« Bacchanales et conséquences | L'étendard du démon » |
Tant qu'on parle de cela, on ne parle pas des sujets qui fâchent et qui sont nombreux.
En particulier, je ne sais pas si vous le savez, mais les banques françaises n'honorent plus les lettres de crédit de l'état français ni celles de la direction générale des impôts. C'est dire si l'économie française va mal. Enfin, comme me le disait ironiquement il y a quelques mois une connaissance états-unienne, nous sommes sauvés parce que nous avons Christine Lagarde au ministère de l'économie et des finances.
On ne parle plus non plus de l'affaire Woerth-Bettencourt ni de ses ramifications.
Non, on parle des Roms. Un ministre fait des moulinets avec les bras en déclarant expulser douze mille Roms chaque année. Plus exactement en les reconduisant volontairement et avec une prime de retour de trois cents euros à la frontière car on ne peut pas les expulser. Et ce sera de plus en plus dur à partir du moment où la Roumanie et la Bulgarie entreront dans l'espace Schengen.
Ce qui me fait légèrement tiquer, ce sont les chiffres du ministère de l'intérieur qui prétendent reconduire à la frontière douze mille Roms par an tout en reconnaissant atteindre ce chiffre annuellement depuis le début du quinquennat, soit 2007, et en indiquant qu'il résiderait sur le sol français entre seize et vingt mille Roms. En d'autres termes, la France a expulsé depuis 2007 deux fois plus de Roms qu'il y en a sur son sol.
Étrange, non ? Ou le ministère ne sait pas faire une division, ou celui-ci n'a pas peur de l'incohérence, ou encore, il reconnaît implicitement que ces reconduites à la frontière ne riment à rien puisque ces Roms reconduits chez eux en passant par la porte reviennent par la fenêtre.
J'aimerais connaître le coût de toutes ces reconduites à la frontière en incluant naturellement le traitement des fonctionnaires de police qui, durant ces opérations, ne font pas leur travail courant. C'est peut-être cela, le fond du problème. Tant que les forces de l'ordre s'occuperont des Roms, elles ne pourront s'occuper de la délinquance urbaine et l'expulsion des Roms leur permettra de se concentrer plus volontiers sur les affaires courantes sans être dérangées, une fois de temps en temps, par un Rom voleur de poule. Je l'admets, c'est tiré par les cheveux, surtout que je ne pense pas que ce sont les Roms qui monopolisaient jusqu'à présent nos forces de l'ordre. À vue de nez, la note optimiste et minimale de ces reconduites est de plusieurs dizaines de millions d'euros. Vous allez me dire que c'est une paille dans le déficit budgétaire annuel français et je suis parfaitement d'accord avec vous. Le problème n'est pas la note en tant que telle mais le fait que cela ne sert à rien, car cet argent est donné en pure perte à une population qui n'aura de cesse que de revenir en France, ce qu'elle dit d'ailleurs ouvertement.
Le problème des Roms est un problème qui est du domaine de la xénophobie. Cette population n'a jamais voulu ni pu s'intégrer là où elle était. Je ne veux pas parler de ce problème d'intégration qui est vieux d'au moins mille cinq cents ans ni de ses sources et qui rend la stigmatisation de cette population facile. De là à la rendre responsable des problèmes de sécurité, il y a une marche assez haute à franchir. En revanche, il y a certainement un gros problème sanitaire à traiter (voir pour cela les articles traitants de l'expulsion d'un campement au centre ville de Marseille dans le quotidien la Provence). Tout le reste est une gesticulation pour rien qui ne sert qu'à mettre le gouvernement français à l'index. Comment, après ça, oser faire la morale à certains pays en parlant de droits de l'homme ?
En 2009 : 10000 reconduites à la frontière d’après Éric Besson. Coût unitaire d’après le ministre : 12000 €. D’après le sénat, on serait à 20970 € et d’après la CIMAD, cela coûterait 27000 €. Le coût annuel sur l’année 2009 a donc été d’à peu près 250 millions d’euros !… Je pense qu’on aurait pu faire autre chose avec cet argent.