J'ai pris samedi dernier l'ancienne RN73 entre Chalon-sur-Saône et Dole. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, il y a exactement 67 km entre les deux villes. Sur ces 67 km, outre les radars fixes se trouvent des tas de radars dit « chantier » sans qu'il n'y ait d'ailleurs le moindre chantier en vue. Samedi dernier, j'en ai compté sept, jamais en zone qui pourrait être accidentogène (intersection ou bourgade traversée), toujours en ligne droite, dégagée et si possible en pente.
Avant d'aller plus avant, je dois signaler que malgré plus de trente ans de permis de conduire (B+C) et un paquet de centaines de milliers de kilomètres à mon actif tant en France que dans des pays peu recommandables avec seulement deux accrochages pour lesquels je fus considéré irresponsable, je n'ai encore jamais reçu la moindre amende, même pas pour stationnement. Je suis donc un chauffard en puissance, un véritable danger public sur la route, un ayatollah de l'asphalte.
Je connais cette route toute droite avec une excellente visibilité. Je sais où se trouvent les radars piégeux. Sauf que je roulais ce jour-là en fourgon de location, mon camion étant en révision carrosserie. La déviation de Dole comporte une zone limitée à 70 km/h. On peut se demander pourquoi, il n'y a pas une intersection, le reste étant limité à 80 km/h. À la fin de cette zone limitée à 70 km/h figure en bonne place un panneau 80. J'ai donc accéléré un peu. Or le fourgon en question est muni d'un petit moteur avec un gros turbo pour limiter la consommation en n'offrant plus aucun frein moteur et la route était en légère pente. J'ai laissé courir le véhicule (à la même vitesse que tous les autres qui m'entouraient) lorsque j'ai vu de l'autre côté de la route un radar mobile. Coup d'œil sur le compteur, l'aiguille était à 85 km/h. Je me dis que ça passe, à 85 km/h au compteur, le GPS m'indiquait 81 ou 82 km/h réels.
Le seul véhicule de la colonne a être flashé fut le mien.
Et là, ça m'énerve. Ce qui m'énerve n'est pas la possibilité de se faire flasher pour excès de vitesse. Ce qui m'énerve, c'est la position de ces radars qui sont là pour engranger le plus d'argent possible sous couvert de la lutte contre la violence routière. Ce qui m'énerve, c'est qu'il faut pour respecter à cet endroit la vitesse descendre au frein avec un véhicule moderne (le frein moteur du véhicule en question est incapable de le retenir en seconde sur une route de 10% de pente, je me suis fait de sérieuses frayeurs en traversant le Massif-Central !). Ce qui m'énerve, c'est qu'une partie des conducteurs n'est pas en état de conduire (stupéfiants, médicaments, alcool, vue, réflexes…) et que personne ne les contrôle cela tant qu'il n'y a pas un accident sérieux. Malgré tous les kilomètres que j'ai au compteur, je n'ai été contrôlé que trois fois pour l'alcool, jamais pour les autre stupéfiants. Et si je n'avais pas la visite médical du permis lourd, personne ne s'assurerait que j'étais encore capable de tenir un volant.
L'impression que cela donne est que le radar automatique est un moyen bien efficace pour remplacer feue la vignette automobile parce qu'il est impossible de ne pas se faire avoir un jour ou l'autre par un radar sciemment installé pour qu'il soit rentable. Quelles autres justifications pourrait-on trouver au fait d'installer une dizaine de radars sur 60 km, la plupart étant loin des zones accidentogènes ?
Alors, les préfectures de Saône-et-Loire et du Jura, si vous me lisez, arrêtez donc de prendre les automobilistes pour des imbéciles. Cela pourrait un jour se retourner contre l'état.
Autant le dire tout de suite, nous ne sommes pas à la hauteur. Et nous ne le serons jamais avec notre bien-pensance coutumière.
Il existe une expérience de sociologie très simple consistant à demander à quelqu'un la réponse à la question simple suivante :
Vous êtes avec votre cousin dans une automobile. Il conduit et à la suite d'une violation du code de la route, il tue une personne. Mentez-vous pour le sauver en déclarant sous serment qu'il a respecté toutes les règles ?
