« Le point Lavrov | Les sudètes, ça vous rappelle quelque chose ? » |
Il est parfaitement idiot pour Vlad l'éventreur d'envahir l'Ukraine. Je persiste et signe, c'est la preuve d'un dérangement mental.
D'une part, personne n'a demandé aux anciens pays du Pacte de Varsovie d'adhérer à l'OTAN. Il faut se souvenir qu'après l'éclatement de l'URSS et la chute dudit pacte, la Russie a eu des velléités d'annexions des anciennes républiques soviétiques, à commencer par les pays baltes, qui ont immédiatement demandé (et obtenu) leur intégration dans l'OTAN avec, en prime, la construction de base américaines et la présence de missiles défensifs dès 1995. Les arguments aujourd'hui poutiniens et putassiers étaient exactement les arguments russes à l'époque. Il fallait absolument protéger les minorités russophones des pays baltes contre les nazis des différents gouvernements.
Tout le monde a laissé faire le boucher Poutine en Tchétchénie. En 2008, tout le monde a baissé les yeux lors du conflit en Géorgie. Je ne parle même pas de l'annexion de la Crimée en 2014 et de la genèse du conflit dans le Donbass qui est tout de même lié à l'émergence, à Kiev, d'un gouvernement qui n'était plus le laquais de Poutine après la révolution de 2014.
Mais la propagande russe fonctionne à plein régime. Elle a réussi à faire accroire que la population du Donbass était russe. Non, elle est majoritairement russophone aujourd'hui. Pourquoi ? Après l'Holodomor (d'origine soviétique, guidée depuis Moscou), 30% de la population russe d'Ukraine avait disparue, morte de faim. Cette population a été remplacée par des russes ethniques. La proportion de russes ethniques n'a pas changé jusqu'au dernier recensement complet de la population (début des années 2000). En revanche, le nombre de russophones a augmenté parce que l'URSS et les ukrainiens de ces zones considérait le Russe comme une lingua franca. Le dernier recensement indique 60% de russophones et seulement 30% de russes ethniques dont la plupart ne veulent vivre qu'en paix. Depuis ce recensement et la séparation, un peu de nettoyage ethnique a été mené. Si Poutine n'était pas derrière les factions séparatistes, il ne se passerait strictement rien dans le Donbass. Son but n'a jamais été de récupérer ces deux républiques autoproclamées mais de déstabiliser l'Ukraine qu'il considère comme une erreur de l'histoire, un pays fantoche qui doit être dépecé à son profit.. Chose amusante, ce salopard parle de dénazifier l'Ukraine alors que le pedigree de son âme damnée ayant créé la fameuse société Wagner est assez éloquent. On ne se fait pas tatouer le logogramme SS sur les épaules même en étant bourré à la Vodka.
Poutine utilise une rhétorique digne de celle du IIIe Reich. On y entend parler d'espace vital, de panslavisme. Il renie les droits d'un pays souverain sans se demander pourquoi un pays souverain entend chercher de l'aide du côté de l'OTAN que du côté russe. Pire, il utilise un argumentaire consistant à dire qu'une alliance défensive à ses portes le menace alors qu'il a tout fait pour qu'elle y soit. En déclarant la guerre à l'Ukraine, tout ce qu'il fera, c'est avoir encore plus d'OTAN à ses frontières. Au lieu de faire cela, cet imbécile devrait se demander pourquoi une telle alliance existe toujours et pourquoi elle n'a pas disparu à l'instar du Pacte de Varsovie lors de la chute de l'URSS.
Hier, la Suède et la Finlande ont été menacées. La Suède réarme le Gotland et une partie de sa classe politique commence à bouger pour demander une intégration expresse à l'OTAN. La France a envoyé des troupes en Roumanie. La Pologne a envoyé des armes et des munitions en Ukraine. L'armée anglaise à la demande de l'OTAN a été envoyée en Estonie. La Suisse, pourtant d'une neutralité parfaite depuis de XVIe siècle, a pris position. La population et l'armée ukrainienne se battent comme de beaux diables avec un président qui en l'espace de quelques heures a pris l'ampleur d'un Churchill. Même la Turquie fait quelque chose sans que l'on sache très bien quoi exactement puisque deux avions A400M ont atterri en Pologne à un jet de pierre de la frontière ukrainienne.
À l'heure où il est urgent d'envoyer des troupes (au sol ou dans les airs) pour aider l'Ukraine, on tergiverse, on hésite. Parce qu'on a besoin du gaz russe (merci les écologistes qui nous ont mis dans les mains de Monsieur Poutine), parce que les russes ont l'arme nucléaire et qu'il paraît qu'ils n'hésiteront pas à s'en servir. Mais je pose la question : à quoi sert l'arme nucléaire si on a peur de s'en servir ? La position des occidentaux est aujourd'hui celle de pays faibles qui laissent faire, ce qui donne raison à Poutine et ce n'est pas les quelques militaires du GIGN envoyés à Kiev qui pourront changer quelque chose à la situation. Vont-il former un nouveau von Stauffenberg ? Ce serait peut-être une solution, le novitchok a parfois un goût de bergamote.
Il est aujourd'hui urgent d'aider réellement l'Ukraine pour donner un coup d'arrêt à Poutine tant qu'il en est encore temps. Si on ne le fait pas là, sa folie va le pousser plus loin. Et il est grand temps de devenir indépendant énergétiquement parlant, donc de relancer la filière nucléaire pour ne pas dépendre du gaz russe, que cela plaise ou non aux idiots utiles russes que sont les écologistes de papiers qui ont toujours été du mauvais côté de l'histoire.
Incidemment, cette guerre en Ukraine va peut-être donner le déclic à l'Union Européenne pour avoir enfin une défense digne de ce nom et prendre un poids politique, ce qui est tout le contraire de ce que cherche Poutine.
La Russie de Poutine n'est que la ruine des utopies (anagramme). Il est grand temps que cela cesse. Pour le peuple russe, fatigué, pour les opposants politiques à Poutine, réduits au silence, et pour ses voisins.