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Libre arbitre

23.09.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires, Monde de merde

À la suite d'une discussion sur des points qualifiés de sociétaux (un joli mot), j'ai eu il y a quelque temps la réponse suivante :

J'aurais bien, du reste, des parallèles à faire avec la question de la burqa : au nom d'un Bien, on se mêle de ce qui ne nous regarde pas. J'en aurais même avec l'avortement, mais comme mes idées sont encore fumeuses, je les garde pour moi, excusez. Pour vous la faire courte et afin que les « pro-vie » comme les pro-euthanasie ne me tombent pas sur le râble en réclamant que je me positionne, je clarifie : en tant que catholique, je crois au péché et au libre arbitre. Pour moi, l'euthanasie est un meurtre, donc un péché, point. Pas à tortiller des plombes là-dessus. Mais que c'est le libre arbitre, et lui seul, surtout pas une loi, qui doit me faire aboutir à un choix. Et en tant qu'épouse de juriste, je commence à comprendre des trucs sur le droit, et j'estime que pour le moment, les choses ne sont pas si mal foutues que ça. Pour les catholiques comme pour les autres.

C'est valable pour tout, pas seulement pour l'euthanasie, le mariage des homosexuels ou l'avortement. Il n'y a qu'un seul problème, l'inflation législative. Georges Pompidou disait déjà il y a plus de quarante ans qu'il fallait « foutre la paix aux français » en déplorant l'accumulation des lois. Or cette inflation s'est accélérée. On légifère, on règlemente, on complexifie. Sans doute moins pour donner du travail aux juristes que pour obvier à cette disparition du libre arbitre ou de la simple conscience collective qui fait qu'un bipède moyen n'est pas forcément enclin à aller casser la gueule de son voisin tous les matins avant son petit déjeuner.

Or, aujourd'hui, j'ai de plus ne plus l'impression que tout ce qui n'est pas explicitement interdit (par une loi, un règlement, une jurisprudence ou tout autre texte officiel) est implicitement autorisé. Pour régler des problèmes simple de vie en communauté, il faut utiliser une artillerie lourde aux résultats incertains parce que ce fameux libre arbitre, cette fameuse conscience collective permettant de vivre en bonne intelligence ne sont plus que de vains mots.

À titre personnel, je me bats contre un voisin depuis maintenant un peu plus d'un an. Les problèmes étant assez graves et ne pouvant arriver à rien à l'amiable, j'ai été contraint à l'assigner devant une juridication civile qui m'a donné raison. Bien plus que je n'espérais. Aujourd'hui, ce monsieur n'étant pas content, nous sommes en appel avant d'arriver assez certainement devant une chambre correctionnelle car il y a matière. Entre temps, comme il n'est stipulé nulle part qu'il est interdit de balancer de l'eau dans l'appartement de son voisin du dessous, ce gentil monsieur, même pas propriétaire de l'appartement du dessus, m'envoie un seau d'eau à chaque fois qu'il reçoit un courrier émanant d'un huissier de justice ou de mon avocat pour bien me faire comprendre son mépris. Officiellement, ce n'est pas fait exprès, c'est dû au côté archaïque de la tuyauterie (sic). Officieusement, je ne crois pas aux coïncidences.

Comme il n'y a pas encore de texte interdisant de mouiller son voisin rien que pour l'ennuyer, cela risque de durer longtemps si je n'y mets pas un coup de frein.

 

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