« Idiophiles en folie | Petit complot facile pour briller en société » |
L'amère de Paris a réussi à transformer sa ville en immense embouteillage. Hier soir, j'ai eu la preuve que c'est totalement délibéré, qu'il s'agit d'un travail de longue haleine pour dissuader le parisien de se déplacer.
En effet, je devais me rendre à Plaisir. Plaisir, pour ceux qui ne sauraient pas, est une riante commune de la banlieue parisienne, sur la RN12 un peu après Versailles. Il existe bien un train de banlieue, mais le réseau de bus étant quasiment inexistant en journée, il faut grosso-modo deux heures pour s'y rendre. J'ai donc pris ma voiture après y avoir collé la fumeuse vignette Crit'Air en remplacement de son antique pastille verte.
À 14h30, j'ai mis une heure pour l'aller. Retour, départ de Plaisir à 18h00. De manière assez étrange, la circulation, sans être totalement fluide, m'a permis d'arriver à la porte d'Auteuil en une petite demi-heure. Je n'aurais pas parié là-dessus. C'est après que cela s'est corsé. Le périphérique était bouché vers le nord et vers le sud (31 minutes pour aller à la porte de Versailles et 15 pour la porte Maillot !). J'ai donc décidé de passer dans Paris. Par l'église d'Auteuil, la circulation était à l'arrêt. J'ai donc pris par l'avenue Mozart qui s'est avérée elle aussi bouchée un peu plus loin. Je m'extirpe de là pour arriver au Trocadéro. Les quais étaient aussi immobiles.
Depuis vingt-cinq ans que j'habite au centre de Paris, je n'avais encore jamais vu cela. Et pour cause. Notre drame de Paris et son équipe d'écolobobos a réussi non seulement à fermer les voies sur berges bien pratiques, mais aussi à réduire la circulation sur les quais hauts par endroit à une seule file (là où auparavant se tenaient deux ou trois files de circulation, ce qui, avec les voies sur berges, faisait cinq voies de circulation parallèles), le reste étant occupé par une immense voie réservée aux autobus. Pire, les accès aux quais hauts en provenance des voies sur berges desquelles ne peuvent plus provenir un seul véhicule, ces dernières étant fermées à la circulation, sont toujours en place et fonctionnent en étant savamment desynchronisés entre eux. Entre la Samaritaine et le Châtelet, à chaque feu vert ne passaient qu'au plus une dizaine de véhicules et la Préfecture de Police a dû finalement, sur les coups de 19h30, envoyer des agents faire la circulation pour tenter de dégager le merdier municipal.
Qu'on ne me fasse surtout pas croire qu'il y a moins de pollution aujourd'hui que lorque les voies sur berges étaient ouvertes. Qu'on ne me fasse pas croire non plus que la circulation a baissé sensiblement, le parisien ne prenant sa voiture que lorsqu'il n'a pas le choix. Et il n'a pas le choix, les transports en région parisienne étant notoirement insuffisants dès qu'on s'éloigne des lignes de RER.
Pour que le parisien abandonne sa voiture, il faut qu'il y ait une offre alternative plus intéressante. En temps de trajet, en confort, en sécurité. Lorsque ce sera le cas, la circulation baissera. Mais elle ne pourra baisser que marginalement tant que le seul levier d'action sera d'empêcher la circulation.
Héhéhé
40 bornes en 2 heures ? Pas mal… Un trajet avec 30 bornes d’autoroutes fait à une vitesse moyenne de vélo !
À chaque fois que je vais dans cette ville de dingue je repars content de rentrer chez moi… La dernière fois ça nous a pris la journée pour aller à la déchetterie !
Oui je compatis… Concernant la mairie, je me demande: est-il possible de pourrir aussi parfaitement la vie de tant de personnes par simple incompétence (je veux dire par là sans une expresse volonté de nuire) ?…
Mon interprétation: dans l’univers mental de ces dirigeants, le quidam moyen n’existe pas. “Les parisiens” sont une construction purement abstraite qui fera ce qu’on lui dira, et tout ira bien dans les lendemains qui chantent.
Donc le fait de pourrir la vie des gens… ça ne s’enregistre pas dans leurs cerveaux. C’est hors du spectre de ce qu’ils peuvent percevoir (qui se limite à ce que les journalistes lèches pompes renvoient). La réalité c’est has been.
Tous ces gens n’ont jamais été confrontés aux conséquences parfois douleureuses d’une décisions stupide, depuis leur plus tendre enfance on leur a bourré le mou et l’égo… Et donc ils s’en tapent…
Ce n’est pas comme si j’avais le choix, malheureusement.