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Chasse d'eau

06.11.13 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les écolos, Je hais les politiciens

La commission européenne s'émeut. La commission européenne s'émeut, parce qu'au bout d'un travail intensif de trois ans, elle a trouvé qu'il y avait un gaspillage d'eau dans nos chasse d'eau. Pour éviter un gaspillage d'eau — qui rappelons-le ici à nos amis écologistes est, dans nos contrées, une ressource renouvelable et retraitée —, elle veut uniformiser leurs contenances :

  • cinq litres d'eau pour une chasse d'eau ;
  • trois litres pour une demi chasse ;
  • un litre pour un urinoir.

Dans ces temps troublés où il y aurait tant à faire, la commission européenne s'est donc attaquée de son propre chef au seul problème d'intérêt européen qui est la contenance des chasse d'eau. J'avoue avoir un peu de mal à comprendre la démarche sauf si le cerveau malade d'un haut fonctionnaire européen pense pouvoir relancer l'industrie des chasse d'eau dans l'un des pays européens. Encore faudrait-il mettre une taxe à l'importation des chasse d'eau chinoises, mais c'est sans doute un auter débat.

Il y aurait pourtant bien d'autres mesures à prendre d'urgence. Dans un inventaire à la Prévert, je mets :

  • une taxe douanière à l'entrée de l'Europe en fonction des kilomètres parcourus par les marchandises pour enterrer une bonne fois pour toute les fameuses écotaxes qui ne font que nuire à nos propres économies nationales ;
  • un rapprochement des fiscalités ;
  • une politique économique intégrée et volontariste ;
  • un vrai budget européen et un contrôle strict des budgets nationaux pour éviter la cavalerie actuelle qui va nous exploser à la figure assez rapidement. Rajouter un contrôle strict sur les pays dans lesquels la corruption règne en maître ne serait pas un mal non plus ;
  • une vraie politique de transport de marchandises (rail, voies navigables et derniers kilomètres par la route) avec des études de transport aérien de charges par dirigeables solaires. Des prototypes volent actuellement dans le sud de l'Allemagne et sont prometteurs ;
  • en un mot comme en cent, une vision d'avenir qui fait cruellement défaut.

Au lieu de cela, l'Europe s'intéresse aux chasse d'eau et s'y intéresse depuis trois ans, pour conclure, je cite, qu'en France, un tiers des toilettes privées sont encore équipées de systèmes à « simple touche » plus gourmants en eau que les « double touche » qui consomment 45% à 60% de moins.

J'ai honte de notre classe politique comme j'ai honte de tous nos hauts fonctionnaires. Ce matin, j'ai encore entendu un responsable breton dont je tairai le nom pour ne pas lui faire une publicité non méritée s'ériger en donneur de leçon en déclarant doctement que les entreprises agroalimentaires de Bretagne qui étaient en difficulté ne l'étaient qu'en raison d'erreurs stratégiques. Mais qui es-tu pour prétendre une telle chose ? As-tu déjà dirigé une entreprise ? La latitude de choix d'un chef d'entreprise est ténue. La plupart de ses choix sont des choix par défaut qui sont des conséquences des choix des gouvernements sur lesquels il n'a quasiment aucune emprise. La plupart du temps, il subit, il ne choisit pas. Prétendre que les diffcultés proviennent d'erreurs stratégiques serait oublier un peu vite la responsabilité des élites politiques dans ces choix, donc ta propre responsabilité. Mais je sais depuis longtemps que la mémoire n'est pas le point fort de la classe politique et que depuis Louis XV, l'adage après moi le déluge n'a pris aucune ride.

L'absence de mémoire, le dogmatisme à outrance des partis dits de gouvernement et l'absence de courage pour ne pas froisser les électeurs sont responsables de la situation actuelle, situation qui s'est considérablement agravée depuis l'adoption du quinquennat et l'élection du président de la république au suffrage universel direct uninominal à deux tours. Non seulement nous sommes toujours en campagne électorale, mais le président de la république n'est plus au-dessus des partis, il est le chef du parti majoritaire à la chambre basse. Pour se sortir de la situation délétère actuelle, il faudrait d'une part revenir au septennat, voire à un mandat de dix ans non renouvelable, et réinstaurer l'élection du président de la république par le congrès comme c'était le cas avant la révision constitutionnelle de 1962. Cela permettrair laisser le premier ministre gouverner en paix alors que le président présiderait. Cela laisserait du temps pour réformer et, le mandat n'étant pas renouvelable, éviterait l'écueil consistant à toujours penser à sa réélection.

Au lieu de cela, on bricole, on s'attache à son siège, on cumule les mandats. Nos élus ne sont plus des hommes et des femmes qui pensent par eux mêmes mais. Comme la politique est devenu un métier, ils doivent s'entourer de spécialistes de la communication, de conseillers toujours plus nombreux et qui font une carrière en fonction de ce que les électeurs veulent entendre. Et toutes les compromissions, tous les reniements sont bons pour garder son siège. Le don de son corps à la politique n'est plus un sacerdoce, c'est une rente. Et tant que le corps électoral s'en satisfera, rien ne changera.

Je ne dois pourtant pas être le seul à avoir honte, si j'en crois l'absention toujours plus importante aux élections et la montée des extrêmes que sont le Front National et le Front de Gauche.

 

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