« DoctoratGattaz à tous les étages »

Le courage des frondeurs

17.09.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde, Je hais les politiciens

L'assemblée nationale a voté la confiance au gouvernement de Manuel Valls malgré la fronde sévissant dans les rangs du Parti Socialiste. Nous avons à ce propos entendu plus d'un frondeur les derniers jours expliquant publiquement qu'ils étaient contre la politique gouvernementale et que cette dernière était inadmissible. Pourquoi pas, après tout, ils sont dans leur rôle. Mais ils ne sont pas très cohérents. D'un autre côté, peut-on raisonnablement attendre plus de nos élus que des petits-fils de Charlemagne ?

En effet, de deux choses l'unes. Soit ils sont contre la politique gouvernementale et ils doivent voter contre la confiance. Soit ils la soutiennent et peuvent s'exprimer pour. Ils peuvent aussi émettre des réserves, après tout, nous sommes encore dans un pays où nous jouissons d'une certaine liberté de parole. Mais en aucun cas ils ne peuvent rester au milieu du gué. S'ils y restent, ce n'est que parce qu'un vote refusant la confiance aboutirait le plus certainement à une dissolution de l'assemblée et, qu'au vu de l'état du pays, il y a fort à parier qu'une vague bleue voire brune — j'ai un peu de mal avec le bleu marine — déferlerait sur la chambre des députés.

Un homme politique responsable doit faire passer ses intérêts après ceux du pays. Sinon, ce n'est plus qu'un arriviste opportuniste et indigne du mandat qui lui a été confié. Que nous lui avons confié, ne l'oublions jamais. Chevènement avait de l'éclat lorsqu'il déclarait qu' « un ministre, ça ferme ça gueule ou ça démissionne » joignant l'acte à la parole. De Gaulle est parti lorsqu'il a été désavoué. Jospin a tiré les conséquences de son échec.

Aujourd'hui, rien de tout cela. Nos députés sont vissés à leurs sièges, à leurs rentes et leurs listes civiles. Ils modifient pour eux les lois et se permettent ce qu'ils interdisent au bon peuple. En effet, outre leur régime spécial de retraite, ils viennent de modifier en catimini leur système d'assurances sociales en lançant un appel d'offre. Le système que le monde entier nous envie sans que personne, notez-le bien, ne veuille l'utiliser chez lui — que le monde entier est idiot ! —, est bon pour le peuple mais pas pour ses représentants. Si la droite l'avait fait, la gauche aurait hurlé au scandale tout en étant bien contente d'en bénéficier. La gauche l'a fait, personne ne trouver rien à redire.

Et les mêmes hommes politiques se demandent encore pourquoi le Front National d'un côté et le Parti de Gauche de l'autre ont le vent en poupe. Si rien ne change rapidement, ces deux partis vont remplacer à l'hémicycle le Parti Socialiste et l'Union pour un Mouvement Populaire. Pour l'éviter, il faudrait, il suffirait juste que les hommes politiques mettent en accord leurs actes et leurs paroles, qu'ils retrouvent un peu de dignité.

Sauf que bien souvent, l'intérêt général s'efface très vite devant la somme des intérêts particuliers. Même ches les socialistes.

Surtout chez les socialistes.

 

Aucun commentaire pour le moment


Formulaire en cours de chargement...