« Féminisme | Back in the USSR » |
Une fois n'est pas coutume, je vais écharper une émission de radiophonie publique donc payée grâce à nos impôts.
Ce matin était invitée sur France Inter une certaine Marie-Monique Robin. Marie-Monique Robin lutte contre le glyphosate. C'est un choix, c'est un combat, ce sont ses opinions. Mais le fait d'avoir des opinions et de les exprimer publiquement ne permet pas de dire n'importe quoi.
On peut en effet être pour ou contre le glyphosate. Mais lorsqu'on se targue d'être spécialiste autoproclamé, on doit le faire en respect de la démarche scientifique et non par pure idéologie. La moindre des choses, pour les journalistes, aurait été de la mettre en face de contradicteurs crédibles.
La démarche scientifique, ma chère — et c'est aussi valable pour le journaliste indigne de sa carte de presse avec lequel tu bavassais — procède par réfutation d'hypothèses. On ne dit pas : le glyphosate est peut-être cancérigène ergo on l'interdit. On doit dire lorsqu'on est honnête : les cancers observés ne peuvent être expliqués autrement que par une exposition au glyphosate ergo on l'interdit. C'est le b-a-ba de la logique et de la démarche scientifique, ne t'en déplaise.
Le problème est qu'avec ce genre de pratique, la population se méfie de plus en plus des scientifiques, totalement décrédibilisés par des charlatans. Et encore est-ce un moindre mal parce que l'envers de la médaille est le développement des théories du complot ou des pseudo-sciences.
Ce matin, on parlait du glyphosate. Mais cela est vrai pour beaucoup de domaines, réchauffement climatique anthropique en tête et quasiment tout ce qui touche le principe de précaution.
À ce titre, Jean-Robert Pitte, géographe et président de l'université Paris VI disait qu'il faut condamner le bourrage de crâne médiatique sur le changement climatique, un sujet qui souffre d'une grande démagogie. C'est vrai pour le réchauffement climatique, cela reste vrai pour le glyphosate et cela l'est encore pour beaucoup d'autres sujets.
Journalistes, continuez comme cela. Votre part de responsabilité dans la défiance du public à l'encontre des scientifiques grandit de jour en jour.