C'est fait. Dans une explosion de joie retenue, le parlement européen vient de voter la fin de la vente de véhicules thermiques en 2035. Une fois de plus, lorsque la classe politique (ou la justice) se targue de forcer la science ou les techniques, on termine sûrement dans le mur.
Et nous allons une fois de plus vers le mur, il ne faut pas être grand clerc pour s'en rendre compte. La question est maintenant de savoir si tous ces parlementaires sont irrémédiablement idiots ou simplement incompétents.
Posons les faits.
Scania vient de fabriquer un moteur Diesel avec un rendement de plus de 50%. Qui plus est, ce moteur est compatible avec des carburants synthétiques. Un moteur à essence classique (à quatre temps et à cycle Beau de Rochas), sans aucune optimisation, dépasse les 30% de rendement pour peu qu'il soit à refroidissement par air. C'était le cas des Panhard 24, des 2CV ou autres GS(A). On sait faire mieux, mais c'est plus cher.
Un véhicule électrique est inepte. Il faut générer l'électricité (rendement de 30 % pour une centrale), la transporter (rendement de 45 % pour une distribution en 230 V, 25 % pour une distribution en 120 V, chiffres IEEE comptant toutes les pertes entre la sortie de la centrale et la prise de courant), empiler tous les rendements (conversion de charge, de décharge, double conversion chimique dans la batterie, commande moteur, moteur et transmission)… Le rendement médian du véhicule électrique entre la sortie de la centrale et la roue est de 15 à 20 % dans le meilleur des cas. En comptant entre le carburant à l'entrée de la centrale et la roue, on passe à quelque chose de l'ordre de 5 à 6 %. Tout le reste de l'énergie est partie en pure perte, en dissipation thermique qui est le forme ultime de l'énergie dégradée. Mais l'homme politique moyen ou l'écologiste avec palmes et fourragères n'en a cure, il ne voit pas cette gabegie d'énergie. Il se contente de voir ce qu'il y a entre la batterie et la roue ou, s'il pousse le vice un peu plus loin, entre le compteur électrique et la roue. Tout le reste des pertes passe par pertes et profits.
Faisons quelques calculs simples.
Dans un litre d'essence, il y a grosso-modo 33 MJ d'énergie, soit 9,2 kWh. Pour illustrer, nous allons prendre une 2CV6 Citroën. 29 ch DIN au frein, consommation 5 l pour 100 km, rendement du moteur de 34 %. La consommation pour 100 km est donc de 46 kWh dont 16 kWh sont utilisés pour avancer. De son côté, Tesla indique 18 kWh pour faire 100 km à 90 km/h pour son modèle 3. Mais naturellement, en oubliant toute l'énergie dissipée pour charger la batterie et en récupérant de l'énergie au freinage, enfin, l'infime fraction que l'on peut espérer récupérer sans tuer la batterie. Oui, la récupération de l'énergie au freinage est principalement un mythe. Cela ne fonctionne que dans quelques cas bien précis. La majorité de l'énergie récupérée est dissipée joyeusement dans des résistances de puissance. Il y a une raison scientifique à cela, je pourrais y revenir dans un futur article.
Faisons maintenant le calcul dans l'autre sens. La 2CV demande 16 kWh pour parcourir 100 km à 90 km/h. La Tesla 3 consomme ses 18 kWh en une heure et sept minutes, soit 4 Wh/s, ce qui nous fait 19,3 ch à la roue (au sens SAE et non DIN). En rajoutant les rendements de la commande moteur, de la transmission et du moteur, on arrive à quelque chose de l'ordre de 15 ch à la roue (au sens DIN, cette fois). Ce n'est pas aberrant, la Tesla 3 étant plus aérodynamique que la 2CV.
Je rappelle pour la bienséance que Tesla annonce des puissances allant de 320 à 598 ch (SAE). C'est assez amusant, à 300 ch, la batterie tient 20 minutes.
On a donc une Tesla 3 qui consomme un peu moins qu'une 2CV (en énergie pure, 15 ch à la roue contre 19 ch) mais dont la consommation cachée a un rendement caché déplorable (45 % pour la distribution, 30 % pour la centrale, soit un petit 14 %). Entre une vulgaire 2CV et une Tesla, c'est bien la 2CV qui consomme le moins d'énergie brute et qui est la plus propre.
Or il y a un autre problème que personne ne veut voir. Il faut fabriquer cette électricité. Et le bât blesse. En se basant sur les chiffres de la consommation de carburant de 2019 (Institut du Pétrole) et de l'INSEE (trajets), on s'aperçoit qu'il faudra produire 625 TWh/an pour électrifier 50 % des trajets du quotidien. Pour électrifier tous les trajets, cette production supplémentaire passera à 1500 TWh/an. Pour électrifier l'autoroute entre Lyon et Marseille, il faudra dédier quatre réacteurs nucléaires de 1 TW aux seuls véhicules électriques passant un samedi du mois d'août (et n'utilisant pas leur climatisation).
