« Quand le pape insulte les climatologues | Les vacances de Monsieur Hulot » |
Les plus jeunes d'entre vous n'ont pas connu l'URSS ni les histoires qui tournaient autour du magnifique paradis des travailleurs surdéveloppé technologiquement puisque, d'après le regretté Pierre Desproges, on y produisait tous les ans une bombe thermonucléaire et une chaussure de taille 42 par habitant. À l'époque de l'URSS, disais-je avant d'être assez grossièrement interrompu par moi-même, il se racontait la blague suivant sur le journal l'Humanité. Ce torchon qu'aurait même désapprouvé Jaurès était censé lancer un concours dont le premier prix était un voyage d'une semaine en URSS. Le deuxième prix était un voyage de quinze jours en Union Soviétique. Mais il faut avoir vu l'Europe de l'est avant la chute du mure de Berlin pour comprendre tous les sous-entendus de cette histoire.
Pour les jeux olympiques, c'est un peu la même chose. Paris va les organiser parce que personne n'en veut. Tous les compétiteurs ont jeté l'éponge sauf Los Angeles qui préfère attendre quelques années avant de s'y coller en réutilisant les infrastructures que la ville avait déjà construite pour les jeux olympiques de 1984. Peut-être est-ce une façon de les amortir. Nous ne discuterons pas ici du fait de savoir si les jeux olympiques de 1984 à Los Angeles étaient une façon de réutiliser les infrastructures construites pour les jeux de 1932. En revanche, on peut se demander pourquoi une ville qui possède déjà une grande partie des infrastructures suggère qu'il est urgent d'attendre et de renvoyer à plus tard un tel événement.
Rien que cela devrait alerter n'importe qui muni d'un cerveau en état de marche. Personne n'en veut, plus personne ne sait pourquoi il faut organiser les jeux olympiques d'autant plus que jamais le budget de ce machin n'a été respecté. L'édile débile de Paris n'a même pas vu que tout les compétiteurs repoussaient le moment de cet événement présenté comme heureux.
Pire, toujours contente d'elle-même et ne ratant jamais l'occasion de dire une bêtise, elle a cru bon de déclarer :
Je veux leur dire, ainsi qu’à l’ensemble des Français, que ces Jeux seront un véritable accélérateur de la transition écologique, de la création d’emplois, et de la solidarité.
C'est important pour elle d'y croire ! Et il faut y croire puisque restent à trouver quelque sept milliards d'euros si le budget est respecté à la lettre ce dont personne ne croit. Une paille.
Fig. 1 : snif
Dans un communiqué, l'édile a loué « un moment historique ». « Cent ans après 1924, nous ramenons les Jeux à Paris. Cette victoire est d’autant plus belle qu’elle est collective et qu’elle est généreuse », a-t-elle notamment appuyé. « Mes premières pensées vont aux Parisiens et aux Franciliens, en particulier les habitants de la Seine-Saint-Denis, qui grâce aux Jeux vont voir leur quotidien s’améliorer, a-t-elle ajouté. Je veux leur dire, ainsi qu’à l’ensemble des Français, que ces Jeux seront un véritable accélérateur de la transition écologique, de la création d’emplois, et de la solidarité. »
Tu l'as dit, bouffie !
Ce faisant, force est de constater ton manque de logique. Très récemment, tu couinais devant la presse que tu étais brocardée parce que tu étais une femme et que tu étais d'origine espagnole. Je te rassure, tu n'es brocardée ni parce que tu es une femme, ni parce que es d'origine espagnole. Tu es brocardée parce que tu es dogmatique, que tu pourris la vie des franciliens en général et des parisiens en particulier avec des décisions idiotes et prises sans aucune concertation, que tu as réussi à transformer Paris en un gigantesque cloaque infesté de rats, en un indémerdable embouteillage continuel. Demande-toi pourquoi même des élus a priori de ton bord politique t'envoient des volées de bois vert je dois dire assez méritées. Pour illustrer le manque de concertation de la marie de Paris, je ne résiste pas à faire une autre digression. L'association 40 millions d'automobilistes vient de lancer une action originale que je ne puis que relayer ici.
