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J'ai vu la mort en face. Deux fois le même jour.
Au mois d'août dernier, j'ai fait changer les pneus de la Xantia de mon épouse. Plus précisément, j'ai fait changer les pneus du train avant en prenant garde de bien demander au professionnel de mettre les pneus du train arrière à l'avant et le nouveau train de pneus sur l'essieu arrière. Il m'a été rétorqué que c'était formellement interdit. J'ai laissé faire, je n'aurais pas dû.
Vers le 20 août, mon épouse tape un trottoir. J'ai pris cela pour un simple défaut de conduite. Vu ce qu'il s'est passé depuis, je n'en suis plus du tout sûr. Le 31 août, elle fait un premier tête-à-queue. Samedi 4 novembre, je réussi l'exploit à en faire deux. Le premier au milieu de la circulation, à 50 km/h sur route sèche. J'arrive à sauver le véhicule et surtout à ne toucher personne. Je continue ma route en roulant doucement, j'arrive néanmoins à en faire un second et à terminer dans la pile d'un pont SNCF qui n'en demandait pas moins. J'ai constaté au passage que l'ABS libère les freins, même sur les roues avant, lors d'un tête-à-queue. Une seule solution, subir et prier.
Pour ceux qui n'auraient jamais fait une telle figure, l'arrière décroche, ce qui provoque un survirage qui accentue le décrochage de l'arrière, ce qui permet de faire plusieurs tours consécutifs. À Montauban, j'ai pu faire 2,75 tours au milieu de la circulation… Le seul moyen de récupérer la situation, c'est de contrebraquer violemment en accélérant. Sauf que 50km/h, c'est 14m/s. Même pour un pilote chevronné, il est impossible de le faire sur une route, le temps de réaction étant d'une seconde au mieux. Au bout d'une seconde, l'arrière de la voiture est déjà passé devant et vous entraîne au fossé.
Or une Xantia, c'est un véhicule qui a un comportement sain et neutre, qui tient la route et non toute la route comme les Dauphines ou autres Volkswagen qu'il fallait lester d'un sac de sable. Il est parfaitement anormal qu'elle décroche aussi violemment et sans prévenir à des vitesses aussi faibles.
J'ai donc regardé ce que la réglementation indiquait. Celle-ci est très claire, les pneus neufs, ainsi que je l'avais expressément demandé, se montent toujours sur l'essieu arrière. Michelin n'indique rien d'autre. Je suis donc allé voir le professionnel car, après tout, l'état actuel de ce véhicule était en grande partie de sa faute. J'entendais qu'il le reconnaisse et que l'on trouve un terrain d'entente pour sa remise en état. À titre personnellement, je prendrais à sa place la remise en état à ma charge, sans faire jouer ma RCpro, histoire de ne pas renvoyer un client mécontent chez lui, client qui sera perdu et qui fera connaître à qui veut bien l'entendre son mécontentement. Visiblement, ce garagiste n'est pas commerçant.
Rien à faire. Pour ce garagiste, la perte de contrôle est entièrement de notre faute. Nous roulions certainement trop vite. Il est vrai qu'on n'a que très rarement vu un véhicule à l'arrêt sortir de la chausée. Pourtant, j'ai plusieurs centaines de milliers de kilomètres à mon actif, je n'ai jamais dérapé comme cela, même sur du verglas. Jamais, je n'ai senti un véhicule partir aussi brusquement. Et ce défaut de tenu de route n'est imputable qu'au montage de pneus neufs à l'avant du véhicule.
Nous avons eu de la chance, il n'y a pas eu de tiers impliqué, il n'y a pas eu de blessé, seulement de la tôle froissée. Le professionnel nous demande maintenant de faire fonctionner notre assurance, ce qui est hors de question.
Affaire à suivre, le dossier part aujourd'hui au service juridique de l'Automobile-Club.