Ces chiffres devraient donner le vertige car nous produisons en France bon an mal an 500 TWh/an. Ces calculs ont déjà été faits ici, je n'y reviendrai pas. Ils diffèrent sensiblement des calculs de l'ADEME car ils considèrent un usage identique des transports, pour des trajets identiques dans des véhicules identiques. Si maintenant on considère que l'avenir ne passe que par le covoiturage et les transports en commun (ce sera amusant en zone rurale) et des véhicules individuels de type Citroën Ami, le résultat sera tout autre. Dans ce cas, il faut avoir le courage de le dire.
À horizon 2050, date à laquelle il ne devrait plus rester de véhicule thermique en circulation, il faudra donc avoir multiplié par quatre la production électrique (sans compter les nouveaux usages industriels puisqu'on veut remplacer le gaz pour les cimenteries, les verreries… Je rappelle que la circulation n'est responsable que de 15 % des gaz à effet de serre en Europe). Les écologistes nous disent qu'on y arrivera avec des sources renouvelables et que les véhicules permettront grâce à leurs batteries, de gérer l'intermittence des sources. Oui ? Mais il faudra bien à un moment ou un autre charger les batteries en question. Et qui acceptera de ranger un véhicule dans son garage avec une batterie en charge à 80 % pour la récupérer à plat le lendemain matin parce qu'il aura fallu gérer les intermittences des sources renouvelables ?
Il faut donc dès aujourd'hui investir massivement dans des sources pilotables et ces sources ne sont que des centrales nucléaires. les écologistes finlandais l'ont compris, les nôtres en sont très loin. Aujourd'hui, nous allons donc ouvrir de nouvelles centrales à charbon pour faire rouler des véhicules électriques en relâchant des tonnes de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, bien plus que ce qui aurait été émis par des moteurs thermiques pour les mêmes trajets. Mais les écologistes sont contents, ils ne voient pas la pollution générée donc elle n'existe pas.
Une autre solution est d'évoluer vers le carburant de synthèse, qui est de très loin la meilleure solution technique en terme de consommation d'énergie, de conservation de l'énergie et de densité énergétique. Mais à interdire tout moteur thermique en 2035, aucun industriel n'étudiera sérieusement cela.
Je ne parlerai même pas ici du véhicule à hydrogène et de ses défauts. Outre le fait que l'on ne sait pas fabriquer proprement de l'hydrogène en grandes quantités, ce gaz diffuse dans le métal. Il faut le compresser fortement et il faut utiliser des métaux rares pour ces piles à combustible. Pour un véhicule lourd ou ferroviaire, cela peut avoir un sens. Pour une automobile, c'est idiot.
L'avenir du véhicule individuel devrait être un véhicule léger (900 kg à 1 t) avec un moteur développant dans les 60 à 70 ch. Typiquement quelque chose qui ressemble à une Panhard 24 BT, une Citroën GSA, voire une BX14 ou 15. Or on prend une voie toute autre pour des raisons idéologiques. Et quand l'idéologie prend le pouvoir, la catastrophe n'est jamais loin car elle déforme la vérité.
Et pas au petit burin d'artiste !
Depuis l'an passé, précisément depuis juillet 2021, j'ai un téléphone cellulaire qui dysfonctionne. Il s'agit d'un Motorola XT860 qui fonctionnait parfaitement jusque là et que je conserve parce qu'il possède un véritable clavier et non un clavier virtuel qui vient masquer la moitié de l'écran gras. À la même époque, je me suis aperçu qu'il m'était devenu impossible d'utiliser mon téléphone en partage de connexion et que ma carte MultiSIM avait été désactivée, carte que j'utilisais dans un modem ICON225.
À partir de cette date, je n'avais plus accès aux 3G/3G+, je n'avais plus aucun accès depuis mon modem. J'ai passé des heures, des jours dans des boutiques Orange ou avec le 3901. J'ai obtenu une nouvelle carte MultiSIM ainsi que 130 Go de données en 5G. Très bien, mais j'avais un téléphone qui ne fonctionnait plus qu'en 2G/2G+. D'après les services techniques d'Orange, mon téléphone était défectueux. Or la semaine passée, je me suis aperçu que mon modem, lui aussi, ne fonctionnait plus qu'en 2G/2G+ et n'arrivait plus à accrocher les 3G/3G+. Surprenant. Que mon téléphone soit en panne, je veux bien encore le croire — sauf que la tête radio est la même en 2G et 3G —, qu'en plus mon modem présente la même panne, c'est assez peu probable.
