« Pignoufferies des dessinateurs de presseÀ un poil près »

Austérité

19.01.16 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Les premiers chiffres pour l'année 2015 sont en train de tomber. Parmi ces chiffres se trouvent ceux du chômage — 8 millions d'inactifs pour une population active de 28 millions, ce qui fait un taux de chômage de 28,6% une fois qu'on a réintégré dans les statistiques tous les chômeurs et ceux qui sont passés sous le tapis car en formation — et ceux de la sacro-sainte croissance. C'est ainsi que l'on peut apprendre qu'en 2015, malgré plus de 1% de croissance, le déficit public n’aura baissé que de 0,1% ! Cela veut donc dire que la croissance des dépenses publiques aura mangé quasiment toutes les hausses de prélèvements venant de la hausse de l’activité…

En d'autres termes, non seulement il n’y a pas d’austérité avec baisse des dépenses publics, mais c’est plutôt le contraire avec le retour de la hausse des dépenses.

Nous constatons une fois de plus que la France est en déficit primaire. Comme on nous compare toujours à l'Italie, remettons les choses en perpective. L'Italie est en excédent primaire. Cela signifie que son budget est excédentaire dès lors que l'on en retire la charge de sa dette. La conséquence est qu'en cas de faillite, l'Italie pourra toujours continuer à payer ses fonctionnaires, ses services publics, elle ne sera pas contrainte à emprunter pour cela. Lorsque la France fera faillite — notez bien que j'écris lorsque et non si —, l'état français sera incapable de faire face à ses dépenses parce qu'il devra continuer à emprunter sur les marchés pour payer ses fins de mois. Comment pourrait-il en être autant puisque la charge de l'état est de 57% du PIB, ce qui signifie que même en taxant à 100% le secteur marchand, il nous est impossible de financer notre état obèse. L'Italie n'est donc pas l'homme malade de l'euro. Les hommes malades de l'euro sont, outre la Grèce, la France et l'Espagne.

Et c'est sur ces ruines que notre président normal vient d'annoncer un plan de lutte contre le chômage qui nous coûtera la bagatelle de 2 milliards d'euros avec un résultat plus qu'incertain puisqu'il recycle juste le programme de Raymond Barre de 1978 qui n'avait pas abouti à des résultats tangibles. Au moins, Raymond Barre était un économiste qui a tenté de faire quelque chose qui lui paraissait en son temps logique. Aujourd'hui, il s'agit plus de cacher 500000 chômeurs en formation, de les retirer des statistiques officielles pour prétendre que la courbe du chômage s'est inversée et que sa candidature est légitime pour l'élection de présidentielle de 2017.

Si nous votons en 2017 parce que l'année 2016 risque d'être tendue. Les bourses dévissent depuis un bon mois malgré la monnaie de singe qu'on crée tous les jours, les taux deviennent dégatifs pour des obligations à long terme, les banques annoncent officiellement qu'il est temps de se séparer de ses actions. Même un petit canton de Suisse (Zug) vient de demander à ses contribuables de ne pas payer leurs impôts en avance en raison des taux négatifs. Tous les signaux sont à la tempête, à la déroute, et les mois qui viennent risquent d'être difficiles à passer.

 

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