Les résultats sont sans appel. Le monde dit occidental se démarque très profondément. Les réponses positives sont entre 10 et 30%. Le reste du monde tourne autour de 70% avec un ventre mou en Russie (50%) sans doute parce qu'elle est partagée entre Europe et Asie. Contrairement à la thèse de David S. Landes dans Richesse et pauvreté des nations, il n'y a pas que la géographie qui explique le surgissement de l'occident qui est parti à la conquête du monde. Il y a aussi la mentalité occidentale qui n'est plus clanique.
Certains travaux récents indiquent que la perte de cette mentalité clanique remonte à l'émergence des religions chrétiennes dans le monde gréco-romain qui se ouvertes aux gentils. L'unité sociale n'était plus le clan ou la tribu, mais les gens qui pensaient ou priaient comme soi, ce qui est une immense différence entre le judaïsme qui cultive un entre soi quasi tribal et l'Islam qui veut convertir tout le monde de force.
En d'autres termes, ce sont les religions chrétiennes qui ont permis à l'occident de se développer en réformant ses interactions sociales, à tel point que lors de la chute de l'Empire romain, l'occident a su garder ses villes et des structures complexes autour des évêchés.
Il faut bien comprendre que ce que nous vivons aujourd'hui n'est pas une guerre de religion. Plus exactement, l'aspect religieux est trompeur, ce n'est que la partie visible du problème. Ce que nous subissons aujourd'hui est une guerre de civilisation entre une vision clanique et tribale de la société et une vision d'une société au mérite dans laquelle chacun peut s'extraire de sa famille d'origine et penser librement.
Ces constatations étant faites, comment résoudre le problème qui se pose à nous aujourd'hui ?
Première chose : arrêter d'accueillir tout et n'importe qui. Oui, il faut accueillir des réfugiés. Mais force est de constater qu'on accueille un peu plus que des réfugiés tous les ans. Et ceux qui sont déboutés du droit d'asile doivent être expulsés et non passer dans la clandestinité en attendant deux OQTF avant d'être expulsables. Vous me direz qu'on ne sait pas d'où ils viennent parce qu'ils n'ont pas ou plus de papiers. Là encore, deux solutions :
Deuxième chose : constater que la laïcité à la française n'est pas forcément la meilleure réponse à leur opposer. Pour un musulman arabe, il n'existe aucune distinction entre l'origine ethnique, la religion et sa pratique. Il ne lui est jamais demandé de croire, il lui est demandé de prier. La nuance est de taille puisque c'est une soumission à dieu. En ce sens, il est compréhensible que l'apostasie ne puisse exister et que le monde entier doive s'y soumettre. Ce n'est pas prêt de changer parce que l'Islam est majoritairement sunnite et qu'il n'y a aucun clergé hiérarchisé. On tombe de temps en temps sur des gens éclairés comme le recteur de la Grande Mosquée de Paris durant la dernière guerre qui a été déporté pour avoir sauvé des juifs, mais ils sont l'exception à la règle. Le monde musulman éclairé est celui du chiisme même si, actuellement, les fous de dieu ont pris le pouvoir en Iran.
Ainsi, pour en sortir, il faut lutter à armes égales. Il ne faut pas tenter de rééduquer un islamiste, ça ne fonctionnera pas. Il faut tout faire pour le sortir de son clan. Cela passe par l'école (raison pour laquelle ils combattent l'école), cela passe par la surveillance de certaines mosquées et de certains prédicateurs, cela passe aussi par l'expulsion de certains énergumènes s'il le faut manu militari. Et cela passe par une application stricte des règles communes, donc de la loi, et des magistrats qui font réellement leur travail sans donner une seconde chance à tous ces petits délinquants (parce qu'on ne devient pas terroriste sans être au préalable défavorablement connu des services de police), c'est-à-dire en condamnant fermement et lourdement à la première entorse à la loi. Il reste des routes à construire en Guyane et l'expulsion à la fin de la peine pour tous les binationaux.
Il n'est plus temps aujourd'hui de se gargariser des droits de l'homme, surtout avec des gens qui n'en ont cure. Si l'état ne le fait pas, immédiatement, il est fort probable que cela dégénère à terme en guerre civile.
PS : j'espère que le sale type qui a gueulé tellement fort qu'on l'a entendu à la télévision "Allahu akhbar" durant la minute de silence au début du quart de finale France-Afrique du Sud de dimanche dernier a été arrêté. Parce que c'est par ce genre d'incivilité que l'on doit commencer. Pas de quartier.