J'ai donc cherché et j'ai trouvé ceci, que les services techniques d'Orange semblent ignorer :
À compter d'avril et d'ici août 2021, la 3G 2100 va progressivement être arrêtée suite à des évolutions techniques et dans un cadre réglementaire. Certains anciens modèles de téléphone ne pourront plus accéder à la 3G d’Orange mais uniquement au réseau 2G.
Le problème principal est que la 2G est gérée par des pieds et que les handovers sont capables une fois sur deux de planter le téléphone, lequel continue à voir des stations de base mais est incapable de s'y connecter ! Il faut réinitialiser le téléphone pour qu'il retrouve une connexion au réseau Orange.
Nous sommes donc dans la situation dans laquelle un opérateur décide de rendre inopérant certains équipements qui ne peuvent être remplacés et qui n'en a rien à faire. Il s'agit en effet d'un choix de l'opérateur masqué derrière une prétendue réglementation parce que Orange a réutilisé les fréquences de la bande 2100 MHz pour sa 4G et non pour un opérateur tiers comme il a tenté de le faire croire dans l'un de ses communiqués.
Mais ce n'est pas le plus beau. Objenious (filiale de Bouygues) a de son côté décidé d'abandonner LoRaWAN à partir de 2024 malgré les millions de capteurs déployés. Problème, il n'existe pas aujourd'hui de réseau NB-IoT déployé et fonctionnel. Seul le 4G-LTE semble déployé. Autre problème, la consommation électrique est plus importante car NB-IoT impose soit une pile IP complète, soit un fonctionnement NoIP qui est laborieux. Dans tous les cas, il faut un processeur bien plus gros que celui qui est nécessaire à faire fonctionner un capteur LoRaWAN.
Dire après cela qu'on nous rebat les oreilles en parlant d'écologie et d'urgence climatique devrait faire sourire.
Je suis mort. Vous le savez. Par deux fois. Rassurez-vous, je vais aujourd'hui bien.
Mais par deux fois notre sacro-sainte sécurité sociale que le monde entier ne nous envie pas m'a déclaré décédé. La première fois en 2004, je suis retourné à la vie en 2006. La seconde, à l'été 2014, étant ressuscité le 19 mai 2017. Je me bats donc pour les cotisations sociales payées durant ces périodes.
Hier, j'ai dû défendre un dossier devant une cour d'appel que nous appellerons la cour d'appel B. Pourquoi B ? Parce que cette affaire est pendante depuis le printemps 2018, soit quasiment quatre ans. Les premières écritures de l'appelant, c'est-à-dire les miennes, ont été déposées devant la cour d'appel A le 18 août 2018.
La première audience a eu lieu devant la cour d'appel A le 18 décembre 2018, en audience collégiale. La cour savait donc ce que j'allais développer en plaidoirie et ne m'a pas laissé parler. Elle a profité de la réorganisation des cours d'appel pôles sociaux pour renvoyer le bébé avec l'eau du bain à une autre cour d'appel, à la façon de Ponce Pilate, en s'en lavant les mains ou en renvoyant la patate chaude. Je me retrouve donc très régulièrement à faire 250 km aller et 250 km retour pour aller me présenter devant des magistrats corrompus jusqu'à l'indécence.
Je m'explique.
Depuis le printemps 2019, je leur demande de bien vouloir me préciser par quel artifice ils prétendent que mon adversaire est un organisme de sécurité sociale. Cette caisse, la CIPAV pour ne pas la nommer, dépense une énergie folle pour surtout ne jamais présenter ses documents constitutifs. Ses avocats brûlent leurs neurones à produire des développements juridiques ineptes et contradictoires. En substance, le même avocat devant deux juridictions distinctes et à deux mois d'intervalle, indique devant la première que les CIPAV sont bien connues puisque enregistrées au RCS de Paris (ndlr. il s'agit alors de sociétés commerciales sans que l'on en connaisse la forme) et devant la seconde qu'il s'agit d'une entité privée créée par la loi (ce qui est une impossibilité juridique absolue).
La question est donc de savoir ce qu'est réellement la CIPAV, partant, de pouvoir statuer sur le fait qu'elle peut ou non être représentée par son prétendu avocat et, au passage, déterminer si le pôle social de la cour d'appel B est compétent pour juger cette affaire. Vous l'admettrez, ce n'est pas rien.
