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SNCF, à nous de vous faire préférer la route

14.02.15 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers, Je hais les politiciens

Hier soir, j'étais à nouveau dans un train entre Paris et un coin perdu de province où il fait meilleur vivre qu'au centre de Paris. Je me suis donc rendu à la gare d'Orléans sise quai d'Austerlitz pour monter dans ce qu'il reste du Capitole et qui s'appelle pompeusement Téoz depuis que les trains Corail sont devenus à réservation obligatoire.

Les aménagements intérieurs sont récents, mais bien plus inconfortables dans les faits que les anciennes rames Corail puisqu'un passager sur quatre n'a même plus de tablette à sa disposition. Quant aux prises électriques, si elles sont bien là, je n'ai pas réussi à en trouver une seule de fonctionnelle. Le contrôleur non plus d'ailleurs.

Je devais donc prendre un train au départ de Paris-Austerlitz à 17h52 pour arriver à Uzerche à 21h34. J'avais de la chance le train est parti à l'heure. Une fois n'est pas coutume et il ne faudrait pas que j'en prenne trop habitude. Au bout de quelques minutes de trajet, pourtant, il s'arrête en pleine voie, le contrôleur nous interdisant formellement de descendre sur la voie. Nous étions de front avec deux RER de la ligne C. Et nous avons attendu une bonne demi-heure avant d'apprendre que tout le trafic était arrêté en raison de la panne d'un train un peu plus loin. Où ? Mystère, personne ne le savait vraiment, mais il y avait un train en panne. Je suppose que comme dnas les années 1990, cela coûte moins cher à la SNCF d'attendre la panne plutôt que de faire l'entretien préventif de ses rames, ce qui a eu la peau des Turbotrains, âgés alors que d'un peu plus de dix ans et qui ont trouvé une nouvelle jeunesse à l'étranger dès qu'ils ont été revendus, certains ayant poussé le vice en atteignant la vitesse honorable de 270 km/h.

SNCF, à nous de vous faire préférer la route

Fig. 1 : symbole du déclin d'une grande entreprise qui se moque de ses usagers.

Mais revenons à mon dernier voyage. Nous étions donc arrêtés en pleine voie durant un peu plus d'une demi-heure pour un train en panne. Nous avons tout de même eu un peu de chance, ce n'était pas une vache sur la voie — sans doute sacrée par que lorsqu'une vache est sur la voie, personne ne prend la peine de l'y enlever —, un contrôleur agressé, un machinistre bourré, un feu de broussaille ou un barbecue de la CGT, les trois derniers cas pouvant être liés.

Nous sommes repartis comme nous nous sommes arrêtés, sans explication. Ce train ne s'arrête plus qu'à Chateauroux et Limoges et il fallait tout de même assurer les correspondances. Et ces correspondances ont été assurées… en car ! Je viens de vérifier, il n'y avait aucune raison pour laquelle elles n'auraient pu être assurées par le fer surtout que la seule correspondance en gare de Chateauroux était un TER qui allait vers Limoges en passant par Argenton-sur-Creuse, La Souterraine et quelques autres gares dont Saint-Sulpice. Même chose pour Périgueux et Ussel.

Vous allez me dire que je râle encore pour une raison oiseuse. Sans doute, mais je n'étais pas au bout de mes peines. J'ai une fois de plus pu constater que dans les TGV où l'usager passe en moyenne que deux ou trois heures contiennent un wagon bar, mais que dans les Téoz où les voyages sont beaucoup plus longs, seule une vente ambulante est disponible alors que, visiblement, un wagon avait l'aménagement idoine. Quant aux toilettes, j'en ai désespérément cherché. Ne me dites surtout pas qu'il y en a à chaque bout de voiture, je le sais. Il y en a même une pour les hommes et l'autre pour les femmes — vérifiez si vous ne me croyez pas ! Mais faut-il encore qu'elles soient ouvertes. Après avoir couru après un contrôleur, j'ai eu l'explication : les toilettes pour femmes de ma voiture étaient condamnées car le miroir était cassé. C'est bien, mais le remaquillage n'est pas la fonction première des toilettes d'un train. Quant aux autres, elles étaient fermées parce qu'il n'y avait pas d'eau.

Je constate une fois de plus que la SNCF n'a cure de tout ce qui n'est pas un TGV et se contrefiche des lignes même rapides. Il y a longtemps que les express sont totalement délaissés.

Mais ce n'est pas fini. Arrivé à Uzerche, comme d'habitude, une procession de voitures file vers Pompadour sous la pluie battante et une petite route de montagne parce qu'il est impossible d'y arriver le vendredi soir sauf à partir à 14h00 de Paris. Si chaque véhicule ne prenait qu'un seul voyager en gare d'Uzerche, une rame complète de TER serait occupée de Limoges à Pompadour.

Demain, je dois remonter dans un train de la SNCF direction Paris. Je viens de m'apercevoir que le trajet Pompadour-Limoges que j'ai pourtant payé n'apparaît pas sur ma carte Grand Voyageur Super Plus. Je sens que la justification va être épique parce qu'il est hors de question que je paie deux fois un voyage pour de telles prestations.

 

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