« Le cas Emmanuel Macron2017 commence bien »

Bonne année, les employeurs !

03.01.17 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Je hais les politiciens

Une petite nouvelle m'avait échappée. Le 30 décembre dernier paraissait au Journal Officiel de ce qu'il reste de république française une modification de la part patronale concernant l'assurance maladie.

C'est une sale habitude, le gouvernement fait passer en loucédé des dispositions très importantes en matière de paie sur les deux derniers jours de l'année. En cela, l'édition du 30 décembre 2016 n'a pas dérogé à la règle puisque nous apprenons que les cotisations patronales maladie sont revalorisées au 1er janvier 2017 et que la détermination du coefficient de la réduction Fillon subit une nouvelle modification à la même date. Rassurez-vous, ce ne sera pas dans votre sens.

Ainsi, les cotisations patronales d'assurance maladie passent de 12,84% en vigueur en 2016 à 12,89%, la part salariale restant encore à 2,25% pour l'Alsace-Moselle et 0,75% pour la vieille France. Quant à la réduction Fillon, je laisse les plus curieux d'entre vous détricoter les bricolages hasardeux du gouvernement. Sachez simplement que la nouvelle limite concernant la prise en compte des cotisations AT/MP est désormais fixée à 0,90% contre 0,93% en 2016.

On continue donc dans notre beau pays d'augmenter les charges pesant sur les employeurs. En effet, en augmentant ces taux de cotisations, cela revient non à augmenter le salaire brut que vous avez sur votre fiche de paie, mais le super brut incluant à la fois votre salaire brut et les cotisations patronales afférantes. Et le gouvernement choisit de le faire alors que le marché des obligations d'entreprises envoie un signal alarmant, signal qui pourrait bien provoquer un décrochage important et des séries de cessations des paiements tous horizons.

Trois universitaires américains ont créé un indice appelé « global economic policy uncertaintly index » (EPU). Cet indice a été corrélé au niveau des « spreads ». Le niveau des « spreads » est la prime de risque, la rémunération supplémentaire demandée par un prêteur par rapport à l'emprunt d'état de référence.

Bonne année, les employeurs !

Fig. 1 : graphique qui devrait vous faire peur

L'incertitude actuelle dépasse ses niveaux de 2008 (201). Pour rappel, en 2008 a eu lieu la chute de Lehman Brothers, ce qui n'est pas rien. Elle dépasse aussi celle de 2012 (218), lorsque la zone euro était au bord de l'éclatement. Fin octobre, elle était de 282 alors que le niveau des spreads est resté terriblement bas. Or jusqu'alors les spreads suivaient peu ou prou les incertitudes des politiques économiques. En d'autres termes, ces spreads devraient être aujourd'hui deux fois plus élevés.

Cette situation s'explique par les actions des banques centrales qui procèdent à des achats massifs de dettes d'entreprises. Il faut bien que la planche à billets serve. Ces dettes étant garanties par de la monnaie de singe crée à partir de rien sinon d'encre et de papier, les primes de risque tombent. Pourtant, le seul niveau d'accumulation de dettes par les entreprises, surtout les plus mal notées, justifierait à lui seul une hausse de ces primes.

Si le loyer de l'argent continue à monter, ce qui est de plus en plus probable, ce faible coussin de sécurité que son les spreads pourrait être bien insuffisant. D'une part les marchés financiers auront beaucoup de mal à absorber le choc, mais d'autre part, les conséquences pourraient être terribles avec l'implosion du marché obligataire.

 

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