Je vais me faire des ennemis mais j'assume d'autant plus que je peux prouver mes dires, photographies à l'appui.
En préambule, je dois indiquer pour les non comprenants que je condamne le plus fermement possible les actions du Hamas, du Djihad islamique et du Hezbollah.
Dans les années 1990, j'ai eu l'occasion de parcourir à pied durant deux mois Israël et les territoires occupés. Depuis, j'ai travaillé au Moyen-Orient et cela m'a permis de comprendre un peu les différents enjeux du conflit et les mentalités des protagonistes. Je suis d'assez près toutes les évolutions. Cela me permet d'avoir un avis sur ce qu'il vient de se passer.
Commençons par le début et par les plaques d'immatriculation. Les plaques pour les citoyens israéliens sont jaunes à chiffres noirs. Pour la police, elles sont rouges à chiffres blancs et pour l'armée noires à chiffres blancs. À cette époque, les véhicules de location avaient des plaques particulières, jaunes mais munies d'un liseré bleu, sans doute pour signaler aux palestiniens qu'il s'agissait de touristes. Pour les palestiniens non israéliens (c'est-à-dire habitant dans les territoires occupés), il y a trois couleurs. Des plaques vertes pour des transports collectifs palestiniens munis de laissez-passer aux portées aléatoires et des plaques bleues devenues blanches pour les civils palestiniens. Il y a aussi dans les territoires occupés des plaques rouges pour les véhicules gouvernementaux. Les véhicules palestiniens à plaques blanches ne sont pas autorisés à franchir la ligne verte ni même à s'éloigner de trop de la ville de résidence du propriétaire du véhicule. Les plaques rouges le peuvent. Quant aux plaques vertes, c'est au bon vouloir des contrôleurs des différents check points. Souvent, pour faire quelques kilomètres, il faut changer plusieurs fois de bus ou de taxi.
On trouve aussi un double réseau routier. Régulièrement, dans les territoires occupés, deux routes sont parallèles, l'une pour les israéliens, l'autre pour les palestiniens. Même en Afrique du Sud du temps de l'apartheid ou aux USA sous le régime de ségrégation il n'y avait pas une double infrastructure routière.
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Il y a donc trois types de population:
Il serait tentant de dire que la population est bien rangée. C'est une erreur puisqu'on trouve là-dedans des druzes habitant le plateau du Golan, qui étaient syriens et qui, pour rien au monde, ne veulent le redevenir car depuis l'annexion du plateau, ils ont à domicile l'eau, le gaz et l'électricité. Il y a des israéliens non israélites qui encaissent mal le fait d'être une population de seconde zone et des palestiniens qui vivent dans des ghettos. C'est particulièrement visible à Jérusalem. Lorsqu'un bus qui s'arrête tous les cinq cents mètres en moyenne ne s'arrête plus durant plusieurs kilomètres, on sait qu'on passe au milieu d'un quartier palestinien. En terme de développement, il existe un mot pour cela que je préfère ne pas écrire ici.
D'un autre côté, des habitants israéliens non juifs de Jérusalem sont soumis à vexations pour agrandir, par exemple, le Jardin des Oliviers (expropriations manu militari avec destruction des habitations pour faire de la place). Ceux-ci, même s'ils sont plutôt content d'être israéliens plutôt que palestiniens nourrissent une certaine rancœur.
Autre difficulté, les ultraorthodoxes juifs. Ceux-là posent plusieurs problèmes. Ils utilisent la Bible en général comme un cadastre et le Lévitique en particulier comme une charia. Mais ils n'ont pas à en payer les conséquences. Pourquoi ? Ils sont exemptés de service militaire, service et réserve obligatoire pour toute la population, hommes et femmes. On se retrouve donc dans des situations grotesques comme à Hébron où après une épuration ethnique des chrétiens, il reste dans la vieille ville une population musulmane et sur les hauteurs une population de gentils colons orthodoxes qui viennent prendre toutes les semaines par les armes l'ancienne cathédrale servant de mosquée le vendredi pour qu'elle serve de synagogue le samedi parce qu'il est écrit dans la Bible qu'à Hébron se trouve le tombeau des Patriarches.