Depuis je ne sais combien d'audiences, je demande au tribunal de bien vouloir mettre en état cette affaire. C'est mon droit le plus strict et je ne devrait même pas avoir à le demander puisque le code de procédure civile l'impose aux magistrats. Et nous allons de renvoi en renvoi parce que les magistrats veulent m'avoir à l'usure et me forcer à plaider la forme et le fond du dossier en même temps. Cela leur permettra de statuer comme leurs confrères de manière inepte sur la forme, d'éluder le problème pour aller directement au fond. Or la forme n'étant pas respectée, il m'est impossible d'aller valablement au fond.
Les audiences de la cour d'appel B se tenaient jusqu'alors avec un juge rapporteur, un juge unique. Lors de la dernière audience à laquelle j'ai participé, avec un juge rapporteur donc, j'ai à nouveau indiqué qu'il m'était impossible de développer des arguments au fond et que la cour devra d'abord statuer sur la forme. Je me suis aussi étonné que sur la porte était indiqué audience collégiale avec la date du jour mais sans le rôle. Tant qu'on y est, autant appuyer jusqu'au bout sur les coups de canif reçus par la procédure. Refus d'une plaidoirie sur la forme et injonction de conclure au fond. Parfait, j'ai donc récusé le tribunal après l'audience par courrier recommandé avec moult arguments et motivations. Un secrétaire m'a retourné une ordonnance, soit disant du premier président mais qu'il a oublié de signer, me déboutant de ma demande, mais ne me condamnant par pour procédure abusive. Je peux la relire dans un sens, dans l'autre, les justifications sont oiseuses. Je ne serais pas condamné parce que je ne comprends pas bien le fonctionnement de la procédure. Notez bien le conditionnel parce que, même après avoir lu et relu des dizaines de fois l'ordonnance, je ne suis pas sûr d'en avoir compris le contenu. Il ose vraiment tout. Non, soit il s'agit d'une procédure abusive et tu me condamnes, soit il s'agit d'une récusation parfaitement légitime et tu l'acceptes. Il n'y a pas d'autre possibilité.
Hier, donc, je me suis à nouveau retrouvé dans une salle d'audience. Mais cette fois-ci devant une collégialité. Un président de tribunal, pour une fois un homme, 65 ans bien tassés, et deux groupies femmes comme assesseurs.
J'entre dans la salle et vais voir le greffier, une femme entre deux âge, aimable ce qui est rare et qui a toujours noté tout ce que je disais en audience sans que je doive lui demander de noter. Sans que je lui présente mes papiers d'identité, elle me gratifie d'un "bonjour M. Le Grincheux". Je lui rétorque que j'espère qu'elle n'a pas rangé mon rond de serviette car cela risque de durer encore quelque temps.
Je suis le premier à être appelé à l'appel des causes. Étrangement. En face de moi, cette fois-ci, un avocat postulant. Une jeunette de moins de 30 ans, recrutée plus sur sa plastique que sur ses compétences. Ce sont les pires, celles qui vous regardent de haut parce qu'elles ont une épitoge et des talons hauts alors qu'elles ont sauté des pages entières dans les Dalloz et qui ont des compétences à peu près nulles sur tout. Cette greluche s'avance vers la barre en disant que l'affaire doit être retenue. J'en profite pour demander au président de la séance si le tribunal a bien reçu mes écritures, en présentant mes plus plates excuses pour l'envoi tardif la veille au soir, j'attendais une réponse de la partie adverse qui n'est pas venue. « Oui, nous les avons » me répond l'assesseur à ma gauche. La baveuse s'étouffe en prétendant ne pas les avoir reçues. C'est un grand classique, la CIPAV ne sachant pas quoi répondre me fait le coup à chaque audience. Je présente donc un document au président de séance en lui demandant de me décrire ce qu'il voyait. Il s'agit d'un accusé de réception d'un courrier recommandé envoyé à la CIPAV et reçu le 21 février dernier. Le numéro de ce courrier recommandé correspond à l'une des pièces du dossier. Parfait.
La baveuse de la CIPAV, écarlate, s'étouffe à nouveau et demande une interruption de séance. Pour mémoire, nous en sommes à l'appel des causes. Elle sort dans la rue pour téléphoner à l'avocat de la CIPAV et avoir des instructions. Un bon quart d'heure plus tard, elle revient en déclarant que l'affaire doit être retenue. Soit lui dis-je.
Les autres causes sont appelées, une première affaire est plaidée. Puis des avocats s'écharpent sur une histoire de préséance. Un avocat de Brest voulant passer avant un autre de Bordeaux. Ils ont commencé à discuter devant le président de celui qui avait le plus de temps de trajet… Ils ont passé plus de temps à justifier l'ordre de leurs interventions qu'ils auraient eu à plaider leurs affaires. Le président agacé leur demande de s'asseoir et m'appelle à la barre.