Aujourd’hui, lundi 11 septembre 2017, l’association « 40 millions d’automobilistes » lance la première manifestation téléphonique, »Dis-le à Anne », pour protester contre les multiples mesures prises à l’encontre des automobilistes par la maire de Paris, Anne Hidalgo. L’association appelle tous les usagers à raconter directement au cabinet de la Maire les nuisances qu’ils subissent au quotidien en raison de sa politique de mobilité. Pour ce faire, un seul numéro : le 01 42 76 48 11*.
Fermeture des voies sur berge à la circulation automobile, bannissement des vieilles voitures de la capitale, suppression des places de stationnement et autres restrictions de circulation… La vie des automobilistes Parisiens et Franciliens est devenue un calvaire, car loin d’améliorer la mobilité des usagers, ces mesures prises en cascade par Anne Hidalgo depuis le début de son mandat n’ont fait que renforcer la congestion routière… et exacerber la colère des usagers des grands axes de circulation, de plus en plus pollués, et des administrés.
On ne peut pas en vouloir à un élu de ne pas maîtriser tous les sujets… En revanche, il est inacceptable de refuser systématiquement d’entendre les personnes dont c’est le métier. Et c’est malheureusement la situation que l’association rencontre avec Anne Hidalgo depuis son élection : « 40 millions d’automobilistes » a formulé de nombreuses demandes de rendez-vous pour proposer des mesures qui ne pénaliseraient personne. Mais elles sont toutes restées sans réponse. Anne Hidalgo ne peut plus continuer à diriger la capitale sans tenir compte de l’avis de ceux qui y vivent et viennent y travailler .
C’est pourquoi l’association demande aujourd’hui à tous les usagers pénalisés dans leurs déplacements quotidiens par la politique de mobilité imposée par l’édile parisienne de participer à cette manifestation :
- Vous êtes bloqués dans les embouteillages ? Connectez votre kit mains-libres et dites-le à Anne !
- Vous habitez aux abords des quais hauts et subissez les nuisances sonores depuis la fermeture des berges ?
>>> Composez le 01 42 76 48 11*.
Si Anne Hidalgo refuse d’entendre « 40 millions d’automobilistes », elle devra écouter les doléances des 12 millions de Parisiens et de Franciliens qu’elle a pris en otage !
N’hésitez pas à réagir sur les réseaux sociaux avec le hashtag #DisleaAnne, que ce soit pour partager votre témoignage ou les circonstances de votre appel à Anne Hidalgo.
*Au cas où la mairie de Paris viendrait à bloquer cette ligne, « 40 millions d’automobilistes » invite les participants à poursuivre la manifestation en contactant le secrétariat de la Mairie au 01 42 76 40 40.
Mais revenons au sujet. Nous aurons les jeux olympiques en 2024, après un arrangement subtil avec Los Angeles. C'est donc une dépense publique de plus de sept milliards d'euros qui devrait être ordonnée pour organiser ce moment médiatique de premier ordre. Au-delà des apparences, la question est évidemment de savoir quelle transparence la ville de Paris donnera à une opération qui tombe très mal pour ses finances d'autant plus qu'il faudra, et c'est une obligation du CIO, légiférer pour introduire une loi d'exception pour ces jeux. En effet, durant les jeux olympiques, la loi nationale s'efface devant le règlement du CIO. C'est très pratique.
Selon une tradition bien ancrée en France, le circuit de financement des JO promet d'être extrêmement complexe et de perdre tous ceux qui chercheront à s'y retrouver. Bien évidemment, à ce stade, on nous promet des partenariats public-privé qui ne coûteront aux contribuables. Ou si peu. On apprend au détour d'un article de presse que le seul coût du village olympique devrait atteindre 1,3 milliard d'euros. Pour bien fixer les idées, ce coût revient au double des crédits gelés dans le budget de l'armée cette année. Une paille qui ne mérite pas qu'on s'y arrête.
Quant au budget de fonctionnement des jeux, il devrait tout devrait tout de même ponctionner près de 1,5 milliards d'euros à la ville de Paris. Rapporté au nombre d'habitants de Paris, cela fait tout de même mille euros par tête de pipe. Sans compter, bien entendu, les suppléments par l'intermédiaire de la région financée aussi par les heureux parisiens et autres joyeux franciliens. Notons bien que je ne suis pas convaincu du tout que le reste des français ne passera pas à caisse non plus, ces chiffres étant bien sûr des estimations dont l'histoire montre qu'elles ont toujours été inférieures à la réalité. Je ne parle naturellement que de ce qu'on vois dans le budget prévisionnel, pas comme l'aurait si bien écrit Frédéric Bastiat de ce qu'on ne vois pas ou pas encore.
