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Péril jaune

13.09.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit, Vieux con

Ce matin, juste avant Sophia Aram, on a pu entendre sur Inter l'humoriste Valérie Pécresse. J'espère qu'elle ne va pas sauter dans le prochain remaniement ministériel parce qu'on risque de perdre une grande artiste et un ministre d'une compétence exceptionnelle.

Une auditrice l'a interrogée sur la difficulté qu'ont les étudiants à trouver un sujet et un directeur de thèse en France, ceux-ci étant en concurrence avec des étudiants étrangers, en particuliers avec des étudiants envoyés par le gouvernement chinois. Le ministre, après lui avoir posé une question pour gagner du temps, chose que l'on apprend à l'ENA, lui répond à côté de la plaque en parlant de « maître de thèse » (sic). J'ai pour ma part deux thèses au compteur et je n'ai jamais entendu parler de « maître de thèse ». Passons.

J'ai enseigné une bonne dizaine d'années dans plusieurs écoles d'ingénieurs. Il m'arrive encore de donner un cours ici ou là, mais de façon beaucoup plus épisodique. J'ai pu voir ces étudiants chinois arriver dans les grandes écoles. Généralement, ils sont là contre la volonté de la direction et sont imposés sous la forme de quota. Dans l'une des grandes écoles que je connais bien, on est arrivé à 5% d'une promotion envoyée directement par le gouvernement chinois fort des accords signés avec le gouvernement français. Dans le tas, je ne nie pas qu'il y a de très bons étudiants, mais la grande majorité de ceux-ci ne sont pas meilleurs que les étudiants français. Handicap supplémentaire, ils ne parlent pas un traitre mot de français, vaguement quelques mots d'anglais lorsqu'on a de la chance, et je me refuse de donner à Paris un cours en anglais à un auditoire dont l'immense majorité est francophone. Je suis même tombé un jour sur un chinois qui ne parlait pas mandarin et qui ne se déplaçait jamais sans deux dictionnaires, un dictionnaire bilingue entre sa langue — écrite en caractères latins — et le mandarin et un autre entre le mandarin et le français. J'aime autant vous dire que la conversation était limitée.

Il s'ensuit des copies incompréhensibles qui ne peuvent être décemment corrigées. Il est impossible de les faire passer à l'oral. Quant aux examens de diplôme, le niveau de ces étudiants oscille généralement entre le risible et le lamentable. Mais pour leur stage de fin d'étude, ils passent devant tous les étudiants parce que leur ambassade et leurs relations leur permet d'en décrocher très facilement dans les grandes entreprises françaises. Certaines se demandent encore comment leurs secrets de fabrication se sont perdus en Chine…

Je n'ai rien contre le fait que des étudiants étrangers, chinois ou non, là n'est pas le débat, viennent étudier en France. En revanche, ce qui me dérange profondément, c'est que ces étudiants étrangers bénéficient d'un régime de faveur par rapport aux étudiants français, régime de faveur imposé par des directives gouvernementales. Bien sûr, cette pression amicale n'est pas directe, mais passe par des circulaires, par la conférence des grandes écoles et la commission des titres, par le financement des établissements, par tout un tas de niveaux de hiérarchie qui fait qu'on ne sait plus vraiment qui a imposé son choix. Plus personne n'est réellement responsable de cet état de fait.

Mais ce n'est pas le gouvernement qui se trouve devant ces étudiants, ce n'est pas le ministre qui corrige leurs copies et qui siège aux commissions de diplôme. Comment peut-on donner un diplôme d'ingénieur à un étudiant étranger médiocre alors même qu'on le refuse à un étudiant français, souvent meilleur que lui, mais qui a le défaut d'avoir raté une matière lors de l'examen final ? Faut-il invoquer l'exception culturelle et le niveau de français insuffisant de l'étudiant étranger en question entravant la compréhension des différentes questions du sujet et la rédaction des réponses ?

Sachant cela, il est difficile d'expliquer sérieusement pourquoi un étudiant français ne trouve pas de directeur de thèse en France.

 

1 commentaire

Commentaire de: Blanche Neige
Blanche Neige

Sans même parler des Chinois, être plus souple dans la notation, ce sont déjà les consignes que l’on a pour les Erasmus… Sinon, quasi aucun n’aurait ses diplômes en France. Déjà pour faire décoller la pulpe chez les étudiants français, on sort les pagaies.. Ah oui mais non, c’est de notre faute, paraît-il. Si les étudiants échouent, c’est la faute à l’université. C’est Pécresse qui l’a dit. Ça doit donc être vrai.

Bizarrement, on ne trouve quasi pas de Chinois en sciences humaines. Mais pour-quoi-donc?

13.09.10 @ 18:05


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