Je n'ai pas eu le temps de réagir, l'avocat de la CIPAV, pourtant partie intimée, prend la parole pour commencer sa plaidoirie en demandant que mes écritures soient rejetées. Je l'arrête et j'ai perdu mon calme, sans hurler, mais certains mots m'ont échappé. Je m'entends encore lui dire « ma grande, si tu pars là-dessus, nous allons nous retrouver devant la chambre correctionnelle la plus proche ». Comme justification, elle n'avait que le fait que j'ai envoyé mes écritures à la caisse et non à son avocat.
Oui, je l'admets, j'ai envoyé mes écritures à la caisse, comme je le fais depuis quatre ans. Et je l'ai fait parce que je désire rester cohérent. Personne ne sait ici ce qu'est exactement la CIPAV. Que cette entité soit bien connue et ait pignon sur rue, je n'en disconviens pas. Mais ni le tribunal, ni toi, ni moi ne savons ce qu'elle est. Comme preuve, ton collègue, ma petite arrogante, m'a écrit devant deux juridictions différentes des énormités incompatibles entre elles. Comme nous ne savons pas de quoi il retourne, comme nous ne savons même pas si la CIPAV fait partie de la famille des organismes de sécurité sociale donc si le présent tribunal est compétent, comme nous ne savons pas si tu respectes l'attribution de marchés publics obligatoire, tu en conviendras j'espère, il y a d'abord un problème à régler entre la CIPAV, le tribunal et moi. Et en ton absence puisque le simple fait que tu ouvres la bouche signifie déjà que le tribunal considère que la CIPAV est un organisme de sécurité sociale valablement constitué et qu'il est représenté par un avocat qui en a le pouvoir. Donc, ma grande, tu te tais jusqu'à ce que le tribunal ait statué sur la forme comme je le lui demande depuis quasiment quatre ans.
Mon témoin m'a alors indiqué un mouvement de foule dans la salle. Il est vrai qu'il régnait dans cette salle d'une ambiance de synagogue ou de marché où tout le monde parlait allègrement et que, brutalement, on était passé à une ambiance crépusculaire de type sépulcre. Le président est gêné aux entournures, cela se voit. L'assesseur de droite n'a pas dit un mot, celle à ma gauche me lit le courrier électronique envoyé la veille au soir pour tenter de me déstabiliser. Je lui réponds qu'il ne pourra m'être reproché de ne pas avoir envoyé mes écritures à l'avocat de la CIPAV tant que le tribunal n'aura pas statué sur la forme puisque, justement, je demande à ce tribunal de trancher le problème de la forme juridique de la caisse (et non de l'existence, ce n'est pas la même chose), et que si la constitution de la CIPAV est celle d'un organisme de sécurité sociale, il faudra regarder de près le respect par les parties de l'article L124-4 du code de la sécurité sociale. Pour mémoire, Madame l'assesseur, l'avocat de la CIPAV nous répète depuis au moins deux audiences qu'il n'a pas besoin de le respecter. Vous devrez m'indiquer par quel truchement, il est permis à un avocat défendant un organisme de sécurité sociale de passer outre le code de la sécurité sociale.
Silence durant quelques secondes. Les neurones du président de séance s'activent et il suspend la séance. La cour disparaît. Et elle disparaît longtemps, au bas mot un bon quart d'heure. Personne ne dit rien dans la salle bondée jusqu'à ce que la cour revienne pour ordonner un autre renvoi — comme s'il n'y en avait pas déjà eu assez, la CIPAV ne donnera pas ses documents constitutifs —, avec un calendrier serré et en m'intimant de conclure sur la forme et sur le fond, ce qui lui permettra, comme toujours, d'éluder la forme.
Je rétorque que je ne pourrai pas conclure sur le fond malgré l'escroquerie de la caisse qui n'a jamais intégré mon revenu déficitaire en 2015 et que je n'enverrai aucun document à l'avocat puisque nous ne savons rien de la caisse ni de sa représentation.
Parole coupée, affaire suivante. Début des hostilités 9h15, fin du combat, 10h20.
La situation est donc la suivante. Un tribunal sait parfaitement, d'autant qu'il a abondamment stabiloté l'exemplaire de mes écritures reçues la veille de l'audience, que la défense de la caisse ne tient pas, que les éléments que je soulève sont légitimes et qu'il doit en bonne justice y répondre. Malgré cela, il ne veut pas créer un précédent et utilise toutes les ficelles de procédure pour me forcer à plaider au fond alors qu'il m'est impossible de le faire puisque l'affaire n'est pas en état d'être jugée par manque de connaissance de l'une des deux parties et de sa potentielle représentation. Le fait de vouloir statuer sur le fond et sur la forme lui permettra, pense-t-il, de statuer sur le fond en éludant une fois de plus les problèmes de forme. Et s'il continue à couvrir la caisse, il pourra toujours rétorquer que tous les autres tribunaux ont toujours fait la même chose.