Or cette population ne cesse de grossir. D'après i24news, la population ultraorthodoxe a augmenté de 509% depuis 1979. Ils représentent aujourd'hui 13% de la population et les projections indiquent qu'ils seront plus de 21% en 2048. Or ces gens votent. Ces gens votent pour plus de colonies, pour plus d'intégration du sacré dans les lois israéliennes. On se retrouve donc à Hébron avec l'armée qui contraint les commerçants arabes à fermer boutiques le jour du shabbat. Mais ces militaires sont des israéliens parlant arabe couramment, donc des arabes israéliens. Sauf qu'on ne peut pas faire confiance à ces gens-là. Il s'ensuit que derrière les arabes israéliens tapant les arabes palestiniens se trouve une voiture de la police militaire formée d'israéliens juifs. Une ambiance du tonnerre et il est étonnant que cela ne dégénère pas plus souvent.
Au mitan des années 1990, il y avait de sérieuses chances de paix. Les ultraorthodoxes n'avait pas la puissance qu'ils ont aujourd'hui. L'Iran n'avait pas le poids que ce pays a actuellement. Si les pays du Golfe n'avaient pas de relations officielles avec Israël, ils n'étaient pas en guerre ouverte et ne défendaient pas les palestiniens dont ils n'avaient dans les faits que faire. La Jordanie avait des relations correctes avec Israël et l'Égypte était en paix grâce à Nasser qui avait fait une guerre — la guerre des six jours — pour avoir la paix. Il y eut les accords d'Oslo en 1993.
Mais il y eu aussi ce 4 novembre 1995 où Yitzhak Rabin, âgé de 73 ans, est touché par deux balles tirées à bout portant dans son dos après un discours lors d'une manifestation pour la paix par Yigal Amir, juif extrémiste religieux, étudiant en droit et opposé aux accords d'Oslo. Rabin a été lâchement tué par derrière pour avoir serré la main de Yasser Arafat qui, qu'on le veuille ou non, était devenu un interlocuteur valable depuis qu'il avait déposé les armes. Il n'a pas été tué par un palestinien, mais par un israélien juif pour avoir fait progressé la paix. Cette date est le début de la fracture de la société israélienne entre les religieux et les laïcs et un gros coup de frein à toute paix. Depuis cette date, tous les gouvernements successifs ont tout fait pour que cela dégénère. Et plus le temps passe, plus les religieux ont pris de place. Le phénomène est aujourd'hui un véritable cercle vicieux qui s'entretient tout seul.
L'avenir pour ce pays n'est pas rose et, aujourd'hui, l'armée composée de laïcs paie les choix des ultraorthodoxes qui, rappelons-le, en sont exemptés. Combien de temps va-t-elle continuer à le faire? Que se passera-t-il le jour où les militaires israéliens vont considérer que leur vie vaut plus que la sauvegarde d'une nation dévoyée par ces ultraorthodoxes ? Va-t-on vers un coup d'état ? Aujourd'hui, si les tendances démographiques restent constantes, à la fin du siècle, l'état d'Israël sera dans le meilleur des cas une théocratie juive, dans le pire des cas un Iran juif. Parmi ses habitants non ultraorthodoxes, qui sera prêt à l'accepter ? Et que faire des populations laïques de toutes obédiences ?
Il est urgent de trouver une solution de paix acceptable pour les deux parties. Cela signifie soit deux états viables (et pas le succédané d'Autorité Palestinienne vivant des subsides qu'Israël et les bailleurs internationaux daignent lui envoyer), soit un état unique, laïc, et avec les mêmes droits et devoirs pour tous ses habitants. Ces deux solutions sont violemment rejetées par les ultraorthodoxes. Il s'agit donc de commencer par limiter leur influence, préalable à toute solution de paix.
Or nous n'en prenons pas le chemin. Plus exactement, nous prenons la direction inverse. Il y a de plus en plus de gages donnés à cette frange de la population au détriment des palestiniens qui entrent de plus en plus dans une guerre asymétrique utilisée aujourd'hui comme un proxy par l'Iran (d'où les attaques concomitantes du Hezbollah dans le nord du pays).
L'état hébreu ne pourra pas gagner cette guerre, sauf à ouvrir des discussions et à mettre une partie de sa population extrémiste au pas. La question est de savoir s'il le veut (pour des histoires de politique interne) ou s'il le peut encore, s'il n'est pas déjà trop tard.
