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Cet article vaut à lui tout seul une nouvelle catégorie de papier que j'intitule bien volontiers la pikettrie du vendredi.
Thomas Piketty est un cuistre, c'est une histoire de famille. Malgré cela, force est de constater qu'on n'a malheureusement pas cassé le moule.
Fig. 1 : preuve de la dégénérescence de fin de race
Ce matin, donc, se tenait comme tous les vendredis depuis le début de l'année sur Radio Paris France Inter un débat dispensable entre Dominique Seux des Échos — le journal, il ne s'agit pas d'un nobliau de province — et Thomas Piketty, grand pourfendeur du capital à telle enseigne qu'il a tant truandé ses publications que cela commence à se voir.
J'écris que ces débats sont dispensables car Dominique Seux, qui est ce qu'il est, essaie d'argumenter face à un type pétri d'idéologie crasse qu'il veut appliquer à tout le monde sauf à lui. Pour s'en rendre compte, il suffit d'aller jeter se renseigner sur la vie de ce brave Thomas et ses publications. Et surtout ne pas oublier les critiques faites par ses pairs. Il y eut en particulier une vidéo d'une conférence sur Youtube où, face à ses pairs de Chicago (de mémoire, la vidéo a opportunément disparu), cet honnête économiste de salon se faisait chapitrer comme un collégien en étant contraint d'avouer qu'il avait un peu, un tout petit peu arrangé les faits et les statistiques selon son idéologie.
Bref, ce type est aussi économiste que je suis pape. Il surfe sur la vague sociale pour ne pas dire socialiste française et vit sur la bête en faisant un mal certain parce que le français moyen qui ne comprend rien à l'économie adhère facilement à ses solutions simplistes qui sont toutes résumées en une phrase simple : il n'y a pas assez d'état et pour qu'il y ait plus d'état, il faut encore plus d'impôts dans le pays qui est déjà le plus taxé au monde.
Jamais ce cuistre ne se pose la question de savoir pourquoi nous sommes économiquement en perte de vitesse constante depuis quarante ans. On ne change pas une équipe qui gagne et Piketty est un gagnant !
Ce matin, donc, ce sinistre individu a toujours ramené Dominique Seux à son employeur, un actionnaire milliardaire. Le moyen est mesquin, mais ça donne une idée de la déontologie de ce détestable individu qui vit pourtant aux frais de la princesse depuis toujours et qui n'a, lui, jamais produit un travail réellement productif. Qu'on ne me parle surtout pas des torchons qu'il publie, ils sont ineptes et ne peuvent abuser que les gens qui ne comprennent rien au sujet. Ce matin, alors que le sujet était le divorce du couple Gates et l'avenir de leur fondation, la seule chose qui l'intéressait était leur pognon. Il fallait les taxer plus.
Qu'on me comprenne bien, je ne prendrai pas la défense de Melinda et Bill Gates. Je considère que Bill Gates, technologiquement, a fait fortune en pillant l'informatique et en bridant les technologies. Je considère aussi que leur fondation philanthropique est une arme à double tranchant. Effectivement, il y a une action philanthropique, mais il y a aussi une vitrine publicitaire pour les outils Microsoft que l'on ne peut nier.
Cette fondation fait vivre directement 1600 employés et finance des programmes humanitaires un peu partout. Elle n'a jamais poussé dehors les états dans lesquels elle gère ces programmes. Elle s'est substituée à des états qui n'étaient pas capables de gérer ou de financer ces programmes et taxer les époux Gates bien plus aux États-Unis n'aurait rien arrangé pour les pays dans lesquels la fondation opère.
Par ailleurs, ce cuistre de Piketty n'a aucune idée des travaux d'un certain Laffer. Arthur Laffer qui sans doute n'a jamais lu ou compris la pensée complexe de Piketty est un économiste libéral américain, ce qui doit suffire à notre cher Thomas pour éviter de lire ses travaux pourtant anciens puisqu'il a aujourd'hui quatre-vingts printemps. Arthur Laffer est en particulier l'auteur de la courbe portant son nom et qui tente de montrer que « trop d'impôt tue l'impôt ». En effet, selon la courbe de Laffer, le rendement d'un impôt est relativement bas au-dessous d'un certain seuil mais baisse aussi au-delà d'un autre. Il faut donc un juste milieu pour qu'il soit efficace. Rendons toutefois à César ce qui revient à César. En effet, les premières études sur la relation entre le taux d'imposition et la croissance remontent au XIVe siècle avec les écrits d'Ibn Khaldoun. Adam Smith suggérait le phénomène en écrivant : « l'impôt peut entraver l'industrie du peuple et le détourner de s'adonner à certaines branches de commerce ou de travail ». Jean-Baptiste Say concluait qu'« un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte ». L'économiste français poursuit en précisant : « par une raison contraire, une diminution d'impôt, en multipliant les jouissances du public, augmente les recettes du fisc et fait voir aux gouvernements ce qu'ils gagnent à être modérés. »
Nul n'étant prophète en son pays, Frédéric Bastiat qui n'avait malheureusement pas étudié correctement les écrits de Piketty écrivit : « si un impôt est graduellement et indéfiniment élevé, par cela même qu'à chaque degré d’élévation il restreint un peu plus la consommation ou la matière imposable, un moment arrive nécessairement où la moindre addition à la taxe diminue la recette. »
Laffer n'est donc que le dernier d'une longue série qui conclut toujours que l'augmentation d'impôt est contre-productive à partir d'une certaine pression fiscale. Tout le monde le sait, depuis longtemps, sauf Thomas Piketty, ce qui lui permet de risquer qu'il faut avant tout taxer au maximum le couple Gates pour que l'état (quel état d'ailleurs ?) gère pour eux leurs œuvres de bienfaisance, en rajoutant que la fondation existant, ils continueraient à la financer. Bien entendu.
C'est oublier que c'est justement parce que le taux d'imposition n'est pas délirant pour eux qu'ils financent cette fondation. C'est oublier aussi que c'est parce qu'ils financent une telle fondation que leur imposition est réduite. Mais Piketty n'est plus à une grossière approximation près.
Mon cher Thomas, vue ta compréhension de l'économie de base, il serait de bon goût de rembourser immédiatement tes études qui ont, je te le rappelle, été payées par les impôts de français. Faire autant d'études pour dire de telles conneries montre que leurs impôts ont été très mal utilisés.
De toute façon, ce pays est foutu. Il y a quelques années, je me suis entretenu avec une chinoise (ayant fait ses études en Chine) qui me disait que la France figurait dans les manuel d'histoire et de géographie comme le seul pays communiste d'Europe de l'ouest. Il y a quelque jours, une chinoise vivant à Paris l'a déclaré dans le magazine d'Arte 28". Écoutez bien la réaction des journalistes.
Fig. 2 : émission du 4 mai 2021 (extrait)
Il n'y a rien à rajouter.