vitesses aux poids lourds surtout étrangers ou comment est sanctionné le non respect des traditionnels cinquantes mètres entre deux véhicules lourds, j'ai comme un affreux doute. La collecte de cette écotaxe ne pourra donc se faire qu'à partir du moment où un nombre significatif de poids lourds sera arrêté et contrôlé aux frontières et où un système de recouvrement international efficace sera mis en œuvre. Là, je rigole un peu parce que récupérer une créance à l'étranger n'est pas simple même pour un état.

Lorsque l'on sait que l'infrastructure matérielle est hors de prix, que l'efficacité est aléatoire sauf à mettre énormément de moyens de contrôle des véhicules et que 20% du montant des taxes collectées revient contractuellement à la société italienne concessionnaire du système, on comprend aisément que le système commence à faire grogner.

Il ne faut pas se voiler la face. Les seuls transporteurs qui ne pourront échapper à cette taxe sont les transporteurs français, ceux-là même qui subissent déjà à l'instar de tous les français les quatre-vingts nouvaux impôts et taxes créés par les socialistes et leurs compères écologistes depuis mai 2012.

On serait fâché à moins que cela.

 

4 commentaires

Commentaire de:
atg

Je ne vois pas comment ils vont faire pour leur écotaxe.

Les transports marchandises se cassent la gueule depuis 2009. D’où le recours à une main d’œuvre étrangère bon marché, du cabotage, etc.

Là aussi, le discours est hypocrite. D’un côté, on vend la formation “à la française", il est vrai qu’elle est sans doute la meilleure d’Europe, sur le papier. Notre routier est donc un - ne riez pas - “technicien de la route".

De l’autre, n’importe qui possédant un vague permis, plus ou moins passé ou acheté, dans un pays pauvre, se le fait valider en Préfecture sans aucun souci.

Mais, le malheureux, doit passer une Fimo et ensuite, tous les 5 ans, une FCO (anciennement FCOS, le S de “sécurité” ayant disparu, on comprend pourquoi).

Problème : comment faire suivre une formation à un bulgare, sénégalais, russe, croate, indien, tout ce beau monde dans une même salle ? Comment vont-ils passer leur petit examen Fimo et/ou Fco ?

Par opération du Saint Esprit, tout notre beau monde réussit, sans traducteur, sans rien avoir compris et souvent, sans jamais avoir conduit un PL. Moi, des miracles comme ça, je dis qu’il faut prévenir Lourdes.

Bon. Il est vrai que les salles judicieusement équipées d’un dallage formant des carrés, un truc où un pied bien intentionné peut signaler A, B, C ou D, ça aide !

Notre “technicien de la route” va donc apprendre sur le tas. Il va être mis au parfum des mesures discrètes des chronotachygraphes électroniques : une mesure toutes les 45s. Ca permet d’appuyer comme un malade sur le champignon. C’est comme la danse, une histoire de rythme.

Le recueil des amendes à l’étranger… Mouahaha ! On souhaite bien du plaisir à l’État. On n’a toujours pas pu convoquer le routier bulgare qui nous a tué 4 personnes en roulant en sens interdit à Nice. Le brave gars s’échappe en Italie, et accord de Schengen oblige, hop, à la maison au chaud en Bulgarie. Le salaud ne répond à aucune convocation du juge. Ces gens n’ont vraiment aucune éducation.

Sinon, la taxe à l’essieu existe bel et bien. Mais effectivement, on s’y est tellement habitué à cette rente dont la destination demeure opaque, le “budget de l’état” étant très œcuménique, que c’est comme les impôts : les meilleures choses perdent de leur goût lorsqu’on en mange tous les jours.

05.11.13 @ 15:52
Commentaire de:
atg

Strictement rien à voir, mais un petit billet sur Perl, ça ferait plaisir.

Qu’est-il devenu ce langage au formalisme débridé ? On ne trouve plus que des ouvrages datant d’une dizaine d’années, même sur les sites américains.

Perl s’est-il mis à sentir le pâté ?

05.11.13 @ 15:57
Commentaire de: Le Grincheux

Ne me provoquez surtout pas !

05.11.13 @ 15:59
Commentaire de: Le Grincheux

Work in progress…

06.11.13 @ 10:42


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