L'avenir nous le dira. Personnellement, je suis heureux de ne pas avoir vingt ans à Tel-Aviv.
Vous le savez ou vous ne le savez pas, je suis ce qu'il était convenu d'appeler un dinosaure. J'étais en effet client Nerim depuis 1999.
Nerim, c'était un fournisseur d'accès professionnel et, de 1999 au rachat de Nerim par Keyyo, filiale de Bouygues Télécom, je dois compter sur les doigts de la main le nombre de soucis d'accès internet ayant duré plus de vingt-quatre heures. Pourtant, revendeur de ces accès, j'ai eu un certain nombre de lignes ADSL, SDSL, VDSL et de téléphonie. Certains mois, je réglais des factures de plusieurs milliers d'euros. Ça faisait un certain nombre d'accès ADSL à 25 € HT !
Mais tout a une fin, les entreprises sont mortelles et Nerim a été racheté par Keyyo. Nerim était tout à fait viable, Bouygues Télécom est simplement monté au capital et a décidé de rationaliser ses investissements. Sauf qu'on ne fait pas gérer une infrastructure d'un fournisseur d'accès du type Nerim par des gens dont le métier était de faire de la téléphonique et qui, après avoir regardé les différents avis sur Keyyo, n'avaient pas la satisfaction du client comme but ultime. Je ne sais pas si vous voyez bien la litote.
C'était le début de la fin.
Depuis cette date, le téléphone dysfonctionnait. Certains appels étaient systématiquement coupés au bout de quinze minutes. Cela ne se produisait que sur certains numéros bien identifiés. D'après le service technique de Keyyo, le problème était chez moi. Ben tiens ! D'autres, entrants ou sortants, échouaient. Certains avaient une qualité déplorable malgré la QoS forcée sur les paquets par les téléphones et sur les ports par le routeur. Je ne parle même pas de la dégradation du service. Certains accès internet sont en défaut depuis plusieurs mois pour ne pas dire années. Sur la ligne principale de mon infrastructure, je perdais jusqu'à 50% des paquets (sur la liaison, les modems indiquaient fièrement un nombre de paquets en erreur nul, c'est-à-dire que ces paquets n'arrivaient pas jusqu'à chez moi malgré un rapport signal sur bruit excellent !).
Ne croyant pas aux coïncidences, j'ai appelé d'autres dinosaures qui m'ont tous confirmé la même chose. Depuis le passage forcé de Nerim à Keyyo, le service est devenu déplorable et les prix ont augmenté. Je ne parle même pas des modifications du paramétrage des liens, de la perte des adresses IPv6 sans en avertir le client et autres petites choses bien contrariantes surtout lorsqu'on n'est pas prévenu et qu'on les découvre un lundi matin par des appels clients. Cerise sur le gâteau, j'utilisais les serveurs de noms de Nerim et la page d'administration de ces machines (admin.nerim.net) est aujourd'hui inaccessible. Je suis un peu coincé avec un nom de domaine. Je dois changer les DNS chez le registrar après avoir déménagé mon infrastructure, sauf qu'il me faut deux serveurs DNS sur deux réseaux /24 distincts, que le domaine est actuellement hébergé chez Amen et que je n'ai pas ces deux adresses. Je ne peux pas changer non plus les enregistrements puisque la configuration du DNS côté Keyyo n'est plus accessible. Seule solution, migrer ce domaine d'Amen vers Gandi pour utiliser le DNS secondaire de Gandi. C'est d'un pratique ! Et comme à son habitude, le service technique, le support de Keyyo est aux abonnés absents. Rien à dire sur l'accueil, ils sont très aimable — il ne manquerait plus qu'ils mordent ! — mais sont parfaitement et complètement inefficaces.
