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À qui le tour ?

15.07.14 | par Le Grincheux | Catégories: Monde de merde

Lorin Maazel est mort.

Il faisait partie de mon panthéon personnel avec quelques autres dont Michel Plasson, André Previn, Claudio Abbado, Simon Rattle, Nikolaus Harnoncourt, Yutaka Sado, André Isoir, Daniel Roth… Ils ne sont pas tous morts, mais ceux qui ne le sont pas encore devraient se méfier vu le taux de mortalité régnant dans cette liste. La camarde rôde et cela risque de ne pas s'arranger.

Il a souvent été décrié par les mêmes qui adoraient Karajan. Quelle faute de goût ! Karajan n'est bon que dans Wagner et les prises de vue de ses concerts. Et encore pas toujours. Les symphonies de Dvorak, les concerti pour piano et orchestre de Tchaikovski par Maazel sont à redécouvrir d'urgence. Son Porgy and Bess enregistré lorsqu'il dirigeait l'orchestre de Cleveland est tout simplement splendide.

Un grand de la musique nous a quitté sans un bruit, d'une pneumonie. Et pendant ce temps, Richard Clayderman, André Rieux et Mireille Mathieu vivent toujours.

Le monde est décidément mal fait.

 

1 commentaire

Commentaire de:
atg

Je me souviens de la Fnac et de deux bouquins qui trainaient sur les comptoirs : Le Guide Diapason et le Guide Akai.

Maazel s’y faisait étriller. Du coup, naïf, j’ai peu écouté d’interprétations de ce chef. Diapason fusillait à la même occasion Solti, suspecté de grandiloquence. Et Karajan n’était supporté que sur Beethoven ou Wagner (et encore, selon le cycle concerné).

A l’époque, je ne me suis pas demandé une seule seconde quel était l’éventuel pilotage marketing des ces “guides".

Quand on est ado, c’est fou ce qu’une interprétation laisse d’empreinte. J’ai beaucoup souffert d’écouter le Sacre par Karajan ou par Stravinsky lui-même, après l’empreinte Boulez.

La production textuelle m’a été d’un bon secours. Les écrits d’Harnoncourt et de Boulez avaient au moins ce mérite de replacer l’idée de “projet” dans une interprétation.

Du coup, j’ai pu apprécier par la suite les interprétations que faisait Karajan de Bach ou de l’Ecole de Vienne. C’était cohérent dans la démarche même avec une haute trahison.

Ce qui m’est resté de Maazel, que je n’ai écouté que dans Berlioz, l’image d’un chef hystérique ! Image construite par les médias spécialisés de l’époque.

A cet âge, on a déjà des difficultés à différencier le “ce qui fait plaisir” mais qui est de la merde, et ce qui a de la valeur. Une pointe de vacherie critique ou un plan marketing et on tombe dans le panneau.

16.07.14 @ 11:50


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