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Lettre ouverte au(x) cuistre(s) qui nous gouvernent

10.01.18 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

J'écris cuistre, mais à la réflexion, je me demande s'il ne s'agit pas de crétins absolus. En tout état de cause, ces imbéciles sont des nuisibles qu'il serait bon d'empêcher de nuire plus longtemps. Il y a des pays en voie de développement. Il en est, comme la France, en voie de sous-développement et la classe politique dans son intégralité n'y est pas étrangère.

En effet, la république en marche, c'est une connerie par jour à tel point que cela nous ferait presque regretter Hollande, l'autre pays du chômage.

Hier, c'était la réduction à 80km/h de la vitesse sur le réseau secondaire. Je rappelle à toutes fins utiles qu'Emmanuel Macron, durant la campagne présidentielle, s'était ouvertement déclaré contre. Je cite :

En France, les vitesses sont "impaires" : 30, 50, 70, 90, 110, 130, écrit le candidat. Cela participe de leur lisibilité […] Je suis naturellement favorable, dès lors que les conditions de danger l'imposent, à abaisser la vitesse à 70. Mais abaisser en section courante la vitesse à 80 interrogerait l'ensemble de l'édifice.

Mais que faire d'autre lorsqu'on n'a plus d'argent pour entretenir le réseau ? Je me souviens, lorsque j'ai passé le permis il y a presque trente ans, qu'il était facile de conduire la nuit. Il y avait des bandes blanches sur les routes principales, visibles, elles étaient en bon état. On pouvait aussi conduire la nuit en feu de croisement, les catadioptres rendant la route parfaitement visible. Aujourd'hui, les feux sont devenus blancs avec une prime d'éblouissement aux phares xénon, il faut rouler avec les phares pour avoir une idée de l'endroit où l'on met les roues même dans certaines agglomérations tant le revêtement est dans un état déplorable et qu'il faut deviner où se trouve le bord de la route.

Au lieu de cela, on limite la vitesse de circulation. Tout le monde sait que cela va éviter les 1500 morts en ville où, a priori, personne n'est censé rouler à plus de 50 km/h. Tout le monde sait que cela va éviter aux gens de conduire sous l'emprise d'alcool, de médicaments ou de stupéfiants. Tout le monde pense que cela évitera aussi à certains inconscient de faire marche arrière dans des virages sans visibilité, ou plus simplement de couper les mêmes virages.

À titre personnel, je conduis depuis presque trente ans et j'ai plusieurs centaines de milliers de kilomètres à mon actif même dans des pays très mal éduqués en terme de conduite comme l'Arabie Séoudite. En presque trente ans, j'ai eu trois accidents. Deux accidents à vitesse réduite, l'un lorsqu'une brave dame est sortie d'un stationnement pour faire demi tour devant moi, le deuxième sur une route de montagne où une greluche se croyant seule a coupé un virage sans visibilité lorsque j'arrivais. Le troisième sans tiers grâce à un garagiste qui m'a imposé de mettre des pneus neufs à l'avant d'un véhicule, ce qui m'a permis de faire plusieurs beaux tête-à-queue le même jour dont l'un s'est achevé dans la pile d'un pont de la SNCF. Jamais la limitation de vitesse à 80 km/h n'aurait évité ces accidents.

Pire, conduire en ville relève aujourd'hui d'un parcours du combattant. Les rues pas forcément très larges sont maintenant affublées de bandes cyclables. Entre les vélocipèdes et autres bicyclettes souvent à contresens, les gens qui ouvrent leurs portières en stationnement n'importe comment, les panneaux et autres feux cachés derrières des fourgons en stationnement et maintenant les piétons à qui il faudra laisser la priorité dès lors qu'ils sont en regard du passage piéton et non plus engagés, ne pas commettre d'infraction répréhensible relèvera d'une gageure. D'ailleurs, parmi les cyclistes accidentés tous les ans, pourrait-on connaître le nombre de ceux qui l'ont été sur des bandes cyclables à contresens ? Je n'ai pas réussi à trouver ces statistiques.