Mais le plus beau n'est pas là. J'ai appris tout à fait par hasard que mon lien secondaire, le seul qui avait encore conservé une IPv6 (les autres IPv6 ont été résiliées par Keyyo unilatéralement) était en cours de résiliation. J'utilisais donc ce lien pour avoir accès au réseau IPv6 de mes locaux de province au travers d'un VPN. Ce n'était pas idéal, mais ça permettait de travailler. Or je n'avais rien demandé. Et pourquoi donc ce compte était en cours de résiliation ? Parce que mon compte partenaire avait été coupé en quatre. Un lien sur un premier compte client, un autre lien sur un autre compte, le reste des liens sur un troisième compte et la téléphonie sur un quatrième. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Or ce qui devait arriver arriva, un autre client Keyyo s'est rendu compte qu'il payait mon lien. Et là, plutôt que de rechercher à qui appartenait ce compte, le client a demandé une résiliation acceptée par Keyyo sans sourciller. Depuis six semaines, le service commercial doit me rappeler pour trouver une solution. Depuis six semaines, j'attends. Le problème est que personne ne veut annuler la résiliation de l'accès qui n'était pas encore coupé, ce n'est pas dans les procédures de Keyyo. Le couperet pouvait tomber n'importe quand et je risquais de me retrouver avec une infrastructure dans mes locaux parisiens inaccessible, le lien principal étant inutilisable en raison de la perte de paquets, le lien secondaire étant coupé.
J'ai donc pris la décision de migrer mon infrastructure informatique. J'ai donc fait un peu de sport la semaine passée. Heureusement, il ne me restait qu'une seule machine à déménager, mais quelle machine ! Un bestiau de 40 kg que j'ai transporté dans un vénérable train Intercités avec une correspondance. La machine réinstallée, reconfigurée en DMZ, semble fonctionner. Mais je n'ai plus de téléphone pour l'entreprise durant trois semaines. C'est handicapant, nous ne sommes pas dérangés par les ondes et il faut sortir des locaux pour avoir un peu de réseau 2G.
Ce serveur reste actuellement sur une liaison ADSL Keyyo, la dernière qu'il me reste. Le bon de commande pour la fibre est parti hier soir. 1 Gbps/300 Mbps avec backup 4G illimité (fourniture de la SIM et MPLS pour que les serveurs restent accessibles en cas de coupure de la fibre), achat des IP (/48 IPv6 et /29 IPv4), le tout pour 115 € HT par mois durant 36 mois, 85 € HT par mois après.
Keyyo fait définitivement partie des entreprises qui méritent de faire faillite vue la manière dont ils traitent leurs clients.
Comme vous, j'ai été abreuvé jusqu'à plus soif de la couverture du bouquin du cadet décérébré de la famille royale anglaise, mais je me suis dit qu'il ne méritait pas mon mépris. S'il se trouve des gens assez stupides pour acheter un bouquin que, sans doute, lui-même n'a pas lu, tant mieux pour lui. Mais l'étalage des turpitudes familiales façon fin de règne voire fin de race est quelque chose que je trouve assez déplorable. Je peux toutefois proposer un titre français pour l'ouvrage en question. Pourquoi ne pas titrer « le roux de secours de la Meghan » ? Au moins, à défaut d'attraper un prix littéraire, cela aurait un certain panache.
Je ruminais sur les grandeurs et décadences des têtes couronnées lorsque je fus réveillé par la réforme des retraites. Comprenez-moi bien, je ne supporte pas les importuns tels Éric Woerth qui se permettent de m'envoyer un courrier électronique personnalisé pour défendre la réforme. Mais je déteste encore plus ceux qui ne veulent pas de cette réforme. Je vais avoir du monde à haïr.
Le problème est qu'il faut réformer un système qui, mathématiquement, ne peut perdurer que dans un monde en croissance infinie. En effet, pour qu'il soit soutenable, il faut qu'il y ait plus d'actifs (payant les cotisations) que de retraités (percevant une retraite donc à la charge des actifs). Lorsqu'on commence à avoir autant d'actifs que d'inactifs (retraités et chômeurs), forcément, ça coince. Sauf que si l'on maintient plus d'actifs que de retraités, un jour ces actifs deviendront des retraités à leur tour et il faudra encore plus d'actifs pour les soutenir. Bref, ce n'est pas viable dans un monde fini.
De manière assez surprenante d'ailleurs, les plus farouches et irréductibles partisans du système par répartition intégrale sont aussi ceux qui considèrent que la croissance infinie n'est pas possible. Ils ne sont plus à une contradiction près. Quoi qu'il en soit, cela fait des années que l'on sait que l'on va dans le mur parce que la démographie est ce qu'elle est. Cela fait donc des années que ce système aurait dû être réellement réformé pour obtenir à terme un système viable comme les systèmes suisse ou batave comportant trois piliers : un premier pilier par répartition pour une retraite de base, un deuxième pilier par capitalisation dans des caisses spécifiques pour une complémentaire et un troisième pilier facultatif.