Or la CIPAV me demande plus de 6000 € sans justification aucune, sans mise en demeure ou contrainte détaillées, sur la foi d'une taxation d'office reposant sur du vent. Je suis donc fondé pour porter l'affaire devant la juridiction pénale pour plusieurs raisons majeures.
Je n'aime pas écrire à chaud mais la situation actuelle me navre.
Nous avons en face de nous un potentat mégalomane qui ne rêve que d'empire. Nous le savons depuis longtemps, depuis au moins 2004 et nous n'avons rien fait jusqu'à présent parce que, comme le disait déjà Pierre Desproges, nous achetons du gaz aux russes, poussés que sont certains pays européens par des ONG grassement financées en sous-main par des sociétés russes (Greenpeace, mais ce n'est pas la seule, la liste est longue).
La semaine passé, ce sinistre personnage a décidé d'envahir l'Ukraine sous des prétextes fallacieux. Ses discours — que j'ai écoutés sous-titrés — sont ceux d'un paranoïaque qui prétend que tout le monde est contre lui. Et il menace. Il ne fait que cela.
Problème : trois blocs d'états se sont constitués. Le premier réunit la Russie et ses quelques alliés (Syrie, Vénézuéla… Que des pays recommandables qui ont vu contre leur soutien l'effacement de tout ou partie de leurs dettes à l'encontre de la Russie, le contribuable russe appréciera.). Le second contient la majorité des pays dits occidentaux. Mais on en trouve un troisième qui se compose d'un bon nombre de pays que l'on dira, prudemment, non alignés parmi lesquels se trouve une grande partie de l'Afrique, la Chine gênée aux entournures et quelques autres, soit pour des raisons de politique interne, de dépendance ou pour tout autre motif moins avouable encore.
La Russie — disons plutôt Vladimir Hitlerovitch Poutine (j'ai trouvé Vladimir Napoléovitch Poutine dans la presse suisse mais je m'inscris en faux, la dialectique de Poutine étant bien plus proche de celle du IIIe Reich que de Napoléon) — a décidé de dénazéifier l'Ukraine alors même qu'elle ne devrait pas avoir la conscience tranquille après ce qu'elle a fait à Grozny, dans le Donbass et dans un certain nombre de conflits petits ou grands depuis vingt-cinq ans, après avoir envoyé ses commandos Wagner dans un certain nombre de pays. Pour cela, cet autocrate apprenti empereur a donc envahi l'Ukraine. Cela ne se passe pas aussi bien que ce qu'il avait prévu, peut-être parce qu'à l'instar de ce qu'il se passait du temps de la regrettée Union Soviétique, les chefs militaires l'ont abusé sur l'état réel de l'armée ou que certains oligarques se sont servis au passage sur les budgets de l'armée. Bref, ça avance, mais pas assez vite et Poutine est en train d'appeler à l'aide ses frères biélorusses.
Résultat des courses, que j'avais déjà indiqué dans un précédent article, il aura plus d'OTAN et d'UE à ses portes. Le Kosovo a demandé son intégration dans l'OTAN. Les Suède et Finlande sont en train d'en discuter. La Moldavie, la Géorgie et l'Ukraine ont demandé leurs intégrations à l'UE, la Turquie est un peu gênée, elle ne veut pas déplaire à son allié russe, mais a fermé les détroits aux navires militaires tout en fournissant l'Ukraine en drones dévastateurs. Je m'attends à ce que la Grande-Bretagne en profite pour demander sa réintégration dans l'UE et à ce que la Chine fasse de même vis à vis de l'OTAN.
Et pendant ce temps, Lavrov, ce Pasqua russe à côté duquel Goebbels passerait pour un débutant, a menacé la Suède et la Finlande, par courrier officiel, de représailles si elles demandaient leur intégration à l'OTAN quelques jours après avoir menacé ouvertement l'Estonie. L'ambassade de Russie au Canada a rendu public un texte ahurissant que l'on dirait sortie directement de la guerre froide. Il suffit de remplacer Russie par URSS et armée russe par armée rouge, tout y est. La seule vérité, là-dedans, c'est l'adresse de l'ambassade. Et encore, je n'ai pas vérifié !