Plutôt que de payer le changement de tous les panneaux de limitation de vitesse dont le code de la route nous apprend qu'il en faut un tous les cinq kilomètres, le gouvernement aurait été avisé d'utiliser cet argent pour entretenir les routes. À moins que le dessein profond soit d'augmenter la manne de plus de 900 millions d'euros des procès verbaux établis par les photomatons qui poussent au bord des routes comme les champignons après la pluie. Mais je suis mauvaise langue, notre charmant premier ministre ayant signalé que le coût du financement des nouveaux panneaux sera entièrement financé par l'état. Débile, d'où crois-tu donc que provient l'argent avec le quel tu te gaves et avec lequel tu paies tes mesures ineptes ?

D'autant qu'il y a comme un biais dans le raisonnement. L'étude suédoise affirmant que chaque réduction de 10 km/h de la vitesse conduit automatiquement à une réduction des morts de 4% est maintenant connue comme bidonnée. Les études faites en France ne sont pas publiques parce que les résultats ne sont pas aussi bons et représentatifs qu'ils devraient l'être d'autant plus que cette réduction de vitesse s'est accompagnée d'une réfection des routes sur les mêmes tronçons. Le Danemark qui avait lui aussi limité la vitesse à 80 km/h s'est rendu compte que l'expérience était contre-productive et vient d'augmenter la limitation de vitesse à 90 km/h. Naturellement, ces gens n'ont rien compris et, une fois encore, la France, ce phare de la modernité, a raison contre le reste du monde.

Mais il ne faudrait pas croire que cette mesure débile est la seule que le gouvernement a dans ses tuyaux. Il s'agirait plutôt de l'arbre qui cache la forêt et lorsqu'on parle de cela, on évite de parler des autres sujets. Et pourtant, il y en a. Dans les mesures déplorables figurant dans les cartons se retrouve une petite perle. En effet, les politiciens français, du haut de leur magistère universel, se croient autorisés et capables de « repenser le capitalisme » (sic, jamais je ne me serais permis une telle formule), un système que l'humanité a mis des siècles si ce n'est des millénaires à raffiner.

J'avoue, j'hésite entre le rire et les larmes de désespoir et de colère. Qu'ils essaient déjà de réduire le chômage endémique à notre économie suradministrée pour commencer. S'ils y arrivent, ils pourront s'attaquer à repenser le capitalisme.

Non, ils veulent tout simplement repenser le capitalisme. Cela fleure bon le gouvernement en marche vers la démagogie, le ridicule achevé et la petite brouette de réglementations, instabilités et insécurités juridiques aussi inutiles que nuisibles pour l'économie française, mal français s'il en est.

Ce ne serait pas si grave s'ils connaissaient le capitalisme. Cela permettrait un début de réflexion. Mais ils ne le connaissent pas et l'abhorrent de toute façon de tout leur cœur. Ils vont tout au plus repenser le socialisme, seule chose qu'ils connaissent et que leurs esprits étroit arrivent à imaginer sans trop de peine.

Il y a en effet en France une maladie chronique et incurable consistant à vouloir aprioriser toute forme d'initiative individuelle ou entrepreneuriale estimant qu'elles ne peuvent s'inscrire que dans une ligne pensée préalablement par un état omniscient. Cela n'est pas récent, souvenez-vous du commissariat au plan. Ce formatage culturel dénit à l'homme libre, donc à l'entreprise, toute responsabilité pour forger son propre destin. Pire, il est à la base de tous nos maux et régressions depuis 1945 puisqu'il a inhibé toute prise de risque susceptible de déplaire aux règles imposées par l'état, ceux qui voulaient s'y soustraire ayant souvent compris rapidement qu'il valait mieux partir vers des cieux plus cléments.

