« Le changement, c'est maintenantTravail, famine, pâtes, riz »

Le facteur sonne toujours deux fois

22.06.16 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Il est vrai qu'on n'apprend jamais de l'histoire. Et on apprend encore moins de l'économie historique que du reste.

En France, alors qu'on en est aujourd'hui à ne plus expliquer au lycée en cours d'économie ce qu'est une économie de marché, on applique Keynes et si cela ne fonctionne pas, on prétend toujours qu'on n'en a pas fait assez et qu'il faut aller plus loin dans cette théorie qui échoue continuellement.

John Meynard Keynes avait certainement des théories intéressantes, mais pour les USA des années 1930, sûrement pas pour l'Europe de 2010. Pourquoi ne pas regarder les travaux de Friedrich Hayek, ceux de Milton Friedman, de James Buchanan ou de Gordon Tullock ? Pour information, les trois premiers ont reçu chacun en leur temps un prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, surnommé « prix Nobel d'économie ». Pourquoi donc ne pas regarder leurs travaux ? Sans doute pour des raisons bassement idéologiques d'un état qui ne peut se laisser aller à donner un peu de liberté à ses sujets (j'utilise le mot sujet à dessein), ce qui se comprend aisément lorsqu'on se souvient d'un extrait de Buchanan :

La régression sans fin qui caractérise ce que l’on a appelé « l’idée de service public » se poursuit. Quand quelque chose fonctionne mal, le gouvernement se voit demander d’édicter une nouvelle réglementation qui réglemente la précédente et ainsi de suite. Cela est le résultat inévitable de l’incapacité générale à comprendre le principe essentiel du laissez-faire : les résultats de l’interaction des gens laissés à eux-mêmes peuvent être, et sont souvent, supérieurs à ceux de l’intervention politique directe.

qui ne va pas vraiment dans le sens de l'étatisation forcée à la française. Ce faisant, plus dangereuse que les théories de Keynes est l'absence totale de mémoire historique. Le gouvernement français bidouille les chiffres de la dette pour qu'elle ne dépasse pas trop vite les 100% du PIB au moins officiellement alors qu'avec le hors bilan nous sommes déjà largement au-dessus de 250%, tourne le droit en dérision mais ne fait rien pour corriger le tir. d'autant qu'il paraît que tout va bien.

Les taux à dix ans des bons du trésor allemands sont négatifs. De même que de nombre de pays européens. Il n'y a qu'un seul moment dans l'histoire où ces taux ont déjà été négatifs, au début des années 1920 sous le régime de Weimar.

Le facteur sonne toujours deux fois

Fig. 1 : légère inflation

Ces taux négatifs, alors que l'inflation allemande était déjà importante (61% en 1921), ont précédé l'hyperinflation de 1922 (5300%)et 1923 (16580000%).

Le facteur sonne toujours deux fois

Fig. 2 : évolution du prix de l'or en mark

Je ne sais pas si l'histoire repassera les plats. Je ne le souhaite pas. Mais force est de constater que personne ne fait rien pour freiner la machine. Pire que cela, la loi Sapin 2 en discussion actuellement à a chambre, mais dont le débat est astucieusement éclipsé par le combat social contre la loi travail, permettra la créaction de titres structurés sur des défauts bancaires, titres qui seront refilés aux heureux détenteurs d'assurances-vie (dans les mêmes banques, sinon, ce ne serait pas drôle).

En résumé, nous n'avons rien appris de l'histoire économique des cent cinquante dernières années, nous refusons tout ce qui n'est pas écrit dans la bible de Keynes et nous formons les générations futures à embrasser ce carcan idéologique sans réchigner. Nous nous préparons donc des lendemains qui chantent.

 

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