Au lieu de cela, non, nous restons dans notre fichu système et tous ses effets de bord à commencer par l'absence de financement de l'économie par les fonds de pension. Vous me direz que ce n'est pas un problème. Pourtant, c'est l'un des problèmes majeurs de l'économie française. Les entreprises ne pouvant pas se financer par les banques qui n'acceptent pas le risque trouvent de l'argent auprès de fonds étrangers et, petit à petit, toutes les entreprises rentables deviennent étrangères, finissant soit par déménager soit par être liquidées après que la propriété intellectuelle a été récupérée par les nouveaux propriétaires. Cela vaut pour les grandes entreprises, mais aussi pour les PME ayant une certaine valeur. C'est arrivé il y a quelques années à une entreprise d'une vingtaine de personnes de mon patelin, entreprise qui fabriquait des machines à bois. Elle fut rachetée par un fonds de pension étranger pour ses brevets puis vendue à la barre du tribunal deux ans plus tard.
J'ai un âge où je suis coincé. Si le système de retraite change, je n'aurais aucune retraite. S'il reste le même, je n'aurai aucune retraite non plus. Je file depuis des années à peu près 20 k€ par an de cotisations retraite à ma chère caisse de retraite qui m'envoie tous les ans un papier avec ses vœux dans lequel elle me remercie de ma solidarité puisque les deux tiers de mes cotisations vont en péréquation abonder les caisses des régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF/GDF en tête) puis les caisses des salariés du privé. Sur le restant, elle utilise pour son propre compte 4 à 5 % de mes cotisations. Reste pour moi un tout petit tiers de ce que je verse. Dans le même torche-cul annuel, j'apprends que si j'arrive encore à continuer à lui verser le même écot annuel corrigé des variations saisonnières et de l'inflation, je pourrais prétendre à l'âge de 68 ans à 860 bruts mensuels. Mais dans l'état actuel des textes car la valeur des points pourrait baisser.
Faisons un petit calcul statistique. Mon espérance de vie à la retraite est de moins de vingt ans. Arrondissons à vingt pour simplifier le calcul et considérons le calcul sans inflation puisque, après tout, cette inflation touche aussi les cotisations. On arriverait donc à 206 400 € sur vingt ans, ce qui correspond à dix ans de cotisations. Or j'aurai cotisé à 68 ans plus de 45 ans dont 18 mois de service militaire dont personne n'est capable de dire s'il sera compté ou non puisque la règle est très subtile. En effet, si vous avez commencé à travaillé à 18 ans, avec un contrat à durée indéterminée, le service compte. Si vous avez fait le service à la fin de vos études avant d'avoir un contrat de travail, il ne compte pas. Personne ne sait si un stage obligatoire de 6 mois avant le service fait que ce service compte ou ne compte pas.
Un simple calcul montre que si j'avais simplement gardé l'équivalent des cotisations que je donnais à ma charmante caisse de retraite pour moi en les cachant en lingots dans un matelas, je pourrais bénéficier d'une retraite de plus de 3 600 € nets par mois sur la même période (en consommant le capital et en considérant que jamais une somme n'a été placée). Vous me direz que le calcul n'est qu'un calcul fictif car je pourrais effectivement vivre plus de vingt ans après ma retraite. Je vous répondrai que c'est justement pour cela qu'il existe dans tous les autres pays des caisses de retraite par capitalisation qui moyennent ce risque. Du reste, il en existe une aussi chez nous, ça s'appelle la PRÉFON et elle est réservée aux fonctionnaires. Les autres, vous pouvez crever la bouche ouverte. Mais je vous rassure, il vaut mieux placer de l'argent ailleurs qu'à la PRÉFON, les rendements sont assez mauvais.
Vous me sentez aigri, vous avez raison.
Mais revenons sur ce fichu système par répartition qui ne date pas de 1948 ou du GPRF. Comme les congés payés ne datent pas de 1936 puisque c'est Badinguet qui les a créés par un décret impérial du 9 novembre 1853. Les communistes adorent réécrire l'histoire à leur sauce. Pour les autres sachez que cette revendication n'était même pas au programme du Front Populaire.