Mais revenons à cet n-ième pet de l'esprit du gouvernement en marche. Il existe un principe médical que ce gouvernement devrait bien appliquer : primum non nocere. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'user leurs fonds de culottes en classe de Latin, cela peut se traduire par d'abord, ne pas nuire. Pourtant, en matière de nuisance, le projet de Nicolas Hulot qui se profile à l'horizon est un modèle. Je rappelle à toutes fins utiles que Nicolas Hulot est un autodidacte, photographe et animateur d'émission de télévision spécialisée dans le crash d'engins volants mal identifiés. À ce titre, n'étant absolument pas juriste, il serait inspiré de faire preuve d'un peu plus de modestie intellectuelle tant le sujet touché est sensible.

La question à laquelle notre juriste au pieds tendres veut répondre est celle de savoir comment il convient de définir une entreprise. Cette question métaphysique, pourtant, trouve sa réponse dans le code civil français (articles 1832 et 1833). Elle est même simple et succinte. Les esprits chafouins préntendront qu'elle est lapidaire.

Ces réponses sont apportées par les articles 1832 et 1833 que je cite in extenso :

Article 1832

La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter.

Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.

Les associés s'engagent à contribuer aux pertes.

Article 1833

Toute société doit avoir un objet licite et être constituée dans l'intérêt commun des associés.

L'article 1832 définit donc de manière simple, apolitique et sans idéologie l'entreprise. L'entreprise appartient à des personnes qui décident de s'associer pour créer des choses ensemble. Ce faisant, ils en partageront aussi bien les profits que les pertes.

L'article 1833 quant à lui indique qu'une société doit avoir une activité légale. Il est donc interdit de revendre de la viande humaine sur le marché ou des esclaves même en vie et d'un seul tenant. Ceux qui pensaient ouvrir un service « les Putes Bleues » c'est-à-dire un service téléphonique permettant de commander un ou une prostitué(e) en trente minutes au bas de chez soi y seront pour leurs frais.

Il est intéressant de signaler que le législateur, dans sa grande sagesse, avait décidé d'avoir une définition minimaliste de l'entreprise, ce qui permettait à la loi de réaliser les ajustements nécessaires. Or si on apprend insidieusement en ce début d'année 2018 que le gouvernement a confié une mission baptisée « entreprise et bien commun » à Jean-Dominique Senard, actuel patron de Michelin, et à Nicole Notat, ex-secrétaire générale de la CFDT, c'est bien Nicolas Hulot qui avait ouvert le feu le 11 décembre dernier lors d'une visite au Medef où il avait déclaré que :

L'objet social de l'entreprise ne peut plus être le simple profit, sans considération pour les femmes et les hommes qui y travaillent, sans regard sur les dégâts environnementaux.

Antoine Frérot, PDG de Véolia, lui emboîte le pas, ayant quant à lui déclaré qu'« [il] souhaiterais qu'il soit rappelé quelque part dans la loi tout ce qu'une entreprise apporte, et qu'elle ne sert pas seulement les intérêts des actionnaires et des patrons. Elle est d'intérêt général ».

Macron, Philippe, Hulot, Frérot, les nouveaux marxistes encore plus marxistes que Marx lui-même ! Ces gens-là refusent de comprendre qu'une entreprise est par essence privée. Je leur souhaite bien du plaisir lorsqu'il faudra expliquer aux investisseurs étrangers, dans notre monde ouvert, que leurs entreprises en France sont d'intérêt général. Par ces déclarations, nous sommes dans l'imposture intellectuelle la plus crasse et l'idéologie la plus débile du politiquement correct sirupeux consistant à transformer les entreprises en associations d'utilité générale.

Or une entreprise n'est qu'une société visant à permettre à des intérêts privés de s'épanouir et de créer de la valeur, même si la loi vient, par certaines interdictions, réduire le champ de liberté des entrepreneurs. Elle ne s'en prive pas puisqu'il suffit pour s'en convaincre de regarder le nombre de normes, de règlements tellement complexes qu'ils étouffent la croissance et l'envie d'entreprendre et donc au bout du compte, la croissance économique.

