« Inversion de valeurs | Piraterie » |
Aujourd'hui est un jour de révolte. Une révolte sans syndicat, ce qui est un bien, mais aussi une révolte par des gens qui, pour le peu que j'en ai entendu, sont au mieux schizophrènes, et c'est un mal. Et j'ai peur de cette révolte tant les gilets jaunes sont cousus de fils rouges.
Le niveau de taxation est délirant en France. La majorité qui ne sait plus comment racler les fonds de tiroirs vient de proposer de taxer les modifications de régime matrimonial outre toutes les autres vexations fiscales pondues depuis le début de l'année. Le carburant, que l'on trouve à la pompe à 50 centimes d'euro en Louisiane revient à 1,64 € au supermarché du coin (prix de la semaine passée avant une baisse de 15 centimes sans doute en prévision de cette journée de blocage). La CSG a augmenté, dans mon coin autant les taxes fonctières que les taxes d'habitation ont été multipliées par deux en un an.
Et pourquoi ? Pour avoir plus de moyens de transport ? Pour entretenir les infrastructures ? Pour avoir des forces de l'ordre qui le font respecter ? Non, pour permettre à l'état de payer ses fins de mois. Et cela ne suffit même pas puisque jusqu'à la fin de l'année, nous vivrons à crédit. Quant à la cure d'horrible austérité, il faut savoir que jamais la dépense publique n'a atteint de telles sommes en France.
Ce qui me fait peur, réellement, c'est que tous les gilets jaunes interrogés ne remettent en cause que les taxes et les impôts. Or ces prélèvements ne sont que la conséquence d'un état providence complètement délirant. Plutôt que de descendre dans la rue pour manifester contre les prélèvements toujours plus nombreux, il conviendrait de se battre contre les dépenses délirantes. Il est en particulier inadmissible qu'un monstre qui coûte aussi cher que la sécurité sociale soit aussi inefficace et si peu assurantiel. Même aux États-Unis, qui ne sont pourtant pas un modèle en terme de système de santé, on est mieux soigné pour moins cher ! À titre d'information, une assurance santé pour une famille classique de trois personnes coûte 800$ par mois aux frais réels. Largement moins que notre chère sécurité sociale que le monde nous envie, mais que personne ne veut copier — sauf Michael Moore, mais pour lui faire comprendre quelque chose… à l'imposible nul n'est tenu !
Et j'entends ce matin des députés de tous les bords essayer de récupérer ces mécontentements. La gauche demande un nouvel ISF, le gouvernement annonce des primes diverses et variées. Tout le monde oublie ou pire ne veut pas voir que l'ISF n'a fait qu'appauvrir la France durant ces dernières décennies et que les primes venaient du budget de l'état, à savoir de l'argent public qui n'est autre que l'argent du contribuable.
Et j'entends les gilets jaunes, de bons socialistes et étatistes en puissance puisqu'il partent du principe qu'il faut encore prendre aux plus riches pour leur donner de l'argent à eux. Deux problèmes : les plus riches quittent de plus en plus ce pays dément, les plus riches commençant à la classe moyenne supérieure ; et si l'état ne vous ponctionnaient pas autant, ne croyez-vous pas, chers gilets jaunes, que vous pourriez vivre correctement ?
Ces simples réflexions, je ne les ai pas entendues. Ce mouvement sera donc un désastre puisque le gouvernement pliera. Oh, pas sur les taxes et autres vexations fiscales, non, il créera des primes comme il sait si bien le faire. Les gilets jaunes rentreront chez eux et les mêmes qui sont toujours plus taxés le seront encore plus. Ils croiront tous deux avoir gagné. Et la France aura une fois de plus perdu.
Si ce mouvement était là pour remettre à plat le système français existant depuis 1945 et responsable de l'état du pays, je serai le premier à descendre dans la rue. Mais remplacer un système déjà étatique par un système qui le sera encore plus n'est pas une bonne nouvelle.
Il n'y a vraiment pas à dire, ce pays est définitivement foutu. Il faudra une génération, voire deux pour que cela change si tant est que cela puisse encore changer car les classes moyennes qui le peuvent sont déjà en train de s'exiler. Il ne restera bientôt en France que des pauvres qui râleront contre les autres pays qui sont nettement mieux gérés. Il ne faut pas être grand clerc pour imaginer la suite. Au mieux, ce pays terminera comme la Grèce, au pire en guerre civile entre les pauvres qui vont toujours demander plus d'aides sociales, attisés par des séides de la France Insoumise, et les riches qui auront à peine plus d'argent mais qui seront encore plus ponctionnés, le tout dans une chômage de masse tant le travail sera lui aussi taxé.
Bossuet écrivait déjà
Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? Quand on l’approuve et qu’on y souscrit. (livre IV de l’Histoire des variations des églises protestantes)
Cela n'a jamais été plus vrai.
Pauvre France.
Je précise ma pensée car je viens d’entendre la porte-parole des gilets jaunes du Val-d’Oise.
Il n’y a pas à dire, le Français est un grand schizophrène dont le ressort est la jalousie de celui qui est au-dessus de lui : il se révolte à juste titre contre le racket fiscal, il exprime son « ras-le-bol fiscal », mais il soutient le principe du racket fiscal de l’ISF, parce qu’il ne le subit pas.
Si on veut résumer sa pensée : Non au racket fiscal pour moi, oui au racket fiscal pour les autres, les salauds de « riches ».
La porte-parole des gilets jaunes du Val d’Oise se plaint du gel de diverses allocations sociales. Mais ces allocations sont financées par quoi ? Par le racket fiscal de la catégorie supérieure. Toujours les mêmes vaches à lait qui entretiennent les parasites sociaux de son espèce.
Entendu ce jour :
“on m’avait dit que ce serait les autres qui payeraient… je viens de me rendre compte que je fais partie des autres…”
Mince alors !…