Rajoutons au tableau qu'un avion de chasse roumain est porté disparu et que l'hélicoptère de secours s'est écrasé au sol. Officiellement, les deux accidents ont eu lieu pour des raisons météorologiques. Ventusky montre pourtant lors de ces deux accidents des conditions calmes (rafales de vent inférieures à 50 km/h, 20 km/h en moyenne, quelques précipitations, mais faibles, pas de quoi mettre un avion de chasse au tapis). Il peut s'agir d'un problème mécanique, mais pourquoi mettre cela sur le dos des conditions météorologiques ?
Rajoutons un cargo estonien coulé par ce qui semble être une mine russe au large d'Odessa.
Rajoutons la violation de l'espace aérien suédois au dessus du Gotland. Notez bien suédois et non finlandais, ce qui ne peut être qu'un test pour voir la réaction de l'occident, la Suède étant généralement d'une neutralité plus absolue que celle de la Finlande.
Rajoutons le bombardement de la plus grande centrale nucléaire d'Europe cette nuit par une armée russe qui savait parfaitement ce qu'elle faisait. Au mieux, couper l'électricité dans une partie de l'Ukraine (hôpitaux compris), au pire, provoquer un nouvel accident par l'emballement d'un réacteur.
Il est urgent d'arrêter ce fou furieux qui pousse le bouchon toujours un peu plus loin pour voir jusqu'où il est capable d'aller. Comme il n'y a aujourd'hui aucune réaction immédiate, il y va. Cela signifie que la dissuasion nucléaire n'a plus aucune pertinence puisque il est maintenant acté que l'occident ne s'en servira pas. Comme il semble acté que personne n'enverra des troupes au sol ou fera respecter une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine parce que ce fou est tout à fait capable d'envoyer un ou deux ogives nucléaires.
Plusieurs problèmes vont en découler. Le conseil de sécurité de l'ONU ne sert à rien lorsqu'un l'un de ses membres part en guerre pour des raisons douteuses condamnées par l'assemblée générale. Il est bloqué, donc pas d'observateurs, pas de casques bleus, rien. A minima, un membre du conseil de sécurité ne devrait pouvoir opposer un veto sur une résolution pour laquelle il est partie. Mais surtout quand, comment va-t-on arrêter Poutine ? Jusqu'où va-t-on accepter ses opérations de dénazification ?
Hier, j'ai pu entendre que les démocraties n'envoyaient plus de forces pour exécuter des dirigeants cinglés parce qu'il fallait des condamner devant des cours internationales. Si j'entends l'argument, il faut tout de même se demander combien de morts il y aura en plus parce qu'on refuse ce genre d'action qui semble aujourd'hui la moins risquée ? Est-ce que le fait de voir un jour Poutine traduit devant une cour pénale internationale valait tous ces morts ? Et si les pays occidentaux ne bougent pas aujourd'hui, n'y a-t-il pas un risque de Poutine décède dans son lit, seul et haï même par ses proches, comme feu Staline ?
Ce qu'il se passe aujourd'hui, outre l'invasion de l'Ukraine et la révélation au grand public de qui est Poutine, c'est la consolidation du bloc occidental, pour l'instant uni. Mais il risque fort d'être uni dans l'inaction sous prétexte de respect des principes de l'état de droit. Il est impossible de combattre un autocrate sans jouer à la guerre avec les mêmes règles que lui. Sinon, cette guerre sera asymétrique et risque fort de s'enliser.
Il est parfaitement idiot pour Vlad l'éventreur d'envahir l'Ukraine. Je persiste et signe, c'est la preuve d'un dérangement mental.
D'une part, personne n'a demandé aux anciens pays du Pacte de Varsovie d'adhérer à l'OTAN. Il faut se souvenir qu'après l'éclatement de l'URSS et la chute dudit pacte, la Russie a eu des velléités d'annexions des anciennes républiques soviétiques, à commencer par les pays baltes, qui ont immédiatement demandé (et obtenu) leur intégration dans l'OTAN avec, en prime, la construction de base américaines et la présence de missiles défensifs dès 1995. Les arguments aujourd'hui poutiniens et putassiers étaient exactement les arguments russes à l'époque. Il fallait absolument protéger les minorités russophones des pays baltes contre les nazis des différents gouvernements.
Tout le monde a laissé faire le boucher Poutine en Tchétchénie. En 2008, tout le monde a baissé les yeux lors du conflit en Géorgie. Je ne parle même pas de l'annexion de la Crimée en 2014 et de la genèse du conflit dans le Donbass qui est tout de même lié à l'émergence, à Kiev, d'un gouvernement qui n'était plus le laquais de Poutine après la révolution de 2014.