En 1939, tous les salariés devaient cotiser aux Assurances Sociales pour la maladie et la retraite. Si la maladie était un système assurantiel (ce n'est plus le cas du nôtre aujourd'hui même s'il contient toujours le terme assurance), la retraite était un système par capitalisation. Ce n'est pas pour rien que le Palais de la Mutualité, à Paris, date des années 1930. En 1939, un salarié pouvait partir à la retraite à 60 ans.
Arrive la guerre et son cortège de malheurs que pour certains, nous n'avons pas fini de solder aujourd'hui. Paul Reynaud sous la pression des pacifistes doit laisser les rênes du pouvoir à un certain Philippe Pétain qui signe un armistice avec moult dommages de guerre à payer à l'occupant. René Belin, n°2 de la CGT et pétainiste et pététiste de son état, ministre du travail, liquide entre autres la CGT, cosigne le statut des juifs et trouve amusant de voler le magot des Assurances Sociales pour le filer à l'occupant. Ce faisant, il instaure un régime de retraite par répartition et une sécurité sociale des prolétaires (qui n'est pas non plus créée par le GPRF en 1945).
Deux conséquences : la première et la plus immédiate était de permettre l'envoi d'argent frais en Allemagne, les finances de l'état étant au plus bas. Mais la seconde est importante elle aussi puisque cela a permis de retirer du marché de l'emploi en période de chômage de masse bien plus d'un million de travailleurs qui n'avaient jamais cotisé (artisans, agriculteurs et autres statuts pour lesquels les cotisations retraite étaient facultatives). Certains travaux d'historiens indiquent qu'entre 1,5 et 2 millions de travailleurs s'étant retrouvé au chômage du fait de la guerre ont pu toucher une retraite sans jamais avoir cotisé.
Il y eut un certain nombre d'effets de bord, à commencer par des gens qui avaient capitalisé pour eux durant quarante ans et qui se sont retrouvées au nouveau minimum vieillesse. Ce fut le cas de mon arrière-grand'mère qui a fini sa vie chez mes grand'parents alors qu'elle avait cotisé des sommes importantes toute sa vie durant.
Les régimes de Vichy ont mis toutes les retraites à l'amende. En 1945, le GPRF a tenté de mettre de l'ordre dans ce qu'il convient tout de même d'appeler un beau merdier en créant un nouveau statut de caisses et en simplifiant les différents régimes. On supprime les sociétés de secours mutuel (qui pouvaient être libres, approuvées ou d'utilité publique) pour créer des sociétés mutualistes. Une société mutualiste, qu'est-ce donc ? Il s'agit d'une association avec des petites choses en plus dont une tutelle de l'état. Mais il faut noter que jamais les textes n'ont imposé un monopole de caisse. Il n'y a que des monopoles de régimes (comprendre : de couverture minimale obligatoire). Le PCF aidé par la CGT et les principaux syndicats de l'époque a manœuvré pour affilier obligatoirement tous les salariés dans ses propres caisses, créées d'ailleurs illégalement entre le 26 janvier 1946 et le mois d'avril, date à laquelle l'ordonnance de création de la sécurité sociale n'était pas encore en vigueur (elle ne le sera que le 1er juillet). Même opération pour les retraites. En 1948, la Cour de Comptes s'en émeut. Elle fut bien seule. Elle écrit même que le système par répartition intégrale doit absolument être réformé parce qu'il ne sera pas tenable. Notez bien qu'en 1958, Charles De Gaulle s'en émeut aussi dans un courrier versé aux Archives Nationales dans lequel il indique que « la sécurité sociale doit être abrogée en tant que sont objet a été dévoyé [ndlr. par les partenaires sociaux] ».
Soixante-quinze après, nous constatons toujours la même chose. Les retraités râlent parce que leurs pensions ne sont pas indexées sur l'inflation, parce qu'on leur rajoute de la CSG, de la CRDS et d'autres vexations fiscales et sociales. Les actifs râlent parce qu'on leur rajoute toujours des cotisations (salariales ou patronales, in fine, ce n'est jamais la vache qui paie les taxes sur le lait), les chômeurs parce qu'ils n'ont plus de travail tellement celui-ci est devenu taxé. Quant à la branche maladie, il vaut mieux ne pas en parler.
Mais surtout, ne changeons rien. Une petite réformette paramétrique par-ci par-là lorsque ce n'est vraiment plus tenable parce que les français seraient attachés à leur fichu système.
Ils sont surtout attaché à leurs retraites.