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Grâce présidentielle

01.02.16 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

La grâce partielle de Jacqueline Sauvage vient de tomber. Certains s'en réjouissent, personnellement, je trouve cela honteux pour plusieurs raisons.

Jacqueline Sauvage est cette personne qui a été comdamnée à deux reprises — en première instance et en appel — à dix ans de réclusion pour avoir tué sans préméditation mais de trois coups de fusil dans le dos un mari violent après quarante-sept ans de calvaire. Dix ans de réclusion pour un meurtre, ce n'est pas cher payé et les deux juries ont déjà fait preuve de clémence. Il fallait qu'il y ait condamnation car la justice renie à une victime le droit à la vengeance sauf dans les très rares cas où la riposte est proportionnée, ce qui n'est pas le cas ici puisque jamais cette femme n'avait ne serait-ce que déposé une plainte ou quitté le domicile conjugal et que le mari violent a été abattu de trois balles dans le dos et qu'il était vraiment difficile de parler de légitime défense.

Or des pétitions ont été signées. Ces pétitions ont été signées par des gens qui n'ont pas pris la peine d'ouvrir le dossier contrairement aux quinze jurés. Les signataires de ces pétitions ont donc toute latitude pour discuter du bien fondé de cette condamnation inique. Tous les recours ayant été épuisés et la condamnation définitivement acquise, les soutiens de cette personne ont formé une demande de grâce présidentielle, grâce partielle qui vient d'être annoncée.

C'est inadmissible. La justice qui n'est déjà pas en grande forme a été bafouée. Un président de la république, sans doute avec des arrières pensées électoralistes, vient de signer un décret de grâce partielle sous la pression d'une partie de l'électorat. Les deux juries, qui ont jugé une personne en leur âme et conscience et avec la connaissance pleine et entière du dossier, sont donc désavoués puisqu'une grâce, si elle n'efface pas la condamnation, revient à dire que la sentence est trop importante.

Après les lois sécuritaires qui ont permis l'apparition de l'arbitraite administratif dans des procédures normalement réservées et soumises à un cadre juridique strict, l'exécutif se permet d'imposer sa vision d'une affaire à la justice. L'état de droit n'a vraiment plus droit de cité dans notre beau pays. Cela n'augure rien de bon pour l'avenir.

 

2 commentaires

Commentaire de: mips
mips

Bonsoir

Je me permets de relayer ce point de vue :

http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/02/01/jacqueline-sauvage-et-lhabile-compromis-de-la-grace-presidentielle/

Bonne lecture

01.02.16 @ 23:29
Commentaire de: Le Grincheux

Cela ne change strictement rien à ce que j’avance. Cette grâce est un grave précédent. Par ailleurs, le système de défense de cette personne n’a pas été fabriqué dans son dos et prétendre que le président de la république se fait l’avocat de Jacqueline Sauvage parce qu’elle ne méritait pas ses deux avocats est pour le moins étrange. Un avocat se récuse, un système de défense s’élabore avec l’accusé. Plus exactement, les avocats doivent se plier in fine à la volonté de l’accusé.

Je maintiens donc ma position.

Je vous suggère aussi la lecture de ceci : lien.

02.02.16 @ 09:57


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