Mais la propagande russe fonctionne à plein régime. Elle a réussi à faire accroire que la population du Donbass était russe. Non, elle est majoritairement russophone aujourd'hui. Pourquoi ? Après l'Holodomor (d'origine soviétique, guidée depuis Moscou), 30% de la population russe d'Ukraine avait disparue, morte de faim. Cette population a été remplacée par des russes ethniques. La proportion de russes ethniques n'a pas changé jusqu'au dernier recensement complet de la population (début des années 2000). En revanche, le nombre de russophones a augmenté parce que l'URSS et les ukrainiens de ces zones considérait le Russe comme une lingua franca. Le dernier recensement indique 60% de russophones et seulement 30% de russes ethniques dont la plupart ne veulent vivre qu'en paix. Depuis ce recensement et la séparation, un peu de nettoyage ethnique a été mené. Si Poutine n'était pas derrière les factions séparatistes, il ne se passerait strictement rien dans le Donbass. Son but n'a jamais été de récupérer ces deux républiques autoproclamées mais de déstabiliser l'Ukraine qu'il considère comme une erreur de l'histoire, un pays fantoche qui doit être dépecé à son profit.. Chose amusante, ce salopard parle de dénazifier l'Ukraine alors que le pedigree de son âme damnée ayant créé la fameuse société Wagner est assez éloquent. On ne se fait pas tatouer le logogramme SS sur les épaules même en étant bourré à la Vodka.
Poutine utilise une rhétorique digne de celle du IIIe Reich. On y entend parler d'espace vital, de panslavisme. Il renie les droits d'un pays souverain sans se demander pourquoi un pays souverain entend chercher de l'aide du côté de l'OTAN que du côté russe. Pire, il utilise un argumentaire consistant à dire qu'une alliance défensive à ses portes le menace alors qu'il a tout fait pour qu'elle y soit. En déclarant la guerre à l'Ukraine, tout ce qu'il fera, c'est avoir encore plus d'OTAN à ses frontières. Au lieu de faire cela, cet imbécile devrait se demander pourquoi une telle alliance existe toujours et pourquoi elle n'a pas disparu à l'instar du Pacte de Varsovie lors de la chute de l'URSS.
Hier, la Suède et la Finlande ont été menacées. La Suède réarme le Gotland et une partie de sa classe politique commence à bouger pour demander une intégration expresse à l'OTAN. La France a envoyé des troupes en Roumanie. La Pologne a envoyé des armes et des munitions en Ukraine. L'armée anglaise à la demande de l'OTAN a été envoyée en Estonie. La Suisse, pourtant d'une neutralité parfaite depuis de XVIe siècle, a pris position. La population et l'armée ukrainienne se battent comme de beaux diables avec un président qui en l'espace de quelques heures a pris l'ampleur d'un Churchill. Même la Turquie fait quelque chose sans que l'on sache très bien quoi exactement puisque deux avions A400M ont atterri en Pologne à un jet de pierre de la frontière ukrainienne.
À l'heure où il est urgent d'envoyer des troupes (au sol ou dans les airs) pour aider l'Ukraine, on tergiverse, on hésite. Parce qu'on a besoin du gaz russe (merci les écologistes qui nous ont mis dans les mains de Monsieur Poutine), parce que les russes ont l'arme nucléaire et qu'il paraît qu'ils n'hésiteront pas à s'en servir. Mais je pose la question : à quoi sert l'arme nucléaire si on a peur de s'en servir ? La position des occidentaux est aujourd'hui celle de pays faibles qui laissent faire, ce qui donne raison à Poutine et ce n'est pas les quelques militaires du GIGN envoyés à Kiev qui pourront changer quelque chose à la situation. Vont-il former un nouveau von Stauffenberg ? Ce serait peut-être une solution, le novitchok a parfois un goût de bergamote.
Il est aujourd'hui urgent d'aider réellement l'Ukraine pour donner un coup d'arrêt à Poutine tant qu'il en est encore temps. Si on ne le fait pas là, sa folie va le pousser plus loin. Et il est grand temps de devenir indépendant énergétiquement parlant, donc de relancer la filière nucléaire pour ne pas dépendre du gaz russe, que cela plaise ou non aux idiots utiles russes que sont les écologistes de papiers qui ont toujours été du mauvais côté de l'histoire.
Incidemment, cette guerre en Ukraine va peut-être donner le déclic à l'Union Européenne pour avoir enfin une défense digne de ce nom et prendre un poids politique, ce qui est tout le contraire de ce que cherche Poutine.
La Russie de Poutine n'est que la ruine des utopies (anagramme). Il est grand temps que cela cesse. Pour le peuple russe, fatigué, pour les opposants politiques à Poutine, réduits au silence, et pour ses voisins.