Il s'agit donc d'une ruine en fanfare pour une ville déjà ruinée. En effet, le budget global des jeux équivaut peu ou prou à une année des dépenses de la ville de Paris. Il s'agit donc d'un effort colossal dans un contexte budgétaire sensiblement tendu, la gestion pratiquée depuis l'élection de Bertrand Delanoë ayant mis la ville à genoux.
Naturellement, je ne me permettrais pas d'affirmer ceci sans avoir quelques preuves de ce que j'avance. Ces preuves sont disponibles dans le rapport de la Chambre Régionale des Comptes d'Île-de-France daté de 2016 qui dépeint de façon très précise la situation financière de la ville-lumière. Quels que soient les dénis d'Anne Hidalgo, la situation financière de la ville s'est effectivement dégradée ces dernières années, au point que Standard & Poor's considère qu'il faudrait vingt-deux ans pour que Paris se désendette. Or le seuil d'alerte des finances territoriales est franchi à douze ans de durée de désendettement. Nous ne sommes pas encore à deux fois le délai mais, patience, cela ne saurait trop tarder. Ainsi, la situation de la capitale est largement plus alarmante que l'édile ne veut bien le dire. Rajouter au tableau les coûts de l'organisation des jeux n'arrangera rien. Sauf que le dogme ayant dépassé depuis longtemps le débat public et l'intérêt financier, ces réalités simples sont impossible à aborder.
La question la plus simple est de savoir qui gagne de l'argent avec les jeux olympiques. Cette question, cruciale, est rarement abordée. Tout au plus parle-ton de plus de touristes dans les rues, de plus d'embouteillage par la réduction des voies de circulation. C'est un peu court. Pour répondre à cette question, il faut faire la somme des recettes publicitaires des chaînes de télévision diffusant les jeux. L'exemple de Rio ou de Londres permet d'illustrer le propos et montre que, dans la pratique, NBC a perçu un milliard de dolalrs américains de recettes publicitaires supplémentaires grâce aux jeux de Rio.
En d'autres termes, l'heureux contribuable français finance un événement qui profite à des acteurs privés dont une grande part est étrangères. Il s'agit essentiellement de médias. Le surcroît de dette publique ne sera pas ainsi perdu pour tout le monde.
Regardons de plus près le rapport de la Cour des Comptes :
En 2015, la capacité de désendettement de la Ville devait correspondre à 13 ans d’épargne brute pour passer à 18 ans en 2017 avant de redescendre à 15 ans en 2018. L’agence Standard & Poor’s, tout en conservant à la Ville son appréciation positive, a évalué quant à elle à 22 ans en 2017 sa capacité de désendettement, très au-dessus du seuil d’alerte traditionnel estimé à 12 ans, par référence à une durée moyenne de remboursement des emprunts.
La Ville de Paris récuse la notion de seuil d’alerte traditionnel en invoquant, sans la documenter davantage en l’état, l’évolution profonde du rapport à la dette que l’on constate dans d’autres grandes métropoles mondiales. Elle souligne également la prudence traditionnelle de ses prévisions budgétaires (cf. l’exécution du budget 2014) et l’importance de son patrimoine susceptible d’être mobilisé. S’appuyant elle aussi sur les ratios réglementaires, elle rappelle, outre la modération de son endettement par habitant (1 646 €), que, même si la dette parisienne, rapportée aux recettes de fonctionnement (51 % en 2014) atteignait 75 % en 2018, elle serait encore inférieure à la moyenne constatée (85 %) dans des plus grandes villes françaises. Mais la force de ces arguments ne peut faire oublier que la capacité de désendettement et le taux d’épargne brut, par le maintien d’un bon niveau d’épargne brute, sont deux indicateurs reconnus comme significatifs pour l’appréciation de la soutenabilité d’une stratégie financière.
L'édile de Paris prouvera si besoin était qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans le meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles. Et ne m'opposez surtout pas Alain à Voltaire en me rétorquant que le pessimisme est d'humeur, l'optimisme est de volonté.