Il faudrait que tous ces responsables politiques comprennent une bonne fois pour toute que la définition d'une entreprise n'a rien à voir avec les solidarités que nous souhaitons tisser au sein d'une nation. Il s'agit de deux choses totalement différentes et le gouvernement se prépare à commettre une erreur terrible en succombant à l'idéologie car il n'y a que dans des pays marxistes que l'on souhaite changer l'objet et la définition d'une entreprise en expliquant qu'elle est d'intérêt général, ce qui revient de fait à nationaliser l'ensemble de l'économie.

Chose étrange dans un monde ouvert et que notre gouvernement veut d'ailleurs de plus en plus ouvert, ce même gouvernement veut aller vers une solution juridique totalement hallucinante. Il n'y a pas à dire, la vie à deux, c'est mieux, devenez schizophrène.

Souvenez-vous pourtant, ce n'est pas la première fois que ce genre de débat a lieu, même dans un passé récent. France Stratégie (payée par vos impôts) avait déjà pensé à nationaliser les biens immobiliers de tous les Français. Le gouvernement ne fait qu'un pas de plus en s'apprêtant à nationaliser toutes les entreprises de France en expliquant à tous les petits entrepreneurs de ce pays, à tous nos commerçants, à tous nos artisans, à toutes nos TPE, PME et PMI, qu'ils sont d'intérêt général.

Il y a juste un biais dans le raisonnement. La propriété privée des moyens de production implique le droit implicite aux bénéfices ou aux pertes privés. Le gouvernement n'aime peut-être pas cette idée-là, mais tous les idéologues de tous les pays qui ont essayé autre chose ont lamentablement échoué dans un océan de misère pour un ensemble de raisons qui sont des constantes universelles :

  • le risque enduré est personnel ;
  • le travail acharné est personnel ;
  • la souffrance est personnelle ;
  • les batailles juridiques sont personnelles ;
  • les impôts, taxes et autres vexations fiscales et sociales sont personnelles (à ce titre, il faut être complètement fou ou ne pas avoir le choix pour créer une entreprise en France).

C'est ainsi. Cela l'a toujours été, n'en déplaise au gouvernement français.

Quant aux aspects environnementaux chers à notre ministre d'état, il serait bon de cesser l'hypocrisie ambiante. Je commencerai pour ma part à croire à l'écologie et aux politiques dites environnementales lorsqu'elles seront utilisées à d'autres fins qu'au capitalisme de connivence ou à l'augmentation de la pression fiscale. J'y croirai lorsque nous cesseront d'évoluer dans un système de consommation de masse fondé sur une production de masse. Je ne plaide pas pour la décroissance, mais pour la production et la réparation de matériel de qualité évitant la pollution de masse générée par les appareils irréparables, soit physiquement, soit économiquement. Aujourd'hui, la protection de l'environnement n'est qu'un prétexte de plus pour taxer les gens et cela devient plus une religion détestable qu'une réalité. Pour ces aspects environnementaux, nul besoin de changer la définition de l'entreprise sauf à prendre les français pour des imbéciles. C'est une évidence qu'il faut énoncer.

Vous pensez que j'en ai terminé ? Même pas. je vous ai signalé plus haut que la république en marche, c'est au moins une connerie par jour. On pourrait même croire qu'il s'agit du Parti Socialiste 2.0.

Nous avons ainsi eu quelques saillies sur une loi anti fake. C'est amusant et inutile mais cela occupe. La loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 traite déjà de ce sujet et il ne doit pas être une prérogative d'un juge, dans un état de droit, de dire en référé ce qui est vrai de ce qui est faux. Sans cela, il est fort propable que l'affaire Cahuzac ou d'autres affaires n'auraient jamais été rendue publique. Que l'on applique déjà la loi en l'état avant de se lancer dans une législorrhée aiguë.

Et la dernière pour la route : il est urgent de modifier les soldes en réduisant leur durée et en rajoutant des jours par ci par là en cours d'année.

Il est vrai qu'il n'y a rien de plus important à faire.

 

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