« POLTImbécillité durable »

Saillie d'Anne

08.09.16 | par | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

Nous ne sommes pas vendredi, jour de la morue, mais nous allons parler ici de la dernière fulgurance d'Anne Hidalgo, de son dernier pet de l'esprit.

Qu'a-t-elle encore imaginé ? Les grands boulevards rendus aux trotinettes ? Le canal Saint-Martin aux planches à voile ? Montmatroneige en équipant le funiculaire de Montmarte en tire-fesse avec un peu de neige artificielle parce que, souvenez-vous, ça se réchauffe ?

Non, c'est encore plus bête que cela parce qu'en terme de bêtise, l'équipe municipale devrait être à Sèvres et servir d'étalon. Il s'agit ni plus ni moins que de créer une monnaie locale ayant cours uniquement dans Paris à partir de l'automne 2017. Vous avez bien lu.

Il existe déjà une quarantaine de monnaies locales en France, monnaies dont on se demande à quoi elles peuvent bien servir. Pourtant, dans le quotidien Le Figaro, Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris en charge de l'économie sociale et solidaire, a reconnu ce samedi que la municipalité étudiait « la possibilité de créer une monnaie locale complémentaire ». Pire, cette possibilité est bien avancée puisqu'« une étude d'impact sur le sujet est en cours et [que la mairie] attendons ses conclusions pour en préciser la forme — monnaie fiduciaire ou électronique — la fonction, la fiscalité d'une telle monnaie ou encore les mesures d'accompagnement ».

Je souhaiterais à titre personnel savoir combien a coûté cette étude. Car finalement, les bêtises des incapables de l'équipe municipale de Paris sont payées par les impôts des heureux parisiens qui n'ont rien demandé. Je constate aussi que l'étude parle déjà de la fiscalité de cette monnaie. On ne perd pas le nord.

En creusant un peu, j'ai trouvé que cette proposition a été voulue par les écologistes et qu'elle a déjà fait l'objet d'un débat au Conseil de Paris lors du vote du budget en décembre dernier. Cette monnaie complémentaire pourrait s'appeler « La Seine ». J'avoue que je trouve son appellation complètement tarte.

Là où nous tombons dans un surréalisme que n'aurait pas renié Breton, c'est que l'économiste Jérôme Blanc, interrogé par Le Figaro et spécialiste des monnaies locales — un économiste spécialiste des monnaies locales me laisse rêveur, encore un qui doit émarger au CNRS ! —, explique que « les monnaies locales complémentaires permettent d'intensifier les relations économiques et concernent en premier lieu les échanges de biens alimentaires ». 

Là, il faut expliquer à un simple d'esprit comme moi comment il peut se faire. La monnaie, qu'elle soit métallique ou fiduciaire, représente une valeur, une unité de compte. Je ne vois donc pas comment il serait plus facile de se procurer une monnaie locale ayant le même pouvoir d'achat qu'une monnaie ayant cours légal. Mais on va sans doute me l'expliquer un peu plus loin. Continuons la lecture de ce papier du Figaro dans lequel on m'explique qu'il s'agit aussi d'un objectif citoyen car sa création même entraîne une mobilisation autour du projet. Rien que ça. Et juste après, le même économiste rajoute en se prenant les pieds dans le tapis — je cite — que « si l'effet économique à long terme reste à démontrer, son impact sur le dynamisme des transactions locales semble réel ».

Notez bien que l'impact a court terme semble réel, on espère que cet impact est positif, mais qu'à long terme, ça reste à démontrer. Personnellement, je suis un affreux scientifique et je ne vois pas comment l'intégrale sur un temps long d'un impact positif peut être autre chose que positif. Ou alors, c'est qu'il y a un peu plus qu'une anguille sous la roche.

Et il ne faut surtout pas oublier qu'il faudra se procurer ces espèces sonnantes et trébuchantes avec la tête de sœur Anne sur la face des pièces. Pour cela, nous aurons recours à des comptoirs locaux de change, ceux qui ont fermé en 2002 après l'adoption de l'euro. D'après l'étude, ces comptoirs pourront être tenus par des fonctionnaires municipaux. Il faudra aussi régler leurs salaires dont une partie sera en monnaie locale. Se pose alors la question de la dette, du taux de change et de la création de monnaie.

Je vous décrypte donc. La municipalité de Paris est endettée à la suite des deux mandats catastrophiques de Delanoë et plus encore par l'équipe actuelle qui continue dans la même veine. Pour utiliser des fonctionnaires municipaux et ne pas les payer en monnaie ayant cours légal, elle va créer une monnaie locale et battre cette monnaie pour les payer. Ce n'est ni plus ni moins qu'un assouplissement quantitatif à l'échelle d'une ville.

C'est simplement pathétique.

 

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