« Un train peut en cacher un autre | Taxe d'habitation » |
Il me semble avoir déjà signalé dans ces colonnes qu'un maire ne peut être maire qu'après avoir implanté un ou deux ralentisseurs, quelques carrefours giratoires et une ribambelle de zones à 30 km/h, le tout étant généralement destiné à apaiser la fureur des automobilistes. Sur ce point, le maire de Montmagny, dans le Val d'Oise, s'est littéralement surpassé puisqu'il a fait poser le 1er février 2017 des ralentisseurs de 10 cm de haut sur une piste cyclable.
Fig. 1 : image du délit
L'édile indique qu'il cherche à empêcher des accidents, des dépassements dangereux, un cycliste ayant été fauché il y a quelques mois.
Mais regardez bien la signalisation au sol. Les cyclistes roulent à contresens dans une rue étroite. Rien que cela, sans séparation physique des voies de circulation est dangereux. Mais cela reste assez cohérent avec les nouvelles prérogatives octoyées aux deux roues. Les cyclistes ont souvent la possibilité de griller des feux — certes en tournant à droite, mais cela reste griller un feu — alors même que la plupart d'entre eux ignorent complètement les usages de la route à savoir l'éclairage de nuit et l'indication de changement de direction, les motards ont maintenant le droit de remonter les files de véhicules… Ce qui est somme toute assez étonnant est qu'il n'y ait pas plus de morts.
Le plus grave est qu'une fois encore, on résout un problème non en luttant contre les causes du mal mais contre ses conséquences quitte à créer un problème plus important. Il n'est venu à l'idée de personne de faire circuler les cyclistes dans le sens de la circulation sur une rie parallèle. De la même manière, personne ne lutte contre un irrespect de la signalisation ou du code de la route, cela demande trop de ressources. Personne n'envisage un examen du code de la route sérieux — comprendre qui n'est donné qu'aux candidats sachant réellement se conduire sur une chaussée et non à tout le monde, au pire à l'ancienneté — contenant exclusivement des questions sur la cohabitation des différents types de véhicules et sur les règles de base (priorité, éclairage et j'en passe), non sur les bienfaits acoustiques du covoiturage et sur le carburant diesel qui aide à lutter contre la pollution.
Il n'y a pas à dire, la politique, c'est vraiment magique. Ce n'est plus comme le disait si bien Henri Queuille le fait de résoudre des problèmes par une absence totale de solution, c'est devenu l'art d'apporter de mauvaises solutions à une bonne question.